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7 octobre 1961 : 50 ans après, les Algériens de Lyon et sa région se souviennent

Il y a 50 ans, le 17 octobre 1961, des milliers d’Algériens manifestaient pacifiquement à Paris et dans plusieurs d’autres villes de France dont Lyon contre le couvre feu discriminatoire qui leur avait été imposé par la Préfecture. Ils défendaient leur droit à l’égalité, leur droit à l’indépendance et le droit des peuples à disposer d’eux -mêmes.

Il y a 50 ans, le 17 octobre 1961, des milliers d’Algériens manifestaient pacifiquement à Paris et dans plusieurs d’autres villes de France dont Lyon contre le couvre feu discriminatoire qui leur avait été imposé par la Préfecture. Ils défendaient leur droit à l’égalité, leur droit à l’indépendance et le droit des peuples à disposer d’eux -mêmes. La manifestation était pacifique mais la répression policière fut terrible et brutale. La dépêche de la radio « Lyon Première » annonçant ainsi l’événement à Lyon, ce lundi 17 octobre 2011 à 18h30, explique aussi que « plus de 200 morts, plus de 2000 blessés, des milliers d’arrestations et le transport des manifestants dans des camps d’internement provisoires ».

Rassemblement au pont de la Guillotière

A Lyon, le rendez-vous du rassemblement est fixé Quai Victor Augagneur, au coin du pont de la Guillotière, en face du manège, en haut des gradins du Rhône commémorer cette date tragique. La cérémonie sera suivie d’un jet de fleurs dans le Rhône à la mémoire des manifestants noyés dans la Seine et d’une minute de silence.

C’est pour briser ce silence même que ces dernières années Lyon comme sa région voit l’émergence de plusieurs collectifs agissant dans le sens de cette démarche de vérité et de justice. Ce qui témoigne de l’importance que prend cette date au coeur des lyonnaises et lyonnais. En effet, depuis 2001, chaque année a lieu dans la capitales des gaulles un rassemblement citoyen pour faire connaître ce que la presse et les autorités ont voulu cacher en 1961 et jusqu’à nos jour depuis. Mme Sabiha AHMINE, ancienne adjointe au maire de Lyon et membres fondateur du Collectif Lyonnais du 17 octobre, à l’initiative de cette démarche, explique :"Cette commémoration est une démarche républicaine et citoyenne qui veut déboucher sur une reconnaissance, par la France, du massacre et des violences qui se sont déroulées en son nom et sur l’instauration de lieux de mémoire". Ce collectif composé d’associations comme Agir Ensemble pour les Droits de l’Homme, attac Rhône, Ligue des Droits de l’Homme, Maison des Passages, Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples, Parlons-En, Parti des Indigènes de la République, Survie et bien d’autre comme la Maison des Passages ou Radio Canut, luttent avec courage et ténacité pour faire de la reconnaissance de la mémoire oubliée du 17 octobre un moyen de dialogue entre les peuples.

Les festivités commémoratives du 50ème anniversaire

Les festivités commémoratives du 50ème anniversaire du 17 octobre , qui ont déjà commencé dès le vendredi 14 Octobre a à la Maison des Passages de Lyon, en présence de plusieurs personnalités dont Mme AHMINE, ont été l’occasion d’un symposium de spécialistes comme Jim HOUSE, (Professeurs anglais et historien spécialiste du 17 octobre à l’Université de Leeds - Royaume-Uni), Linda AMIRI, (historienne de Institut d’Etudes Politiques - Strasbourg) ou Gilbert Méynier, spécialiste de la guerre d’Algérie. A son habitude, lors de cette rencontre Mme AHMINE a salué le courage et la détermination des intervenants à ce colloque citoyen.

Voici quelques extraits de l’intervention de Mme Sabiha AHMINE :

« Je tiens à saluer en particulier l’engagement pour la vérité de des historiens présent. J Housse qui dès le début, depuis plus de 8 ans maintenant, a toujours répondu présent avec nous. Que ce soit au CHRD, dont j’étais présidente ou dès les premières commémorations que nous avons organisés ensemble, il était avec nous par la force et la constance de son analyse, par sa clarté scientifique et sa neutralité. Ce qui contribue non seulement à éclairer nos esprits. Mais surtout son analyse historique et d’autres travaux comme ceux de JC Einaudi nous aide aujourd’hui à faire de cette démarche savante, fondée avant tout sur nos valeurs républicaines et universalistes, un moyen de reconnaissance, d’ouverture et de fraternité…

Comme le note un récent Appel d’anciens résistants tel que Raymond Aubrac ou Stéphane Hessel, « reconnaître les crimes du 17 octobre 1961, c’est aussi ouvrir les pages d’une histoire apaisée entre les deux rives de la Méditerranée. En 2012, l’Algérie fêtera cinquante ans d’une indépendance qui fut aussi une déchirure française. A l’orée de cette commémoration, seule la vérité est gage de réconciliation. Ni vengeance, ni repentance, mais justice de la vérité et réconciliation des peuples : c’est ainsi que nous construirons une nouvelle fraternité franco-algérienne. »

…Cette quête de vérité est notre conviction. Et c’est cette démarche même qui a guidé nos pas à Lyon avec la société civile, pour donner sens au devoir de mémoire. Et cela depuis plus d’une dizaine d’années maintenant, mais pas sans difficultés. Car en effet les antirépublicains ont usé de tous les moyens de divisions et de négation pour effacer, cacher et renfermer cette lumière. On a même dit que Lyon n’a rien à voir avec cet événement parisien.

Aujourd’hui je suis heureuse que Ali Haroun, l’ancien dirigeant de la Fédération de France de la révolution algérienne, qui vient de présenter ses archive, confirme qu il y avait belle et bien des manifestations à Lyon les 17, 18 et le 19 octobre. Des témoignages qui corrobore avec d’autres comme celui de Mr Béchemare qui était avec nous à la commémoration de l’année dernière.

Pour terminer, je dirais qu’avec les nombreuses commémorations que nous constatons partout sur notre département, un fait nouveau que nous saluons, il est temps de comprendre qu’on ne peut pas éternellement cacher la vérité. Il est surtout temps de libérer la parole pour libérer notre jeunesse et l’aider à s’approprier l’espace public pour mieux défendre les valeurs de la liberté contre les obscurantistes et contre les discriminations »

Une programmation riche dans le Rhône

Si d’autres localités de Lyon participent activement à l’événement, comme Vénissieux, Vaulx en velin, Givors, St Fons, la Radio Canut connu comme une station rebelle consacre toute un programme de la nuit du lundi 17 octobre 2011 à cette mémoire oubliée : rediffusion d’ émissions bistanclaque, de théâtre et l’intégralité d’une lecture à 4 voix à partir d ’une adaptation d’un texte théâtral de Marie Christine PRATI BELMOKHTAR : C’ETAIT UN DIX SEPT OCTOBRE par l’association artistique PARLONS EN avec Annie Claude SAUTON, Myriam LE CHANOINE,Bernard GERLAND…

Aussi, dans le cadre de la semaine anticoloniale organisée par SURVIE, Dimanche 23 octobre, à partir de 18h

18h : Projection de courts-métrages autour de l’histoire coloniale 20h : Une journée portée disparue, documentaire (52’) de Philip BROOKS et Alan HAYLING, 1992
Témoignages de victimes, policiers et journalistes sur le massacre des Algériens à Paris le 17 octobre 1961.

Cette projection sera suivie d’échanges avec les membres du collectif du 17/10/61. Atelier des Canulars

http://bellaciao.org/fr/spip.php?article121365

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RÉSISTANCES AU TRAVAIL
BOUQUIN, Stephen
Stephen Bouquin (coordination) Louis-Marie Barnier, José Calderón, Pascal Depoorter, Isabelle Farcy, Djordje Kuzmanovic, Emmanuelle Lada, Thomas Rothé, Mélanie Roussel, Bruno Scacciatelli, Paul Stewart Rares sont les romans, même de science-fiction, fondés sur l’invraisemblance. Il en est de même avec les enquêtes en sciences sociales. Il existe néanmoins des vraisemblances négligées. Les résistances au travail en font partie. Le management contemporain a beau exalter l’individualisme, (…)
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Saint Augustin

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