Tout homme a une croyance car même celui qui ne croit en rien croit en rien. De plus, tous les athées ne croient pas en rien, il y en a beaucoup qui, à l’instar de Che Guevara, croient en l’homme. C’est qu’il avait lu Marx le bougre et qu’il avait donc compris que la transcendance est une qualité humaine.
En effet, Marx a réconcilié la science et la philosophie. Il rejette les philosophies de l’être, philosophie basée sur des superstitions, philosophies dans lesquelles certainEs sont plus proches de dieu que les autres (version religieuse), ou plus riches que d’autres (version anarchisme de marché) et adopte une philosophie de l’acte dans laquelle quelqu’unE est respectable en fonction des conséquences de ses actes. Je suis personnellement absolument convaincu que c’est d’abord pour cela que les bourgeois le détestent tant.
Hé oui, il nous a expliqué scientifiquement ce qu’est la transcendance : l’être humain est capable ici, maintenant et consciemment, d’analyser une situation, de se fixer des buts et de travailler à leur réalisation. La meilleure preuve que l’être humain est un animal transcendantal est que, contrairement aux autres animaux qui mènent la même existence génération après génération, nous n’habitons plus dans les arbres. Pour pouvoir en descendre, nos lointains ancêtres ont su développé une technologie d’abri et de défense contre les grands fauves. Si ce n’était pas le cas, nous ne serions pas là.
Pour Marx, le dogme cesse d’être une superstition pour devenir scientifique, c’est le travail, mais seulement à la condition que celui-ci soit effectué dans un but défini de façon consciente et en toute connaissance de cause.
Sur la foi, nous croyons tous en quelque chose. Personnellement je suis bien conscient de n’être qu’un être humain sur une petite planète bleue quelque part dans l’univers, et que cela implique qu’il y a quelque chose qui rend possible tout cela. Mais je me refuse de personnifier ce que je ne connais pas et d’en faire une sorte de prototype parfait de superman affublé de pouvoir superstitieux, à l’instar du Christ vengeur de l’Apocalypse, lequel n’est qu’un remake d’autres superstitions comme Indra (déesse indienne de la guerre) ou Thor (dieu de la guerre scandinave). Même le royaume des cieux n’est qu’un remake du Walhalla, ce royaume céleste dans lequel les walkyries emmenaient les héros morts au combat pour qu’ils aident les dieux dans leur combat contre les géants. Par conséquent, je ne l’appelle même pas dieu, tout au plus c’est une force qui rend possible le monde matériel. Par contre, en tant qu’être transcendantal, j’ai le choix de mes actions, et comme celles-ci ne sont pas sans conséquences, j’ai la responsabilité de faire le bon choix. Celles et ceux qui ont compris cela et qui ne font pas le bon choix sont des salauds, et ce sont de loin les plus dangereux d’entre nous. Quand à celles et ceux qui n’ont pas compris, nous ne pouvons pas leur en vouloir et pouvons tout au plus essayer d’éduquer leurs enfants.
Ce qui explique que quand je prie, je ne prie pas pour être absout de mes péchés dans l’attente d’un futur hypothétique conjugué à l’impératif du plus-que-parfait, mais pour avoir plus de plaisir pour moi et pour mes semblables, ceci ici et maintenant.
Après, il faut distinguer la foi de la croyance. La foi est individuelle et elle est une des parties les plus intimes d’une personnalité. La croyance est l’ensemble des dogmes véhiculés par les religions. La foi de la plupart des gens a un idéal d’amour, et ceci indépendamment du fait qu’ils soient croyants, athées, libres penseurs, agnostiques, épicuriens ou que sais-je encore. Une bonne question à se poser est donc de savoir si les dogmes véhiculés par ma croyance correspondent à l’idéal de ma foi. Par exemple, ce qui soutient toute la bible est le dogme de l’immuable conflit du bien et du mal. 3 religions y croient, le judaïsme, le christianisme et l’islam. Or en pratique, à la place d’appliquer l’idéal d’amour de la foi de leurs adeptes, elles n’ont eu de cesse, et continuent aujourd’hui encore, d’appliquer ce dogme au pied de la lettre et de les faire s’entre-tuer.
Avec le Yin Yang c’est plus subtil, les choses et les êtres seraient complémentaires au lieu d’être en conflit. Les adeptes de ces religions là sont donc plus soumis à un ordre des chose qui comme chez nous leur échappe, mais ils n’en sont pas moins tarés. Pour mémoire, les premiers traités de l’art de la guerre ont été écrit en Chine.
Marx a donc raison, l’être humain est un animal transcendantal parce qu’il peut choisir consciemment le but à donner à ses actions. Encore faut-il qu’il en ait conscience pour pouvoir prétendre à la qualité d’être humain. Si ce n’est pas la cas il n’est à choix qu’une coquille vide, que de la chair à canon, qu’une girouette, tout ça à la fois.