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33 vainqueurs du Tour de France et le dopage

En illustration : Ferdi Kübler, plutôt mal en point (trop dopé ou pas assez).

Les lecteurs du Grand Soir ont enfin un point commun avec l’ami de George Bush Lance Armstrong : ils n’ont pas gagné le Tour de France. A l’occasion de la sanction sans précédent infligée au coureur étatsunien, Le Grand Soir reprend une note de lecture publiée récemment par Bernard Gensane sur son blog, consacrée au livre de Jean-Pierre Mondenard : Tour de France, 33 vainqueurs face au dopage entre 1947 et 2010. Paris : Hugo et Compagnie, 2011.

LGS

A juste titre, Mondenard part du principe que le dopage est un phénomène culturel. Il s’est en effet passé quelque chose d’assez étrange durant la seconde moitié du XIXe siècle : lorsque les Britanniques (principalement) ont entrepris de réglementer les principaux sports, ils les ont humanisés. Ainsi, le football serait pratiqué sur des terrains de 100 mètres de long et non plus dans telle ou telle pâture longue de 2 miles. Les matchs dureraient 90 minutes et pas tout l’après-midi. Les boxeurs combattraient avec des gants dans 15 épisodes de 3 minutes et non pas à poings nus jusqu’à ce que l’un des deux protagonistes s’écroule à moitié mort. Concernant le cyclisme, la démarche fut exactement l’inverse. Sur piste, on inventa des courses de six jours quasiment sans interruption, et sur route, on concocta, avant même l’apparition du Tour de France, des épreuves de 1000 kilomètres sans étapes pour des bougres qui roulaient à 25 km/h de moyenne. Il était impossible à ces sportifs d’accomplir ces exploits sans se doper. On achevait bien les chevaux, mais pas ces malheureux qui se bourraient d’alcool, de quinine, de strychnine et qui souffraient d’hallucinations plus graves que celles des consommateurs de LSD. Pour aider ces « forcenés » (http://www.legrandsoir.info/Philippe-Bordas-Forcenes-Paris-Fayard-2008.html) à aller toujours plus vite sans se tuer, une catégorie de personnages douteux se rendit indispensable aux abords des pelotons : les soigneurs. Ces faiseurs de miracles n’avaient aucune connaissance en médecine, mais ils prétendaient posséder des dons de sorcier. Bernard Vallet (équipier de Bernard Hinault) eu recours à un professeur de carrosserie, Sean Kelly à un représentant en vins, Richard Virenque à un chauffeur d’autocar, Hinault à un pâtissier et Anquetil (http://bernard-gensane.over-blog.com/article-note-de-lecture-95-106913846.html) à un chauffeur de direction.

Les coureurs, explique l’auteur, sont à la fois conscients et inconscients des dangers qu’ils encourent : « Le mot santé est un mot qui n’apparaît pas dans le dictionnaire d’un adulte de 25 ans, notamment s’il est sportif. […] A 25 ans, et face à un podium du Tour de France, la mort ne veut rien dire, la plupart du temps, le sportif ne l’a pas encore rentrée autour de lui, il s’imagine éternel. […] la santé est un mot creux. Avec des contrats de plusieurs millions d’euros à la clé, la mort ne signifie rien. »

Alors entre 1966 (date des premiers contrôles systématiques) et 2010, 76% des trois premiers au classement du Tour de France furent impliqués dans des cas de dopage, au cours du Tour ou dans d’autres épreuves. Le dopage est, en l’état des choses, une nécessité. On ne peut accomplir 30 000 kilomètres par an pendant dix ans au meilleur niveau sans " aide " . Mais le dopage ne bouleverse pas les classements. Si Armstrong ne s’était jamais dopé, il n’aurait pas gagné sept Tours de France mais il aurait néanmoins figuré parmi les meilleurs. En 1957, Anquetil posa fort bien le problème : «  le dopage aux amphétamines change un cheval de labour en pur-sang d’un jour. » D’un jour, seulement. Dopé, un coureur moyen pourra faire illusion une fois ou deux dans l’année, mais il n’écrasera pas les autres, d’autant que ces mêmes autres (76% au moins) se dopent eux aussi. Cela dit, les produits dopants ont une réelle incidence sur les performances. Au début des années soixante, Anquetil et Ercole Baldini, qui étaient à l’époque les deux meilleurs coureurs contre la montre (Roger Rivière avait chuté dans la descente d’un col parce que, fortement dopé, il avait perdu une bonne partie de ses réflexes ; il était donc perdu pour le cyclisme), décidèrent, pour voir, de courir le Grand Prix de Forli sans se " charger " . Ils remportèrent les deux premières place d’extrême justesse à une moyenne inférieure de trois kilomètres par rapport à leurs performances des années précédentes, ce qui n’était pas négligeable pour un parcours de 80 kilomètres.

En 1966, 52% des premiers contrôlés du Tour de France sont dopés. En 1997 (un an avant le scandale Festina), 80% sont positifs aux corticoïdes. En 1947, Jean Robic, le vainqueur, se dope au Byrrh, au Calvados et à diverses solutions camphrées. Le grand Bartali, qui aurait gagné 10 Tours sans la guerre, dit s’être dopé une fois « pour essayer ». Il était tellement pieux qu’on peut le croire. Coppi, le champion des champions, carburait aux amphétamines, ce qu’il appelait ses « fortifiants ». Son coeur battait à 40 pulsations à la minute, sa capacité respiratoire était de 7 litres, il avait des fémurs anormalement longs, il avait un sens de la course exceptionnel : même sans dopage, il eût été le meilleur.

Ferdi Kübler, plutôt mal en point (trop dopé ou pas assez)

Le Suisse Ferdi Kübler, mort à 92 ans (un âge rare dans le milieu) était allé au bout du dopage : « Ferdi trop chargé, Ferdi va exploser !  » On a une photo de lui les ailes du nez pincées, une écume blanchâtre aux lèvres, les pupilles dilatées cachées par d’épaisses lunettes noires. Il avait dû souffrir, le malheureux. Son compatriote, le " pédaleur de charme " Huko Koblet avoua avoir perdu dix années de carrière à cause de ses pratiques de dopage. Il mourut dans un accident de voiture à l’âge de 39 ans. La route était droite. Il s’est peut-être suicidé.

Louison Bobet : appliqué, très consciencieux, très courageux. Bobet et son petit bidon magique à base de quiquina et de cola. Bobet et son " ozoniseur " qui lui irritait les voies respiratoires. Bobet qui mangeait trop de viande, ce qui lui donnait des furoncles mal placés qui le faisaient atrocement souffrir. Bobet qui mourut d’un cancer à 58 ans.

Jacques Anquetil. Le spécialiste du refus des contrôles qui ne furent systématisés qu’après sa dernière victoire dans le Tour. Il ingurgita quantités d’amphétamines. De Gaulle le décora de la Légion d’honneur, tout en sachant qu’il était dopé. En 1967, son record de l’heure ne fut pas homologué. Il mourut à 54 ans de deux cancers, après avoir horriblement souffert (« chaque jour, je monte deux Puy-de-Dôme », avait-il confessé à Poulidor peu de temps avant de mourir).

Charly Gaul fut peut-être le meilleur grimpeur du XXe siècle. Il adorait le temps froid et détestait la chaleur. Forcément : les amphétamines provoquent de l’hyperthermie. Plusieurs coureurs, dont Tom Simpson moururent en course par temps chaud, chargés comme des mules. Mais bien qu’amphétaminé, Gaul restait un humain. Dans les cols, il roulait à 65 tours de pédale par minute. Indurain atteindra 90, tout comme Armstrong. Gaul finit sa vie en ermite dans une forêt du Luxembourg.

Gastone Nencini mourut à 50 ans. Il fumait comme un pompier et était morphinomane. C’est lui, également, qui introduisit les perfusions d’hormones mâles dans le peloton. Un vrai cobaye. Avec lui, on ne posa plus la question « où commence le dopage ? » mais « où finira le dopage ? »

Jan Janssen gagna le Tour en 1968. Dans la dernière étape. Un contre la montre, une discipline où il était plus que moyen. Honni soit qui mal y pensa.

Eddie Merckx. Le plus grand. 600 victoires sur 1 800 courses. Il fut exclu du Tour d’Italie pour dopage. Incrimina son médecin. Fut soupçonné d’avoir pris du Stimul, une amphétamine qui constituait le sujet de thèse de médecine de son frère ! Son grand rival, Luis Ocaña, carbura lui aussi aux amphétamines. Atteint d’un cancer du foie, il se suicida par arme à feu à 48 ans. Son contemporain Bernard Thévenet avoua s’être dopé à la cortisone pendant trois ans. Lorsqu’il gagna le Tour avec l’équipe Peugeot, lui et ses équipiers ingurgitaient 30 cachets divers et variés par jour !

En 1980, Bernard Hinault, véritable surhomme des pelotons (34 pulsations minute, 7,5 litres de capacité pulmonaire), se fit infiltrer de la cortisone à cause d’une tendinite. Ce qui, à terme, l’affaiblit.

Joop Zoetemelk fut, semble-t-il le seul vainqueur du Tour unanimement défendu par ses pairs. Il fut victime en 1977 d’un bidon d’anabolisants ingurgité à l’insu de son plein gré. Laurent Fignon fut déclaré positif aux amphétamines en juin 1986. Son entraîneur Cyrille Guimard parla d’une « machination ». En 1981, Greg Le Mond refusa de rejoindre l’équipe Peugeot, à ses yeux trop laxiste en matière de dopage. Le Mond, qui n’eut pas recours au dopage, eut tout d’abord un discours assez ambigu par rapport à la pratique (« le cyclisme est aussi propre que possible »), avant de se déchaîner contre Armstrong et Contador. Quant à Stephen Roche, il fut l’un des premiers à bénéficier des bienfaits de l’EPO, cette substance miracle qui peut augmenter les capacités d’un coureur de 10%, et dont l’usage sera généralisé à partir de 1993. En 1988, Pedro Delgado conserva sa victoire dans le Tour grâce à une argutie juridique qui ne trompa personne. Tout comme son compatriote Indurain, qui aimait autant la Ventoline que la paella et qui reçut la Légion d’honneur des mains de François Mitterrand. Convaincu de dopage, Bjarne Riis rendit le maillot jaune de sa victoire en 1996. Il avait fait profil bas car il souhaitait exercer les fonctions de directeur sportif. A mon humble niveau, j’avais eu des doutes concernant ce coureur sympathique quand je l’avais vu monter l’Izoard sur le grand plateau. Les commentateurs du service public, qui avait été témoins de la chose, ne s’étaient point émus.

Jan Ullrich s’en sortit grâce à une disposition du droit allemand qui prévoit qu’en échange d’aveux et du paiement d’une forte amende, les poursuites peuvent être abandonnées. Ce qui signifie que le champion n’est plus coupable de rien. Tout comme le chancelier Kohl, dans l’affaire des caisses noires de son parti politique. On n’oubliera cependant pas que l’équipe Deutsch Telekom fut l’une des plus chargées de l’histoire du cyclisme.

Marco Pantani, le « divin chauve  », fit l’objet de nombreuses affaires de dopage parfaitement avérées. Il mourut dans des conditions pathétiques, seul dans une chambre d’hôtel de Rimini.

Un mot sur Armstrong. Il géra sa carrière comme un patron du CAC 40, en écrasant toute forme d’adversité. Il fut malgré tout un champion hors norme. Après Armstrong, le Tour fut remporté, à cinq reprises, par des Espagnols : Pereiro, Sastre, Contador. Simple coïncidence ?

Pour l’anecdote, le cyclisme compte de nombreux coureurs qui ont épousé des femmes médecins ou infirmières, et ils comptent également beaucoup de coureurs qui ont été quittés par leur femme qui ne supportaient plus que l’EPO côtoie les yaourts et les concombres dans le réfrigérateur.

Bernard Gensane

PS : Christophe Bassons, l’un des rares coureurs vraiment propre dans les années 90, viré du Tour de France par Armstrong sans que son directeur sportif Marc Madiot ne bouge le petit doigt, dit qu’aujourd’hui les corticoïdes sont tolérés et que la plupart des coureurs en usent (http://www.lemonde.fr/sport/article/2012/08/27/christophe-bassons-en-hiver-je-distancais-richard-virenque-dans-les-cotes_1751911_3242.html).

http://bernard-gensane.over-blog.com/

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COMMENTAIRES  

24/10/2012 08:45 par CN46400

Très bon article, juste manque, à mon sens, de remarquer le bond qualitatif que représente l’EPO. Avant, le dopage, très dangereux pour la santé, était à peu près inefficace sur la performance ; après il devient très influent sur le résultat sans que, pour le moment, on constate de graves conséquences sur la santé des coureurs.
Le dopage n’est qu’un aspect d’une tentation humaine connue dans tout les domaines, la triche, qu’une société évoluée se doit de combattre sans répit. Et à ce titre, il n’est pas plus condamnable que le truquage des matchs de foot,..ou de hand. Quel est le poids de l’argent dans ces dérives ? Pour réduire la triche, commençons par réduire la pression de l’argent sur le sport, et sur la société !

24/10/2012 10:02 par Ange

Un mot sur Armstrong. Il géra sa carrière comme un patron du CAC 40, en écrasant toute forme d’adversité. Il fut malgré tout un champion hors norme (...)

Sauf que son meilleur palmarès au tour de France est la place de 36ème (1995), ce qui, en terme de performance sportive, n’est pas si mal. On peut facilement penser qu’il pratiquait déjà ses "régimes alimentaires" pour atteindre son exception physique, en tant que triathlète et "champion hors norme" comme c’est écrit, sans le "régime" du docteur Ferrari.

Dopé, un coureur moyen pourra faire illusion une fois ou deux dans l’année, mais il n’écrasera pas les autres, d’autant que ces mêmes autres (76% au moins) se dopent eux aussi.

Il est permis d’en douter. Il suffit de lire le rapport de l’USADA, dans lequel, sont détaillés les programmes de dopage, hors-saison, avant-pendant-après les courses et durant ses sept tours de France, au moins, de monsieur Armstrong. Tous ses anciens co-équipiers dénoncent la falsification en dénonçant aussi leur implication imposée par le "patron" pour certains.

24/10/2012 10:51 par Dwaabala

Il faut quand même accorder à Charly Gaul que, c’est un de ses voisins luxembourgeois qui me l’a raconté, hors saison il s’entrainait durement en montant la côte de chez lui avec des sacs de sable sur son cadre.
(On reste attaché à son idole de l’époque !)

24/10/2012 11:36 par Bernard Gensane

A CN46400 : juste manque, à mon sens, de remarquer le bond qualitatif que représente l’EPO
Mondenard, comme je le dis, estime ce bon à 10%. Si c’est vrai, c’est considérable. Dans l’article du Monde concernant Bassons, dont je donne le lien, le coureur dit que l’hiver il distançait Virenque dans les cols. Mais Virenque distançait tout le monde quand sa préparation était au point, quand il avait assimilé le bonus de 10%.
A Ange : "un coureur moyen". On ne peut pas dire qu’Armstrong fut un coureur moyen. Ni un homme tout à fait ordinaire. Voir comment il s ’est sorti d’une enfance et d’une adolescence épouvantables. Quand il remporte le Championnat du monde à l’âge de 22 ans, ce n’est pas tout à fait un hasard.
Pour ce qui me concerne, j’ai une aversion profonde pour la compétition (même si elle est libre et réellement non faussée) et pour le sport en général, qui est pour moi d’essence fasciste. Je dis souvent que ce n’est pas l’argent qui pourrit le sport, c’est l’inverse. Cela ne m’empêche pas d’aimer la pratique du vélo : http://bernard-gensane.over-blog.com/article-florilege-47-88447383.html

24/10/2012 12:17 par gérard

Excellent article...
J’ai eu l’occasion, par un collègue de travail, qui fut cycliste AMATEUR il y a une trentaine d’années, d’en recueillir ses confidences. Comme il avait la "langue bien pendue", ce dont il me fit part de ses exploits en dopage m’a tellement laissé pantois sur le moment, que je fis un effort pour...les oublier !
Il n’y a certainement pas que les "pros" qui soient concernés.
Il eut de très graves problèmes de santé, je ne sais si il est toujours vivant...
Reste en suspend la question de l’intérêt du sport de compétition, quand en plus se mêle la notion de fric...
Reste en suspend tout "simplement" la question d’ordre général : la compétition n’est ce pas ce "cancer" qui inéluctablement amènera l’humanité de sa quête du progrès à sa perte ?
Amis de la philosophie au boulot !

24/10/2012 12:57 par calame julia

Merci pour ce petit panorama du cyclisme international qui doit rappeler beaucoup de souvenirs
à certaines, certains eu égard à leurs aînés ! Perso, je fonds !
Les déceptions actuelles sont navrantes pour le sport en général !

24/10/2012 13:20 par yo

Bon article globalement, mais :

Concernant le cyclisme, la démarche fut exactement l’inverse. Sur piste, on inventa des courses de six jours quasiment sans interruption, et sur route, on concocta, avant même l’apparition du Tour de France, des épreuves de 1000 kilomètres sans étapes pour des bougres qui roulaient à 25 km/h de moyenne. Il était impossible à ces sportifs d’accomplir ces exploits sans se doper.

Il y a bien sûr quelques excès réels à ce niveau, mais on ne peut pas oublier qu’une course cycliste perd une bonne part de son intérêt si on exclue le rôle de l’endurance. C’est au bout de plusieurs cols qu’un bon grimpeur fait la différence, et ça reste vrai même sans dopage.
Au contraire, nombre de coureurs pro ou amateurs considèrent que ce ne sont pas les distances qui sont irréalisables sans dopage, mais bien le rythme auquel elle sont parcourues (et ça se joue souvent à 1 ou 2km/h maximum entre les performances avec ou sans EPO). Même en réduisant les distances, on trouve toujours ceux qui tournent à l’EPO avec une longueur d’avance, donc je ne pense pas que le problème soit là mais plus du côté du manque d’honnêteté, de l’esprit de triche etc... et là , que faire ?
Dailleurs :

On ne peut accomplir 30 000 kilomètres par an pendant dix ans au meilleur niveau sans " aide "

ça dépend donc d’où se place la barre du "meilleur niveau", si le niveau de référence est avec EPO, alors cette phrase est vrai. Sinon parcourir 30 000 km par an à un bon niveau (relatif aux capacités de base de chacun) pendant 10 ans (même 20) n’est pas vraiment un problème.

24/10/2012 14:08 par SEPH

Vous écrivez "Un mot sur Armstrong. Il géra sa carrière comme un patron du CAC 40, en écrasant toute forme d’adversité. Il fut malgré tout un champion hors norme."
Un seul petit mot sur Armstrong., alors que le rapport qui l’accuse fait 1000 pages !!!, c’est un peu court
Armstrong a employé des méthodes mafieuses : pots de vin pour s’assurer le silence des autorités, intimidation des coureurs du peloton, il était prévenu des contrôles,.......
Armstrong champion hors norme !!!!, il était archi dopé et ne courrait que le tour de France dans l’année,
C’est un tricheur hors norme.
UN CHAMPION SANS ÉTHIQUE N’EST PAS UN CHAMPION
De plus , Ce n’est pas parce que d’autres vainqueurs du tour se sont dopés qu’il faut mettre Amstrong au même niveau

24/10/2012 14:45 par Bernard Gensane

A Dwaabala,
Concernant Charlie Gaul, il avait d’autant plus de mérite qu’il pesait 56 kg tout habillé (il a fini par en peser 104 !). Il était surnommé "L’Ange de la Montagne" (en face, il y avait Bahamontes, "L’Aigle de Tolède"). Je l’ai vu une fois, en montagne justement. Il était petit, presque un enfant, et il donnait l’impression de planer, que ses roues ne touchaient pas le goudron. A propos de surnom, Armstrong n’en avait pas. Forcément, avec le charisme d’une porte de prison... J’ai rendu compmte récemment dans le GS du dernier livre des Pinçon-Charlot L’Argent sans foi ni loi (http://www.legrandsoir.info/l-argent-sans-foi-ni-loi-par-m-pincon-et-m-pincon-charlot.html). Les auteurs y expriment l’idée que les membres de l’hyperbourgeoisie ont fait sécession par rapport au monde parce que la bulle financière s’est déconnectée de l’économie des humains (la condamnation de Kerviel il y a une heure à 4,5 milliards d’euros de dommages et intérêts montre que la justice s’est également déconnectée). Et aussi avec l’idée que cette classe fait littéralement la guerre aux autres classes (voir ce que disait Warren Buffet à ce sujet, utilisant l’expression class warfare et non l’expression class struggle) En tant que grand patron de son équipe puis du peloton, Armstrong a fait la même chose. Entre lui et la tradition, l’histoire du cyclisme européen, il y avait un monde.
Il envisagea un moment d’acheter le Tour de France, donc d’entamer une guerre. Après tout, c’est une entreprise privée comme une autre. Malgré ses liens avec Bush et Sarkozy, il a reculé. Avec ce qu’on sait désormais de source sûre, on peut penser qu’il a aussi renoncé par crainte que sa vie de dopé ne lui revienne en pleine figure.
A Yo : je n’ai jamais fait 30 000 km par an (Mondenard en fait 15 000), donc je n’ai pas trop d’expérience personnelle en la matière. Mais il en va du cyclisme comme des autres grands sports (football, rugby) : pour des raisons de fric évidentes, les jours de compétition sont aujourd’hui deux fois plus nombreux que dans les années 50. Et comme les salaires sont bien supérieurs, les sportifs doivent être tout le temps au meilleur niveau.

24/10/2012 15:52 par mandrin

sans commentaires.
http://www.youtube.com/watch?v=lOZPWpiNUWQ
Yves Montand - A bicyclette (Olympia, 1981) .

24/10/2012 17:38 par tchoo

Très bon article qui en répertoriant tout ces fait montre l’ampleur du problème qui n’est pas près de se résorber.
Un petit bémol tout de même avec Luis Ocana , qui s’est suicidé à 48 ans, mais qui était viticulteur dans l’armagnac et dont les péripéties de vie avaient peu de choses à voir avec le dopage.
Alors s’il vous plait ne tombez pas dans l’amalgame facile trop souvent utilisé par bon nombre de journalistes

25/10/2012 01:08 par Nasrim

Autant j’étais fan de Jimmy Hendrix et Jim Morrison, autant j’ai toujours trouvé Lance Armstrong très antipathique a contrario de son homonyme Neil Armstrong d’ailleurs - un vrai sportif lui & super-sympa ce qui ne gâtait rien ! :-)
Ceci dit, ça m’a toujours semblé évident que ce type devait se gaver de dope pire que l’on gave les boeufs charolais, sur une scène de concert ça ne me choque pas, dans une compétition prétendument sportive, nettement plus...

25/10/2012 11:06 par Bernard Gensane

Une affaire de dopage bien plus importante que celle d’Armstrong ne devrait pas tarder - enfin - à éclater. Ca va se passer du côté de Padoue avec du dopage, mais aussi de l’évasion fiscale, du blanchiment d’argent, de la contrebande. Un médecin italien italien bien connu serait dans le coup, ainsi qu’un paquet de coureurs de l’ex-Union Soviétique.

25/10/2012 12:00 par Anonyme

"Un mot sur Armstrong. Il géra sa carrière comme un patron du CAC 40, en écrasant toute forme d’adversité. Il fut malgré tout un champion hors norme."
Si je comprends bien, nous nous devons de saluer ce héros épique malmené par tant d’injustice !
Écrire un tel article au moment même où la justice vient de déposseder ce tricheur de ces titres mal acquis ne sert en fait qu’à noyer le poisson et à disculper votre "héros" en papier...
Tout le monde savait ( journalistes, dirigeants sportifs et public) depuis belle lurette qu’Armstrong trichait mais personne ou presque n’osait l’attaquer franchement de peur de subir le courroux du grand manitou yankee...
Alors, même si vous semblez encore rêver de l’oncle d’Amérique, ayez pitié de nous et arrêtez de défendre l’indéfendable !

25/10/2012 16:16 par Dwaabala

Ce fut un grand désamour personnel pour le Tour quand des équipes nationales et régionales il passa aux équipes de marques commerciales.
Le mercantilisme n’arrivera peut-être pas à liquider cette épreuve, mais il est notable et paradoxal que des marques jugent aujourd’hui contre-productive leur participation.
Ce n’est pas dit dans l’article, mais le pauvre L. Fignon est mort jeune lui aussi, et le campionissimo, et tous ceux dont la gloire fut moindre.

25/10/2012 17:37 par Dwaabala

à Bernard GENSANE

Les auteurs (les Pinçon-Charlot) y expriment l’idée que les membres de l’hyperbourgeoisie ont fait sécession par rapport au monde parce que la bulle financière s’est déconnectée de l’économie des humains.

Il se trouve que dans un commentaire de l’article juste au dessus
http://www.legrandsoir.info/ce-qu-est-l-imperialisme.html
je notais (pardon de me citer, mais la coïncidence est trop forte...), en d’autres mots, la même chose :
Il n’empêche que le capitalisme financier est caractérisé par l’interpénétration du capital industriel et du capital bancaire.
C’est ce stade du capitalisme que Lénine désigne comme impérialisme.
A ce jour, le capitalisme financier a même acquis une relative autonomie par rapport à cette base concrète et aussi par rapport aux Etats, ce qui explique les dérèglements, les tempêtes, les bulles qui crèvent,çà ou là , les dettes d’Etat...
Avant d’être une affaire de stratégie, de diplomatie, de sanctions économiques, de guerres, l’impérialisme est une réalité économique.
Qui ne peut ou ne veut s’arrêter à ces « détails », se trouve conduit à réduire, de façon plus ou moins pertinente, l’impérialisme à l’un ou l’autre de ses aspects.
Finalement, comme le monde est petit !

25/10/2012 19:19 par Bernard Gensane

Ici, les opinions politiques et sociétales d’Armstrong. Inattendu et intéressant :
http://www.marianne.net/Lance-Armstrong-mensonge-de-dope-contre-mensonge-d-Etat_a223710.html

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