RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

30 ans de libéralisme

Cela fait trois décennies que les trente glorieuses ont sonné leurs glas, et autant de temps que la vague libérale s’est répandu sur la planète. C’est donc depuis une éternité, que l’on nous rabâche qu’il n’y a pas d’alternative et que le sens de l’histoire a pris son élan pour ne jamais plus en être dévié.

La libéralisation de l’économie repose sur quelques piliers dont les différents gouvernements ont usé massivement ce qui a profondément changé les rapports de forces entre le capital et le travail.

La suppression des barrières en tout genre a permis de mettre en concurrence tous les travailleurs de tous les continents, ce qui a contribué à niveler par le bas les salaires. Dans le même temps, les capitaux ouvert au grand monde ont eu tout loisir de fureter à travers le globe pour optimiser leur profitabilité. Que leurs départs massifs entraînent un effondrement de l’économie et leurs arrivées tout aussi massifs entraînent la création de bulle ne les perturbent pas dans leurs quêtes. L’optimisation fiscale comme l’opacité étant indispensables à une bonne libéralisation, les paradis fiscaux jouent le précieux rôle de lubrifiant. La financiarisation a permis de doper l’activité de prêt des banques qui s’est développé trois fois plus vite que l’activité économique dans son ensemble. Les échanges mondiaux de marchandises et de services sont 200 fois moins important que les transactions sur les marchés financiers. La généralisation des crédits a permis temporairement de compenser des salaires érodés pour relancer une consommation en berne, mais a eu aussi pour conséquence d’endetter les salariés ainsi que les différents pays.

Outre l’intensification de la libéralisation des marchés, la logique libérale opère sur la réduction des budgets publics et sociaux. Les plans d’austérité incluent des réductions des fonctionnaires, le non-remplacement des départs à la retraite, le gel des embauches, des baisses de salaires, des réductions des investissements publics, des reports d’âge de la retraite, des baisses de pensions de retraite. Les conséquences inévitables sur la baisse de la consommation n’entrent pas dans le logiciel du capitalisme car cela répond à des logiques d’un terme beaucoup trop long pour lui. Les plans d’austérité ont donc provoqué une régression du pouvoir d’achat des nombreux ménages. Ces plans d’austérité ont par ailleurs conduit à une hostilité croissante à l’impôt qui accentuée par la propagande des médias, conduit une partie de l’opinion à accepter plus facilement les coupes dans les dépenses publiques que la hausse des impôts pour réduire les déficits. La volonté de saborder le seul mécanisme visant à gommer les inégalités fait partie intégrante de la parfaite panoplie libérale. Ainsi les impôts sont ramenés à leur portion congrue.

Le cas des trois individus qui ont incarné ce virage (Thatcher, Reagan et Mitterrand) est emblématique. Ils s’y sont engouffré car ces politiques qui caressaient le grand capital dans le sens du poil leur ont permis de prendre le pouvoir ou de le conserver avec leur aide et leur conseil. Il est important de noter qu’une fois ses précurseurs disparus, leurs successeurs n’ont jamais donner un coup de volant dans le sens inverse. C’eut été beaucoup trop dangereux pour eux. C’est ainsi que la tendance à la libéralisation s’est approfondit.

Mais le point crucial à saisir absolument réside dans le fait que le virage libéral ne résulte pas d’une orientation politique quelconque, ni d’une affaire de goût ou de convenance personnelle. Cette politique libérale est vitale car elle est consubstantielle à la survie (momentané) du capitalisme. La libéralisation de l’économie n’a été que la condition indispensable pour prolonger le capitalisme jusqu’à aujourd’hui, menaçait qu’il était au début des années 1970 par la crise qui ne faisait alors que commencer. C’est donc parce que le capital en avait besoin pour maintenir son taux de profit, que des politiciens affidés l’ont appliqué. Comprendre ceci est d’autant plus important que cela condamne les économistes atterrés qui regrettent le capitalisme des années 60 et cela discrédite les naïfs qui croient au capitalisme vertueux grâce à de puissants gardes fous. Il est, de même manière, illusoire de condamner les politiques d’austérités sans comprendre que dans ce système économique là, c’est leur seul salut.

»» http://les-tribulations-de-l-ecocolo-ecoconome.over-blog.com/2016/05/3...
URL de cet article 30300
  
AGENDA

RIEN A SIGNALER

Le calme règne en ce moment
sur le front du Grand Soir.

Pour créer une agitation
CLIQUEZ-ICI

Même Thème
George Corm. Le nouveau gouvernement du monde. Idéologies, structures, contre-pouvoirs.
Bernard GENSANE
La démarche de Georges Corm ne laisse pas d’étonner. Son analyse des structures et des superstructures qui, ces dernières décennies, ont sous-tendu le capitalisme financier tout en étant produites ou profondément modifiées par lui, est très fouillée et radicale. Mais il s’inscrit dans une perspective pragmatique, non socialiste et certainement pas marxiste. Pour lui, le capitalisme est, par essence, performant, mais il ne procède plus du tout à une répartition équitable des profits. Cet ouvrage est (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

« Lorsque la vérité est remplacée par le silence, le silence devient un mensonge. »

Yevgeny Yevtushenko

Lorsque les psychopathes prennent le contrôle de la société
NdT - Quelques extraits (en vrac) traitant des psychopathes et de leur emprise sur les sociétés modernes où ils s’épanouissent à merveille jusqu’au point de devenir une minorité dirigeante. Des passages paraîtront étrangement familiers et feront probablement penser à des situations et/ou des personnages existants ou ayant existé. Tu me dis "psychopathe" et soudain je pense à pas mal d’hommes et de femmes politiques. (attention : ce texte comporte une traduction non professionnelle d’un jargon (...)
46 
Le DECODEX Alternatif (méfiez-vous des imitations)
(mise à jour le 19/02/2017) Le Grand Soir, toujours à l’écoute de ses lecteurs (réguliers, occasionnels ou accidentels) vous offre le DECODEX ALTERNATIF, un vrai DECODEX rédigé par de vrais gens dotés d’une véritable expérience. Ces analyses ne sont basées ni sur une vague impression après un survol rapide, ni sur un coup de fil à « Conspiracywatch », mais sur l’expérience de militants/bénévoles chevronnés de « l’information alternative ». Contrairement à d’autres DECODEX de bas de gamme qui circulent sur le (...)
103 
Comment Cuba révèle toute la médiocrité de l’Occident
Il y a des sujets qui sont aux journalistes ce que les récifs sont aux marins : à éviter. Une fois repérés et cartographiés, les routes de l’information les contourneront systématiquement et sans se poser de questions. Et si d’aventure un voyageur imprudent se décidait à entrer dans une de ces zones en ignorant les panneaux avec des têtes de mort, et en revenait indemne, on dira qu’il a simplement eu de la chance ou qu’il est fou - ou les deux à la fois. Pour ce voyageur-là, il n’y aura pas de défilé (...)
43 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.