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Daesh : une multinationale de la mort

20 000 terroristes issus de 90 pays actifs en Syrie

L’Etat islamique, plus connu sous le nom de Daesh, a carrément investi le territoire européen. L’argent vient des monarchies du Golfe, les terroristes sont fournis par les pays occidentaux et les victimes sont du monde arabe.

Nul n’ignore que l’Algérie avait averti sur la montée de la mouvance terroriste lors du déclenchement des prétendues révolutions populaires dans des pays arabes, mettant en garde par des rapports la communauté internationale que le contexte programmé profiterait sciemment aux organisations terroristes. Usant de sa diplomatie, l’Algérie avait aussi tiré la sonnette d’alarme lors de l’intervention de l’Otan en Libye, qui a fini par plonger le pays dans un chaos total. L’Algérie avait raison.

Connaissant bien ce phénomène pour l’avoir combattu depuis 1992, l’Algérie avait prévu les conséquences telles que vécues aujourd’hui. La Syrie ne manquera pas d’en faire autant, alertant que le terrorisme provoqué sur son territoire allait s’étendre sur toute la région du Moyen-Orient, mais pas seulement puisque désormais les mercenaires alimentant l’organisation terroriste appelée L’Etat islamique, plus connu sous le nom de Daesh ont carrément investi le territoire européen.

Restés sourds jusqu’à l’attentat commis contre Charlie Hebdo, les Occidentaux ont fini par donner raison aux mises en garde de l’Algérie et les avertissements de la Syrie. Même si l’Occident ne l’avoue pas ouvertement, sa mobilisation contre l’hydre à tentacules qui menace la paix mondiale en dit long sur le fond de la pensée aussi bien des Européens que des Etats-Unis. Washington vient d’établir un rapport dans lequel elle précise que pas moins de 20 000 terroristes étrangers issus de 90 pays sont actifs en Syrie. Dans ce contexte, un haut responsable du renseignement étasunien Nicolas Rasmussen, directeur du NCTC, qualifie la situation de « sans précédent ». Il souligne à ce propos : « Le rythme des arrivées est sans précédent, y compris par comparaison avec d’autres lieux de conflits comme l’Afghanistan et le Pakistan, l’Irak, le Yémen ou la Somalie. »

3 400 de ses combattants sont européens

Son témoignage a été rendu public avant son audition mercredi devant la commission de la Sécurité intérieure de la Chambre des représentants, où il a précisé : « Nous estimons qu’au moins 3 400 de ces combattants étrangers viennent de pays occidentaux, dont 150 Américains », et d’ajouter : « Le nombre d’aspirants au voyage augmente lui aussi. La majorité de ceux qui partent en ce moment vont rejoindre les rangs du groupe autoproclamé Etat islamique en Syrie et en Irak. Les tendances sont claires et inquiétantes. » Inquiétant c’est le mot qu’il faut, d’où cette mobilisation occidentale. 10 milliards de dollars pour lutter contre cette organisation qui menace le monde.

C’est la somme débloquée par les Occidentaux pour faire face au phénomène. Au moment où ceux-la mêmes qui ne sont pas aussi innocents quant à la montée du phénomène pour l’avoir soutenu, financé, armé et entrainé, l’Algérie continue de lutter et de plaider pour des réponses politiques à cette gangrène qui bute sur le puissant lobby militaro-industriel mondial.

C’est ce lobby justement qui a encouragé, à n’en pas douter, l’augmentation de la composante de Daesh pour atteindre les 20 000 terroristes. Selon les statistiques établies en janvier dernier par le Centre international des études de radicalisations de Londres (ICSR), « les Tunisiens sont les premiers terroristes de l’Etat islamique en Irak et au Levant avec 3 000 éléments, suivis par les Saoudiens dont le nombre est estimé à 2 500, suivis par les Jordaniens : 2 089. Viennent ensuite les Marocains et les Russes dont le nombre est estimé à 1 500 personnes pour chacune des deux nationalités. On compte aussi 600 terroristes libyens, qui arrivent à la huitième place au même titre que les Allemands. Avec 250 terroristes, les Algériens et les Australiens se positionnent à la 13e place de cette organisation ».

Le même centre précise que « les Egyptiens sont estimés à 360 personnes au même rang que les Turkmènes. Le nombre d’étrangers ayant afflué vers l’Irak et la Syrie s’est accru de 5000 terroristes depuis le mois d’octobre dernier ».

Le lobby de l’industrie militaire

La même source a établi que « les ressortissants russes sont les premiers combattants hors pays arabes avec 1 500 personnes, suivis des Français 1 200 contre 412 en octobre 2014 et des Allemands 600 personnes. Le nombre des terroristes britanniques, autrichiens et néerlandais a augmenté de 100 personnes pour chacune de ces nationalités en l’espace de quatre mois. Le nombre des terroristes maghrébins a stagné depuis le mois d’octobre 2014 », relève le Centre Londonien, pour qui « le nombre de terroristes saoudiens est le plus important avec 2500 personnes. Les autres pays du Golfe réunis totalisent quelques centaines de terroristes.

Il est à noter que l’augmentation du nombre de combattants en Irak et au Levant est survenue au début des opérations militaires que mènent depuis octobre 2014 les forces de la coalition internationale composée de 22 pays, avec à leur tête les Etats-Unis. Ces statistiques ne peuvent être que symboliques puisque selon des sources sécuritaires, il est impossible d’établir une liste exhaustive des terroristes en Syrie et en Irak. Prévoyant cette escalade, l’Algérie possède aussi sa banque de données sur les mouvements terroristes, notamment ceux qui menacent sa sécurité via les frontières.

Le nouveau projet de loi visant à élaborer les lois contre le blanchiment d’argent et la criminalisation de la remise de rançons est parfaitement adapté aux nouveaux enjeux sur le terrain. Cette mise à jour vise, justement, à répondre aux donnes de la conjoncture actuelle qui connaît un trafic d’armes extraordinaire dont les instigateurs versent dans un sens à miser sur un blanchiment d’argent, en somme c’est pour contrecarrer le lobby de l’industrie militaire d’armes où l’odeur du dollar ouvre des appétits grandissants. La question est maintenant de savoir comment l’argent mis sur le marché pour lutter contre la nébuleuse va-t-il être utilisé. Forcément pour acheter des armes et financer les raids ! Pourtant, les solutions contre ce monstre peuvent aussi être d’ordres politique et économique. C’est la stratégie pour laquelle l’Algérie a opté et où la colonne vertébrale de Daesh a été brisée militairement. Cependant, l’Algérie œuvre pour d’autres solutions et la guerre contre le terrorisme est loin d’être extirpée. Dans ses messages multiples, le vice-ministre de la Défense nationale, chef d’état-major de l’Armée nationale populaire, le général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah, ne manquera pas d’avertir les aventuriers, affirmant que l’Algérie possède les moyens de faire face à ce phénomène planétaire.

Menace de Boko Haram : Bouteflika a averti Hollande

A quelques semaines du lancement par l’armée française de l’opération Serval au nord du Mali pour stopper la progression des terroristes d’Aqmi vers la capitale Bamako, le président Bouteflika aurait attiré l’attention de son homologue Hollande sur Boko Haram. L’information a été rapportée par le quotidien français Le Monde. Le journal français décrit d’abord le contexte : la scène remonte au 20 décembre 2012, lors de la visite de François Hollande en Algérie. Au programme : panser les plaies du passé, relancer les échanges économiques et adresser un message d’espoir à la jeunesse algérienne. Les échanges portent également sur le Mali dont tout le Nord, qui partage une frontière avec l’Algérie, est alors aux mains de groupes djihadistes. Trois semaines plus tard, la France lançait son opération Serval. « Nous n’en étions pas encore à l’intervention militaire mais nous avons transmis notre grande inquiétude au président Abdelaziz Bouteflika », se rappelle un diplomate français. Et là, il nous surprend. « Le problème pour l’Afrique, nous dit-il durant le tête-à-tête présidentiel, ce n’est pas le Mali c’est Boko Haram. On est tombé de haut », ajoute notre interlocuteur. « Pour nous c’était une histoire de secte au Nigeria, sans plus. On ne l’a pas vraiment pris au sérieux. »
Deux ans et plusieurs milliers de morts plus tard, une mobilisation internationale se met enfin en place pour tenter d’éteindre l’incendie Boko Haram qui, comme le prévoyait le Président algérien, n’a fait que se propager. C’est ainsi donc que le président Bouteflika a vivement attiré l’attention de Hollande sur cette terrible menace. Ces recommandations n’auraient donc pas été relevées par la France.

Depuis quelques mois, Boko Haram enchaîne et les attentats et autres exactions au Nigéria et au Niger. Depuis ces trois dernières semaines, Boko Haram a procédé à l’exécution de près de 2 000 personnes. Ce qui constitue le « pire massacre » jamais perpétré par le groupe islamiste, selon Amnesty International. Pour le président nigérien Mahamadou Issoufou, la secte islamiste est tout simplement devenue « un monstre ». Une force régionale va s’organiser pour lutter contre ce monstre, le Niger et le Nigéria vont mobiliser près de 8700 hommes pour freiner cette menace qui ne cesse de grandir..

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12 Fevrier 2015

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Point de non-retour
Andre VLTCHEK
LE LIVRE : Karel est correspondant de guerre. Il va là où nous ne sommes pas, pour être nos yeux et nos oreilles. Témoin privilégié des soubresauts de notre époque, à la fois engagé et désinvolte, amateur de femmes et assoiffé d’ivresses, le narrateur nous entraîne des salles de rédaction de New York aux poussières de Gaza, en passant par Lima, Le Caire, Bali et la Pampa. Toujours en équilibre précaire, jusqu’au basculement final. Il devra choisir entre l’ironie de celui qui a tout vu et (…)
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Je crois vraiment que là où il y a le choix entre la couardise et la violence, je conseillerais la violence.

MAHATMA GANDHI

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