Suite à la mort du roi de Thaïlande Bhumibol Adulyadej, les médias ont relayé de nombreuses images de ses sujets en pleurs. Pour nombre de Thaïs, la disparition du souverain constitue une cause réelle de tristesse, mêlée, comme il a été dit et répété ailleurs, à de l’inquiétude quant au futur du pays. Cette attitude partagée par une large frange de la population du royaume est le fruit d’un culte de la personnalité qui a fait du roi Bhumibol le bienfaiteur d’une population complétement infantilisée. Il a ainsi été inculqué aux Thaïs, pendant plusieurs décennies déjà, que le roi est pour eux comme un père. Un père doté d’une aura sacrée. Tout blasphème à son égard constitue un crime de lèse-majesté. L’accusation conduit en général le commun des mortels directement en prison pour de longues années.
Pourtant, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale l’avenir de la monarchie en Thaïlande pouvait paraître bien incertain. Suite au coup d’État de 1932, organisé par un « Parti du (…)Lire la suite »
Rien ne va plus en Thaïlande. Alors que la junte militaire au pouvoir refuse de libérer 14 étudiants (risquant 7 ans de prison pour « sédition » après avoir manifesté pacifiquement leur opposition le 26 juin dernier) la communauté internationale commence à montrer timidement son désaccord, Union européenne et Etats-Unis qualifiant ces arrestations d'« inquiétantes ». Pas de quoi faire trembler le régime dirigé par le Premier ministre autoproclamé Prayuth Chan-ocha, qui vient de repousser de nouveau les élections à septembre 2016, et consolide en attendant son pouvoir d'une main de fer. Au détriment des droits de l'homme et, semble-t-il, d'une économie qui fait grise mine.
En Thaïlande, la tenue d'élections libres n'est toujours pas à l'ordre du jour. Motif officiel du retard : la rédaction d'une nouvelle Constitution et la tenue d'une campagne anti-corruption, toutes deux chronophages. Censée mettre fin à des années de paralysie politique, l'actuelle Constitution donne les pleins (…)Lire la suite »
Et d’une certaine maladie essentialiste touchant nombre d’ « occidentaux » lorsqu’ils en viennent à parler de l’Asie.
Récemment publié sur le site de Rue 89, un article certainement bien attentionné voulait édifier les touristes francophones sur les risques à ne pas prendre lors d’un voyage en Thaïlande.
Ce faisant il soulignait, à raison, les mentalités particulièrement respectueuses des hiérarchies en Thaïlande, pays où l’on est tous l’aîné ou le cadet de quelqu’un d’autre. Pays où, effectivement, le clientélisme tient une place particulièrement importante dans les luttes opposants les principaux partis et organisations politiques. L’article faisait également mention, et encore une fois à juste titre, de l’implacable censure régnant sur tout ce qui est relatif à la monarchie.
Le problème est que lorsque l’on lit ce genre de littérature, on a le fâcheux sentiment que tout s’expliquerait pas la culture, car il existerait notamment une « loyauté clanique qui compte bien davantage que les idées ou un « programme » politique, baliverne importée d’Occident. » Ce qui ne laisse pas de surprendre (…)Lire la suite »
« Tue un serpent, et toute sa famille viendra le venger »
Proverbe thaïlandais
La Thaïlande n'est pas l'Iran, la Chine, la Birmanie (Myanmar) ou encore Cuba.
Non.
Elle est l'objet, en Occident, de toute la sympathie de nos nomenklaturas et de leurs médias.
Le traitement des sanglants évènements récents sur le plan de l'information, de l'action diplomatique, de la vigilance de l'ONU quant au respect des "droits de l'homme" et de la "démocratie", a témoigné de cette sollicitude.
C'est avec soulagement et satisfaction qu'elles ont accueilli le jour où l'armée a pris d'assaut le campement du mouvement de protestation pacifique, au centre de Bangkok. Manifestation, dite des "Chemises Rouges" , qui durait depuis 9 semaines.
Normal : la Thaïlande est considérée et administrée, depuis la guerre du Vietnam, comme une colonie de l'Empire. Tabou ! Pleurs et affiches pour armes
Misère et dignité
Implacable dictature sous couvert d'une monarchie d'opérette, de (…)Lire la suite »