Harvey Weinstein n'est pas en prison ; pas plus que l'acteur Kevin Spacey, ni le chef Mario Batali, ni l'animateur TV Matt Lauer, ni Eric Schneiderman, le procureur général de l'État de New York. Bien que certains aimeraient les voir derrière les barreaux. Même un criminel reconnu comme Bill Cosby est libre en attendant qu'il soit jugé en septembre.
(Évidemment, le fait qu'ils ne soient pas emprisonnés ne signifie pas que les accusés soient innocents. Leur répit temporaire pourrait être lié à la gravité de leur inconduite, à l'état d'avancement des enquêtes en cours, ou aux efforts d'avocats fortement rémunérés.)
Lorsque l'ampleur des abus contre les femmes est apparue à la lumière du jour, je n'ai pas pu m'empêcher de réagir avec colère. Réfléchissant alors à ces événement, je me suis rappelé une expérience d'enfance inexprimée, et j'ai signé #MeToo.
Quand le nom de Tariq Ramadan a été ajouté à la liste croissante des coupables de « MeToo », j'ai réagi par une détresse (…)Lire la suite »
L’affaire Tariq Ramadan vient de connaître deux développements importants. Le premier est son incarcération en détention provisoire le 2 février avec refus de l’autorité judiciaire d’éviter l’emprisonnement moyennant le paiement d’une caution.
Le second est beaucoup plus troublant car il remet en question l’intégrité de la justice française et la confiance que l’on peut avoir en elle (surtout si l’on est, comme Ramadan, du mauvais côté de l’équation).
Ainsi a-t-on appris le 6 février dernier que l’administration judiciaire avait tout bonnement « égaré » une pièce majeure du dossier que lui avaient formellement transmise les avocats de Ramadan, document susceptible de prouver son innocence dans l’un des deux cas et de démontrer qu’au moins une des deux présumées victimes (« Chrystelle ») mentait. Son alibi n’a donc tout bonnement jamais été vérifié ni pris en considération par les enquêteurs et les juges.
En cas de confirmation (la vérification de l’alibi auprès de la (…)Lire la suite »
S’il est pour ses disciples un maître, notre confrère Edwy Plenel est, quoiqu’il arrive, un mètre. Celui qui sert à mesurer la modernité, la justesse d’une cause : le directeur de Médiapart est l’homme du temps. Un as de la pensée à la mode.
Quand, face à Yann Barthès son interlocuteur de Canal Plus, je l’entends lancer une déclaration affectueuse à l’adresse de Tariq Ramadan (1-4), je me doute qu’il est en train de se passer quelque chose. Donc d’important puisqu’Edwy ne roule pas à l’ordinaire :
– « Avec Ramadan, même si nous avons des divergences, nous devons fonder une maison commune »…
Voilà, les plans sont tracés et le ciment va tenir bon entre les fils de Trotsky, comme l’est Plenel, et la Confrérie des Frères Musulmans, dont Ramadan est le diamant en Europe. Quel rapport établir entre les idées de Léon qui n’avait jamais assez d’un couteau entre les dents et d’un anarchiste à fusiller pour être heureux et les frères qui prêchent un islam rigoriste et l’asservissement des fidèles ? Sans doute l’amour de l’ordre et de l’organisation de type militaire…
Entre Edwy et Tariq, la passion est si forte qu’elle voyage. Le 15 mars, sous l’égide de Ramadan alors que va se tenir à Bruxelles un forum organisé par le (…)Lire la suite »