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Thème : SNCF

Une discussion n’est pas une bataille, sauf pour la CFDT

Pour redonner l’espoir à gauche

Laurent BRUN

Voici un texte utile de Laurent Brun, ancien agent manœuvre de l’exploitation sur le chantier fret de Lyon-Perrache, fils et petit-fils de cheminot et secrétaire général de la fédération CGT des cheminots.
LGS.

Si nous voulons reconstruire une organisation de masse et un rapport de force plus consequent, il faut reconstruire une véritable idéologie de la transformation sociale. Et vite. Pour redonner l’espoir à gauche, pour écarter les fascistes et leurs idées du pouvoir, pour reprendre le stylo qui fait la loi des mains des capitalistes, il ne suffira pas de s’attrouper ou de s’unir dans une liste ou derrière un candidat. Il faut reconstruire une véritable idéologie de la transformation sociale. Il ne s’agit pas seulement de distribuer quelques subventions, de baisser le prix d’un service municipal ou d’instaurer une gratuité sur tel ou tel élément. Il faut transformer la manière de gérer, mener des luttes pour changer les règles, s’approprier collectivement des outils jusque là privés pour investir de nouveaux champs d’intervention. Sans cela, le pouvoir de gauche n’est qu’un simple gestionnaire. Et lorsque l’argent vient à manquer pour satisfaire l’ensemble des besoins, on (…) Lire la suite »
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La Bataille du rail - Cheminots en grève, écrivains solidaires

Bernard GENSANE
Durant la grève des agents de la SNCF, les Français ont contribué à une cagnotte d’un peu plus d’un million d’euros. L’argent fut présent, mais pas un soutien massif de la population comme on avait pu l’observer, quelques années auparavant lors d’autres grèves dans le secteur public. 40 ans de TF1, la trahison des faucialistes, un discours sournois et seriné ad nauseam visant à faire accroire que le privé est efficace et inexorable, toutes les conditions étaient réunies pour que la grève ne prenne pas en profondeur. Pendant que les cheminots luttaient, un collectif d’écrivains, sous l’égide de Jean-Marc Salmon, Didier Daeninckx et Jean-Marie Laclavetine, a produit ce petit livre magnifique en soutien à la grève. Magnifique parce que, presque inconsciemment, dirais-je, ces auteurs ont donné le meilleur d’eux-mêmes. Je ne saurais les citer tous ici, me contentant de reprendre ceux dont je sens qu’ils sont les plus proches de ma sensibilité politique et ferroviaire. A commencer (…) Lire la suite »

Entretien avec Laurent Brun secrétaire général de la CGT Cheminot

Laurent BRUN

Entretien avec Laurent Brun secrétaire général de la CGT Cheminot : La mobilisation ne faiblit pas à la SNCF. Loin de là. Ce 14 mai, l’intersyndicale appellait à une nouvelle journée sans cheminots qui s'est traduite par des taux de grévistes records. La bataille du rail est engagée pour obtenir le retrait de la réforme ferroviaire qui lance – en transcrivant les directives européennes – l’ouverture à la concurrence du rail et le démantèlement et la privatisation de la SNCF. Alors que les médias des milliardaires déversent chaque jour la propagande du régime Macron et de ses soutiens patronaux, Initiative Communiste le journal du PRCF donne la parole aux travailleurs. Laurent Brun, secrétaire général de la CGT Cheminot a accepté de répondre à nos questions pour faire le point sur la mobilisation.

Initiative Communiste : Est ce que la mobilisation s’essouffle ? Les cheminots peuvent-ils tenir bon ? Laurent Brun : C’est à partir de l’analyse des précédents mouvements, et des échanges directs avec les cheminots, que la CGT a proposé cette modalité de 2 jours de grève sur 5. Le constat était sans appel : dans les mouvements classiques, les cheminots cessaient la grève rapidement pour des motifs financiers, et ils n’y revenaient plus. Au bout de 5 ou 10 jours il ne restait que les militants, dont le nombre ne suffisait pas à avoir un rapport de forces assez important. Le patronat n’avait donc qu’à jouer le pourrissement. Le vote des réformes à l’Assemblée représentait alors souvent une date butoir symbolique qui mettait un terme à la mobilisation. Il fallait donc imaginer une stratégie qui tienne compte de cette réalité. Les 2 jours de grève sur 5 permettent de réduire la « facture » sur la fiche de paye. Mais pour avoir un véritable rapport de forces en réduisant les (…) Lire la suite »

SNCF : idéologie, propagande et réalités (II)

Fabrice AUBERT
L’intervenant expliquait que la SNCF était confrontée à une question insoluble du fait des trois missions qui lui étaient définies. Répondre aux missions de services publics (qualité, sécurité, ponctualité, « petites lignes »), appliquer une tarification sociale, matérialisant dans le prix du billet l’objectif social de l’entreprise et l’équilibre budgétaire. Il expliquait que l’on pouvait atteindre deux objectifs ensemble ex (« Service public » et « tarification sociale ») mais qu’alors, l’équilibre budgétaire comptable était impossible à remplir. L’on pouvait aussi faire du « service public » et de « l’équilibre budgétaire » mais qu’alors la « tarification sociale » devait être abandonnée pour une « tarification marchande » (« client ») ou encore avoir un équilibre budgétaire, proposer une tarification sociale, mais abandonner la mission de services publics (fermeture des lignes non rentables) … Dans le cadre de ce triangle des contraintes, des positions de gestion différentes (…) Lire la suite »

SNCF : idéologie, propagande et réalités (I)

Fabrice AUBERT

Préambule : l’économie, contrairement aux déclamations souvent propagées, n’est pas neutre. L’économie s’apparente aux peintres des tableaux qui ornent les salons des appartements.

Prenez 5 peintres, et demandez-leur le même jour, de dessiner un arbre, le même arbre à partir du même lieu. Ramassez les peintures, et vous serez surpris de constater 5 arbres et 5 peintures différentes.

Mettez 5 économistes devant un graphique, le même graphique, le même jour. Attendez 2 heures et ramassez les copies…. Vous aurez 5 interprétations différentes. L’économie n’est pas une science dure mais une « science humaine », dépendant de la philosophie sous-jacente qui sous-tend les analyses. De la main invisible ou … : La « mise en concurrence » de la SNCF par le gouvernement est la matérialisation de l’idéologie politique du libéralisme, qui s’exprime sous l’idée que le « marché » est le meilleur régulateur en vue d’optimiser le « consommateur ». Cette « optimisation » s’opérant à travers la loi dite de « l’offre et de la demande » organisée par la « main invisible ». De la lutte des classes : la seconde approche s’appuie en définitive sur la révélation de ce que les libéraux appellent « main invisible » et que les « marxistes » appellent « la lutte des classes ». On passe ainsi d’une explication renvoyant à Dieu, par définition invisible (« main invisible »), à une (…) Lire la suite »

SNCF : faisons le point

Bernard GENSANE
Pour les cheminots, la lutte continue. Ils se battent pour eux, et aussi pour nous, usagers – pardon : « clients » – de ce qui doit demeurer un service public, et pour nous citoyens face au capitalisme financier qui nous aliène et nous bouffe la vie. Il faut les aider matériellement. Pour ma part, c’est fait, et ce sera, si nécessaire, fait de nouveau. Quels sont les enjeux ? Au premier chef, empêcher la privatisation de cette société, voulue par Macron, après que d’autres – la droite, les faucialistes – ont privatisé La Poste, France Télecom, Air France et d’autres fleurons qui appartenaient à l’État, c’est-à-dire au peuple. Macron a choisi la méthode des ordonnances, dans le cadre d’un calendrier accéléré pour faire ratifier son projeeeet avant la fin juin. Il veut soumettre le rail à la concurrence, ce qui n’est en aucune manière une obligation de la réglementation européenne, quoiqu’en disent la Macronie et les médias à sa botte. Nous sommes ici dans un choix purement (…) Lire la suite »

La tragédie des cheminots : la signification profonde des grèves ferroviaires françaises (Global Research)

Diana JOHNSTONE
La série actuelle de grèves ferroviaires en France est présentée dans les médias comme une "agitation ouvrière ", un conflit entre le gouvernement et les dirigeants syndicaux, ou comme une nuisance temporaire pour les voyageurs causée par l'intérêt personnel d'une catégorie privilégiée de travailleurs. Dans les médias anglo-américains, on trouve l'habituelle dérision des "mangeurs de fromage, toujours en grève". En réalité, la grève des conducteurs de train et autres employés de la SNCF (Société Nationale des Chemins de Fer) est un chapitre profondément significatif d'une tragédie sociale qui est en train de détruire la France telle que nous la connaissons. Ce qui a fait de la France un pays où il fait bon vivre depuis plus d'un demi-siècle, ce n'est pas seulement la nourriture et les paysages. Par-dessus tout, ce sont les services publics - les meilleurs au monde. Le service postal, l'éducation publique, la couverture santé, les services publics, le service ferroviaire - tout (…) Lire la suite »
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La ligne Maginot des conquis sociaux

Fabrice AUBERT
A toutes celle et ceux qui pensent que le gouvernement développe un raisonnement logique et argumenté contre les idéologues de la 'gréviculture', je propose de chausser les « appendices de Galilée » pour remettre sur les rails, le « train déraillé » de la finance libre du « marché libre et non faussé ». L’article référencé synthétise une étude du B.C.G (Boston Consulting Group) peu susceptible de sympathie marxiste.... https://blogs.alternatives-economiques.fr/gilles-raveaud/2018/04/03/la-sncf-parmi-les-meilleurs-reseaux-europeens J'y rajoute quelques réflexions que j'aurais aimé entendre de la part de responsables syndicaux nationaux vu le niveau d'attaques en incompétences et inefficacité des syndicats.... et que je formule avec amusement sous la forme de question (« passage à la question »).... Plus efficace tu meurs : Comment se fait-il qu'avec 30 % de grévistes officiellement affiché par la SNCF, dont l'objectif de communication est de réduire l'importance des grévistes (…) Lire la suite »

Ordonnances SNCF : l’occasion

Frederic LORDON
Si ceux qui ont quelque responsabilité dans la « conduite » des mobilisations qui s’annoncent ne comprennent pas que le mouvement ne doit pas être « le mouvement des cheminots » ou le « mouvement contre les ordonnances SNCF », alors le mouvement échouera – une fois de plus. Que le mouvement doive aussi être cela – mouvement des et pour les cheminots –, la chose est tellement évidente qu’elle devrait aller sans dire. Mais si le mouvement n’est que cela, il est perdu d’avance. Contre l’offensive générale, le débordement général C’est que, comme on disait jadis, toutes les conditions objectives sont réunies pour que le mouvement déborde de partout – quand, précisément, tout l’enjeu est de le faire déborder. Rarement si grand nombre de secteurs de la société sont arrivés ensemble à un tel point d’épuisement, d’exaspération même, ni n’ont été maltraités avec une telle brutalité par un gouvernement qui, en effet, a décrété l’« offensive générale » (1). C’est bien simple : ça craque (…) Lire la suite »
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Le rapport Spinetta est égal au rapport des multinationales : quelles conséquences ?

Jimmy DALLEEDOO

Les monopoles (multinationales) se lèchent les babines en pensant au profit qu’ils vont amasser avec la casse des Chemins De Fers Français. L’Union européenne des monopoles a sonné le glas des services publics depuis longtemps mais, cette fois-ci, ils passent à la vitesse supérieure. Ce rapport n’est pas le début, mais la fin d’un processus de destruction de nos services public orchestrés par les monopoles, les différents gouvernements et l’Union européenne. D’une manière générale, ce rapport est aussi une attaque du capital contre le travail : et ce n’est pas terminé.

1-Le rapport Spinetta et les monopoles Les principaux points du rapport s’orientent vers la fluidification du processus de monopolisation de tous les procès de production. En d’autres termes, les multinationales dévorent tout sur leur passage et ont relégué l’État bourgeois à l’époque de la hache de bronze et du rouet. D’ailleurs, c’est à la fin du XIXème siècle, après la crise du coton en Angleterre (le pays capitaliste le plus développé à cette époque) et en Europe, que la France est passée du capitalisme simple au degré suprême, c’est-à-dire au stade impérialiste. Les capitaux bancaires et les capitaux industriels monopolisés avaient fusionné et de cette union incestueuse est née la bête : une oligarchie financière et parasitaire. Ce n’était donc plus l’État qui contrôlait les monopoles (multinationales), mais les monopoles qui contrôlaient l’État. Ainsi, cette réforme ferroviaire finalisée par le rapport Spinetta marque un point de renforcement de cette oligarchie et (…) Lire la suite »