Lorsque Simon Leys publia Orwell ou l’horreur de la politique en 1984, je résidais en Afrique de l’Ouest et je m’étais attelé à la rédaction d’une longue thèse sur Orwell. Je lui écrivis à propos de son livre très subtil car je ne partageais pas toutes ses analyses. Nous échangeâmes quelques courriers. Il me répondit (sous la signature de Pierre Rickmans) avec beaucoup de gentillesse et de manière très constructive.
Comme beaucoup de gens de ma génération (disons celle de Gérard Miller), j’avais été ébranlé par Les habits neufs du président Mao, publié en 1971. Non que j’aie jamais été tenté par le maoïsme, ni pour la Chine, ni surtout pour la France : la vision de centaines de milliers de personnes agitant en défilant un petit livre (dont j’avais lu une traduction française) à la pensée aussi élaborée que celle d’un livre de cuisine de seconde catégorie, me glaçait, même si elle pouvait faire frémir de contentement les maolâtres Serge July ou Philippe Sollers. Je m’étais dit que (…)Lire la suite »