Au départ, ceci devait commenter un article sur le populisme de LO et du NPA. Puis, comme cet article est en train de disparaître dans la colonne de droite de LGS et que mon commentaire a pris de l’ampleur, je le publie comme article.
Olivier Besancenot et Arlette Laguiller, chacun porte-parole du peuple, des populistes ? De quel peuple ? Quel populisme ? Cette analyse vaut pour Nathalie Arthaud et Philippe Poutou, les remplaçants au poste de porte-parole.
Ce qui suit m’a été inspiré par le récent livre de Bernard Cassen (et al.), Le parlement européen, pour faire quoi ?, Bellecombe en Bauges, Éditions du Croquant, 2014. Quand on voit ce qui s’écrit actuellement sur le Parlement européen, on se dit que cet ouvrage très didactique tombe à pic.
Nous tenterons ici de décortiquer comment les analyses d’auteurs critiques très en vogue dans un certain milieu contestataire revendiqués par les indignés ou les objecteurs de croissance et déjà référés dans nos colonnes [1] peuvent mener à des dérives populistes. Leur critique radicale des ravages de l’ultralibéralisme rejette tout du libéralisme et en arrive à défendre des valeurs réactionnaires d’avant le libéralisme. Nous n’insisterons ici que sur les aspects ou conséquences de leurs raisonnements qui nous paraissent problématiques. Mais il s’agit cependant d’auteurs très intéressants, alertes, originaux et pertinents que nous vous invitons à lire et qui peuvent aussi fournir des armes contre le populisme. La pensée de Jean-Claude Michéa servira de trame principale à ce questionnement qui rencontrera au long de son cheminement d’autres auteurs tels que Zygmunt Bauman ou Christopher Lasch.
La dégénérescence de la démocratie en gouvernance et de l’État social en État libéral sécuritaire a abouti à l’abandon du peuple et à laisser apparaitre une double critique de cet abandon dénommée populisme. La catégorie est certes ambiguë : instrumentalisation du peuple mais aussi défense du peuple . Quel peuple ? (1). Un travail critique est nécessaire.