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Thème : Populisme

Populisme de gauche : les limites de la stratégie marketing

Simon FÉRELLOC
« On en a gros ! », « Dégagez ! », « Résistance ! » sont autant d’expressions et de mots d’ordres énergiques dont l’utilisation a fleuri à la gauche du paysage politique français pendant la dernière campagne présidentielle, et qui méritent d’attirer notre attention aujourd’hui. Cela n’apparaît pas à première vue mais l’emploi de ce type de slogans, dépourvus de tout contenu idéologique est assez inhabituel pour les organisations de la gauche radicale européenne, et constituent la marque la plus visible du changement de stratégie qu’ont opéré certaines de ces formations . Ce changement a un nom : le populisme de gauche. Théorisé par le couple de philosophes Ernesto Laclau et Chantal Mouffe, le populisme de gauche est défini par ses partisans comme une « radicalisation de la démocratie ». Cherchant à remplacer le clivage gauche-droite par le clivage peuple-oligarchie (en se plaçant bien sûr du côté du peuple), cette orientation électorale répond aux profonds changements sociologiques (…) Lire la suite »
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« Populisme », mot tricheur.

FALD

Au départ, ceci devait commenter un article sur le populisme de LO et du NPA. Puis, comme cet article est en train de disparaître dans la colonne de droite de LGS et que mon commentaire a pris de l’ampleur, je le publie comme article.

Quelque chose me manque dans cet article et ses commentaires, en tout cas cela n’y apparaît pas clairement : l’origine de l’usage actuel du mot populisme. Moi qui suis un vieux con-servateur, j’ai encore un dico Petit Robert du tournant des années 70-80. A « Populisme » et « Populiste », on n’y trouve que l’art du même nom, comme les romans de San-Antonio, les dialogues de Michel Audiard, les chansonniers de Montmartre et d’ailleurs, les sketchs de Coluche, les chansons de Bruant ou d’Edith Piaf, etc., mais... aucune définition politique. Cet art n’est pas toujours très fin, même s’il réclame un grand talent, il n’est pas spécialement de gauche, il caresse volontiers une certaine connerie dans le sens du poil, mais il reste destiné à faire rire ou pleurer, pas à faire voter fasciste. Le mettre dans le même sac que les discours de haine du clan de Montretout, c’est con et dégueulasse. Je n’ai pas sous la main le Grand Robert en 6 ou 7 volumes (remarque hors sujet, mais pas (…) Lire la suite »
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Olivier Besancenot et Arlette Laguiller : quel populisme ?

Christian DELARUE

Olivier Besancenot et Arlette Laguiller, chacun porte-parole du peuple, des populistes ? De quel peuple ? Quel populisme ? Cette analyse vaut pour Nathalie Arthaud et Philippe Poutou, les remplaçants au poste de porte-parole.

Le populisme est bien une notion opérante mais sous condition de dissipation des confusions, de la préciser. E.Balibar écrit : "C’est une notion opérante à condition de commencer par l’épurer. Il faut tenir compte des usages, qui ne sont pas les mêmes dans tous les contextes et toutes les langues, mais aussi dissiper des confusions qui sont loin d’être innocentes. Je suis frappé que le discours dominant dans la presse et les travaux politologiques s’acharne à établir une équivalence entre les soi-disant populismes de gauche et de droite, en prenant pour critère la critique du « système » (autrement dit du statu quo économique et politique), assimilée à de l’extrémisme. Comme s’il n’y avait pas aussi un « populisme du centre » I - PREALABLE : POPULISME ET IDEOLOGIE POPULISME : Je reprends une définition répétée partout (en italique) mais avec quelques précisions complémentaires importantes : "Le populisme désigne un type de discours et de courants politiques qui fait appel aux (…) Lire la suite »
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Le Parlement européen, pour faire quoi ?

Bernard GENSANE

Ce qui suit m’a été inspiré par le récent livre de Bernard Cassen (et al.), Le parlement européen, pour faire quoi ?, Bellecombe en Bauges, Éditions du Croquant, 2014. Quand on voit ce qui s’écrit actuellement sur le Parlement européen, on se dit que cet ouvrage très didactique tombe à pic.

Ainsi, on a pu lire que les électeurs européens pourront, grâce au traité de Lisbonne de 2009, désigner le président de la Commission. Ce qui n’est pas exact mais qui permet aux partis dominants de l’assemblée européenne (PPE et PSE) de bipolariser, donc de simplifier les enjeux de cette élection. L’ouvrage de Bernard Cassen (et al.) rappelle que les chefs d’État et de gouvernement vont proposer au Parlement un candidat à la présidence de la Commission, sans oublier que le Conseil européen a le droit de proposer un candidat indépendant, ce qui n’entre pas dans les prérogatives du Parlement. Ce qui est sûr, c’est que l’Union européenne n’a aujourd’hui plus du tout la cote. L’euro lui-même, ne fait plus l’unanimité. Lucides, les Européens ont bien compris que les places fortes financières (qu’on appelle aujourd’hui, de manière doucereuse, « les marchés ») font la loi, que les inégalités – à l’intérieur des pays et entre les pays – ne font que se creuser et que l’« austérité » est (…) Lire la suite »

Dérives populistes d’une pensée antilibérale

Mathieu Bietlot

Nous tenterons ici de décortiquer comment les analyses d’auteurs critiques très en vogue dans un certain milieu contestataire revendiqués par les indignés ou les objecteurs de croissance et déjà référés dans nos colonnes [1] peuvent mener à des dérives populistes. Leur critique radicale des ravages de l’ultralibéralisme rejette tout du libéralisme et en arrive à défendre des valeurs réactionnaires d’avant le libéralisme. Nous n’insisterons ici que sur les aspects ou conséquences de leurs raisonnements qui nous paraissent problématiques. Mais il s’agit cependant d’auteurs très intéressants, alertes, originaux et pertinents que nous vous invitons à lire et qui peuvent aussi fournir des armes contre le populisme. La pensée de Jean-Claude Michéa servira de trame principale à ce questionnement qui rencontrera au long de son cheminement d’autres auteurs tels que Zygmunt Bauman ou Christopher Lasch.

Une même logique politique et économique Michéa analyse le libéralisme avant tout comme une logique qui ne peut que se développer jusqu’à ses conséquences ultimes. Il n’y a, selon lui, pas à opposer le libéralisme politique et le libéralisme économique ou encore le libéralisme, le néolibéralisme et l’ultralibéralisme. Dans tous les cas, il s’agit d’une seule et même logique : le projet philosophique de la modernité. Ce projet est tout d’abord issu du développement de la science expérimentale, en tant que volonté de maîtrise de la nature par l’humain mais aussi en tant qu’autorité opposable à celle de l’Église. Cet essor a ouvert la voie à l’idée d’une approche scientifique de la société et donc d’un traitement rationnel des questions politiques. L’autre grand berceau du libéralisme réside dans le traumatisme causé par les guerres civiles et religieuses. Le projet moderne est animé par la crainte de la guerre de tous contre tous et le désir d’une vie tranquille. Pour y parvenir, (…) Lire la suite »
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Gramsci, la Russie soviétique et la critique du populisme

Domenico LOSURDO
Gramsci, la Russie soviétique et la critique du populisme Domenico Losurdo 1. « Collectivisme de la misère, de la souffrance » Comme on le sait, la révolution qui fonde la Russie soviétique et qui, contre toute attente, a lieu dans un pays non compris dans les pays capitalistes les plus avancés, est saluée par Gramsci comme la « révolution contre Le capital ». Se gaussant du mécanicisme évolutionniste de la Deuxième Internationale, le texte publié sur Avanti ! le 24 décembre 1917 n’hésite pas à prendre ses distances avec les « scories positivistes et naturalistes » présentes même « chez Marx ». Oui, « les faits ont débordé les idéologies », et donc ce n’est pas la révolution d’octobre qui doit se présenter devant les gardiens du « marxisme » pour obtenir sa légitimation ; c’est la théorie de Marx qui doit être repensée et approfondie à la lumière du tournant historique qui a eu lieu en Russie [15]. Le début de cet article est sans nul doute mémorable, mais ce n’est pas une (…) Lire la suite »

Populisme de droite et de gauche : une distinction obsolète ?

Christian DELARUE

La dégénérescence de la démocratie en gouvernance et de l’État social en État libéral sécuritaire a abouti à l’abandon du peuple et à laisser apparaitre une double critique de cet abandon dénommée populisme. La catégorie est certes ambiguë : instrumentalisation du peuple mais aussi défense du peuple . Quel peuple ? (1). Un travail critique est nécessaire.

L'anfascisme contemporain se doit d'étudier la recrudescence du nazisme en Grèce et celle du populisme d'extrême-droite comme des différentes formes d'intégrisme religieux. A propos du populisme, reprenons le débat en deux temps, celui des deux populismes (ici en I et II) et de sa possible remise en cause (III et autre texte à suivre). I - La distinction théorique des deux populismes. Il faut de façon critique distinguer ce que les dominants tendent de façon récurrente de confondre, de mettre à l'identique. En positif, le populisme se dédouble dans sa référence au peuple et à la critique de la démocratie représentative. Les deux grandes sortes se présentent comme une double défense de deux variétés de peuple : le peuple nation (versus extrême droite) et le peuple-classe (versus extrême gauche) En négatif, comme critique et stigmatisation, il valide ce que l'on nomme le "cercle de la raison" (bien pensante) qui signifie démocratie restreinte et défense du capitalisme (…) Lire la suite »