Le pouvoir solférinien est faible avec les forts mais fort avec les faibles.
Ils ont fait l’actualité pendant des semaines, puis plus rien. Que sont devenus les salariés du volailler Doux, du groupe pharmaceutique Sanofi ou de l’enseigne culturelle Virgin qui ont lutté contre la fermeture de leurs entreprises ? Des millions d’euros ont été dépensés dans le cadre de « plans de sauvegarde de l’emploi » pour leur assurer une « sortie positive » après les licenciements et les restructurations. Des sociétés privées de reclassement ont été généreusement rémunérées. « L’État prendra ses responsabilités pour qu’aucun ne soit abandonné sur le bord de la route », avait promis François Hollande. Selon nos estimations, la majorité de ces salariés navigue entre chômage et contrats précaires. Enquête sur une vaste arnaque.
Lorsque l’on inventorie les aides de l’État français aux entreprises, les dépenses pour l’emploi et les plans de relance, il apparait que le montant annuel dépasse 220 milliards d’euros.
Ce colossal volume d’aides pourrait très certainement permettre la création d’un grand nombre d’emplois industriels manufacturiers. Manque de volonté politique et fidélité au dogme du libre échange ?
Pôle emploi publie depuis 10 ans son enquête BMO (Besoins en main-d’euvre). Les chiffres de l’étude sont souvent paradoxaux dans le contexte actuel de records du chômage en France. En effet, les derniers en date font état de projets de recrutement en hausse de 0,3% en 2012. Le hic est que Pôle emploi recueille parfois ces données selon des procédés dont la fiabilité est plus que relative, tout autant que les moyens mis en oeuvre. Tant pis pour le demandeur d’emploi.