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Thème : Mines

Corruption et pollution : l’argent sale des mines guinéennes

Philippe SERVOZ

La récente condamnation pour corruption de l’ancien ministre guinéen des Mines met une fois de plus le projecteur sur les dégâts provoqués par les activités des entreprises chinoises spécialisées dans l’extraction de bauxite. Le précieux minerai permet la production d’aluminium et suscite la convoitise des groupes du monde entier, notamment asiatiques. Une exploitation des sols qui entraîne pollution et corruption. Pourtant, des pratiques plus respectueuses des sociétés locales sont possibles.

Le jugement est tombé ce lundi 28 août : Mahmoud Thiam a été condamné à sept ans de prison ferme aux États-Unis. L’ancien ministre guinéen des Mines, aujourd’hui âgé de 50 ans, est accusé par la Justice étasunienne d’avoir bénéficié de pots-de-vin et d’avoir blanchi ses revenus illégaux sur le territoire américain. Près de 8 millions de dollars de dessous de table auraient transité sur les comptes du responsable politique africain. La corruption est l’un des nombreux fléaux suscités par le développement anarchique du secteur minier en Guinée. Deux groupes chinois sont particulièrement pointés du doigt dans cette affaire : China International Fund SA et China Sonangol. Ces derniers auraient « graissé la patte » de l’ancien ministre afin de profiter d’un traitement de faveur dans la gestion des droits d’exploitations miniers guinéens. Depuis plusieurs années, les dérives provoquées par l’économie minière se multiplient : en juillet 2017 déjà, l’agence anticorruption britannique (…) Lire la suite »

Les sociétés minières, pompes à profit broyeuses de vies humaines

Nadjib TOUAIBIA

Les mineurs meurent toujours aux quatre coins du monde, par centaines en même temps, agonisent dans des conditions à peine imaginables à des km de profondeur, piégés par leur gagne-pain... les « gueules noires » n’ont pas changé de siècle, sont plus que jamais sacrifiées sur l’autel des profits et de la spéculation financière.

Dans le secteur, l’argent coule à flot, les rendements sont de plus en plus élevés, les profits faramineux, les conditions fiscales paradisiaques, les protections juridiques plutôt blindées... L’industrie minière est ainsi avant tout un champ de bataille spéculative. En première ligne, il y a les compagnies qui explorent (juniors), repèrent, découvrent, estiment les réserves de charbon de cuivre, de coltan, de cobalt, de fer, d’or, d’uranium, de diamants... et qui entrent ensuite sur les marchés pour proposer leurs concessions au plus offrant. Elles cèdent alors leurs droits ou se font tout simplement acheter par des sociétés d’exploitation (majors), celles qui vont investir pour extraire les réserves disponibles et investir encore pour explorer à nouveau les ressources estimées. « Les premières provoquent beaucoup de désordre social, environnemental, politique en faisant miroiter aux Etats et aux marchés des exploitations juteuses », explique Alain Deneault, enseignant en sciences (…) Lire la suite »