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Thème : exploitation

Les feux de la nuit

Emmanuel du MORNE
Occident ! Pourquoi cette appellation ? L'empire de Charles Quint ne voyait point le soleil se coucher, selon la rhétorique. Sans jouer les rabats joie, un esprit taquin penserait au mot occire. Une civilisation qui naît après les voyages de Colomb et d'Amerigo Vespucci en se prolongeant par le saccage de l'humanité ? Bon, n’évoquons point de détail afin d'éviter toute posture victimaire ravivant le passé et interrompant l'avenir, comme qui dirait. Cependant, le passé se montre têtu et refuse de s'éclipser. Mieux, il se confond au présent et corrompt l'avenir. Les genoux du policier caucasien ne sortaient pas du néant. L’habeas corpus dont bénéficiaient les natifs des treize états initiaux ne se sentait nullement dérangé par la présence d’êtres humains enchaînés dans les plantations de coton. Mais arrêtons de regarder dans le rétroviseur ! Ce n'est point de cette façon que l'Africain d'Amérique gagnera sa place dans ce monde des dieux. Déboulonner des statues d'esclavagistes ? (…) Lire la suite »

L’apprentissage : une nouvelle rente pour l’exploitation des jeunes

Jean-Luc MELENCHON

Macron se sert de la crise pour faire avancer sa vision néolibérale de la société. son plan de relance n’en est pas un. Il se situe dans la continuité de la politique de l’offre menée depuis Hollande. Cela consiste à déverser sur les entreprises, et plus particulièrement les grandes, des milliards d’euros sans contreparties.

C’est le cas du plus gros morceau de ce plan : une baisse de 20 milliards d’euros sur des impôts payés par les entreprises servant au financement des services publics locaux. Quand on gratte le vernis de la communication, tout est sur le même moule. Ainsi, le gouvernement prévoit de faire un chèque de 5000 euros à toutes les entreprises qui embauchent un apprenti mineur et de 8000 euros pour celles qui embauchent un apprenti majeur. Même les plus grosses boîtes du CAC 40 peuvent toucher cette nouvelle aide à condition qu’elles aient au moins 5% d’apprentis. À la clef, donc, encore de l’argent public pour les entreprises. Mais aucune garantie n’est demandée par exemple sur l’embauche en CDI à la fin du contrat d’apprentissage. Cette aide crée donc un effet d’aubaine. Des patrons embaucheront un apprenti là où ils auraient choisi un contrat classique sans ce gain financier. Cette mesure colle en tout cas avec l’appétence des libéraux et du patronat pour l’apprentissage à tout (…) Lire la suite »

Travail impayé des femmes : le plus grand hold-up de l’histoire ! par Sonia Mitralias

Sonia MITRALIAS
12.5 milliards d’heures de travail par jour. Impayées ! Non assurées ! Invisibles ! Et dans des conditions dégradantes ! C’est autant d’heures que travaillent totalement gratuitement les femmes de notre planète dans ce qu’on peut, sans aucun doute, qualifier de plus grand hold-up de l’histoire ! Prenez donc le salaire horaire que vous voulez, même le plus bas et insignifiant, et multipliez-le par ces 12,5 milliards d’heures de travail impayées de travail des femmes : la somme qui résultera est plus qu’astronomique. Et ceci pour un seul jour, quand on sait que le travail impayé des femmes n’a ni jours fériés, ni durée stable, 365 jours pas an ! Le rapport annuel d’Oxfam (1) auquel est dû ce calcul du travail impayé des femmes, estime à 10.800 milliers de milliards do dollars par an la somme que devraient payer aux femmes de tout le monde ceux qui profitent de leur travail. Ou mieux, la somme qu’ils ...ne payent pas et qu’ils empochent avec comme résultat l’accroissement (…) Lire la suite »
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Des « talents » ? On en a des talents, on en est des talents !

Alexandra SIPPEL
Par Alexandra Sippel, maîtresse de conférences à l'université Jean-Jaurès, Toulouse Ce témoignage d’une jeune universitaire est très significatif. Des milliers d’autres collègues pensent de même. Il faut espérer que ce type de prise de conscience marque le début d’un processus et ne soit pas le chant du cygne d'une génération sacrifiée. La situation abominable et angoissante dans laquelle se trouvent nos collègues a pour responsables, en premier lieu, des universitaires eux-mêmes qui, depuis une vingtaine d’années, ont pris le pouvoir avec l’aide d’administratifs qui gèrent des personnels comme ils géreraient des tracteurs et qui finiront par les supplanter. Ces fossoyeurs de l’Alma Mater ne visent qu’une chose : gérer comme une entreprise une université elle-même devenue entreprise. Qu’il soit doctorant ou professeur de classe exceptionnelle, un universitaire travaille aujourd’hui cinquante heures par semaines, dans des conditions que décrit fort bien Alexandra Sippel. La (…) Lire la suite »