Aujourd’hui, beaucoup de femmes vietnamiennes employées comme domestiques en Arabie Saoudite subissent un véritable esclavage moderne. Beaucoup d’entre elles se voient confisquer leurs passeports, les salaires promis ne sont pas payés et, pire encore, elles doivent subir des viols systématiques de la part de leurs patrons saoudiens qui n’hésitent pas à en faire des esclaves sexuelles. L’universitaire américaine d’origine vietnamienne dénonce cette situation dans un article que nous avons traduit ci-dessous.
Ce que Marx a mis au jour dans le Capital, c’est ce qu’on pourrait appeler la consubstantialité du capitalisme et de l’esclavage ; derrière la diversité de ses formes, il a perçu la profonde unité de la servitude moderne ; il a vu, dans « l’esclavage direct » des Noirs, la vérité de « l’esclavage indirect » des prolétaires européens ; loin d’ériger l’opposition du travail libre et du travail servile en symbole de la modernité, il y a décelé la manifestation de son hypocrisie, car l’hétérogénéité apparente des statuts ne l’a pas aveuglé sur les mécanismes mis en œuvre sous l’empire de la valeur d’échange ; il a vu en somme, dans l’intensification des rapports marchands, la véritable origine d’une emprise de l’homme sur l’homme qui ne connut ni les frontières ni la différence des temps ; ce faisant, il a bâti une théorie de l’esclavage dont la connaissance nous est précieuse, à l’heure où la mondialisation libérale enfante les formes contemporaines de la servitude ; et il a défait, du coup, les faux prestiges du postulat aujourd’hui dominant selon lequel la liberté ne fait qu’un avec le marché, anéantissant par anticipation la folle prétention du libéralisme contemporain à incarner l’ultima ratio de l’histoire.
Le gouvernement a donné aux propriétaires d’esclaves l’équivalent de 308 milliards de livres en 1833 et nous venons tous de le payer
En 2011, au retour d’un voyage au Tibet en compagnie de deux grands reporters, Renaud Girard du Figaro et Rémy Ourdan du Monde, j’ai écrit le livre (« Dalaï lama pas si zen » Ed. Max Milo) qui allait à contre-courant d’une imagerie d’Epinal sur un Tibet paradisiaque. Je disais que cette région chinoise était un enfer esclavagiste, obscurantiste, génocidaire sous la férule de théocrates incultes et que la fuite du 14ème dalaï lama avait permis la libération d’un peuple en voie d’extermination ( Voir ci-après : de 10 à 12 millions dans les siècles passés, la population était tombée à guère plus d’un million, avec une espérance de vie de l’ordre de 35 ans et un nombre croissant de mâles exclus de la procréation par la religion).
Le livre d’Albert Ettinger recensé ici par André Lacroix corrobore mon récit et l’augmente de révélations sur l’esclavage sexuel en vigueur au temps heureux du « Free Tibet ».
Maxime Vivas
Contrairement à l'idée que le système capitaliste ne fait que s'adapter aux variations de son environnement, j'affirme que ledit système façonne son environnement avec pour objectif : le profit à n'importe quel prix.
L’attitude de l’Église concernant l’esclavagisme à travers les cinq derniers siècles est marquée d’une inconstance étrange. Cette inconstance était dictée par les conditions politiques et économiques desquelles dépendaient les circonstances de chaque époque, ainsi que par les choix stratégiques de l’institut ecclésiastique.