Réunis tous les trois encore récemment dans l’émission de nos deux premiers protagonistes (Zemmour & Naulleau, sur Paris Première), comme à l’accoutumé le « débat » contradictoire entre trois prétendus « adversaires idéologiques » a vite tourné au front commun anti-communiste, anti-marxiste, anti-scientifique et anti-jacobin, bref au front « réactionnaire sur toute la ligne ».
« Foucault révolutionne l’histoire ». Ce livre de Paul Veyne a été l’un des textes phare de l’épistémologie historique des années 1970. A cette époque Michel Foucault, philosophe et historien, était unanimement considéré comme l’un des plus grands intellectuels français. Certes, le Figaro lui préférait Raymond Aron, un autre professeur du Collège de France. Mais qu’on soit de droite ou de gauche, tout le monde partageait alors l’idée qu’un intellectuel digne de ce nom devait sa réputation à l’oeuvre qu’il avait produite dans le domaine spécialisé qui était le sien (l’histoire, la philosophie, la littérature, etc.). Aujourd’hui, le grand intellectuel du Figaro s’appelle … Éric Zemmour. Le journaliste #Alexandre_Devecchio présente son dernier livre comme une « méditation puissante et profonde sur l’Histoire » et il ajoute : « avec Destin français, Zemmour montre à tous ceux qui voulaient le réduire au rôle de polémiste champion du buzz qu’il est bien plus que cela : un intellectuel et un écrivain » (Alexandre Devecchio, « L’Algérie, Drancy… Éric Zemmour se livre sur son passé », FigaroVox, 07/09/2018).
Tout entrepreneur petit-bourgeois le sait : la concurrence est rude sur le marché, et il faut toujours savoir « innover », « se renouveler » pour survivre. En bon petit entrepreneur « intellectuel », Zemmour sait qu’il doit agir de même pour tenter de faire vivre son petit business.
Avec ses pseudos-théories, Eric Zemmour cherche depuis déjà bien longtemps à donner un fond idéologique à l’islamophobie, en voulant rendre présentable un discours qui n’est en fait que celui de la haine et de l’obscurantisme.