Bizarre de retrouver le juge Tournaire qui, en général chasse le Fillon ou autres évadeurs du fisc, en train de mettre Mohamed Kadamy en examen, un réfugié politique en France, protégé par son statut et militant du Front pour la restauration de l'Unité et de la Démocratie "FRUD". Le tout à la demande de Djibouti, un pays où le droit est totalement tordu. Faut dire que Djibouti recèle une friandise : Wahib Nacer dont les magistrats, en dépit de leurs mains toujours vides, sont convaincus qu'il en sait "beaucoup" sur les affaires politico-financières. Sur Djouhri par exemple.
Mohamed Kadamy est un militant qui entend faire de Djibouti une république libre et incorruptible. Ce projet qu'il poursuit depuis 30 ans, ne lui rend pas la vie facile. Il va de tortures et prisons. Alors qu'il est réfugié politique en France, Guelleh, le dictateur djiboutien, cherche Mohamed Kadamy afin de taire son Front le Libération. Miracle de la justice il doit être entendu à Paris par le juge Tournaire qui, ça tombe à pic, poursuit un citoyen, lui aussi de Djibouti, mais dans le dossier (trop) vide qui maintient Djouhri hors de la liberté depuis un an en Grande Bretagne. C'est le souk.
Occidentale par erreur, islam par contingent, chinoise par réalisme, les puissances rassemblés en république de Djibouti risque d'être l'épicentre d'une confrontation des systèmes d'alliances contre-nature dont elle est le noeud ombilical.
Au pouvoir depuis 17 ans, Ismaïl Omar Guelleh a confirmé début décembre 2015 son souhait de briguer un quatrième mandat présidentiel. Réélu avec 100 % des voix en 2005 faute de concurrent et 81 % en 2011 face à un concurrent jugé « factice » par ses opposants, IOG avait pourtant juré qu'il ne se représenterait pas en 2016. Mais, comme en 2011, il a finalement été contraint de « se plier à la volonté des Djiboutiens en acceptant de briguer un nouveau mandat » (sic).