Bien qu’il nous parvienne avec deux ans de retard, le film de Danis Tanovic (auteur en 2001 de No Man’s Land) est d’une actualité brûlante ; au milieu de grandes manoeuvres dans l’Est, il nous ouvre une fenêtre sur un pays-fantôme, qui avait à peu près disparu des medias depuis le démantèlement de la Yougoslavie et son annexion, morceau par morceau, par l’UE grâce aux accords de Dayton en 1995.
« Que les politiciens ne disent pas que les manifestants sont des hooligans (…) il s’agit de nos enfants qui nous voient souffrir depuis des années ; c’est la faim. Les vrais hooligans sont les ministres et le chef du gouvernement [de Tuzla] qui ne veulent pas comprendre ce qu’est de n’avoir rien à manger ».