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« Wokisme » et « politiquement correct »

Les termes « woke », « wokisme » ou « politiquement correct », revenant régulièrement sur LGS, particulièrement dans les commentaires, voici quelques extraits de textes sourcés les concernant. A commencer par une légère adaptation de la présentation du livre La panique woke. Anatomie d’une offensive réactionnaire, d’Alex Mahoudeau, présentation lue sur le site « Les mots sont importants ». Je ne connaissais ni Alex Mahoudeau, ni Faysal Riad et ne partage pas l’ensemble de leurs analyses mais elles sont des plus intéressantes et propices à un autre éclairage du sujet (act).

Aux sources obscures du « wokisme », anatomie d’une offensive réactionnaire .

« Que dire des accusations de « wokisme » ? On peut en montrer l’absurdité, l’inanité, et retourner les procès en « censure » en montrant que ceux qui sont obsédés par le « woke », l’intersectionnalité ou encore l’islamo-gauchisme sont souvent les premiers censeurs et représentent tout autant, sinon plus, une menace pour la liberté d’expression.

Alex Mahoudeau examine cette étrange notion, jamais définie bien-sûr, comme tout épouvantail brandi pour faire taire. Pour mieux le contrer, l’auteur nous propose d’abord d’en faire l’histoire. Dans son livre, il restitue le résultat d’un minutieux travail généalogique qui nous emmène vers les États-Unis et la frange ultra-réactionnaire qui se renforce dans les années 1980. On retrouve bien-sûr au fil des pages les fameux « campus américains ». Mais loin des fantasmes bien enracinés en France, à droite comme à gauche, ces campus ne sont pas le terrain de folles opérations de censure prétendument menées par les mouvements antiracistes et féministes : ils sont plutôt la cible de ce mouvement conservateur, dont s’inspire aujourd’hui, de ce côté de l’Atlantique, cette mouvance réactionnaire obsédée par le wokisme ( adaptation de la présentation du livre La panique woke. Anatomie d’une offensive réactionnaire, d’Alex Mahoudeau disponible sur LMSI).

Suivent quelques extraits du livre La panique woke. Anatomie d’une offensive réactionnaire , d’Alex Mahoudeau, parmi ceux proposés par le site LMSI, entre autres :

« Le terme « woke » a une généalogie qui précède la panique et qu’il ne faut pas minimiser, notamment parce que le développement de cette panique s’appuie sur le détournement, dans un sens négatif, d’un slogan lié à un mouvement social antiraciste.

Toutefois, le terme connaît un réel succès dans le débat public et particulièrement dans les pages d’opinion, dans le cadre du développement de la panique morale, et est utilisé de façon quasi-univoque sur le thème du danger ou de la menace. Il change d’ailleurs quasiment immédiatement de sens : si le mouvement BLM (1) s’est d’abord développé dans la rue, à travers l’action d’activistes noirs, le « wokisme » est généralement présenté comme étant d’origine universitaire, et concernant des étudiants blancs rongés de culpabilité.

En France, quelques interventions reprennent le terme pour se le réapproprier, comme le fait de façon emblématique la candidate à l’investiture écologiste Sandrine Rousseau, interrogée sur son rapport au wokisme par Ruth Elkrief durant l’un des débats de la primaire écologiste, ou le député LFI Alexis Corbière face à Laurence Ferrari.

D’autres personnes affublées de ce stigmate n’ont pas choisi la stratégie de la reprise mais ont préféré au contraire dénoncer les mésusages du terme, tout en rappelant ses origines comme slogan ou comme mot employé par le mouvement antiraciste, notamment en ce qui concerne les personnes noires aux États-Unis.

Dès lors, la notion de woke et son dérivé idéologique supposé, le wokisme, prennent corps dans le débat public de la fin 2021 sous deux sens bien établis : soit les termes sont employés comme une dénonciation par des acteurs qui s’en méfient, soit ils sont employés par des acteurs accusés de s’en faire les importateurs, pour se réapproprier le stigmate ou pour critiquer le mot.

Le terme tel qu’il est construit conduit en effet à une telle attitude : s’il n’existe pas de « manifeste wokiste » (bien que des ouvrages aient pu, selon les points de vue, être traités comme tels), la littérature dénonçant le wokisme se révèle relativement cohérente.

Indépendamment de la thématique du wokisme, l’attribution des problèmes politiques au fait que la jeune génération serait excessivement sensible, dû à une vie de confort, fait l’objet d’une certaine popularité dans les milieux conservateurs durant les années 2010. Barbara Lefebvre décrit par exemple, dans un ouvrage de 2018, les dérives de la Génération « J’ai le droit » (2018), tandis que Caroline Fourest alerte sur celles de la Génération Offensée (2020) (2).

Plus qu’une hypothèse à prouver, cette idée est généralement prise comme un fait établi sur lequel il s’agirait d’alerter ou qu’il conviendrait d’expliquer, généralement par une variation autour du thème de l’irrationalité, des réseaux sociaux ou des écrans en général, des parents laxistes et de la douceur de vivre de l’époque contemporaine, qui préserverait ses bambins des difficultés de la vie.

Pourtant, même si la fameuse « génération de jeunes cocoonés par des parents-hélicoptère » (bien que les « millenials » en question approchent la quarantaine) n’a pas grandi dans l’ambiance terrifiante de la Guerre froide, sa vie n’a pas non plus été sans accrocs, du militarisme des années Bush à la multiplication de l’endettement étudiant, de la crise des subprimes à un marché du travail précarisé, par exemple.

Toutefois, des auteurs comme ceux de The Coddling of the American Mind ouvrent leur texte sur un tel constat : « Ce qui est nouveau, c’est le point de départ selon lequel les étudiants sont fragiles. Même ceux qui ne le sont pas eux-mêmes croient que les autres sont en danger et ont donc besoin d’être protégés. Il n’y a pas d’attente à ce qu’ils se renforcent en rencontrant des textes ou discours qu’ils qualifient de “ provocants ” [triggering] » (2018, p. 17). Cette attitude les pousserait à des attitudes de censure.

En effet, l’idée que les universités sont des lieux particulièrement touchés par les excès d’un militantisme par trop sensible aux questions d’identité et à la radicalité, notamment de gauche, n’est un thème nouveau dans le discours conservateur, ni aux États-Unis, ni en France. La polémique ayant directement précédé celle sur le wokisme concernait, dans ce dernier pays, l’islamo-gauchisme et le racialisme, dont le thème était essentiellement le même : des activistes d’extrême-gauche situés sur les campus auraient abandonné le sujet de la lutte des classes en faveur d’une approche compassée des minorités (notamment racisées et religieuses). Cette approche les conduirait à une forme de radicalité et de valorisation d’un climat de censure.

Au début des années 2010, c’était le verrouillage supposé des départements de sciences sociales par la théorie du genre qui avait soulevé les inquiétudes. Celles-ci tournaient autour du même thème : des intellectuels radicalisés par des théories d’extrême-gauche emploieraient les campus comme base de radicalisation idéologique, en employant la censure comme arme et en fermant systématiquement le débat. Bien avant cela, la question du politiquement correct avait, dans les années 1990, particulièrement inquiété aux États-Unis, avant de faire l’objet d’une importation en France. » ;

extraits du livre La panique woke. Anatomie d’une offensive réactionnaire, d’Alex Mahoudeau.

Le « politiquement correct »

Sur le même site, Faysal Riad s’est attelé à cette notion dans un texte intitulé : « Critique de l’anti-politiquement correct. Réflexion sur un lieu commun de la rhétorique réactionnaire. », dont voici quelques extraits :

« L’expression « politiquement correct » s’emploie généralement comme quolibet mis au service d’arguments réactionnaires pour disqualifier toute thèse adverse. Presque personne ne se dit « politiquement correct » : pour les racistes, les sexistes, les homophobes, le politiquement correct c’est toujours cette prétendue chape de plomb, cette idéologie écrasante qui serait brutalement et arbitrairement imposée par les tristes sires qui défendent l’égalité, combattent les injustices et n’aiment pas les discriminations. L’expression permet de présenter la défense de l’ordre sous les traits de la subversion. C’est un procédé rhétorique fort efficace qui permet de faire passer un discours dominant pour minoritaire, la lâcheté, le conformisme et le larbinisme pour du courage. »

« les dominants ne se soucient généralement que très peu d’être en conformité avec tous les aspects d’une doctrine dont ils n’hésitent jamais, lorsque cela peut servir leurs intérêts, à n’en revendiquer que certains principes, quitte à être en contradiction avec l’essentiel de ce qui fonde ladite doctrine.

Cela, les dominés le savent bien : il ne serait venu à l’esprit d’aucun Algérien jeté dans la Seine le 17 octobre 1961 de crier à la contradiction des policiers avec le-véritable-esprit-de-la-République. Comme il ne viendrait sûrement pas à l’esprit d’une femme assassinée sous les coups de son mari violent de rappeler à ce dernier à quel point il peut lui-même être très gentil, aimable et non-violent avec son patron bien-aimé. Dans les faits, un ministre libéral sur le plan économique peut très être anti-libéral sur bien d’autres plans... et c’est même cela qui est la norme dans notre cher et vieux pays.

Puisque le discours anti politiquement correct est imperméable au réel, seule une mise en perspective sociologique peut lui donner sens : il participe d’une logique de dénis, d’auto-justifications classiques chez les dominants, qui produisent une image inversée des rapports de force structurant l’ordre social. En prétendant que ce qu’ils répètent partout en toute tranquillité ne peut pas être dit ou les expose à un lynchage, ces dominants confèrent à leurs propres mots une valeur qu’une analyse des plus succinctes réduirait au néant. Comme une sorte de prétérition mentale structurale, filée, délirante et interminable.

En se présentant comme menacés par des foudres qui n’existent que dans leurs discours, en évoquant le point de vue non-réactionnaire de manière uniquement péjorative et la correction comme une dictature, peu à peu, l’incorrection – ou dits en d’autres mots la discrimination et la stigmatisation – devient pour l’argumentateur réactionnaire légitime en soi. » extraits du texte « Critique de l’anti-politiquement correct. Réflexion sur un lieu commun de la rhétorique réactionnaire. » de Faysal Riad.

La panique woke. Anatomie d’une offensive réactionnaire, d’Alex Mahoudeau
https://lmsi.net/Aux-sources-obscures-de-la-panique-woke
« Critique de l’anti-politiquement correct - Réflexion sur un lieu commun de la rhétorique réactionnaire » par Faysal Riad
https://lmsi.net/Critique-de-l-anti-politiquement

Notes :
(1) Pour devancer le lynchage de BLM, notez bien que l’auteur écrit : « s’est d’abord développé dans la rue », donc avant sa récupération et ses sponsors.
(2) Idem, notez bien que l’auteur classe ainsi Fourest parmi les réactionnaires, ce qu’elle est objectivement.

 https://lmsi.net/Aux-sources-obscures-de-la-panique-woke

COMMENTAIRES  

11/01/2023 20:35 par Xiao Pignouf

Merci act.

Pas une semaine effectivement ne se passe sur le GS sans qu’un ou deux articles mettent en cause le « wokisme » ou le citent comme source de nos problèmes. Ce terme fourre-tout, paradoxalement sur-employé par les défenseurs de la langue française, sert à éviter de mentionner en premier lieu le féminisme et les luttes LGBT mais aussi le racisme qui fait partie du lot. Dans ce cas précis pourtant, motus, ce serait par trop donner la papatte à l’extrême-droite. Ce racisme qui d’ailleurs est toujours bien vivant si on en juge par la récente polémique qui fait suite aux propos d’Omar Sy.

Dieu sait qu’il faut pourtant chercher longtemps sur le GS pour trouver le moindre article en faveur de ces causes ou les déclarant essentielles ou prioritaires à la lutte des classes...

11/01/2023 21:01 par Lju

Merci pour cet article, je cours me procurer ce livre...

15/01/2023 07:04 par Anna

Je suis toujours amusée de voir apparaitre dans le Grand soir quelques articles en décalage total avec la ligne générale du site. En général, les commentaires ne se font pas attendre, mais cet article, comme le livre présenté, sont d’un flou où se perd un peu la pensée critique. Pour voir quelques "dessous" du monde "woke", et à l’opposé des thèses soutenues dans ce livre qui semblent aussi fumeuses qu’imprécises, l’émission de Max Blumenthal sur the Greyzone, How the CIA cultivates a fake left : From the cultural cold war to intersectional imperialism, (comme la CIA cultive la fausse gauche, de la guerre froide culturelle à l’impérialisme intersectionnel, - le lien ne voulant pas s’afficher, une recherche sur leur site permet d’y accéder), où l’on peut voir notamment au début de croustillantes campagnes publicitaires de recrutement de la CIA ciblant tout particulièrement les "communautés" gay ou afro-américaines. )
Par ailleurs, pour voir l’engagement des éditions Textuel (rattachées à Actes Sud), on y trouve aussi dans les parutions récentes ce titre : "La Nouvelle Internationale fasciste", dont les leaders selon l’auteur, qui " s’affirme comme l’un des meilleurs spécialistes du fascisme contemporain", : ne sont autres que Le Pen, Trump, Poutine, Bolsonaro, Modi... Tout un programme en perspective...

Anna

17/01/2023 01:02 par act

Bonsoir Anna,
Apparemment je n’avais pas encore eu le plaisir d’échanger avec vous,
au sujet de la ligne éditoriale du GS, ce que je constate est que la majorité des textes publiés ont l’avantage d’être argumentés, ce qui est le cas du texte ci-dessus. Il est dommage que vous ne répondiez à ces arguments.Quant à définir quand LGS "donne à lire" et quand il prend position, vous avez déjà votre conclusion, je la cherche encore.

L’erreur est toujours possible mais votre commentaire me donne l’impression que vous n’avez pas lu le texte avec attention. Cette suite d’extraits ouvre sur la phrase :"On peut en montrer l’absurdité, l’inanité, et retourner les procès en « censure » en montrant que ceux qui sont obsédés par le « woke », l’intersectionnalité ou encore l’islamo-gauchisme sont souvent les premiers censeurs et représentent tout autant, sinon plus, une menace pour la liberté d’expression.", le "tout autant" semble vous avoir échappé, entre autres.
Dénoncer le fait que la CIA, les médias mainstream et bien d’autres "cultivent une fausse gauche" à grand coup d’ "impérialisme intersectionnel", n’entre pas en contradiction avec la constat, qui n’a rien de floue, que l’"anti-wokisme", comme le fut "l’anti-politiquement correcte", sont des récupérations/détournements servant des offensives réactionnaires.

Quelles sont, dans ces extraits, les thèses ou arguments fumeux, selon vous ?
Avez-vous lu le livre ou le texte complet de l’autre auteur cité ?
Enfin, votre remarque concernant la présence chez l’éditeur diffusant le livre évoqué, d’un ou d’autres auteurs aux écrits discutables, me semble capillotracté, rares seraient les auteurs, dont de nombreux incontournables, qui échapperaient à une telle sélection.

25/01/2023 23:35 par Anna

Bonjour l’équipe du Grand soir, je m’excuse, j’ai dû être un peu maladroite dans ma formulation… mais il est vrai que j’ai juste écrit un commentaire rapide, pas un long article argumenté… Comme je vous apprécie beaucoup, je vais essayer de vous répondre par une réponse un peu plus argumentée. Je dois dire que je ne dois pas être très maligne, parce que des titres : « Critique de l’anti-politiquement correct. Réflexion sur un lieu commun de la rhétorique réactionnaire. » et des phrases comme « « L’expression « politiquement correct » s’emploie généralement comme quolibet mis au service d’arguments réactionnaires pour disqualifier toute thèse adverse. Presque personne ne se dit « politiquement correct » : pour les racistes, les sexistes, les homophobes, le politiquement correct c’est toujours cette prétendue chape de plomb, cette idéologie écrasante qui serait brutalement et arbitrairement imposée par les tristes sires qui défendent l’égalité, combattent les injustices et n’aiment pas les discriminations. L’expression permet de présenter la défense de l’ordre sous les traits de la subversion. C’est un procédé rhétorique fort efficace qui permet de faire passer un discours dominant pour minoritaire, la lâcheté, le conformisme et le larbinisme pour du courage. » m’apparaissent si abscons (ou fumeux) que je dois les lire 2 ou 3 fois pour y comprendre quelque chose. Pour ce qui est de l’argumentation, je retiens ce paradoxe d’un mot posé comme un absolu dans les deux livres mais particulièrement ambigu et pas du tout défini, à savoir le terme de réactionnaire (on a « l’offensive réactionnaire », suivi par « la rhétorique réactionnaire »)… mais pour savoir de quelle réaction il s’agit, il faut naviguer entre les lignes d’une ligne qui ne dit pas son nom.
Comme petit contre point, je voudrais juste citer Andre Vltchek, grand journaliste internationaliste dont je crois que vous avez publié plusieurs articles. Dans un roman non traduit (et qui ne trouverait vraiment vraiment pas sa place chez Textuel, tout pertinent qu’il soit, car abordant des sujets vraiment pas raisonnables comme le Vénézuéla ou les massacres en Indonésie) il fait une critique mordante du « politiquement correct » :
« Le politiquement correct était son atout maître – ça marchait toujours. C’était l’antidote parfaite pour des accusations comme les siennes – un remède perfectionné depuis des décennies par les médias de masse occidentaux et par les milieux académiques. Dieu merci, maintenant, tout était bien huilé et sous contrôle – le système ne laissait plus rien au hasard. Les idéologues des plus grandes universités et des centres de recherche étaient prêts à fournir des conseils et des modes d’emploi, ils développaient et livraient des dogmes, des pirouettes et des sauts-périlleux linguistiques. Oui, le nom de l’antidote administrée pour parer la révolution était le « politiquement correct ». Et on l’utilisait chaque fois que tous les autres arguments étaient épuisés. Si un pays était ruiné, nageait dans la merde, il serait impoli, « politiquement incorrect » de le dire ainsi, parce que cela « toucherait la sensibilité des locaux » - c’est-à-dire des « élites ». Si personne n’était plus capable de penser, résultat de plusieurs décennies de lavage de cerveau systématique et d’endoctrinement sous couvert « d’éducation » - la plupart du temps parrainés et administrés par les médias occidentaux, les institutions, bourses et subventions – alors le politiquement correct ne pouvait plus être contesté. Il menaçait toutes celles et tous ceux qui osaient définir et décrire ce qui était clairement devant leurs yeux. Les racistes et les suprémacistes, étrangers et locaux, ceux qui brisaient l’échine de nations et de continents entiers, pouvaient sans effort inverser les choses et accuser ceux qui les critiquaient de racisme et d’intolérance. »

En fait, je vois plutôt dans la « Critique de l’anti-politiquement correct. Réflexion sur un lieu commun de la rhétorique réactionnaire » un nouveau degré de « pirouette » ou de « saut périlleux linguistique », encore plus sophistiqué (encore que la ficelle est assez usée et bien d’autres l’ont déjà utilisée à foison), à savoir celui de faire une contestation de la contestation du politiquement correct (ou du dit ’ wokisme") où celle ou celui qui critique le politiquement correct… se trouve de fait traité de… « réactionnaire ». C’est du moins comme ça que je comprends la « Critique de l’anti-politiquement correct. Réflexion sur un lieu commun de la rhétorique réactionnaire. » J’en déduis, pirouette supplémentaire, que le réactionnaire dont on parle, ce n’est pas celui de la « réaction contre-révolutionnaire », mais c’est moi, parce que je réagis (et que je ne suis pas très maligne et ne comprends pas toute cette pensée qui plane au-dessus de moi).
Pour ce qui est des remarques sur l’éditeur et sa ligne éditoriale, c’est un peu comme pour un journal, à part qu’on s’interroge beaucoup moins sur les influences, les réseaux et l’argent à l’intérieur de l’édition, comme s’il n’y avait pas de lien entre les différents livres édités chez un éditeur, et a fortiori une même collection et chez un éditeur appartenant à un grand groupe politiquement assez marqué.

Si vous m’avez suivi juste là sans vous perdre, je vous tire mon chapeau… et vous remercie encore pour tout le travail fait par l’équipe du Grand soir dont je continuerais à lire avec plaisir les très nombreux et excellents articles. Anna

28/01/2023 23:22 par act

Bonsoir Anna,
Merci beaucoup pour votre réponse, je n’ai pas encore pu la lire posément mais je tenais déjà à lever un malentendu : je ne fais pas partie de l’équipe de rédaction de LGS, j’ai parfois été publié, plus récemment et comme d’autres lecteurs et/ou rédacteurs occasionnels je propose des articles lu ailleurs à LGS qui en publie certains. Je reviendrai sur votre réponse dès que possible.
BàV

29/01/2023 17:58 par act

@Anna : Pour répondre à votre réponse, qui me semble fort sévère. Pour la forme, il s’agit de textes publiés sur le site « les mots sont importants », qui comme son nom l’indique s’attache à la sémantique, la linguistique, la manière dont les mots peuvent modifier notre perception de la réalité, comment certains les utilisent pour la travestir, etc. Domaines où vous conviendrez qu’il importe d’être précis, particulièrement en français, langue riche et nuancées. Vous auriez ainsi critiqué certains textes de Debord, je ne vous aurais pas donné tort, en précisant toutefois que son apport vaut l’effort :)
Pour le fond, l’extrait de Vltchek que vous citez concernant le « politiquement correcte » est intéressant et pertinent. Il me semble que Faysal dénonce lui, la récupération du terme opérée il y a une dizaine d’année (son texte date de 2013) par la « nouvelle droite décomplexée » francophone. Quand il écrit « réactionnaire », il me semble qu’il faut le comprendre dans son sens premier, original.
Comme Vltcheck, je pense que si la société du spectacle intègre et récupère les questions de « genres » entre autres, c’est effectivement pour faire diversion.
Mais cela n’entre pas en contradiction avec le fait qu’une droite plus radicale ou extrême, utilise aussi ces questions pour avancer son agenda ultra-réactionaire. Ou encore, que malgré leur prétendue intégration dans la société (le spectacle), dans les faits, les personnes qui ne sont pas hétéros subissent encore des discriminations, quand ce ne sont pas des agressions.
BàV.

14/02/2025 11:32 par Goy Friendly

Le wokisme, ce n’est pourtant pas bien compliqué à cerner : c’est tout ce qui concerne les faits de société vus à travers le prisme déformant de l’antiracisme, du féminisme, des études de genre, de la transidentité, du transhumanisme, de la sexualisation des très jeunes enfants, de l’égalitarisme forcené et j’en oublie.

Bref le wokisme est ancré au plus profond de vous, les gauchistes, qui ne faites que prendre vos lubies pour la réalité.
Tous ceux qui ne pensent pas comme vous ne sont que des fachos ou des crétins, d’où le brillantissime succès que vous rencontrez pour imposer vos vues dans le domaine politique.

Continuez, vous êtes sur la bonne voie et c’est un plaisir de constater votre vacuité intellectuelle.

14/02/2025 17:46 par Assimbonanga

Bref le wokisme est ancré au plus profond de vous, les gauchistes, qui ne faites que prendre vos lubies pour la réalité.
Tous ceux qui ne pensent pas comme vous ne sont que des fachos ou des crétins, d’où le brillantissime succès que vous rencontrez pour imposer vos vues dans le domaine politique.
Continuez, vous êtes sur la bonne voie et c’est un plaisir de constater votre vacuité intellectuelle. Goy Friendly

Puisqu’on vous dit que ce n’est pas polémique ! La preuve : y a pas d’arobase et ça ne s’adresse à personne en particulier. C’est juste adressé à tous les lecteurs du GS (et peut-être à ses administrateurs ?).

14/02/2025 22:19 par xiao pignouf

Le wokisme, ce n’est pourtant pas bien compliqué à cerner : c’est tout ce qui concerne les faits de société vus à travers le prisme déformant de l’antiracisme, du féminisme, des études de genre, de la transidentité, du transhumanisme, de la sexualisation des très jeunes enfants, de l’égalitarisme forcené et j’en oublie.

On voit bien que le wokisme, c’est le petit panier de la ménagère réac dans lequel elle peut mettre toutes ses petites obsessions nourries par ses frustrations personnelles.

Pour ma part, je ne suis pas « woke » ou « wokiste » : ce sont des termes que je rejette parce qu’ils sont sans valeur ni signification et qu’ils servent uniquement les sphères réacs, racistes et l’extrême-droite en général, et je me désole de voir des camarades de gauche tomber dans ce panneau pour incel boutonneux. Être « antiwoke » ou « antiwokiste » c’est être un Don Quichotte moderne. Mais avant tout, c’est être raciste, misogyne et homophobe ou avoir à des degrés variés ces tendances.

Alors à ces spécialistes de la définition prête-à-l’emploi, je leur demande : comment nommer tout ce qui concerne les faits de société vus à travers le prisme déformant du racisme, du patriarcat, de l’homophobie et de la transphobie ?

Le transhumanisme ?

Vaste programme, ce fruit du capitalisme.

Mais ça, notre ami ci-dessus se garde bien de l’évoquer. À croire qu’il en a oublié la définition (où qu’il ne s’est jamais cassé le tronc à la regarder) : « courant de pensée selon lequel les capacités physiques et intellectuelles de l’être humain pourraient être accrues grâce au progrès scientifique et technique » Comment aller plus vite, plus loin, penser plus vite plus loin, communiquer plus vite plus loin... Cherchez pas, on est tous augmentés !

La sexualisation des enfants ?

Elle se fait d’abord à travers la publicité, la mode, les réseaux sociaux, pas dans les écoles et les salles de classe comme il le laisse entendre.

Lui qui lutte bec et ongles contre l’éducation sexuelle (marotte des réactionnaires de tout temps) à laquelle il attribue toutes les perversions se retrouve en réalité, à sa décharge sans le vouloir ni s’en rendre compte (pour cela, il faudrait de l’intelligence), complice des agresseurs sexuels des enfants, qui se dissimulent le plus souvent dans leur entourage proche mais aussi parmi le clergé catho où agissent en toute impunité pendant des décennies des porcs devenus curés non par vocation mais par penchant sexuel.

En voulant interdir aux enfants d’acquérir les moyens de se défendre pour pouvoir dire non, en cherchant à les maintenir dans l’ignorance de leur propre corps et des limites qu’ils peuvent y mettre face aux prédateurs adultes, au nom d’une morale douteuse qui n’a jamais empêché des dizaines de milliers d’enfants au bas-mot d’être victimes d’abus, il est complice. Parce que les têtes blondes, il les préfère , pures, innocentes et sans défense.

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