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Quand Biden en appelle à Maduro contre la Russie

Venezuela : Le vrai prix du pétrole vénézuélien pour les États-Unis

Pasqualina CURCIO

Pour quelle raison éthique le Venezuela devrait-il maintenant fournir du pétrole aux États-Unis et à ses complices en ce moment difficile pour eux ?

Lancer une bouée de sauvetage aux États-Unis « en lui fournissant » du pétrole mais surtout en lui tendant la main après tous les dégâts que, sans justification, ils nous ont faits – écrit l’économiste bolivarienne Pasqualina Curcio – a un prix très élevé, beaucoup plus élevé que les 300 $ étasuniens le baril que certains prévoient. Aujourd’hui le prix de notre pétrole pour les Yankees est infini.

Pour quelle raison éthique le Venezuela devrait-il maintenant fournir du pétrole aux États-Unis et à ses complices en ce moment difficile pour eux ?

Lancer une bouée de sauvetage aux États-Unis « en lui fournissant » du pétrole mais surtout en lui tendant la main après tous les dégâts que, sans justification, ils nous ont faits – écrit l’économiste bolivarienne Pasqualina Curcio – a un prix très élevé, beaucoup plus élevé que les 300 $ étasuniens le baril que certains prévoient. Aujourd’hui le prix de notre pétrole pour les Yankees est infini.

• Après neuf ans d’incessantes et inhumaines agressions contre le peuple vénézuélien, l’application de mesures coercitives, unilatérales, illégales qui ont provoqué des pertes économiques de l’ordre de 258 000 000 000 de dollars entre 2016 et 2020, ce qui équivaut à l’importation d’aliments et de médicaments pendant 60 ans ;

• Après avoir retenu 6 000 000 000 de dollars à la banque internationale en empêchant, entre autres choses, des enfants de notre patrie d’être opérés ;

• Après une attaque systématique contre PDVSA qui a provoqué une baisse de 80% de notre production pétrolière qui est passée de 2 800 000 barils par jour en 2013 à 568 000 barils par jour en 2021, une diminution de 93% de nos revenus d’exportation qui sont passés de 93 000 000 000 de dollars étasuniens en 2012 à 7000 millions en 2020 ;

• Après une attaque criminelle contre le Bolivar qui a provoqué sa baisse de 274.249.422.632.694% depuis 2012 et s’est terminée un hyper inflation et en détérioration des conditions de vie de tout un peuple ;

• Après avoir planifié des pénuries de nourriture et de médicaments programmées qui ont provoqué de longues queues et affecté la tranquillité de tous les foyers vénézuéliens, après avoir financé des épisodes de violence grâce à des agents politiques de l’opposition la plus extrémiste lors desquels des rues ont été barrées, des Vénézuéliens ont été brûlés vifs et des Garimbas ont été montées ;

• Après avoir soutenu le président anticonstitutionnel autoproclamé Guaidó en tant que président « intérimaire » de la République, après nous avoir volé CITGO, ce qui a impliqué une perte de 11 000 000 000 de dollars par an et de 7000 millions d’actifs ;

• Après avoir laissé le pays entier dans l’obscurité grâce à un sabotage du système électrique, après toutes les tentatives pour nous isoler du monde grâce à des menaces, après avoir engagé des mercenaires pour nous envahir par nos côtes ;

• Après toutes les actions de génocide contre notre peuple, la Maison-Blanche, la gueule enfarinée, cyniquement, envoie deux porte-parole à Miraflores.

Combien coûte le brut vénézuélien pour les USA ?
Ils sont venus « nous demander » de leur fournir du pétrole – du moins, c’est ce qu’ils disent. Pour ceux qui ont encore des doutes, nous ne sommes pas n’importe quel pays, nous sommes le joyau de la couronne, nous sommes la première réserve de pétrole et d’or du monde et nous sommes dans une position stratégique et privilégié sur la planète.

Il est très intéressant que cette visite ait été publique, notoire, avec des caméras, des lumières, des réflecteurs et de puissants amplificateurs pour que littéralement, le monde entier le sache et pour que le message que les Yankees sont en train de « se rapprocher » des Vénézuéliens voyage rapidement de l’Occident à l’Orient.

Le message de la rencontre à Miraflores est arrivé en temps réel en Russie, le pays contre lequel la Maison-Blanche a intensifié sa guerre économique dans le cadre du conflit en Ukraine, évidemment provoqué à l’origine par l’attitude hostile des Yankees grâce à leur bras armé, l’OTAN, et avec le soutien de la toujours soumise Europe. Elle a appliqué des mesures coercitives unilatérales et par conséquent illégales, l’a exclue du système financier Swift de la réserve fédérale, a cherché à l’isoler de la communauté internationale et elle lui a bloqué ses médias. Des actions qui, entre autres choses, ont provoqué non seulement une riposte du Kremlin mais une grave crise de l’énergie et du commerce qui se répercute sur tous les coins de la planète.

La Russie est le second plus important producteur de pétrole du monde. Sur les presque 70 000 000 de barils de brut par jour qui sont produits en 2020 :

La Russie en a produit 9 500 000,
Les États-Unis en ont produit 11 200 000 sur les 18 400 000 qu’ils consomment,
L’Europe a produit 3 000 000 des 13 000 000 qu’elle consomme,
La Chine a produit 3 800 000 des 13 200 000 dont elle a besoin tous les jours.
Les États-Unis importent 5 800 000 barils de brut par jour, 31% de ce qu’ils consomment
L’Europe importe 10 400 000 (80% de sa consommation) ; la Chine 10 800 000 (82%).
La Russie n’importe pas de brut mais exporte 4 600 000 de barils par jour (données de l’OPEP).
Le principal partenaire commercial de la Russie n’est pas les États-Unis, ce n’est pas elle qui, principalement, lui fournit du combustible. Les exportations totales de la Russie (pétrolières et non pétrolières , sont destinés :

13% à la Chine,
10,5% aux Pays-Bas,
6,57% à l’Allemagne,
5,09% à la Biélorussie,
4,9% à la Turquie (données de WITS)
Mais l’une des préoccupations des États-Unis, en plus de la nécessité d’envoyer en Orient un éventuel message de rapprochement envers le Venezuela, est l’impact inflationniste qu’aura l’augmentation des prix du pétrole et de l’énergie électrique suite au confit en Ukraine. Une inflation qui, même occasionnée par un choc de l’offre dû à l’augmentation du prix du pétrole provoquera quand même une chute de la production, c’est-à-dire une stagflation, ce qui, aux États-Unis et en Europe, est très dangereux dans le cadre du mécontentement de leurs peuples qui se manifeste de plus en plus et avec de plus en plus de force.

La photo des porte-parole du département d’État assis à Miraflores est arrivée aussi en quelques millièmes de secondes en Chine, principal concurrent des États-Unis depuis qu’en mars 2018, ce pays lui a déclaré la guerre commerciale.

Les États-Unis doivent être en grande difficulté dans ce conflit mondial pour être venus au Venezuela « nous demander » une bouée de sauvetage et en même temps envoyer un message à l’autre bout du monde.

Dans le domaine économique
• Ils ont la dette la plus élevée du monde (30 000 000 de dollars étasuniens ) qui ne peut être honorée s’ils ne volent pas tout l’or qu’il y a sur la planète et leurs réserves internationales ne couvrent même pas 2% de cette dette ;

• Depuis des années 70, ils dépendent commercialement de la Chine, principal détenteur de leurs dettes et pays dont,même pendant la pandémie, la production n’a pas baissé ;

• Ils ont à peine assez de réserves internationales pour 2,1 mois d’importations alors que la Chine en a pour 14,8 mois et la Russie pour 16,6 mois (Banque mondiale).

• Dans le domaine de l’énergie, les États-Unis n’ont que 6 ans de réserves de pétrole (OPEP) alors que la Russie en a pour environ 61 ans et nous pour 2000 ans.

• Dans le domaine militaire, La Russie les surpasse depuis longtemps.

• Dans le domaine technologique, la Chine la devance.

Lancer une bouée de sauvetage aux États-Unis « en lui fournissant » du pétrole mais surtout en lui tendant la main après tous les dégâts que, sans justification, ils nous ont faits a un prix très élevé, beaucoup plus élevé que les 300 $ étasuniens le baril que certains prévoient. Aujourd’hui le prix de notre pétrole pour les Yankees est infini.

Nous, les Vénézuéliens, sommes un peuple de paix, nous avons toujours plaidé pour le respect du droit international, pour l’autodétermination des peuples et pour le dialogue respectueux pour résoudre les conflits. Nous sommes contre les guerres, mais il y a des choses qui sont inestimables pour les Vénézuéliens et qui font que le prix de notre pétrole pour les Yankees augmente, nous parlons de nos principes qui ne sont négociables en aucune circonstance :

1) La dignité de ne pas s’agenouiller devant ceux qui, pendant presque 10 ans, sans aucun motif ni aucune raison, nous ont déclaré une guerre non conventionnelle criminelle et génocide ;

2) La loyauté, le fait de ne pas trahir ceux qui, dans des moments très durs pour le peuple vénézuélien, nous ont tendu la main et de les remercier. Certains d’entre eux sont de l’autre côté du monde, en Orient ;

3) La justice, une condition indispensable pour la paix.

Pasqualina CURCIO

source : Resumen Latinoamericano via Bolivar Infos

https://www.resumenlatinoamericano.org/2022/04/04/venezuela-ante-el-acuerdo-con-ee-uu-cual-es-el-verdadero-precio-del-petroleo-venezolano/

 https://reseauinternational.net/venezuela-le-vrai-prix-du-petrole-venezuelien-pour-les-etats-unis/

COMMENTAIRES  

08/04/2022 09:26 par Maitre Kha

J’aime ces Femmes Sud-Américaines dont le caractère coule jusqu’à leur plume et s’étale sur les pages... Force et gloire à tout ce peuple de garder sa dignité quoi qu’il en coûte pendant qu’ici leur "quoi qu’il en coûte" nous l’a faisait perdre définitivement...Les 3 principes généraux énoncés par l’Auteure (Dignité, Loyauté, Justice) devrait non seulement être un modèle diplomatique, mais également un modèle éducationnel et familial. Ce dont nos gouvernants et une grande majorité de sa population non vigilante, s’éloignent irrémédiablement avec un sourire de plus en plus crispé et la fleur fanée au bout du fusil malgré tout...
Psss : Certains peuples sortiront grandis de ces épreuves...pendant que d’autres...

08/04/2022 17:14 par Ellilou

Il y a un article sur le Venezuela dans le Monde Diplomatique de ce mois d’avril :-)

08/04/2022 20:01 par Vania

Très bon rappel. Il y a une coquille dans le texte : la dette des EEUU n’est pas de 30 000 000 dollars mais de 30 000 milliards de dollars soit 30 000 000 000 000 dollars !

08/04/2022 22:57 par sylvain

ca doit faire plaisir de se retrouver dans cette situation, et de pouvoir dire ça après ce qu’ils se sont mangés .
J’ai lu l’article du diplo, il donne une image assez désespérée de la situation économique et humaine au venezuela .Il y a quand même de fortes chances pour que le venezuela finisse par le vendre son petrole, ils en ont vraiment besoin .J’espère qu’ils le vendront cher, et pas qu’en terme d’argent

09/04/2022 14:27 par Gloría

L’argent, l’argent du pétrole, c’est le nerf de la guerre.

Cette liste devrait surtout être affichée en grand à Miraflores, et être lue par les compradores venezueliens qui attendent leur heure en voyant les marges béneficiaires grimper. Et meme pas certain que les alliances géostratégiques d’hier résistent beaucoup à une piscine remplie d’or et de jolies filles à Miami.

2000 ans de réserves pétrolières devraient permettre d’éviter de privilégier les interêts à court terme.

09/04/2022 16:38 par len

le gang des multi-milliardaires qui règne économiquement, et donc médiatiquement et politiquement sur les zones otan, euro, et apparenté, pense que les états russe et chinois sont trop occupés avec le banderastan *** en conséquence, les cartels, qui règnent sur washington et bruxelles, veulent en profiter pour exercer des pressions, d’abord amicales, si le gouvernement maduro consentait à leur céder le pétrole des vénézueliens *** dans le cas contraire, la grosse maffia mobilisera ses propres bazars paramilitaires, guidés par les services de renseignements des pays otaniens, avec même des soldats des armées régulières otaniennes, et mettre le paquet pour flinguer maduro et les membres de son gouvernement *** mais les états russe et chinois, et leurs alliés de plus en plus nombreux, ont maintenant les capacités de batailler sur plusieurs fronts, et empêcheront la pègre, qui contrôle l’otaneuro zone, de mettre la main sur une seule goutte du pétrole vénézuelien.

14/04/2022 09:44 par Danael

Excellent !

Et pour ceux qui pensent que Zelensky mérite encore crédibilité et appui :
L’Ukraine a accusé Cuba de trahison pour avoir refusé d’appuyer le vote d’expulsion de la Russie du Conseil des droits de l’homme. Rappel aux petits musclés néonazis : en 2021, le régime de Zelensky s’est abstenu lors du vote à l’ONU contre l’embargo américain bien que Cuba en 1990, ait accueilli près de 30 000 enfants de 5 à 15 ans pour être soignés des radiations par l’explosion de la centrale nucléaire de Tchernobyl dans le nord de l’Ukraine. Malgré les graves répercussions économiques de cet embargo, Cuba n’a pas hésité à montrer combien les droits de l’homme comptaient pour elle, réservant pour les enfants un site agréable qui servait de camp d’été pour les enfants cubains. Un gigantesque hôpital pédiatrique a été aussi construit où ils ont subi un traitement intense qui a duré 21 ans et le gouvernement cubain a aussi offert des logements neufs pour les familles des enfants.
https://www.resumenlatinoamericano.org/2022/04/13/ucrania-la-vergonzosa-traicion-a-cuba/

14/04/2022 11:30 par CAZA

Héhé
Superbe contre propagande par Danael .
Chez nous on dit : << Faï de ben à Bertrand te lou rendra en cagant .>>
L’acteur n’a pas fait histoire à l’ école .
Cependant comme un bienfait n’est jamais perdu faut attendre que les US soient vaincus en Ukraine pour se prononcer .

18/04/2022 02:16 par alain harrison

Bonjour.
Est-ce une bonne idée ? D’ adhérer ?
L’’Amérique latine et l’OCDE

Fondation Jean-Jaurès
11,8 k abonnés
Sebastian Nieto Parra, chef de l’Unité Amérique latine et Caraïbes du Centre de développement de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques), analyse les données livrées par le dernier rapport Perspectives économiques de l’Amérique latine et les conséquences de la guerre russo-ukrainienne sur les économies latino-américaines.
Il est interrogé par Jean-Jacques Kourliandsky, directeur de l’Observatoire de l’Amérique latine de la Fondation Jean-Jaurès.
https://www.youtube.com/watch?v=s0905TRPpfQ

L’OCDE, une patente comme l’OEA ?

01/05/2022 20:56 par Anarchik

Merci à l’auteur de cet article.
Merci au Venezuela, sa fermeté et sa fidélité à ses alliés sont exemplaires, loin de ses valets de l’Europe qui se considère donneurs de leçon alors que ne sont que des soumis au plan de domination US.

Force et honneur !

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