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"Un jour noir pour l’ONU" : la Russie et la Chine dénoncent le projet Trump pour Gaza

Le Cri des Peuples

Déclaration de la Russie - Déclaration de la Chine - Commentaires sur le vote de l’Algérie - Réactions de la Résistance palestinienne

Explication de vote du représentant permanent de la Russie, Vassily Nebenzia, après le vote du Conseil de sécurité des Nations unies le 17 novembre sur un projet de résolution concernant le règlement du conflit au Moyen-Orient, adopté par 13 voix pour et deux abstentions.

Monsieur le Président,

La Fédération de Russie s’est abstenue lors du vote sur une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies, rédigée par les États-Unis, en soutien au « plan global du président Trump pour mettre fin au conflit à Gaza ». Il s’agit d’un projet que nous ne pouvions tout simplement pas soutenir.

Nous apprécions les efforts déployés par les États-Unis et d’autres médiateurs, qui ont permis de mettre fin à la phase « critique » du conflit israélo-palestinien et d’éviter une famine de grande ampleur, ainsi que d’instaurer un cessez-le-feu, d’obtenir la libération d’otages israéliens et de détenus palestiniens [la Russie reprend donc cette dichotomie honteuse entre otages et prisonniers, NdT], et de procéder à des échanges de dépouilles. Nous constatons que ces efforts sont salués tant dans la région du Moyen-Orient que dans le monde entier.

Dans le même temps, lorsqu’il s’agit d’une décision du Conseil de sécurité des Nations unies, l’organe principal chargé de maintenir la paix et la sécurité internationales, nous devons garder à l’esprit la responsabilité qui incombe à cette instance. C’est précisément pour cette raison que, dès le début des négociations sur ce document, nous avons constamment insisté pour que les membres du Conseil se voient conférer un rôle statutaire assorti des outils nécessaires de responsabilité et de contrôle.

De plus, nous sommes partis du principe que la résolution devait refléter la base juridique internationale universellement reconnue et réaffirmer les décisions et principes fondamentaux, au premier rang desquels la formule essentielle : « deux États pour deux peuples ». Après tout, c’est précisément cette approche qui a été approuvée à une écrasante majorité dans la Déclaration de New York, adoptée à l’issue de deux forums en faveur de la solution à deux États.

Chers collègues,

Il ne s’agit pas d’une question théorique, mais d’une question éminemment pratique, qui demeure particulièrement pertinente à la lumière des déclarations publiques sans équivoque provenant des plus hautes sphères du pouvoir israélien, selon lesquelles la création d’un État palestinien est tout simplement inacceptable.

Malheureusement, ces éléments clés n’ont pas été intégrés dans le projet américain. Celui-ci ne précise pas davantage le calendrier du transfert du contrôle de Gaza à l’Autorité palestinienne (AP), ni ne donne la moindre certitude quant au Conseil de paix et à la Force internationale de stabilisation (FIS) qui, à en juger par le texte de la résolution adoptée aujourd’hui par le Conseil, seront en mesure d’agir de manière totalement autonome, sans tenir aucun compte de la position ou de l’avis de Ramallah.

Cela risque de renforcer la séparation entre la bande de Gaza et la Cisjordanie, et rappelle les pratiques coloniales ainsi que le mandat britannique sur la Palestine octroyé par la Société des Nations, à une époque où l’opinion des Palestiniens n’était absolument pas prise en considération.

Le mandat de la FIS soulève également des questions. Le plan global du président Trump ne précisait pas que la FIS serait chargée de démilitariser Gaza ni de désarmer les groupes armés locaux par tous les moyens disponibles.

La résolution confère toutefois à la Force internationale de sécurité un mandat de maintien de la paix si large que la Mission pourrait, en réalité, devenir une partie au conflit, dépassant les limites du maintien de la paix. À notre connaissance, aucun des pays susceptibles de fournir des contingents n’a donné son accord en ce sens.

Par ailleurs, nous tenons à souligner que les membres du Conseil n’ont pas eu suffisamment de temps pour travailler de bonne foi ni pour parvenir à des compromis. Tordre les bras de certaines capitales ou faire pression sur les délégations ici à New York ne saurait être qualifié de travail de bonne foi.

En résumé, le document américain est, une fois encore, un achat à l’aveuglette. En substance, le Conseil donne son aval à l’initiative américaine en se fondant exclusivement sur l’honneur de Washington, tandis que nous laissons la bande de Gaza à la merci du Conseil de paix et de la Force internationale de sécurité, dont les méthodes de travail nous demeurent inconnues.

L’enjeu essentiel est de veiller à ce que ce document ne devienne pas un écran de fumée pour des expérimentations débridées menées par les États-Unis et Israël dans le territoire palestinien occupé (TPO), ni qu’il ne se transforme en condamnation à mort de la solution à deux États.

La Russie a pris note de la position de Ramallah, ainsi que de celle de nombreux États arabo-musulmans qui ont soutenu le projet américain afin d’éviter une nouvelle effusion de sang dans l’enclave. À cet égard, nous avons choisi de ne pas présenter notre propre projet, qui visait à amender le concept américain afin de le mettre en conformité avec les anciennes résolutions onusiennes déjà adoptées.

Mais il n’y a aucune raison de se réjouir : aujourd’hui est un jour noir pour le Conseil de sécurité. Outre les aspirations des parties concernées, il existe également une notion fondamentale : l’intégrité du Conseil de sécurité. Et aujourd’hui, avec l’adoption de cette résolution, cette intégrité et les prérogatives du Conseil ont été compromises.

Dans ce contexte, nous espérons nous tromper et pouvoir compter sur les États-Unis pour démontrer concrètement leur potentiel en matière de maintien de la paix. Ce potentiel sera évalué à l’aune de leur capacité à garantir une paix durable, dans laquelle Israël et la Palestine coexisteraient dans la paix et la sécurité au sein des frontières de 1967, Jérusalem devenant la capitale des deux États, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale des Nations unies, au droit international et aux accords antérieurs qui répondent à la fois aux impératifs de sécurité d’Israël et au droit des Palestiniens à disposer de leur propre État.

La mise en œuvre du plan du président Trump repose désormais entièrement sur les épaules de ses auteurs et de ses partisans, principalement parmi les huit nations arabo-musulmanes qui ont approuvé le plan.

Malheureusement, nous avons déjà connu une expérience malheureuse où des décisions imposées par les États-Unis au sujet du conflit israélo-palestinien ont produit l’exact contraire de ce qui était prévu. Ne dites pas que nous ne vous avions pas prévenus.

Je vous remercie.

Source : Mission permanente de la Fédération de Russie à l’ONU


Explication de vote de l’ambassadeur de la République populaire de Chine, Fu Cong, sur le projet de résolution du Conseil de sécurité des Nations unies concernant les dispositions d’après-guerre à Gaza.

Monsieur le Président,

Gaza, meurtrie par deux années de guerre, est une terre en ruines qui a désespérément besoin d’être reconstruite. Plus de deux millions de personnes continuent de vivre dans la détresse et de subir le déplacement. La Chine soutient le Conseil de sécurité dans la prise de toutes les mesures nécessaires pour instaurer un cessez-le-feu durable, atténuer la catastrophe humanitaire et lancer la reconstruction d’après-guerre, afin de raviver l’espoir de paix et de développement pour la population de Gaza. Malheureusement, le projet de résolution soumis au vote présente de nombreuses lacunes et suscite une profonde inquiétude. 

Premièrement, le projet de résolution demeure vague et imprécis sur de nombreux éléments essentiels. Son rédacteur principal demande au Conseil d’autoriser la création d’un Conseil de paix ainsi qu’une force internationale de stabilisation, appelés à jouer un rôle clé dans la gouvernance d’après-guerre à Gaza. Il aurait dû en préciser en détail la structure, la composition, le mandat et les critères de participation, entre autres.

Cela aurait dû constituer une base indispensable aux discussions sérieuses du Conseil. Or, le projet de résolution ne fournit que des informations lacunaires sur ces points cruciaux. Malgré les demandes répétées des membres du Conseil, le rédacteur principal n’a apporté aucune précision supplémentaire. 

Deuxièmement, le projet de résolution ne reflète pas le principe fondamental selon lequel la Palestine doit être gouvernée par les Palestiniens. Gaza appartient au peuple palestinien, et à nul autre. Tout dispositif d’après-guerre doit respecter la volonté de ce peuple et permettre à l’Autorité nationale palestinienne de jouer pleinement son rôle essentiel.

Le projet de résolution décrit des arrangements de gouvernance pour Gaza après la guerre, mais la Palestine y paraît à peine visible, et ni la souveraineté ni la prise en main palestiniennes n’y sont véritablement reflétées.

Il est particulièrement préoccupant que le projet de résolution n’affirme pas explicitement un engagement ferme envers la solution à deux États, qui fait l’objet d’un consensus international. 

Troisièmement, le projet de résolution ne garantit pas la participation effective de l’ONU et de son Conseil de sécurité. Il demande à ce dernier d’autoriser le Conseil de paix à assumer l’entière responsabilité des arrangements civils et sécuritaires à Gaza, sans prévoir le moindre mécanisme de contrôle ou d’examen, en dehors de rapports écrits annuels.

L’ONU possède pourtant une expérience vaste et des capacités substantielles en matière de relèvement post-conflit et de reconstruction économique, et devrait donc jouer un rôle essentiel dans la gouvernance d’après-guerre à Gaza.

Cependant, le projet de résolution n’inclut aucun dispositif en ce sens. 

Quatrièmement, le projet de résolution n’est pas le fruit de consultations approfondies entre les membres du Conseil. Moins de deux semaines après avoir présenté le texte, le rédacteur principal a pressé le Conseil de prendre une décision cruciale concernant l’avenir et le destin de Gaza.

Les membres du Conseil ont participé de manière responsable aux consultations, soulevant de nombreuses questions et suggestions constructives, dont la plupart n’ont pas été prises en compte.

Alors que persistaient des préoccupations majeures et de profondes divergences entre les membres, le rédacteur principal a pourtant forcé le Conseil à se prononcer sur le projet. Nous sommes profondément déçus par une telle approche, qui manque de respect envers les membres du Conseil et nuit à l’unité de celui-ci.

Monsieur le Président,

Malgré les nombreux problèmes susmentionnés et les préoccupations majeures de la Chine à l’égard du projet de résolution, compte tenu de la situation fragile et grave à Gaza, de l’impérieuse nécessité de maintenir le cessez-le-feu et des positions des pays de la région ainsi que de la Palestine, la Chine s’est abstenue lors du vote.

Il convient également de souligner que nos préoccupations demeurent.

Le Conseil de sécurité doit continuer de suivre de près la situation à Gaza et la question palestinienne. La question palestinienne est au cœur des problèmes du Moyen-Orient ; elle touche à l’équité et à la justice internationales. La communauté internationale doit promouvoir avec détermination la solution à deux États et rechercher un règlement politique à la question palestinienne : cela implique la création d’un État palestinien indépendant, pleinement souverain, établi sur la base des frontières de 1967 avec Jérusalem-Est pour capitale, permettant ainsi au peuple palestinien de réaliser son droit à l’État, à la survie et au retour.

La Chine a toujours soutenu avec fermeté la juste cause du peuple palestinien dans la restauration de ses droits nationaux légitimes. Nous sommes prêts à travailler avec la communauté internationale pour déployer des efforts inlassables en faveur d’un règlement global, juste et durable de la question palestinienne. 

Je vous remercie, Monsieur le Président.

Source : Mission permanente de la Chine à l’ONU


Note du Cri des Peuples : malgré l’appel solennel de la Résistance palestinienne à voter contre ce texte, l’Algérie a voté POUR la résolution américaine, tressant des lauriers à Donald Trump et se cachant derrière la position arabe dominante.

A ceux qui se demanderaient pourquoi la Résistance palestinienne aurait, par son communiqué, « stigmatisé » l’Algérie à l’exception des autres pays arabo-musulmans, le fait que l’Algérie est le seul pays arabe actuellement au Conseil de sécurité n’est pas la seule réponse : le Pakistan est un grand pays musulman mais n’a pas été sollicité, et pour cause (il faudrait être bien naïf pour attendre qu’il prenne position contre les États-Unis, seul Imran Khan pouvait leur déclarer « Nous ne sommes pas vos esclaves »).

La raison est que l’Algérie, forte de sa guerre d’indépendance et de son histoire révolutionnaire, a une authentique tradition de soutien à la Palestine, ayant osé braver les diktats américains par le passé. Ce n’est pas l’Axe de la Résistance, mais c’est ce qui se fait de mieux en dehors.
Malheureusement, Trump leur a « tordu le bras », comme l’a dit le représentant russe, et ils ont lâchement cédé.

L’Algérie a flanché, et c’est honteux. C’est écœurant. Pour les Palestiniens, pour les Algériens, pour tous les arabo-musulmans, pour tous ceux qui ont à cœur la cause palestinienne. C’est une trahison de son histoire, de son héritage, de ses engagements passés.

Dieu merci, l’Algérie reste dans une toute autre catégorie que les régimes normalisateurs et traîtres à la cause de Saoudie, d’Égypte, du Maroc, de Jordanie, des Émirats, de Bahreïn, de Turquie, d’Azerbaïdjan, etc. Mais c’est la pire position de l’histoire de l’Algérie et ce reniement doit être fermement dénoncé, pour qu’il soit le dernier.

La résolution 2803 a donc été adoptée avec 13 voix pour et 2 abstentions. Le seul bastion arabe du CSNU ayant capitulé, l’Autorité Palestinienne étant irrécupérable, il n’était pas raisonnable de s’attendre à ce que la Russie ou la Chine endossent le flambeau de la cause palestinienne et opposent leur veto, la responsabilité première en incombant au monde arabo-musulman. Mais leurs discours étaient incontestablement les plus dignes.

Pour les implications de cette résolution, lire Le plan Trump prévoit la partition de Gaza, sinistre écho du plan de l’ONU de 1947

Voici la réaction du Hamas :

En réponse à l’adoption par le Conseil de sécurité des Nations unies du projet de résolution américain concernant Gaza, le Mouvement de résistance islamique (Hamas) déclare que la décision du Conseil de sécurité ne répond ni aux aspirations ni aux droits politiques et humanitaires de notre peuple palestinien, en particulier dans la bande de Gaza.

Cette décision isole la bande de Gaza du reste du territoire palestinien et cherche à imposer de nouvelles réalités en rupture avec les constantes de notre peuple et ses droits nationaux légitimes.

Elle instaure un mécanisme de tutelle internationale sur la bande de Gaza, que notre peuple, nos forces et nos factions rejettent.

L’armement de la Résistance est indissociable de la présence de l’occupation, et résister à cette occupation par tous les moyens constitue un droit légitime garanti par les lois et les chartes internationales.

Toute force internationale doit être déployée à la frontière afin de séparer les forces et de surveiller le cessez-le-feu, et elle doit être placée sous la supervision des Nations unies.

Réaction du Jihad islamique :

Le Mouvement du Jihad islamique rejette la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU, soutenue par les États-Unis, concernant Gaza, affirmant qu’elle impose une tutelle internationale et tente de dissocier la bande de Gaza des autres territoires palestiniens.

Le Jihad islamique affirme que la résolution criminalise le droit à la Résistance, un droit garanti par le droit international, et qu’elle passe sous silence la responsabilité des criminels de guerre de l’occupation.

Le Jihad islamique avertit que toute force internationale chargée de désarmer la Résistance deviendrait un acteur complice de la mise en œuvre du programme de l’occupation.

Réaction du Front populaire de libération de la Palestine :

Le FPLP rejette la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU concernant Gaza. Le FPLP considère que cette décision instaure une nouvelle tutelle par le biais d’un « Conseil de paix », et souligne qu’elle conditionne le retrait de l’occupation et la fin de la guerre aux exigences posées par l’occupant lui-même.

Le FPLP insiste sur le fait que tout arrangement ignorant la volonté nationale ou conférant des pouvoirs à « Israël » est dépourvu de valeur contraignante. Il condamne également les clauses relatives au désarmement de la Résistance.

 https://lecridespeuples.substack.com/p/un-jour-noir-pour-lonu-la-russie

COMMENTAIRES  

20/11/2025 10:52 par diogène

Les cinq membres permanents de l’ONU avec le droit de veto sont :
Chine.
France.
Fédération de Russie.
Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord.
États-Unis d’Amérique.

Pourquoi la Russie et la Chine n’ont-elles pas utilisé ce droit de veto pour stopper la machine ?
Les États-Unis le font systématiquement pour empêcher tout ce qui ne va pas dans leur sens.
Ce serait plus clair que de longs discours cryptés dont seuls les initiés au jargon diplomatique peuvent déchiffrer le sens caché.

20/11/2025 12:06 par Vincent

Tout le monde chante en chœur les louanges de "la solution à deux États".
Personne ne dit clairement que si on voulait faire de cette farce obscène une réalité, il faut alors qu’une "force internationale" expulse plus de 700 000 colons juifs intégristes des terres qu’ils occupent en toute illégalité, et qu’ils ne quitteront jamais de leur plein gré.
Qui donc s’imagine que cela se ferait "dans la paix" ? Mmm ?

Pendant ce temps, à Gaza Israël fait un joli score, puisque si on arrête d’être complètement hypocrites - voire complètement cons - on doit être plus proche d’environ 250 000 morts et disparus que des 60 000 et quelques qui n’augmentent plus depuis près d’un an, faute de capacités pour le Hamas de continuer à compter ;

en Cisjordanie les colons font ce qu’ils veulent en toute impunité (et personne ne compte le score, ni les hectares, ni les oliviers) ;

et Trump arrive avec ses gros souliers en s’imaginant qu’il peut, lui, foutre dehors environ 1,8 millions de personnes en "tordant le bras" (comme disait Obama) aux cupides et/ou lâches pays arabes de la région, en mode "la paix par la force", pour ensuite offrir le terrain à son gendre Jared pour y construire des p.tains de casinos !

On n’allait quand même pas mettre un véto là dessus : ça aurait fâché pépère, qui casse tout et devient tout rouge quand il n’est pas content.
Attendons plutôt sagement trois ans de plus - on n’est plus à ça près - et avec un peu de chance on aura peut-être un candidat démocrate étasunien qui serait élu sans le soutien de l’AIPAC, avant de se faire buter et que donc ça ne change rien non plus.
D’ici là, les lois stipulant qu’antisionisme = antisémitisme finiront bien par être ratifiées sans pression dans tout l’"occident collectif" à peine soumis aux sionistes, et nous n’aurons plus qu’à bien fermer nos gueules, d’autant plus qu’il n’y aura plus rien à voir non plus.

Ou alors l’Otan nous aura ponctionné suffisamment de centaines - ou de milliers - de milliards d’ici là pour déclencher les hostilités disons autour de Kaliningrad, tiens, et nous serons tous occupés à regarder ailleurs pendant que les bulldozers finiront tranquillement le terrassement à Gaza.
Bien entendu, sous le regard et l’autorité stricte de l’ONU, qui sera au moins cohérente en se disant toujours "préoccupée".

Décidément : j’adore que nous assumions dignement d’être "le peuple souverain", pour dignement laisser faire.

20/11/2025 15:18 par CAZA

HéHé
Ça serait quoi qu’ ils dénoncent au juste en s’ abstenant les russes et les chinois ?
Et ils se sont mis d’ accord sur quoi avec les américanosionistes en échange de cette abstention ?
Ukraine , Formose ?
Plus le temps passe plus il apparait que le futur monde multipolaire va ressembler comme deux gouttes d’ eau à l’ ancien .Sauf qu’ ils seront trois super prédateurs ( USA,Chine,Russie ) à la place d’ un seul pour piller peinard la planète et assassiner les pillés .

20/11/2025 15:29 par legrandsoir

Mettre sur le même plan USA, Chine & Russie ?

20/11/2025 16:17 par CAZA

<<< le futur monde multipolaire >>> les mettra t il sur le même plan ?
Cet article est aussi repris par RI .
Les commentaires y sont aussi intéressants concernant les doubles ( triples ) standards russes et chinois .
Bien d’ accord que le super machiavel actuel toutes catégories ( du pillage au génocide ) reste actuellement américain .
Mais certains apprennent vite .

Pour mémoire sur la diplomatie calamiteuse de la Russie ( bon c’ était l’URSS ) se souvenir du vote sur la création de l’ entité sioniste censé contrarier les rosbifs .
https://ismfrance.org/index.php/2025/11/18/comment-la-resolution-de-lonu-sur-gaza-cree-un-nouveau-mandat-etranger-sur-les-palestiniens/

Ces abstentions restent un mystère ( à éclairer ? ) . Comme pour le Sahara Occidental .

20/11/2025 16:38 par Palamède Singouin

Comme le fait remarquer Vincent, il n’y a que la force qui pourrait arrêter la barbarie Israélienne.
Or Israël bénéficie du soutient inconditionnel de la 1° puissance mondiale et de ses vassaux européens.
Les monarchies et dictatures arabes bénéficient des mêmes soutiens et son bien conscientes que c’est la condition essentielle à leur survie. D’où leur complicité.

Empêtrée dans la guerre en Ukraine, virée de Syrie, en butte au double jeu de la Turquie, la Russie ne peut faire que profil bas.
Il n’est pas dans la tradition de la Chine de se lancer dans des conflits à des milliers de km de ses frontières. Elle fait ce qu’elle sait très bien faire depuis l’éternité : du commerce.
Un veto de leur part n’aurait en rien contribué à résoudre le conflit et les 2 se réfugient dans une abstention critique pour ne pas endosser le rôle du grand méchant qui a fait capoter un espoir de paix.

CONCLUSIONS :
- le plan Trump n’est pas un plan de paix mais une capitulation sans condition (autres que celles du vainqueur) de la Palestine. Que pouvait-elle espérer d’autres sans armement lourd et sans alliés ?
- l’échec de l’ONU - un de plus - n’est que la énième vérification du constat qu’avait fait Thucydide il y a 2500 ans : dans les relations inter-étatiques, la force prime le Droit. La logique voudrait qu’à l’image de son ancêtre la SDN, l’ONU proclame son auto-dissolution.

20/11/2025 16:51 par Léontin

@diogene
« Pourquoi la Russie et la Chine n’ont-elles pas utilisé ce droit de veto pour stopper la machine ? »
Si j’ai bien compris leurs deux déclarations, qui sont l’objet de ce billet, Les pays arabes / musulmans ayant accepté le plan Trump, s’y opposer à leur place c’était ne pas reconnaître leur maturité politique (la souveraineté de la nation). D’où leurs déclarations dans une rhétorique diplomatique.

20/11/2025 17:04 par lou ou la pétroleuse

Mettre sur le même plan USA, Chine & Russie ?

Refuser tout alignement.

21/11/2025 06:34 par Gabriel Proulx

Ah, les excuses pour les défaites. C’est toujours aussi démoralisant à lire. Toujours aussi inutile pour les victimes vaincues. Quels "espoirs de paix", au juste ? Cette résolution du CS de l’ONU est en contravention flagrante du droit international, niant jusqu’au droit à l’autodéfense d’un peuple victime de génocide en ce moment même. Ils ont adopté, sous la pression, un "plan" colonialiste bâclé, rédigé sur un coin de table par les "médiateurs" biaisés au service du principal soutien étranger du régime en train de commettre le génocide en question.

De toute façon, l’armée sioniste s’en fiche pas mal des "cessez-le-feu" avec ceux que les sionistes considèrent comme des sous-races à expulser de leur "lebensraum" futur. Pour eux, c’est toujours "vous cessez, pendant que nous continuons de faire feu". Washington et ses vassaux européens ne puniront jamais la moindre violation d’un cessez-le-feu effectuée par le régime nazi-sioniste.

La Russie et la Chine auraient l’air "méchants" en rejetant ce déchiquetage en règle de la charte de l’ONU ? Pour quelle audience ? Le G7 ? Les monarchies arabes ? L’Ouganda ? Le "Sud Global" est-il gouverné entièrement par des enfants naïfs qui croient encore aux montagnes de mensonges des colonisateurs occidentaux ?

L’autorité Palestinienne serait déçue ? Qu’est-ce qu’on s’en fiche ? C’est un vulgaire régime collabo, qui a perdu sa légitimité politique il y a plus d’une décennie. Il représente à peine 11% de la population Palestinienne de Cisjordanie. Un bien mince bouclier derrière lequel certains cherchent à cacher leur honteuse capitulation.

Il y aussi le cas des sanctions contre la majorité héroïque du Yémen. Pas de veto non plus. C’est que ça ferait de la peine aux royaux parasites de Riyadh ou d’Abu Dhabi, qui eux, ont de l’argent à dépenser pour faire du commerce, vous voyez...

Au Canada (KKKanada) sioniste, chacun des groupes de la résistance palestinienne, mentionnés à la fin de ce texte, sont fichés "groupes terroristes" et défendre publiquement leurs prises de positions peut nous envoyer en prison, tout en permettant au régime d’Ottawa de saisir encore plus de notre argent, qui servirait ainsi à financer un peu plus les politiques impérialistes. Pendant ce temps, les sionistes sortent propos haineux après propos haineux, en riant, tout en entamant des poursuites judiciaires contre les militants pro-palestiniens et anti-génocide qui dérangent un peu trop. Je sais que plusieurs régimes occidentaux ont des lois similaires, qui imposent la censure aux peuples par faute d’arguments pour défendre un génocide en direct. Le mouvement BDS fait son petit bout de chemin, trop lentement, pendant que nos gouvernements pigent dans les trésors publics pour renflouer le régime nazi-sioniste, affaibli et choqué après les frappes d’autodéfense de l’Iran.

Voici donc l’une des dernières choses que je puisse dire, sans risque de me faire enfermer, pour l’instant : Armer l’Iran jusqu’aux dents est la seule manière, pour la Russie et la Chine, d’empêcher l’impérialisme occidental (lire anglo-sioniste) de prendre le contrôle total du Moyen-Orient. La Russie et la Chine doivent déchirer unilatéralement les résolutions de sanctions internationales contre leur partenaire stratégique, l’Iran. Les seuls qui les condamneront et les sanctionneront pour cela, ce sont les mêmes bandits occidentaux fatigués qui les sanctionnent déjà unilatéralement, sans prendre la peine de passer par le moribond CS d’une ONU qui n’existe maintenant que sur un bout de papier avec lequel les occidentaux se torchent le derrière en public.

21/11/2025 09:12 par RV

Donc la Russie et la Chine en toute connaissance de cause, vu leurs déclarations respectives, n’ont pas empêché "la mise sous tutelle coloniale de Gaza" comme le dit si bien Antoine Manessis sur son blog NBH pour un nouveau bloc historique

21/11/2025 13:06 par Palamède Singouin

@RV
Pour faire bref, Chinois et Russes disent aux occidentaux : "voilà ce qu’on en pense de votre plan, démerdez vous avec, ce sera sans nous"".
Application du principe de réalisme, qui vaut bien celui d’hypocrisie de l’Empire Euro-américain qui consiste à afficher un humanisme universaliste démenti par les faits, qui n’abuse donc plus beaucoup de peuples sur la planète.

22/11/2025 05:22 par Vania

Concernant la neutralité de la Russie comme dit @Palamède S ;""Empêtrée dans la guerre en Ukraine, virée de Syrie, en butte au double jeu de la Turquie, la Russie ne peut faire que profil bas."" En effet, oublier ( ou considérer comme un détail) la guerre de l’otan contre la Russie en ukraine , me semble assez grave. L’effort économique, et humain de la Russie est immense ! Plus de 36 pays contre et de milliers de sanctions !! Et les souffrances du peuple russe ? Ils doivent contrer en permanence des attaques de l’armée otano/kevienne ( Informations censurées en permanence en occident).
Exemple :https://francais.rt.com/news/127410-environ-44-000-personnes-privees-electricite-region-zaporojie-apres-attaque-drones-ukrainiens ""
D’autre part, la présidence de la Palestine est d’accord !et presque tous les pays arabes aussi
https://www.aa.com.tr/fr/monde/palestine-la-pr%C3%A9sidence-salue-ladoption-par-le-conseil-de-s%C3%A9curit%C3%A9-de-lonu-du-projet-de-r%C3%A9solution-am%C3%A9ricain-sur-gaza/3746729
De plus, Israel bénéficie du soutien inconditionnel des eeuu et de ses vassaux européens. Ce pays s’enfiche et ne tient compte d’aucune résolution (onu, cpi etc), il a la protection des gangsters occidentaux ! Et L’onu est une organisation dirigée par une marionnette de l’occident. Son seul commentaire :"Nous sommes préoccupés" !!

22/11/2025 23:42 par Dominique

Je pense que @Palamède S a très bien résumé la situation : débrouillez-vous. Suite aux accords Balfour de 1917, au mandat anglais et au premier kibboutz sioniste post Balfour fondé en 1823, ça fait un siècle de terrorisme, de colonisation et de destruction sionistes. Avec ce plan, l’Empire avec sa Force (avc F majuscule dans le texte de la résolution... sic ! Georges Lucas n’aurait pas fait mieux), se retrouve au pied du mur... des lamentations.

Ceci dans un contexte où la gauche des kibboutz occidentale est toujours dans le déni de la réalité, où de plus en plus de Juifs de la diaspora disent pas en mon nom, où même les évangélistes commencent à comprendre qu’invoquer le symbole biblique de l’oppression du peuple juif, Amalek, pour essayer vainement de justifier un génocide, est une hérésie, et où les Palestiniens n’ont pas remarqué qu’il y avait un cessez-le-feu et continuent de s’en prendre plein dans toute la Palestine occupée.

Reste à voir comment l’Empire va agir face à cette situation qui le renvoie à ses pires contradictions. Avec Trump, Xamer, Merx et Macron, je ne ferai pas de pronostic sur lequel d’entre eux joue le rôle de Dark Vador.

24/11/2025 09:55 par RV

en complément,
https://investigaction.net/comment-la-resolution-de-lonu-sur-gaza-cree-un-nouveau-mandat-etranger-sur-les-palestiniens/
conclusion de l’article de Rayhan Uddin

Quoi qu’il en soit, le fait que le Conseil de sécurité de l’ONU ait approuvé sans réserve un plan élaboré sous l’administration Trump, avec le soutien partiel d’Israël, est hautement significatif. Cobban s’est interrogée sur les raisons pour lesquelles tant de membres du Conseil de sécurité ont « cédé si complètement » et pourquoi la Russie et la Chine n’ont pas utilisé leur droit de veto.
« Ce qui s’est passé hier au Conseil de sécurité a jeté le discrédit sur l’ONU elle-même », a-t-elle déclaré.
« L’organisation et tout ce qu’elle représente sont désormais au bord de la crise, et il lui faudra peut-être beaucoup de temps pour s’en remettre, si tant est qu’elle puisse un jour s’en remettre. »

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