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Sahra Wagenknecht questionne la gauche européenne

Quelle est la spécificité de BSW par rapport aux formations "modérées", "réformistes" ou "radicales" de la gauche officielle ? En remettant au centre les conditions de vie matérielles et la demande de protection de l'identité, le BSW (Bündnis Sahra Wagenknecht) s'attire les faveurs des classes populaires, mais suscite l'indignation face à l'immigration et à la conversion écologique.

Dans la phase historique actuelle, par rapport aux formations de la gauche officielle – modérée, réformiste, radicale – quel est le caractère distinctif de l’Alliance Sahra Wagenknecht (Bündnis Sahra Wagenknecht, en allemand) ? Pour le mouvement, devenu parti, dirigé par la leader est-allemande de 50 ans, il s’agit d’un retour aux "fondamentaux" : adopter le point de vue de la classe ouvrière, diverse et souffrante, entendue au sens large, c’est-à-dire les salariés, les indépendants, les professions libérales, les micro et petits entrepreneurs subordonnés à ceux qui détiennent le pouvoir de marché. En substance, BSW entend donner une représentation et des réponses à leurs intérêts et à leur perte d’identité. Cela n’a rien d’original : c’est le cadre culturel et la fonction que remplissent les sujets politiques de référence du mouvement syndical. Aujourd’hui, elle s’impose comme un fait dans un champ progressiste marqué, partout en Occident, par l’hégémonie trentenaire de cultures politiques post-matérielles dépourvues de sens des limites. L’ASF est scandaleuse parce qu’elle remet au centre les conditions matérielles de vie et la demande de protection identitaire des populations, et qu’elle définit un programme politique cohérent pour y répondre.

Ce programme comprend, tout d’abord, des politiques pour un ordre international multilatéral et, par conséquent, pour des négociations avec la Russie et des relations commerciales ordonnées avec la Chine. Il envisage donc la reconquête d’un minimum d’autonomie politique dans l’interprétation de la contrainte atlantique par les classes dirigeantes allemandes humiliées par le sabotage "amical" du gazoduc North Stream 2. Et, par conséquent, elle assume en priorité le demi-tour de la trajectoire guerrière parcourue à une vitesse croissante par les populaires, les socialistes, les libéraux, les verts et les conservateurs, dans les gouvernements et les parlements nationaux, et à Bruxelles dans la "majorité Ursula".

Telles sont les positions qui prévalent au sein de la gauche à Bruxelles. Jusqu’à présent, il n’y a pas de problème de ligne. Les accusations d’hérésie "souverainiste" surgissent lorsque BSW, avec le sens de l’histoire, évite l’auto-illusion des États-Unis d’Europe et propose, avec la conscience de la dimension nationale des peuples et de la responsabilité démocratique, l’intégration européenne comme coopération entre les démocraties nationales pour la réalisation de biens communs à une échelle appropriée. Dans les pages du vaste programme pour les élections au Parlement européen, il est écrit : "Notre objectif est une Europe sûre d’elle-même, composée de démocraties souveraines, unies non pas par la centralisation du pouvoir au sein de la Commission européenne, mais par une coopération égale, des projets économiques communs, un marché intérieur uniforme avec des règles équitables et des échanges culturels. Nous sommes convaincus qu’en fin de compte, une plus grande unité européenne, une meilleure coopération européenne et des solutions européennes plus communes peuvent être obtenues de cette manière plutôt que par l’intégration politique". C’est cette même perspective que Mario Draghi reconnaît aujourd’hui avec réalisme. Dans son récent rapport sur la compétitivité, il met de côté la rhétorique de plus en plus surréaliste de la "réforme des traités" et indique que la voie intergouvernementale est la seule viable, même en dehors du périmètre juridique de l’Union [1].

L’hérésie de BSW est aussi dénoncée du côté de la conversion écologique. Mais BSW est, toujours au nom des intérêts de classe, attentif aux coûts sociaux de la régulation "verte" de la consommation et des modes de vie et attaché à la survie de l’industrie manufacturière, moteur systémique des conditions de vie matérielles des travailleurs.

Plus encore, le BSW est hors ligne, excommunié pour "rouge-brunisme" par les médias "progressistes", lorsque, avec réalisme et attention à ses références sociales, il envisage, d’une part, la régulation des flux migratoires en lien avec la capacité d’intégration effective des migrants et, d’autre part, l’engagement dans la coopération internationale pour promouvoir le droit de ne pas émigrer. Le programme de Strasbourg susmentionné indique que "l’immigration et la coexistence de cultures différentes peuvent être enrichissantes. Mais cela n’est vrai que si l’afflux reste limité à un ordre de grandeur qui ne surcharge pas notre pays et son infrastructure sociale, si l’intégration est activement encouragée et réussie [...] Toute personne persécutée politiquement dans son pays d’origine a droit à l’asile. Mais la migration n’est pas la solution au problème de la pauvreté dans le monde".

L’hérésie de la BSW est encore aggravée par le fait qu’elle met l’accent sur la tradition comme source spirituelle de l’être humain. Le BSW évite le politiquement correct, même avec des provocations anti-Woke stridentes. Elle interprète les droits civils d’un point de vue humaniste. Elle envisage des limites à la souveraineté de l’individu-consommateur, à travers le marché, même sur le sacré. Il signale le travail culturel et expérientiel nécessaire à la reconnaissance de l’autre. C’est Wolfgang Streeck, directeur émérite du département d’études de la société à l’Institut Max Plank de Cologne, et principal intellectuel organique de la BSW (voir Globalisme et démocratie, Feltrinelli 2024) qui explicite sa vision anthropologique. Il s’agit d’une vision alternative à la vision libérale-progressiste à la Habermas. Dans un entretien récent avec Die Zeit, Streeck déclare : "Nous ne sommes pas des humains habermassiens ; nous ne socialisons pas sur la base fragile d’une constitution commune, mais il existe des coutumes et des traditions, pour ainsi dire, dont l’apparence visible favorise la confiance " [2].

Coutumes et traditions. Il semble que nous retrouvions ici Mario Tronti. Dans l’un de ses derniers écrits, il affirmait : "La tradition, bien comprise, bien utilisée, est un grand pouvoir de transformation de l’existant. La tradition, c’est le peuple, et le peuple, c’est la tradition. Si l’on n’est pas enraciné dans la tradition, il n’est pas possible de changer l’arrière-plan des choses".

Les discontinuités culturelles et politiques mentionnées ci-dessus, cultivées de longue date, semblent porter leurs fruits. Les résultats électoraux obtenus dans les mois qui ont suivi ses débuts montrent que BSW a su reconquérir des pans entiers de la population. Les analyses du vote de septembre dernier en Saxe et dans le Brandebourg réalisées par la Konrad Adenauer Stiftung sont très claires. En ce qui concerne les élections de 2019, BSW est le seul parti qui retire une part substantielle du soutien à l’AfD et, parallèlement, à la CDU. Contrairement au vote pour les partis de la gauche officielle, le soutien à BSW se concentre sur les travailleurs moins éduqués et la classe moyenne en difficulté.

Bref, le BSW se salit les mains et l’âme avec les contradictions immanentes à la dimension nationale-populiste. Il n’est pas le dernier sur le terrain, avec le temps supplémentaire qui s’écoule, pour le "moment populiste européen" (de Podemos au M5S). C’est l’avant-garde consciente, culturellement équipée pour protéger les périphéries sociales dans le "moment Polanyi" en cours en Occident. Elle exprime une culture de gouvernement. Il vise à "apprivoiser le capitalisme" pour le rendre économiquement et spirituellement durable. Il s’agit d’une initiative risquée. Franco Cassano écrit dans L’humilité du mal (Laterza, 2011) : "Ceux qui ne veulent pas rester enfermés dans le narcissisme éthique risquent beaucoup, ils sont continuellement exposés au danger de se perdre, à l’illusion de dominer ce qui les domine en réalité". Mais "la pire des choses à faire est de laisser l’autre tranquille, car tôt ou tard l’ombre du Grand Inquisiteur frappera à sa porte". Bref, sans s’y risquer, on renonce à la politique et on reste, complaisamment parmi les "bons", dans le témoignage.

4 octobre 2024

Notes

1 L’avenir de la compétitivité européenne, chapitre 6 - Renforcer la gouvernance. https://commission.europa.eu/document/download/97e481fd-2dc3-412d-be4c-f152a8232961_en?filename=The%20future%20of%20European%20competitiveness%20_%20A%20competitiveness%20strategy%20for%20Europe.pdf

2 Wolfgang Streeck, “ Der Kapitalismus muss domestiziert werden ”, Zeit online, 04.09.2024.

 https://italienpcf.blogspot.com/2024/10/sahra-wagenknecht-questionne-la-gauche.html

COMMENTAIRES  

11/10/2024 18:57 par Julie

Qu’est-ce que le "moment Polanyi" ? Je ne comprends rien au dernier paragraphe de cet article. Est-ce que quelqu’un en a les clefs ?

12/10/2024 12:01 par Zélie

Je suis comme vous Julie, je ne comprends pas le dernier paragraphe
Alors j’ai cherché qui était Stefano Fassina !

STEFANO FASSINA
Économiste et ancien député de la République, de 2000 à 2005 il a travaillé au Fonds monétaire international. Il a été responsable de l’Économie et du Travail au sein du Parti démocrate dirigé par Pier Luigi Bersani, puis vice-ministre de l’Économie et des Finances dans le gouvernement Letta. Depuis 2018, il est président de l’association Patria e Constitution. Pour Castelvecchi, il publie Le métier de gauche. Au retour de la politique (2022).

Il a travaillé au FMI !!! mauvais point pour moi !...

ET Le métier de gauche autre mauvais point !!!

12/10/2024 23:57 par Julie

Merci Zélie,,

A vrai dire, je ne comprends pas mieux le dernier paragraphe qui me semble parfaitement incohérent, outre que je ne sais pas très bien de quoi il parle, et qu’il semble contredire le début de l’article. Peut-être a-t-il écrit le début à jeun et la fin après un gueuleton trop arrosé qui lui a fait perdre le contrôle de délires anciens ?

13/10/2024 12:42 par Anonyme

Pour le moment Polanyi, j’ai trouvé ça :

https://major-prepa.com/economie/grande-transformation-karl-polany/

13/10/2024 15:40 par Aquarius15

Ce qu’on comprend avant le dernier paragraphe, c’est qu’une gauche qui revient aux fondamentaux de la revendication sociale, en lieu et place de la revendication sociétale woke, emporte un succès non négligeable en Allemagne.

Le BSW évite le politiquement correct, même avec des provocations anti-Woke stridentes.

Certains ici diraient que c’est d’extrème droite ahah...
https://www.youtube.com/watch?v=TB7CfqPbtz0

15/10/2024 10:55 par Julie

Merci anonyme (= ?)

Je viens seulement de trouver ton commentaire... très éclairant. Il faut lire aussi le document lié pour mieux comprendre à quoi peut servir la pensée de Polanyi (dont la rien que je suis n’avait jamais entendu parler contrairement aux élèves des grandes écoles semble-t-il...!)
https://major-prepa.com/economie/points-sociologie-pas-negliger/

J’y ai note ce passage à propos des classes moyennes dont il est question dans un autre fil concernant Todd.

Tout d’abord, il est primordial de préciser dans sa copie, si applicable, que la définition de la classe moyenne est difficile à donner. À cela s’ajoute l’ambiguïté du mot classe au singulier ou au pluriel. Comme le dit Alain Touraine : « L’expression ‘classes moyennes’ est confuse. On l’écrit indifféremment au singulier et au pluriel. » On pourrait suggérer que la « classe moyenne » fonctionne plutôt au niveau des représentations alors que le pluriel s’impose lorsqu’on cherche à en cerner les composantes. On distingue alors :

la « classe moyenne indépendante » : petits patrons de l’industrie et du commerce, artisans et membres des professions libérales et éventuellement les paysans. Elle représentait au début du siècle 42 % de la population active et encore 37 % en 1931. Ce n’est qu’après 1945 qu’elle chute pour ne représenter en 1975 que 15 % de cette dernière ;
la « classe moyenne salariée » : elle représentait 7 % de la population active en 1913, 13 % au début des années 1930, 20 % en 1954 et 37 % en 1975.

Reste à définir les critères de l’appartenance à l’une ou l’autre de ces classes moyennes, et à la classe moyenne au singulier, dont Todd prétend qu’elle est la condition d’existence des nations. Pas de classes moyennes, pas de nation, pas de classe moyenne pas d’état ? Ce n’est pas rien cette classe moyenne ! C’est dire l’importance dans la pensée de Todd de ce concept si vague qu’il lui permet de déclarer n’importe quoi, sans réellement le justifier ni l’expliciter.

15/10/2024 14:17 par Assimbonanga

J’embraie sur l’extrait fourni par Julie.

La « classe moyenne indépendante » : petits patrons de l’industrie et du commerce, artisans et membres des professions libérales et éventuellement les paysans.

"Paysans" est un mot romantique mais c’est agriculteurs qui conviendrait ou plus exactement leur statut précis, administratif : chef d’exploitation.
Ce sont en effet des chefs d’entreprises tout comme les petits patrons de l’industrie et du commerce, artisans et membres des professions libérales

Du coup, chacun comprend que cette classe se différencie très vite de celle des salariés car, selon ces gens, les cotisations sociales sont assimilées à des charges. Ça fait vraiment un gros clivage au niveau de l’état d’esprit et on comprend qu’ils préfèrent voter à droite, selon leurs intérêts.

15/10/2024 21:56 par Feufollet

C’est vrai que l’actualité politique d’outre-Rhin
Ne fait guère l’objet d’intérêt sur ce site ni ailleurs
Depuis quelques temps, je consulte le site NachDenkSeiten
Ne connaissant pas la langue allemande, c’est google qui me donne la traduction (pas mauvaise)
Ce site critique du système nous donne des infos sur la situation politique
Dans ce pays ignoré par la barrière des langues et autres barrières psychologiques
Toujours est-il que dans ce pays "peu aimé", il se passe quelque chose
Que l’on pourrait nommer de "moment Polanyi"
Quelque chose qui ressemblerait à un moment de bascule politique
Après des décennies de politiques néo-libérales et de trahisons des élites
De gauche et de droite, une reconfiguration politique nouvelle émerge
Le peuple en a bavé à force de déconstructions sociales "socialistes"
Et maintenant de sacrifices pour la guerre contre la Russie
Sans parler d’une immigration incontrôlée imposée par les mondialistes
Qui explose le système social
Une partie importante du peuple dit STOP ça suffit
Presque simultanément émerge deux nouvelles formations politiques
A droite l’AFD, à gauche SWB de Sahra Wagenknecht
Bien sûr, les médias "Rothschild’s" tirent à boulets rouges sur ces deux formations
"Fascistes - rouges-bruns - extrême droite - poutiniens - hitlériens - etc
Enfin, tout le vocable anti-fa au ordre de Bruxelles et Washington
Au moins, ces deux formations ne se crachent pas à la figure
Et partagent la volonté de cesser la guerre de l’Otan contre la Russie
Et de redémocratiser la vie politique allemande

16/10/2024 08:11 par Luc Laforets

Bonjour.
Un article utile pour faire connaître le BSW et sa ligne novatrice (malgré de nombreuses fautes de Français sans doute dues à une traduction trop rapide).
Ce que propose le BSW en Allemagne, est assez proche de ce que propose sur le fond "Une Perspective - la 6ème République" (1P6R) en France. De telles convergences, proches entre le BSW et 1P6R, parfois plus éloignées ailleurs, consolide l’idée que sommes dans le sens de l’histoire.
Alors, à quand un BSW en France ?
Cordialement.
Luc Laforets
www.1P6R.org et www.Via4.net

16/10/2024 11:19 par Assimbonanga

@Feufollet, tu écris

Sans parler d’une immigration incontrôlée imposée par les mondialistes
Qui explose le système social

Mais que fais-tu du libre arbitre des populations qui ont décidé de partir ? Que fais-tu de leur décision personnelle ? Ils ne sont pas "l’immigration", ils sont des êtres, des individus, des gens, des personnes.
Tu penses vraiment que des êtres nommés "mondialistes" sont allés les chercher, les convaincre, les guider vers nos pays ? Ce serait qui ces mondialistes ? Comment les reconnaît-on ? Tu sembles avoir de ces "mondialistes" une image très précise, peux-tu me les décrire ?

Le peuple en a bavé à force de déconstructions sociales "socialistes"

Quelles sont ces déconstructions sociales socialistes ? Peux-tu préciser car je ne vois pas de quoi il s’agit.
Ceci dit, il me semble que le peuple, ce n’est pas que nous autres dans nos confortables villas et appartements. Ils sont aussi le peuple.

16/10/2024 12:52 par Julie

Alors, à quand un BSW en France

Il me semble que le programme de LFI n’est pas très éloigné de celui de BSW. Pourquoi lui préférer BSW ? Et taire celui de LFI pour le remplacer par un "1P6R", programme moins élaboré et moins connu ?

Ne serait-il pas plus intéressant pour nous tous (français, allemands et autres) de faire converger nos luttes, plutôt que de les opposer et de les morceler toujours plus ?

16/10/2024 21:25 par IPT

Sur les questions migratoires, culturelles, sur le regard porté sur l’avenir plus ou moins maîtrisé du visage plus ou moins islamisé, plus ou moins laïque
des sociétés occidentales, il y a incompatibilité pour le moment entre BSW et LFI. Ça peut changer, bien sûr. Les choix assez personnels me semble-t-il, de Mélenchon peuvent se réorienter vers ce qu’ils furent, il n’y a pas si longtemps, ma foi (si j’ose dire).
Ce que ne comprend pas notre admirateur patenté de Mitterrand,c’est que ce qu’il dans les banlieues dites défavorisées (racisées dirait l’autre), il le perd deux à trois fois ailleurs.
Patenté ? Au juste, il est quand même un peu tenté depuis quelques présidentielles.
Je ne suis pas très sûr que l’âge de Mélenchon lui assure un avenir radieux, au demeurant.

16/10/2024 21:49 par Feufollet

Assimbonanga joue son ingénue
Joue sa sincérité innocente et naïve
Bizarre pour quelqu’un qui ne manque pas de faire des leçons politiques
Depuis si longtemps sur ce site
Que fais-tu du libre arbitre des migrants ?
Là, on est clairement dans la novlangue néolibérale
Ou chacun serait sensé jouir, peu importe sa situation, du libre arbitre
Seconde leçon d’humanisme : ce sont des êtres, des gens, des personnes
Bon, contrairement à d’autres que vous savez, je n’ai pas dis qu’ils étaient des animaux-humains
Par après, peut-être connaissez-vous Georges Soros et sa myriade d’ONG
Sa société ouverte et sans frontière visant à la destruction des états-nations
Assurément, ce capitaliste milliardaire n’est pas seul à vouloir détruire l’Europe
Par le biais d’une migration de masse
Et ce sont les mêmes qui provoquent les guerres et la misère
Et le libre arbitre des migrants
Non mais encore ? Peux-tu me dire ce que sont les deconstructions sociales socialistes ?
Ben oui, ce sont simplement toutes les déconstructions sociales opérées
Sous des gouvernements socialistes : Mitterrand, Hollande, Schröder, Blair, etc. à compléter svp.
Et Woke la galère

17/10/2024 00:38 par Vania

@Julie, Le problème de lfi est la présence de plusieurs représentants qui sont russophobes et s’identifient (par ignorance ou par malice) avec les décrets de l’otan (ex : le représentant de lfi à l’ue qui est d’accord avec le financement de la guerre en ukraine ). Ces mêmes représentants refusent de reconnaître le caractère nazi (banderiste ) du régime ukrainien, de signaler la présence de l’otan et des multinationales dans ce pays, refusent de signaler les antécédents de cette guerre , ne mentionnent jamais le coup d’état du maidan , ni les traités de Minsk, ni les victimes russophones du Donbass depuis 2014. Ils ont osé rendre hommage à Zeliensky par exemple.

17/10/2024 06:35 par xiao pignouf

La vie politique allemande a été largement dominée par la droite et le centre-droit, c-à-d la CDU (Union chrétienne démocrate). Helmut Kohl et Angela Merkel ont à eux deux cumulé 32 ans de pouvoir, certes séparés par l’intervalle Schröder (SPD) de 1999 à 2005.

Le SPD (Parti social-démocrate) n’est revenu à la chancellerie qu’en 2021 avec Olaf Scholz, donc seulement depuis 3 ans. De fait, affirmer que

Le peuple en a bavé à force de déconstructions sociales "socialistes"

est à la fois prématuré et infondé. Le peuple allemand en a d’abord bavé de l’ordoliberalismus allemand et des boulots à un euro de l’heure.

Je pense qu’il faut relativiser un peu le « phénomène » Wagenknecht.

Il s’agit de l’embryon de quelque chose. Peut-être un pétard mouillé. Peut-être pas.

Ses résultats électoraux se sont d’abord faits au détriment de Die Linke et du SPD, pas à celui de l’AFD (Alternativ für Deutschland), l’extrême-droite allemande.

Elle est donc pour le moment davantage un facteur de division et d’affaiblissement de la gauche allemande (déjà bien affaiblie sans cela) que le signe d’un renouveau.

Quant à ses résultats encourageants aux élections régionales, il faut en faire au moins une analyse, fut-elle succincte.

Si on admet que Sahra Wagenknecht entend reprendre du terrain à l’extrême-droite (qu’elle se refuse d’ailleurs à qualifier d’extrême-droite) en s’appropriant des thèmes qui lui sont d’ordinaire cantonnés, notamment celui de l’immigration et en inaugurant un néo-conservatisme voire un nationalisme de gauche (ce qui en Allemagne a une saveur particulière, suivez mon regard... humour !), on ne peut que constater qu’il y a clairement un parallèle entre le BSW et l’AFD : le BSW comme l’AFD obtiennent leurs meilleurs scores électoraux dans les Länder de l’ancienne Allemagne de l’Est, à savoir en Saxe, en Thuringe et dans le Brandebourg.

Pour ma part, donc, je reste circonspect et un peu méfiant et je m’inspire de ce principe simple formulé par un homme simple : les gens préfèreront toujours l’original à la copie.

Pour en savoir plus sur le BSW et son éponyme fondatrice, je conseille la lecture de ce texte publié par le CERFA (Centre d’études des relations franco-allemandes) : Ni à gauche ni à droite, mais les deux à la fois ?

Extraits :

Le BSW rejette catégoriquement la revendication d’avant-garde qui caractérise historiquement les partis de gauche, y voyant une trahison funeste : en s’éloignant culturellement du peuple, la gauche a précipité son glissement à droite.

Sahra Wagenknecht, comme nombre d’autres responsables politiques, se propose donc de prendre le contre-pied de cette tendance en défendant un « normalisme » politique susceptible de porter la voix de la population « normale » et de protéger celle-ci des bouleversements sociétaux.

Le parti s’inscrit ainsi dans la tradition populiste de la gauche allemande, principalement associée à la figure d’Oskar Lafontaine, époux de Sahra Wagenknecht. S’y mêle un nationalisme économique qui souligne l’importance et la souveraineté d’un État-providence national qu’il s’agit de protéger des influences étrangères.

Néanmoins, force est de constater que le programme du BSW s’abstient de toute analyse d’inspiration socialiste ou de toute remise en cause fondamentale du capitalisme. En tout cas, les dysfonctionnements identifiés ne sont pas imputés à des failles structurelles du système capitaliste, mais à la faillite des élites.

Certes, le BSW se démarque résolument dans son programme électoral du « capitalisme à la Blackrock d’inspiration anglo-saxonne », « dirigé par de grands groupes financiers et numériques et dominé par des entreprises cotées en Bourse ». Mais il ne lui oppose aucune solution anticapitaliste.

Aussi n’est-ce pas la classe ouvrière, mais la « classe moyenne » qui occupe la première place dans les textes programmatiques du BSW, évoquant la vision d’une « société nivelée fondée sur la classe moyenne » (« nivellierte Mittelstandsgesellschaft ») de l’après-guerre qui a longtemps été considérée comme un idéal social en Allemagne occidentale. Le BSW substitue, à la division analytique de la société en capital et travail traditionnellement chère aux partis de gauche, l’opposition entre une communauté de « gens qui travaillent » (« die Fleißigen ») composée des classes moyennes bourgeoises, des ouvriers et des entrepreneurs basés en Allemagne, et un cartel de « grands groupes » internationaux, d’« élites » universitaires résidant dans les grandes villes et de « bureaucraties » étatiques ignorant le quotidien des gens « normaux » et compliquant la tâche des entreprises. En ce sens, le slogan du BSW lors des élections européennes « Abstieg oder Aufbruch » (« Déclin ou renouveau ») se voulait l’écho de la peur du déclin économique et social partagée par une partie de la bourgeoisie, du patronat et des salariés.

17/10/2024 08:04 par Luc Laforets

@Julie : Relisez l’article je vous prie, car la différence avec LFI est flagrante, en particulier sur l’immigration et ses conséquences.

17/10/2024 17:42 par Feufollet

Assimbonanga demande des réponses à mes allégations
Je veux bien, mais il faut passer par la censure de la modération
Assimbonanga donne des leçons politiques depuis longtemps
Sur le site du LGS jusqu’à ad n......
Alors, en réponse, je lui demande comment peut-elle encore
Jouer l’ingénue pour une personne aussi prétendante du sachant tout
J’ai tenté de lui répondre avec des éléments factuels
ça n’a pas passé la censure. Tant pis.
Mais jouer l’ignorance avec les moyens actuels d’informations
Me semble plus relever du sophisme que du bagage intellectuel
Au service de qui ?
Qui, Qui ? Vous connaissez la question interdite.

18/10/2024 14:54 par Assimbonanga

@Feufollet, à part les jugements de valeur sur ma personne, j’ai pas compris grand chose sauf le rôle de Soros et "d’une myriade d’ONG"... Les déconstructions sociales : pas mieux !

Si tu ne peux fournir davantage d’éclaircissements, laissons-le là, les poules le gratteront.

Moi, je dirais que les migrations sont aussi consécutives à des catastrophes diverses, non seulement économiques, non seulement des violences de tyrans, non seulement les guerres mais aussi le changement climatique. La violence de Nétanyahu va encore nous ramener un courant migratoire.

Je t’accorde que le libre arbitre se réduit à fuir ou rester. Ce n’est pas au stade du "je maîtrise pleinement ma carrière".

Mais bon, ce serait plutôt dû à une myriade d’ONG. Et à Soros. D’accord.

18/10/2024 15:16 par Julie

Julie : Relisez l’article je vous prie, car la différence avec LFI est flagrante, en particulier sur l’immigration et ses conséquences

J’ai lu l’article, mais je n’ai pas eu un accès direct au programme de BSW (je ne lis pas l’allemmand).
J’ai lu par contre le programme de LFI, et j’ai pu constater l’ampleur de l’écart entre ce qu’on en dit et ce qui y est écrit... jusque dans les commentaires du GS.
Aussi je préfère prendre quelques pincettes pour commenter celui de BSW : la part de caricature possible ne doit pas être négligée.

Concernant l’immigration, LFI ne programme pas l’extension de celle-ci, mais au contraire des projets à élaborer avec les pays d’origine de ceux qui se précipitent vers l’Europe au péril de leur vie, pour que ces ressortissants n’aient plus besoin de fuir le pays où ils sont nés, où ils ont laissé familles et amis, le pays de leur culture. Il s’agit donc bien aussi d’en réduire l’ampleur.
Projet que j’approuve : c’est rarement de gaîté de cœur que l’on s’arrache définitivement aux siens, il y faut des motivations puissantes.

LFI n’en défend pas moins le respect des migrants et de leurs droits, et un accueil digne du prétendu "pays des droits de l’Homme" sur le sol français (y compris pour les femmes), en attendant qu’ils puissent bénéficier d’une vie meilleure chez eux. Ce que j’approuve également.

Ceux qui observent à l’encontre de mon commentaire que tel ou tel élu LFI a trahi ce programme, me répondent à côté de la plaque. J’ai comme tout un chacun ici condamné ces trahisons, et nous devons continuer à le faire en nous appuyant justement sur le programme pour lequel nous avons voté.
Je suis contre la censure, mais pour le droit de destituer les élus qui ne respectent pas leur mandat.

18/10/2024 18:03 par Assimbonanga

@Feufollet, tu trouves que je donne des leçons politiques ? C’est marrant. Je ne pensais pas, je croyais juste que je participais et que j’y avais droit. C’est ton ressenti en tout cas.
Tiens, je t’offre un reportage sur le Soudan. Ces gens sont victimes du changement climatique. Crois-le, crois-le pas. Comme tu veux.
Réchauffement climatique : au Soudan du Sud, les habitants face à la montée des eaux
Ces gens sont extraordinaires.

18/10/2024 19:51 par Vania

Je précise qu’une des différences fondamentale entre le BSW et la LFI est le fait que le parti BSW cherche la PAIX en ukraine. IL appelle à des négociations avec Moscou et est CONTRE l’envoi d’armes en ukraine. Pour moi cette position est fondamentale, un impératif dans les circonstances actuelles ! Différence notable avec la lfi qui n’a jamais convoqué une seule manifestation pour la PAIX en ukraine !!
https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/allemagne/allemagne-un-nouveau-parti-de-gauche-radicale-appelle-a-negocier-avec-moscou_6329325.html
D’autre part, le parti veut concentrer son attention sur les problématiques Sociales et pas sociétales. Concernant l’immigration, je refuse de croire qu’ils soient racistes, ils veulent seulement une immigration ordonnée et pas chaotique. Quant au nationalisme, je pense qu’il s’agirait plutôt de patriotisme, car il est évident que l’Allemagne est un pays esclave , caniche des eeuu/otan. Quelle attitude grotesque et servile de Scholls et sa très agressive ministre des relations extérieures, lors du bombardement du gazoduc nord stream, même un caniche battu est moins servile !
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alliance_Sahra_Wagenknecht_-_Pour_la_raison_et_la_justice
"BSW met en avant une politique de justice sociale. Il revendique la refondation d’un état providence fort, qui réinvestisse massivement dans les infrastructures et les services publiques d’éducation et de santé, qui contrôle les prix pour limiter l’inflation, qui augmente le montant des minimas sociaux, des retraites, et du salaire minimum à 14 euros de l’heure, grâce à l’augmentation de la pression fiscale sur les grandes entreprises et fortunes au niveau national comme européen30,31. "Sur les questions internationales, BSW met un fort accent sur la « paix ». Il promeut des solutions négociées aux conflits internationaux, notamment à la guerre russo-ukrainienne, à la guerre du Yémen, et à la guerre israélo-gazaouie. Le parti s’oppose alors aux sanctions contre la Russie, et à l’envoi d’armes à l’Arabie saoudite et à l’Ukraine, et propose la reconnaissance de l’État palestinien35,29.
Il se pose également en faveur d’un rétablissement de bonnes relations avec la Russie et la Chine, pour l’énergie bon marché et les débouchés économiques que ces deux nations peuvent respectivement offrir29.
BSW tient d’autre part un discours critique des États-Unis et de l’OTAN30. La base du pouvoir de BSW se trouve dans les Länder de l’ancienne Allemagne de l’Est. Lors des élections européennes de 2024, les résultats du parti dans ces régions dépassent ainsi le double du total obtenu au niveau national22. Lors des élections régionales de 2024, le BSW fait son entrée dans plusieurs parlements régionaux et se place en première force de gauche en Saxe et en Thuringe, ainsi qu’en deuxième en Brandebourg, derrière le SPD, mais devant Die Linke.
P.S. Je précise qu’Oskar Lafontaine fait partie de BSW ; ""Neuf des trente-huit députés de Die Linke participent à la fondation de ce nouveau parti, ainsi que l’ancien maire SPD de Düsseldorf, Thomas Geisel19, et l’ancien président du SPD puis de Die Linke, Oskar Lafontaine20.""

18/10/2024 23:39 par xiao pignouf

LFI ne programme pas l’extension de celle-ci, mais au contraire des projets à élaborer avec les pays d’origine de ceux qui se précipitent vers l’Europe au péril de leur vie, pour que ces ressortissants n’aient plus besoin de fuir le pays où ils sont nés

Exact, ce qui est exactement ce que le BSW se propose de faire lorsqu’il parle de manière un peu abstraite et confuse du « droit de ne pas émigrer ».

19/10/2024 03:28 par Julie

Merci Vania pour ces précisions.

Il y a assurément des ponts à créer entre les mouvements européens qui contestent l’ordre actuel, même si leurs programmes ne sont pas en tous points identiques, on a tous intérêt à créer des fronts communs qui dépassent les frontières nationales - ce qui n’implique pas la négation des choix particuliers, tant qu’ils ne nuisent pas aux combats communs.

19/10/2024 18:04 par Feufollet

Assimbonanga tu sais on ne se connait pas
Toi tu peux penser que je suis d’extrême droite anti-immigration
Mais le refus de la migration telle qu’elle est devenue
Touche aussi des gens d’extrême gauche
Moi je peux penser que tu est un troll sayanim
Propre à répondre par l’exercice du sophisme pour troubler
La clarté de la compréhension des situations
C’est l’inconvénient de ces débats, on ne sait pas à qui on a faire
Dans le doute, je te te laisse la présomption d’innocence
Dans le doute je te salue bien. A suivre

20/10/2024 09:53 par Assimbonanga

Une présomption d’innocence, et puis quoi encore ? Tu es au tribunal ?
Ton commentaire consacre plus de lignes à moi qu’à la discussion sur l’immigration. Tu me donnes un peu trop d’importance, non ?
@Feufollet, arrête de penser que je te juge ou que je te pose une étiquette. Reste focus sur le thème de la discussion. Contente-toi de défendre tes arguments au lieu de me juger et me poser une étiquette (vachement sympa en plus : un troll sayanim !!! Je sais même pas ce que c’est !)

21/11/2024 08:32 par alain harrison

Bonjour.

Je suis assez d’accord avec Julie et Vania. Et le dernier paragraphe est déroutant. Mais je dois avouez que j’ai du mal à suivre, par bout, l’article.
Je retiens cette phrase de l’article :

« « Si l’on n’est pas enraciné dans la tradition, il n’est pas possible de changer l’arrière-plan des choses". » »
Ce que j’en comprends est ceci, que cela s’apparente au conditionnement culturel, les habitudes conventionnelles des peuples, qu’à un moment la population questionne certains aspects et se libère de ce qui est devenu une aberration à ses yeux. L’exemple qui me semble le mieux pour rendre compte, est la révolution tranquille (venue naturellement tant soi peu au Québec) et notre libération du joug ecclésiastique tranquillement mais de façon systématique, créant l’espace pour la démocratisation de l’éducation supérieure au plus grand nombre.

Bien sûr, cela c’est fait dans dans le mouvement plus large en Occident.

Au Moyen-Orient, il semble que même en Iran 80% de la population est tannée des mollah et leur régime des gardiens de la foi.

L’Humain fini par se poser les bonnes questions à un moment de l’histoire, Je pourrais même dire comme dans un film : la Nature trouve toujours un chemin.

Nous avons le choix, les avancés de la connaissance dont certains aspects sont négligés par rapport à ceux spectaculaires, nous permettrait de corriger le tir. C’est ma conviction basée sur les documents que j’ai souvent soumis dans maints commentaires, comme « « Serengeti, les clés de notre avenir - Une enquête écologique » »

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