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Pourquoi votre gauche n’est pas la nôtre

Vous pourrez faire toutes les primaires que vous voudrez, votre gauche ne nous inspirera que du mépris. Charlatans au sourire enjôleur ou matamores au style mussolinien, vous êtes des progressistes de pacotille. Vous voulez un monde plus solidaire, paraît-il, mais vous n’avez cessé d’approuver l’ingérence occidentale dans les affaires des autres. Honte à vous, héritiers de Guy Mollet ! Votre humanisme se métamorphose toujours en arrogance néo-coloniale. La lutte contre la pauvreté, à vos yeux, c’est lorsque les pays riches commandent aux pays pauvres.

Socialistes, ou gauchistes, vous avez jeté Jaurès aux orties depuis belle lurette. La guerre, vous en redemandez ! Pour répandre la « démocratie », vous comptez sur les vertus pédagogiques des B 52. En guise de publicité pour les « droits de l’homme », vous exigez le bombardement de pays qui ne nous ont rien fait. Ignobles jusqu’au bout, vous réclamez l’embargo, cette arme des riches contre les pauvres. Que vaut votre compassion pour les réfugiés, quand vous privez les Syriens de médicaments pour les punir d’avoir soutenu leur gouvernement ?

Faux-derches de première, vous livrez des armes, en Syrie, à ces allumés de la charia que vous prétendez combattre en France. Affreux terroristes au Bataclan, rebelles modérés à Idleb, quel tour de passe-passe, vous êtes experts en transformation chimique ! Vous dites que vous détestez ces criminels, et pourtant vous les aimez chez les autres. Vous y tenez, à votre lune de miel avec les coupeurs de têtes ! Votre égérie n’est-elle pas Elisabeth Badinter, féministe milliardaire qui clame son islamophobie tout en assurant à la tête d’Havas la promotion publicitaire du royaume saoudien ?

Vous êtes très forts pour prononcer des incantations à la gloire de la laïcité, mais vous allez quand même vous aplatir devant le CRIF, cette officine confessionnelle qui sert d’ambassade officieuse à un Etat-voyou. Avec M. Valls, vous roulez des mécaniques face aux musulmans, mais face aux sionistes, vous vous livrez à un concours de lèche-bottes. Le communautarisme vous répugne, paraît-il ? Oui, sauf lorsqu’il est au service d’une puissance étrangère qui spolie les Palestiniens et bombarde la résistance arabe en Syrie avec votre complicité.

Reniements, trahisons, la liste est longue. Vous prétendez défendre les intérêts du peuple, mais vous lui refusez l’exercice de la souveraineté. Au lieu de lui restituer le pouvoir usurpé par les riches, vous lui imposez le carcan d’une Union européenne qui tue la délibération démocratique, sanctuarise le dogme monétariste et asservit les travailleurs à la loi d’airain du capital. Au nom d’un internationalisme dévoyé, vous êtes les fourriers des multinationales qui ont colonisé l’Europe, vous avez bradé la souveraineté, discrédité l’idée nationale, abandonnée par votre faute aux imposteurs de l’extrême-droite.

Vous dites, la main sur le cœur, que vous êtes pour la réduction des inégalités, mais vous vous interdisez de toucher aux structures qui les nourrissent. Vous condamnez verbalement les effets sans chercher le moins du monde à agir sur les causes. Vous voulez mieux répartir les richesses, mais sans préjudice pour ceux qui les détiennent. Vous vous proclamez socialistes, mais vous ménagez le capital, vous cajolez la finance, vous montrez patte blanche à ceux qui possèdent l’argent et l’influence.

Où sont les propositions de gauche, dans vos programmes ? Où est la sortie de l’OTAN et de l’Union européenne ? Où sont la nationalisation des banques, la taxation des activités spéculatives, le plafonnement des revenus, la relocalisation des industries, le développement des services publics, le protectionnisme raisonné, le contrôle des mouvements de capitaux, la refonte de la fiscalité et l’éradication de la fraude, où sont, en un mot, l’abolition des privilèges de l’oligarchie financière et le rétablissement de la souveraineté populaire ?

Notre gauche n’est pas la vôtre. Pour nous, la gauche, c’est Sahra Wagenknecht, qui réclame au Bundestag la sortie de l’OTAN et le dialogue avec la Russie. C’est Tulsi Gabbard, élue hawaïenne du parti démocrate américain, qui exige la fin de la stratégie du chaos au Moyen-Orient. C’est le parti communiste syrien qui combat, au côté des baasistes, les mercenaires wahhabites. C’est le Front populaire tunisien, qui défend le progrès social et l’égalité entre les hommes et les femmes. C’est cette gauche française qui se réveille, dans « La France insoumise », au PRCF ou ailleurs, pour tirer un trait sur des décennies d’imposture socialiste.

Cette gauche, moins connue, c’est aussi celle des communistes indiens du Kérala, qui ont donné à cet Etat de 33 millions d’habitants le meilleur indice de développement humain du sous-continent. C’est celle des communistes cubains qui ont obtenu, dans un pays isolé par le blocus impérialiste, un taux de mortalité infantile inférieur à celui des USA et élu 48% de femmes à l’Assemblée nationale du pouvoir populaire. Ce sont tous ceux, en Bolivie et au Venezuela, qui ont fait reculer la pauvreté de masse et redonné leur fierté aux peuples sud-américains.

Cette gauche, la vraie, contrairement à cette contrefaçon qui se donne en spectacle à la télévision, prend au sérieux le droit des nations à disposer d’elles-mêmes. Elle sait que, sans l’indépendance nationale, la souveraineté populaire n’est qu’un leurre. Son patriotisme ne l’éloigne pas de son internationalisme, car elle revendique pour chaque pays le droit de suivre sa voie dans le respect des autres. Elle ose s’attaquer aux structures de la domination capitaliste, elle en prend le risque, au lieu de fuir lâchement devant l’obstacle, faisant allégeance aux puissants et jouant le rôle de supplétifs dont leurs maîtres se débarrasseront à la première occasion.

Bruno GUIGUE

COMMENTAIRES  

26/01/2017 09:10 par Louis St O

ça fait du bien de lire çà, après avoir entendu les deux guignols à la Télé, ils ont oublié que c’était leur parti qui était au gouvernement pour encore 3 mois et qu’ils y ont participé en tant que ministres.
D’ailleurs, je pense que Hamon s’il est élu mettra Valls comme 1er ministre ou l’inverse.

26/01/2017 10:28 par jakodey

Monsieur Guigue,
votre texte est proprement de niveau Historique avec un grand H. Je le relirai plusieurs fois pour m’en inculquer le ton, un peu comme on répète une partition de piano avant de pouvoir la jouer de façon agréable à écouter (pour les autres ...).
Seul bémol (...) c’est la référence à notre Gauche. PRCF ça va, mais France Insoumise j’ai un gros doute. Insoumis ne veut pas dire qu’on remet en cause le détenteur du pouvoir (la déjection qu’est l’ue). Cela veut dire : insoumis à ce pouvoir, qu’on ne propose pas avant toute chose : de balancer là où il faut sans oublier de tirer la chasse.
Je reconnais que mon style n’est pas du même niveau que le vôtre mais je suis sûr qu’il convient à beaucoup de nos concitoyens quand même.
Merci pour vos excellentes analyses, ici et ailleurs, vous nous aidez à nous accrocher aux branches de plus en plus grosses qui vont nous permettre de sortir du torrent avant la cascade dont on entend le fracas se rapprochant.

26/01/2017 10:35 par D. Vanhove

Toujours aussi brillant, Bruno Guigue...

billet que j’aurais aimé écrire, vrmt...!

26/01/2017 10:51 par Triaire

N’imaginons même pas que l’un de ces guignols devienne président .Le peuple se laissera-t-il encore flouer ?
Ce serait terrible pour la suite .Travaillons à la sixième .

26/01/2017 11:19 par Roger

Oui, de tout cela il n’a pas été question dans le "Show" de la primaire du PS... J’avais hier soir l’impression d’un jeu de rôles dans une pièce dont le scénario à été écrit par quelque "spin doctor" de la comm. Les frères jumeaux rocardiens se sont répartis les ouvertures potentielles à gauche et à droite. Lequel était le Petit Serpent, lequel le Petit Scorpion, Théophraste, grand herpétologue politique ?

26/01/2017 11:29 par Julius

Tulsi Gabbard de retour de Syrie, commente pour CNN ce qu’elle a vu et entendu : le gouvernement Obama a fondé
ISIS et Al-Qaeda : Pour les amis de Fabius ...http://yournewswire.com/congresswoman-obama-funded-isis/

26/01/2017 12:38 par Françoise Quesnot

Je partage votre texte et le ton que vous employez mais je n’aurais su le dire aussi bien que vous. Merci.

26/01/2017 14:04 par pierreauguste

En effet qui fut assez naïf pour croire,comme nous l’ont rabâché les médias marionnettistes de l’ éternelle comédie du spectacle , qu’ils (les 2 comiques) représentaient deux fortes oppositions au sein du PS(hi hi). Bien pris au piège dans leur triste ego, quant à la question des journalistes sur leur maîtrise de la langue anglaise, ils ont bêtement sombré dans l’allégeance coutumière des gens de pouvoir .."fluently".....Souvenez vous en ,vous qui irez voter(les 8%) pour ces mauvais comiques troupiers,ils mangent dans la gamelle de l’OTAN,lèchent les bottes des ricains clonés Macron,et tels les branchés,jeunes beaux dynamiques tendance je voyaaaaage,nous préparent des lendemains qui feraient passer De Gaulle pour un gauchiste.....

26/01/2017 14:06 par SEPH

Très bon article qui met les choses en place face à l’imposture de la sociale démocratie.

Les socialistes disent soutenir le peuple lorsqu’ils sont dans l’opposition. Mais lorsqu’ils sont au pouvoir, ils servent avec zèle les nantis, les puissants dans le plus grand mépris du peuple : ce sont des imposteurs.
Ils ont toujours trahi leurs promesses, ainsi dans les faits : enrichissement des plus riches et les pauvres sont de plus en plus pauvre (53,5 milliards pour les actionnaires du CAC40, alors que la pauvreté augmente en France : de plus en plus de SDF !!!), précarisation accentuée des travailleurs, destruction du code du travail (loi l El Khomr) , massacre des peuples par des guerres coloniales( Mali, Syrie, Irak, centre-Afrique, Palestine,......toujours les chevaliers servant des US),

D’ailleurs aujourd’hui, le PS se garde bien de parler des méfaits du capitalisme, mais claironne qu’il n’y a pas d’autre solution au capitalisme. Alors, faut-il se résinier aux malheurs, à l’exploitation de l’humanité pendant que la richesse se concentre dans les coffres d’une minorité avide d’argent et de pouvoir (8 prédateurs sont aussi riche que la moitié de la planète la plus pauvre) ????.

Cette idéologie est très permissive, car elle sous entend qu’il faut accepter son sort, il ne faut plus lutter pour sa dignité. C’est nier l’histoire des mouvements sociaux qui ont abouti a une avancée sociale, à la révolution prolétarienne.

De la lutte contre les injustices sortira un monde nouveau.

26/01/2017 15:16 par ErJiEff

Tout ce qui est à retenir de cette lamentable pantalonnade socialiste, c’est que quel qu’il soit, le vainqueur ira se perdre dans le scrutin présidentiel avec entre 5 et 10% des voix... qui n’irons pas profiter à Jean-Luc Mélenchon ! Et nous irons donc vers un duel final ne nous laissant le choix qu’entre Le Pen d’un côté, Macron ou Fillon de l’autre.
Macron ou Fillon, j’ai déjà vu, je n’en veux à aucun prix
Le Pen, je ne connais pas (rien à voir avec le père) mais le discours d’un Florian Philipot à des accents gaullistes qui ne me déplaisent pas et minquiète beaucoup moins que les austérités antédiluviennes d’un Fillon ou les élucubrations improvisées d’un Macron.

Et comme je reste fidèle à mes convictions de gauche, aux 3ème tour législatif, je vote France insoumise, laissant à Marine le soin de faire avec.
Si tout le monde faisait comme cela, la politique française serait nettoyée pour longtemps te le pays aurait enfin la possibilité g’agir

26/01/2017 16:29 par E

Bien sûr, je suis d’accord.
La "gauche" des Valls, Hollande, celle des média sous influence des bailleurs de fond du capital financier, celle des poeple si durs contre les faibles, si faibles avec les puissants n’est évidemment pas la nôtre !

Mais elle a inventé aussi une arme de destruction massive de la pensée politique, un concept qui tue : le populisme.
Dorénavant, l’ennemi ce n’est plus le fascisme ou l’extrême droite, c’est le populisme qui permet d’enfermer dans un ghetto idéologique tous ceux qui commettent le crime de s’attaquer à l’ordre de l’empire capitaliste (encore) dominant.

Au nom du populisme, tout est permis. On peut récuser un suffrage régulier, provoquer la chute d’un gouvernement qualifié de régime, fabriquer des complots, inventer des cyber attaques, On peut aussi qualifier de complotiste tout point de vue qui s’écarte de la doxa autorisée par une intelligentzia qui a abdiqué la pensée.

Au nom du populisme, on se dédouane de toute argumentation, de toute réflexion : il suffit de traiter quoique ce soit de populiste pour le clouer au pilori de la folie (les cerveaux malades) ou du terrorisme intellectuel.

Pire encore, le populisme dégrade le concept de peuple : la gauche moderne, sous l’impulsion de Terra Nova, entre autres think tanks, à réinventé la populace et les classes dangereuses du XIX° siècle.
Le peuple ne peut être souverain que relayé par des élites et soumis à un ordre qui l’opprime et creuse les inégalités.
Le populisme réconcilie aujourd’hui droite et gauche de gouvernement pour se libérer du principe même de la démocratie : le pouvoir du peuple, par le peuple et pour le peuple.

26/01/2017 17:52 par Beyer Michel

@E
Vous avez raison, "populisme" nous est présenté à toutes les sauces....Surtout comme une insulte !!! Pourquoi alors ne pas prendre ce mot à contre-pied et le rétablir dans sa vérité
Je revendique d’être "populiste". Je suis populiste avec Robespierre, je suis populiste avec A.Croizat, je suis populiste avec M.Paul, je suis populiste avec M.Thorez.....en un mot je suis populiste avec tous ceux qui ont oeuvré, ou qui oeuvrent dans l’intérêt du Peuple. Je pense être en bonne compagnie.

26/01/2017 19:16 par Chris DEL

Jaurès n’est pas le top model du socialisme, un socialisme certes différent du "socialisme de caserne" adopté par les staliniens et assimilés ; un socialisme acclimaté au capitalisme dominant. Il faudrait faire des distinctions dans son trajet politique. C’est assurément un grand homme, mais un grand homme d’Etat plus qu’un grand révolutionnaire d’ailleurs.

26/01/2017 19:20 par cunegonde godot

Les réactions à cet article sont assez étonnantes lorsqu’on se souvient que M. melenchon a appelé sans aucune contrepartie à voter pour m. hollande il y a bientôt cinq ans...

26/01/2017 22:12 par legrandsoir

Il aurait dû appeler à voter Sarko ou à s’abstenir, pardi ! Et vous diriez quoi ? "C’est à cause de JLM qu’on a Sarkozy", etc.

27/01/2017 07:45 par ozerfil

Merci, ça fait du bien de lire des choses sensées et écrites avec une telle acuité !!

C’est si loin du martelage constant des mêmes contre-vérités par nos abjects médias audio-visuels si contents d’eux et fiers de leur prétendu travail d’information...

Et bravo pour votre référence à la remarquable Tulsi Gabbard, pourtant Démocrate et ancienne militaire, qui n’a pas eu de morts assez durs pour la politique de B. Obama en Syrie !

27/01/2017 08:19 par Moundi

Il aurait dû appeler à voter Sarko ou à s’abstenir, pardi ! Et vous diriez quoi ? "C’est à cause de JLM qu’on a Sarkozy", etc.

Vous fantasmez au GS. Personne ne reproche à Marine Le Pen que c’est à cause d’elle qu’on a eu Hollande.
JLM n’avait pas à appeler à voter pour un gars du parti unique. Il devait nous expliquer pédagogiquement qu’on votait de toute façon pour la politique de Bruxelles en choisissant Sarko ou Hollande. Mais JLM est aussi un européiste.

Cessez de nous enfumer. Vous refusez de voir la réalité, comme avec Sirysa en Grèce. La seule chose que JLM l’européiste obtiendrait s’il était élu, c’est la PMA pour les lesbiennes en couple, comme la seule chose qu’a pu obtenir Hollande c’est le mariage pour tous.

27/01/2017 08:41 par Maxime Vivas

JLM

« devait nous expliquer pédagogiquement qu’on votait de toute façon pour la politique de Bruxelles en choisissant Sarko ou Hollande... »

Je crois qu’il s’est égosillé à dire des choses comme ça pendant la campagne. Et il fallait qu’au soir du premier tour il y aille d’un Ponce Pilate : « Sarko, Hollande, Le Pen, c’est kif kif ? ».

Cessez de nous enfumer. Vous refusez de voir la réalité…

Vous êtes le bienvenu ici, vous intervenez souvent, nous vous mettons en ligne, mais vous devriez vous relire et vous demander si vous n’êtes pas parfois agressif, injuste et offensant à l’égard d’un site qui vous accueille et dont la raison d’être est le « désenfumage ».

27/01/2017 08:57 par babelouest

Bien sûr Moundi, ce n’est pas en votant JLM, quelles que soient ses qualités de tribun, qui sera la solution. Il faut un véritable anti-union européenne qui a déjà la défini la politique qu’il veut mener, soit une véritable démondialisation. Il faut voter pour Nikonoff. Sa biographie est éloquente. C’est bien pourquoi il a du mal à réunir les signatures : il gêne profondément l’Establishment.

27/01/2017 09:03 par ozerfil

Cunégonde,

Pour être honnête, qui aurait pensé que F. Hollande allait virer casaque et trahir son électorat à ce point ?!!

On savait bien que c’était du socialisme "mou" mais de là à carrément passer dans l’autre camp...

De plus, JL Mélenchon espérait pouvoir influer sur ce pouvoir... parce qu’il le croyait sincèrement de gauche !

En fait, nous avons élu des atlantistes convertis à l’ultralibéralisme et à la guerre, et les nouveaux candidats du PS en sont des clones lissés pour l’élection qui, sitôt élus, feront la même politique que les Valls, Fabius, Hollande et consorts...

27/01/2017 09:16 par Jean Le Duff

Je peux comprendre et partager votre coup de gueule contre la gauche carnavalesque, celle de la « com’ », du faire semblant et du paraître, en même temps, je trouve curieux que vous mettiez en opposition cette gauche là et celle de Guy Mollet. J’en porte témoignage, Guy Mollet était un social-démocrate pur-jus, un collaborateur de première main avec la droite et le Gaullisme. Peut-être ne le savez-vous pas, il est allé avec Vincent Auriol, autre éminent personnage de la SFIO, cherchez De Gaulle à Colombey-les-deux-Églises, après avoir trahi son engagement de faire la paix en Algérie alors qu’il avait demandé pour cela des pouvoirs spéciaux. Par contre, le militant communiste Algérien Fernand Yveton fût guillotiné alors que Guy Mollet était Président du Conseil et François Mitterrand Garde des Sceaux.

Vous saluez la gauche qui se réveille, vous pourriez y rajouter celle qui ne s’est jamais endormie mais qui fût niée, reniée, traitée d’archaïque parce qu’elle restait porteuse de l’idée fondamentale qu’on ne se soumet pas au capital mais qu’on le combat, quand la gauche à la mode optait pour le social-libéralisme, digne héritière de la SFIO. Je trouve curieux que vous ne citiez pas le PCF. Vous conviendrez je pense, que le renversement politique révolutionnaire auquel tout comme moi vous aspirez, ne se fera pas sans les militants du parti communiste, non plus d’ailleurs que sans les travailleurs qui ont pu se laisser égarer, quelque soit les errements de leur conscience du réel de ces 4 dernières décennies.

27/01/2017 11:26 par ozerfil

Moundi,

La France n’est pas à genoux comme la malheureuse Grèce et, avec une volonté politique forte, personne en Europe ne peut rien lui imposer !

Après, être "européiste" suppose d’accepter le fonctionnement de l’Europe et donc de lui faire des concessions : là est le problème.

Oui, dans CETTE Europe, ultralibérale, atlantiste, dépassant ses intérêts dans ses alliances, sacrifiant ses citoyens sur l’autel de la croissance et du profit, RIEN N’EST POSSIBLE !!

Si on veut avancer, il faut absolument SORTIR de l’UE, faire table rase de tout et reconstruire une AUTRE Europe, moins obsédée par le développement (au sens capitaliste du terme) et ses alliances douteuses.

27/01/2017 11:46 par ozerfil

Babelouest,

J. Nikonoff n’est pas inintéressant mais il faut le suivre dans ses créations de partis, alliances et surprenantes volte-faces...

On se perd dans sa ligne directrice !

Et, même en étant dans « le vrai », peut-on gagner seul contre tous ?

27/01/2017 13:23 par Moundi

Je crois qu’il s’est égosillé à dire des choses comme ça pendant la campagne. Et il fallait qu’au soir du premier tour il y aille d’un Ponce Pilate : « Sarko, Hollande, Le Pen, c’est kif kif ? ».

Oui, il aurait dû dire « Sarko, Hollande, Le Pen, c’est kif ki f », surtout dans le cadre de l’UE. Parce que c’est quoi la différence ? Le Mariage pour tous ?

Non, il ne s’est pas égosillé à "dire des choses comme ça" pendant la campagne, avec son rassemblement nommé « Front de gauche pour changer d’Europe », puis ses alliés eurolâtres "EELV" ; au contraire, 20 minutes après le 1er tour, il a appelé à voter pour un européiste sans aucune contrepartie, donc il a appelé à voter pour la politique de Bruxelles, et lois qui en découlent prévues dans les GOPE, la loi El Khomri y compris. Ce n’est pas un naïf de la dernière ponte, il savait très bien ce qu’il faisait. Beaucoup du commun des mortels, bien moins versés que lui en politique, avaient déjà compris ce qu’était le PS. Comme lui, il tape fort pertinemment sur l’EU, mais sans jamais prendre les solutions efficaces pour en sortir.

Sénat, séance du 9 juin 1992
Examen du projet de loi constitutionnelle préalable à l’adoption du Traité de Maastricht.
http://www.comite-valmy.org/spip.php?article258

27/01/2017 16:33 par Geb.

On ne peut qu’apprécier le réalisme du texte.

Et surtout à travers les exemples qu’il cite les cas ou face à l’ennemi commun immédiat le peuple fait front en commun à travers des idéologies diverses.

Mais il va falloir peut-être finir par éliminer ce faux concept de "gauche". Il pouvait être utile quand grâce aux luttes de nos parents le milieux politico-économique qui nous entourait comprenait un mélange exploiteurs/exploités sensiblement égal à 50/50. Les termes de gauche/droite pouvaient prendre un certain sens pour qui ne se qualifiait pas franchement de "révolutionnaire".

Aujourd’hui ou la richesse nationale est non seulement détenue par au plus 10% des citoyens, (Dits eux aussi de Gauche ou de Droite), et ou une bonne partie de celle-ci est passée dans des mains étrangères, (Y compris grâce à cette même Gauche), les termes de gauche/droite ne peuvent plus être autre chose que des cache-sexe, des voies de garage ou envoyer les mécontents du régime, des concepts pour noyer le poisson.

Au jour d’aujourd’hui, on se rend compte de l’exploitation subie par 90% de la population par les 10% les plus riches et puissants... Et si on le combat concrètement, en paroles ou en actes, on est "révolutionnaire". Même si on ne le veut pas. Et même si on ne prône pas de solutions "révolutionnaires réalistes".

On combat, ou on ne combat pas, le Régime.

Ou on est "révolutionnaire" comme le Bourgeois gentilhomme faisait de la "prose". Sans le savoir.

Ou on s’accommode du Système(1) en place en tentant de s’y intégrer, souvent au prix de l’écrasement des autres exploités,et alors on peut être "De Gauche", ou "De Droite", au choix. Ca ne mange pas de pain.

Un peu comme on peut choisir de s’habiller en clair ou en foncé selon les goûts de son patron.

(1).J’aime bien cette définition de notre environnement politique frelaté par "Système". Les marocains disent "Makhzeen" pour désigner le même fléau d’un état totalitaire et corrompu issu du colonialisme. Eux ça fait au moins 5 décennies qu’ils l’emploient.

Chez nous, le mot "Système" est apparu ces 5 dernières années ;

Ca nous laisse entrevoir le chemin négatif que nous avons pu parcourir en arrière depuis.

27/01/2017 18:49 par Thierry_M

Super billet, qui rappelle avec talent les fondamentaux du PS.

@ 7/01/2017 à 09:16 Jean Le Duff

« Je trouve curieux que vous ne citiez pas le PCF. » Ce parti, sa direction, se sont épuisés à croire que le PS pouvait changer ses dogmes.
Pour finir, il a converti la lutte des classes en lutte des places. Je n’en finis pas de regretter d’avoir donné ma voix à Hue.

Les militants, qu’ils soient politiques ou syndicaux, sont le levier indispensable à la réussite d’un gouvernement de gauche. Ils sont nombreux déjà à s’être portés comme soutient de Mélenchon.

28/01/2017 22:37 par François

Bravo c’est dit et bien dit !

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