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Pour un automne populaire

1) lettre adressée aux syndicats.

Chers camarades, chers amis,

C’est une proposition courageuse qui vous est aujourd’hui soumise.

En 2010, nous avons été combattifs, organisés, déterminés jusqu’à la dernière heure, pour défendre nos retraites. Le gouvernement Sarkozy-Fillon, la majorité UMP avaient ignoré le peuple en lutte contre cette 4ème réforme en 20 ans de notre système de retraite, ils en ont payé les conséquences en 2012, aux Présidentielles et aux Législatives.

En 2013, nous devons être encore plus combattifs, organisés et déterminés à ne rien lâcher pour défendre nos retraites et nos revendications. Le gouvernement Hollande-Ayrault, la majorité PS, continuent de rester sourds aux revendications des travailleurs, pour répondre aux exigences de Bruxelles qui demande l’accélération des réformes. Cette majorité aux ordres entend mettre en place une 5ème réforme de notre système de retraite en ignorant complétement les propositions de la CGT et d’autres confédérations syndicales de progrès social. Par contre, les cadeaux au patronat se multiplient au moment même où des milliers d’emplois, voire des millions, sont supprimés et menacés pour satisfaire l’appétit des actionnaires et pour faire plier l’État devant les exigences du capital, pour qui 1 euro vaut plus que la vie d’un travailleur.

70% des travailleurs de ce pays, sont contre cette nouvelle réforme. Tous savent que l’espérance de vie qui a certes augmenté depuis 30 ans, est due à la retraite à 60 ans et à l’amélioration des conditions de travail et de la médecine. Mais force est de constater que la remise en cause de la retraite à 60 ans pleine et entière, la détérioration avérée des conditions de travail et une médecine de plus en plus inaccessible, va mécaniquement abaisser l’espérance de vie des travailleurs et mettre à mal leur condition de vie après 60 ans.

Beaucoup se plaignent des salaires qui n’assurent plus une vie décente mais aussi des nouvelles organisations du travail qui clouent les travailleurs en les rendant corvéables et à la disposition des fluctuations du marché et des commandes. Dans le même temps, des millions de travailleurs pointent à Pôle-Emploi, des millions survivent sous le seuil de pauvreté, des millions sont désespérés par cette politique libérale menée par un gouvernement sourd et aveugle alors qu’il se revendique être de gauche.

Gouvernement et majorité ne fonctionnent que par effet d’annonces, et n’apportent que des solutions momentanées, ils soignent le mal avec le mal, n’entendant pas le peuple qui gronde mais exhaussant uniquement les vœux de ceux qui possèdent les richesses et qui en veulent encore plus, accroissant ainsi la fracture sociale qui fait le lit d’une extrême-droite qui attend son heure comme un loup aux abords d’une bergerie.

Les camarades de nos Unions Locales en union de luttes, ont débattu de la situation, tous considèrent que le ral’bol généralisé nous conduit vers une véritable catastrophe sociale et sociétale.

Ils ont décidé de prendre leurs responsabilités en vous proposant dans le cadre des déclarations de la commission exécutive confédérale de la CGT du 18 septembre, de cibler l’endroit où, selon la Constitution Française, les lois sont votées, c’est-à-dire l’Assemblée Nationale de la République Française. VOIR LE DOCUMENT D’APPEL EN PJ.

Si le gouvernement n’entend pas nos légitimes revendications, il nous faut aussi déboucher l’oreille gauche des députés qui n’écoutent que de l’oreille droite, en proposant de se rendre devant l’Assemblée Nationale à partir du lundi 7 octobre, le jour où commenceront les débats sur cette réforme de nos retraites.

Il ne s’agit pas que nous (les camarades des syndicats des 5ULs), restions la semaine, mais d’être présents le lundi 7 octobre à 12h00 devant l’Assemblée pour bien montrer notre ral’bol mais aussi la détermination de la base des travailleurs.

Car si nos députés à l’oreille gauche bouchée et aveuglés par le pouvoir qu’ils détournent avec une bassesse antidémocratique, ont voté l’antisociale loi Sapin (ANI) mais refusé une loi contre les licenciements boursiers ou une loi d’amnistie des syndicalistes, ils voteront cette 5ème réforme réactionnaire qui est la continuité de celle de 2003 et de 2010, puis ils voteront d’autres réformes et lois (fonction publique, santé, éducation, formation, droit du travail, droit syndical…) exigées par le patronat, le capital, la commission européenne…

A la fin, il ne restera plus rien de nos droits, de nos acquis et de nos conquis sociaux et collectifs, gagnés de hautes luttes par nos anciens, et ce n’est pas le retour de la droite voire l’arrivée de l’extrême-droite qui nous rétablira tout ce qui aura été perdu et supprimé.

La fracture sociale est béante, chaque militant sait que cette situation peut nous sauter à la figure à n’importe quel moment, mais aussi dans les urnes avec un vote radical pour l’extrême-droite, celui qui n’a pas entendu cela, est lui aussi sourd.

Le gouvernement, la majorité, l’opposition, ne nous font aucun cadeau, et si une vingtaine de députés refusent cette austérité et combattent courageusement, c’est vainement face à un bloc soudé par une idéologie inféodée aux principes du capitalisme.

Ce gouvernement et cette majorité gouvernementale de « gauche », cette droite revancharde et l’extrême-droite aux aguets, ne nous font aucun cadeau, et ce n’est pas la Loi Taubira qui fera manger à sa faim, maintiendra ou créera des emplois, fera que les travailleurs puissent se soigner et profiter…

Pourquoi et au nom de quoi devrions-nous leur faire le cadeau de ne pas lutter contre des réformes et des lois qui créent la division et la misère occasionnant de fait le sentiment d’impuissance, et alors que le gouvernement et sa majorité n’écoutent pas et refusent nos légitimes revendications dans ce pays qui est la 5ème puissance économique mondiale et qui entend donner des leçons de démocratie à la Terre entière ?

S’il y a une dette, ce n’est pas la faute des travailleurs, c’est la faute des politiciens qui ont accordé, depuis plus de 50 ans, des cadeaux fiscaux, des aides et des largesses en milliers de milliards, à ceux qui n’en ont jamais assez et qui font fructifier leur argent malhonnête gagné sur notre dos, dans des portefeuilles d’actions, ou laissent pourrir des dizaines de milliers de milliards dans des paradis fiscaux… On n’est pas des ânes !

Nous avons des exigences revendicatives, elles sont légitimes même si elles sont antagoniques à celles du patronat et du capital, même si elles ne sont pas soi-disant compatibles avec l’Union Européenne… Aucun gouvernement et sa majorité, n’a le droit divin de disposer de nos vies et de nos corps, de notre conscience et de notre liberté, nous avons le droit démocratique de s’opposer et de dire non quand des réformes et des lois sont socialement injustes et nuisent à la majorité du Peuple.

Voilà chers camarades, nous avons pris nos responsabilités interprofessionnelles en tant qu’élus des syndicats, et nous faisons cette proposition pour que chaque syndicat prenne aussi ses responsabilités en tant que structure qui représente les salariés et les syndiqués, c’est par vos décisions que nous prendrons la décision finale de se rendre le lundi 7 octobre devant l’Assemblée.

Nous vous demandons ainsi de nous retourner rapidement si oui ou non vous retenez notre proposition.

Vous avez en votre possession toutes les informations que nos UL vous diffusent, nous n’avons rien à perdre puisqu’ils veulent tout nous prendre, par contre nous avons tout à gagner si nous agissons avec une détermination collective pour la satisfaction de nos revendications.

Notre proposition n’est pas utopique, elle n’est pas insurmontable et irréalisable, car nous sommes certains qu’une grande partie du peuple et des travailleurs sera avec nous s’ils nous voient organisés et déterminés à lutter de front contre la casse sociale qui les accable.

Nous ne faisons pas de politique, nous ne sommes pas le relais d’un quelconque parti, mais la situation s’aggravant, notre devoir de militants syndicaux est grand, et désormais notre tâche est de prendre toutes les mesures possibles et nécessaires pour arrêter le rouleau compresseur antisocial dont la couleur n’est pas le rouge de notre drapeau.

Bien fraternellement

Le 20 septembre 2013

Les dirigeants de l’Union de Lutte des syndicats CGT du Bassin Minier Ouest (Auchel-Béthune-Bruay-Lillers-Isbergues).

Retour par mail sur : 5uls.cgt62@gmail.com avant le mardi 2 octobre pour des raisons d’organisation


2) tract d’appel

UNION DE LUTTES DES SYNDICATS CGT DES UNIONS LOCALES CGT DU BASSIN MINIER OUEST

Auchel-Béthune-Bruay-Lillers-Isbergues

Contact : 5uls.cgt62@gmail.com

POUR UN AUTOMNE POPULAIRE Á LA HAUTEUR DE NOTRE RAL’BOL

DE CETTE POLITIQUE PRO-PATRONALE ET ULTRALIBÉRALE !

Pour une occupation jour et nuit et par roulement
des abords de l’Assemblée Nationale, à partir du Lundi 7 octobre à 12h00

Extrait de la Déclaration de la Commission Exécutive Confédérale de la CGT, au sujet de la réforme des retraites, du 18 septembre 2013.

« Ceux sont les salariés qui créent les richesses du pays !

Le Gouvernement répondant aux injonctions du patronat choisit de lui faire de nouveaux cadeaux dans son projet en augmentant les exonérations de cotisations des entreprises et en proposant d’amputer le pouvoir d’achat des salariés et des retraités, au service de rentabilité financière. C’est la continuité des réformes précédentes et notamment celles de 2003 et 2010 qui ne sont pas remises en cause. Ce n’est pas acceptable. Nous exigeons le retour à une retraite à 60 ans avec un taux de remplacement de 75% et des départs anticipés pour travaux pénibles.

Après avoir échangé avec ses organisations, la Commission exécutive confédérale considère qu’il y a besoin d’amplifier cette mobilisation sans attendre dans les entreprises, pour porter l’exigence de l’ouverture immédiate de négociations salariales, tant dans le public que dans le privé. Cela doit conduire le Gouvernement à augmenter le point d’indice et le SMIC, les pensions et les minima sociaux, dès le 1er octobre prochain.

Comme nouvelle étape du processus engagé, la CGT s’engage dans la construction d’une semaine d’action du 7 au 11 octobre 2013 à l’occasion de l’ouverture du débat parlementaire sur le projet de loi Retraite, avec la perspective d’une journée nationale unitaire et interprofessionnelle de grève et de manifestations. Elle mettra tout en œuvre au niveau national, professionnel et territorial pour que cette mobilisation soit la plus large possible. »

Camarades travailleurs,

Dans le cadre de la semaine d’action programmée du 7 au 11 octobre 2013, nous, organisations CGT de base, proposons, comme en octobre 2010, à l’ensemble des syndicats de la CGT et des autres Confédérations, aux citoyens et travailleurs de ce pays, ignorés et humiliés depuis trop d’années par la politique ultralibérale des gouvernements successifs, de se mobiliser à partir du lundi 7 octobre 2013 à Paris, lieu national de décisions, sur des bases revendicatives fortes, combattives et déterminées.

Nous proposons à l’ensemble des syndicats, des syndiqués, des travailleurs avec ou sans emploi, du privé et du public, aux jeunes générations et aux retraités, que s’organise à partir du lundi 07 octobre à 12h00, l’occupation jour et nuit par un roulement organisé, des abords de l’Assemblée nationale de la République Française.

Nous n’avons désormais pas d’autres choix que de tenir jusqu’à satisfaction des légitimes revendications, en matière de salaires, de retraites, d’emplois stables, et pour une protection sociale digne de ce nom, en respect des engagements et des décisions courageuses prises en 1945 par le Conseil national de la Résistance.

NE COMPTONS QUE SUR NOUS-MEMES POUR GAGNER NOS LÉGITIMES REVENDICATIONS !

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