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ObamaCare ? Santé précaire !

Le Patient Protection and Affordable Care act (loi sur la protection des patients et des soins abordables ou Obamacare) devait être la mesure phare du premier mandat de Barack Obama en constituant le principal volet de la réforme du système de protection sociale aux États-Unis. Un peu plus d’un mois après son entrée en vigueur, l’expérience tourne au fiasco.

Le site HealthCare.gov aurait ainsi dû permettre à ceux qui sont sans police d’assurance d’en souscrire une dès le 1er octobre. Mais il a connu de graves dysfonctionnements. Pas loin de trois millions d’Américains curieux de savoir s’ils étaient éligibles à la couverture maladie universelle offerte par l’État ou à l’assurance maladie low-cost privée garantie par l’État se sont rués sur le site dès les premières heures suivant sa mise en ligne, occasionnant des problèmes de connexion et des ralentissements du trafic. Seulement 27.000 personnes avaient réussi à y souscrire une assurance en octobre (106.000 au total, en comptant les sites gérés directement par quatorze États), alors que la réforme vise à couvrir à terme quelque trente millions de personnes jusqu’alors sans protection de santé.

Le président Obama a accusé encore un peu plus le coup lorsque des compagnies d’assurance ont commencé à envoyer des lettres de résiliation de polices d’assurance à des milliers de clients. En effet, la loi de 2010 comporte des critères qui, s’ils ne sont pas remplis par les assureurs, rendent leurs contrats non avenus. Les difficultés précédemment citées rendent biens sûr difficiles de nouvelles souscriptions. Le locataire de la Maison Blanche a affirmé, jeudi 14 novembre, avoir reçu « cinq sur cinq » les plaintes de ses compatriotes concernés par le problème, et a annoncé une solution administrative en forme de concession pour leur permettre de les garder. La solution administrative annoncée par le président vise à permettre à des millions d’assurés actuels de conserver pendant encore un an leurs forfaits d’assurance menacés de résiliation car ils ne répondaient pas aux nouveaux critères exigeants de la loi en termes de couverture.

L’Obamacare partait d’un bon sentiment. Il vise à rendre l’assurance maladie obligatoire pour tout Américain. Pourtant, des millions de pauvres pourraient se retrouver sans assurance maladie, faute de pouvoir prétendre au Medicaid (la couverture maladie publique pour les personnes à faible revenu et ressource) dans les États gouvernés par des républicains, indique le New York Times. En effet, chaque État choisit ses propres conditions d’admission au programme de couverture santé. Or, les Républicains y sont farouchement opposés et les États sous leur contrôle refusent d’étendre la couverture publique Medicaid (le nombre de citoyens éligibles à ce système étant censé augmenter). Dans ces États, la limite du revenu médian pour pouvoir prétendre au programme Medicaid est ainsi de 5.600 dollars par personne et par an, soit un peu moins de la moitié du seuil de pauvreté fédéral. Alors que dans les autres, la limite se situe au-dessus du seuil de pauvreté à environ 12.200 dollars par an. Nombre de pauvres, dont les revenus se situent juste au-dessus du seuil de pauvreté, se verront ainsi refuser l’accès à la couverture santé publique. À moins de déménager dans un autre État…

Mais surtout, le système rend obligatoire la souscription à une assurance santé pour tous les autres. La réforme voulue par Obama n’est en réalité que le résultat des efforts de la classe politique étasunienne et des compagnies d’assurance visant concrètement à réduire les coûts des entreprises privées d’assistance médicale… tout en réduisant les services offerts aux citoyens et en augmentant les bénéfices de ces même sociétés.

Capitaine Martin

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George Corm. Le nouveau gouvernement du monde. Idéologies, structures, contre-pouvoirs.
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La démarche de Georges Corm ne laisse pas d’étonner. Son analyse des structures et des superstructures qui, ces dernières décennies, ont sous-tendu le capitalisme financier tout en étant produites ou profondément modifiées par lui, est très fouillée et radicale. Mais il s’inscrit dans une perspective pragmatique, non socialiste et certainement pas marxiste. Pour lui, le capitalisme est, par essence, performant, mais il ne procède plus du tout à une répartition équitable des profits. Cet (…)
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