Noureddine Khadmi est ministre des affaires religieuses, sans interruption, depuis l’avènement du pouvoir islamiste en Tunisie. Il fut auparavant Imam de la mosquée fondamentaliste El Fath, une des premières mosquées tenues par les salafistes, fréquentée assidûment par Abou Iyadh al-Tounsi, où il avait l’habitude de faire des prêches enflammés, porteurs de haine, de violence et d’exclusion, jusqu’à sa mise en cause dans l’attaque, qui a eu lieu le 14 septembre 2012, contre l’Ambassade des États Unis d’Amérique et de l’École américaine à Tunis, mise en cause qui en a fait, grâce à la pression de l’Oncle Sam, le fuyard , soi-disant, le plus recherché par toutes les polices du pays.
C’est de cette mosquée qu’est partie, juste après la prière du vendredi 11 février 2011, alors qu’elle était, à l’époque, sous la responsabilité de l’Imam Noureddine Khadmi, non encore ministre, la première marche de salafistes dans l’histoire de la Tunisie, à ma connaissance, avec leurs fanions noir et blanc, banderoles et slogans anti-juifs appelant à l’aversion et au meurtre, marche qui avait pour but de saccager la Grande synagogue de Tunis voisine [2] ; agression qui a été empêchée, sans l’intervention des forces de l’ordre, par les citoyens du quartier ( c’est comme ça que je t’aime, mon Peuple !).
Noureddine Khadmi est, aussi, célèbre pour ses prêches incitant à la violence et au djihad de par le monde, particulièrement en Syrie, pour qui le djihad est "un devoir sacré et une action prophétique" [3], à tel point qu’il fut baptisé "l’Imam du djihad ", Imam qui a fait ses classes, pendant plusieurs années, dans les sphères de l’Islam wahhabite de l’Arabie saoudite et des pays du Golfe, qui n’a manifesté ni compassion, ni empathie pour le lynchage de Lotfi Nagdh ou pour les victimes des terroristes, que se soient Chokri Belaïd, Mohamed Brahmi ou les policiers et militaires sauvagement exécutés et mutilés.
Comment Noureddine Khadmi, ses acolytes et leur parti (Ennahdha, le parti islamiste tunisien au pouvoir) peuvent-ils encore avoir l’audace de poursuivre leur comédie en feignant leur volonté de vouloir participer à un consensus politique garantissant la civilité de l’État ?
C’est encore leur stratégie de dissimulation qui perdure, stratégie qui a trompé oh ! combien d’interlocuteurs, principalement étrangers, et leur dernier Projet de loi rétablissant le régime des Habous [4], à propos duquel notre ministre-prédicateur-djihadiste ne cesse de déclarer à qui veut l’entendre « Les Habous sont une demande populaire et le régime des Habous ne menace nullement la civilité de l’État » [5], alors que les Habous constituent, en réalité, un ingrédient important de l’islamisation progressive de la société [4],confirme, encore une fois, leurs desseins cachés portés par leur immuable slogan « La Sharia-rien que la Sharia-toute la Sharia ».
Salah Horchani