Non, Macron n’est pas le Président des riches !

Macron invite 150 grands patrons à Versailles (photo L’Humanité)

C'est une fake news colportée par ses opposants ! Rétablissons la vérité : le Président Macron n'a eu de cesse de s'adresser aux plus pauvres, aux plus fragiles, en leur donnant des conseils de bon sens. Qui d'autre que lui s'intéresse aux migrants comoriens, aux boxeurs gitans, au Jojo avec un Gilet Jaune, bref à tous ceux qui ne sont rien et qu'on croise dans les gares ? Petit florilège ...

Macron le dit lui-même : "Les riches n’ont pas besoin de président, ils se débrouillent bien tout seuls"

Bon, ce n’est pas tout à fait exact.

Ils ont parfois besoin d’un coup de pouce du monarque. Par exemple pour qu’on leur supprime l’ISF (Impôt de Solidarité sur la Fortune).

Mais il faut reconnaître qu’ils n’ont rien demandé. Pas une pétition, pas une manif, pas une seule occupation de rond-point. Aucun riche n’a eu besoin d’affronter la police, de risquer d’être gazé, de perdre un œil ou une main.

Et pourtant le cadeau qui leur est tombé tout cuit dans le bec était de taille. Autre chose que les misérables augmentations de revenus que réclament salariés, retraités, et autres Gilets Jaunes, parfois au péril de leur vie !

On notera que pour la première fois récemment des pauvres ont osé manifester dans les beaux quartiers semant la peur chez ces paisibles habitants que sont les riches. On a craint le pire, l’affrontement, inégal par nature, entre des millions de pauvres et une poignée de riches.

Mais Macron a su trouver les mots qu’il fallait pour renvoyer les manifestants à leur humble condition en leur rappelant que "Jojo avec un gilet jaune (n’a pas) le même statut qu’un ministre ou un député !" .

Car trop de Français, surtout les manifestants, croient encore à la devise de la République : Liberté-Egalité-Fraternité. Ou que les privilèges ont été abolis la Nuit du 4 août 1789. Il est salutaire de leur rappeler que tout ça c’est du pipeau et qu’ils feraient mieux de rester chez eux à écouter sagement le discours de campagne macronien quotidien (appelé parfois "grand débat" quand une autre personne arrive à parler un peu)

Car Macron a été choisi par une si petite minorité de citoyens (17 % des Français en âge de voter au premier tour) qu’il essaie de glaner des voix un peu partout, mais c’est dur. Il le sait et se qualifie lui-même comme « le fruit d’une forme de brutalité de l’histoire, d’une effraction, parce que la France était malheureuse et inquiète. »

Aussi il essaie d’accorder à chacun un message personnel. Comme aux retraités à qui il augmente la CSG et qui évidemment se plaignent : "Je vous demande un petit effort pour m’aider à relancer l’économie et les actifs". Les retraités concernés semblent tout à fait hermétiques à l’honneur qui leur est fait de relancer l’économie. Ils trouvent qu’aider financièrement leurs enfants mal payés ou au chômage et payer l’EHPAD de leurs parents âgés est déjà une tâche bien lourde et une participation substantielle à l’économie du pays.

Le Président Macron s’adresse ainsi à toutes les catégories de population, fussent-elles très peu nombreuses. C’est le cas par exemple des Gitans, et tout particulièrement des ... boxeurs gitans. Il leur demande de s’exprimer dans leur langue s’ils ne veulent pas êtes suspectés d’avoir été conseillés par un avocat, qui plus est d’extrême gauche, toutes choses interdites apparemment aux boxeurs gitans : "Ça se voit ! Le type, il n’a pas les mots d’un Gitan. Il n’a pas les mots d’un boxeur gitan »

Ses conseils aux plus démunis dépassent d’ailleurs les frontières de l’hexagone. Comme ici aux pêcheurs comoriens : « Le kwassa-kwassa pêche peu, il amène du Comorien, c’est différent » (plaisanterie au sujet de ces frêles embarcations sur lesquelles périssent des milliers de migrants comoriens tentant de rejoindre Mayotte, c’est à dire la France)

Le Président a choisi la Roumanie et la Grèce pour s’en prendre aux fainéants (en général, et donc sans doute aux fainéants français, grecs et roumains) : « Je serai d’une détermination absolue. Et je ne céderai rien, ni aux fainéants, ni aux cyniques, ni aux extrêmes. Et je vous demande d’avoir chaque jour la même détermination. Ne cédez rien. »

Lors d’un déplacement au Danemark il regrettait que la « flexisécurité » danoise ne puisse pas être appliquée en France peuplée de « Gaulois réfractaires au changement », à l’opposé du « peuple luthérien » nordique. Ah, être Roi du Danemark, comme Hamlet sans doute, voilà un destin qui lui aurait plu.

Mais c’est sans doute aux salariés et aux chômeurs que Macron réserve ses conseils les plus vigoureux :

- aux ouvrières des abattoirs Gad menacées de licenciement mais "pour beaucoup illettrées"

- « Il y a des tas de métiers...Il faut y aller ! Maintenant, hôtels, cafés, restaurants, je traverse la rue, je vous en trouve ! Ils veulent simplement des gens qui sont prêts à travailler, avec les contraintes du métier. »

- « il faut des jeunes qui aient envie de devenir milliardaires »

- « vous n’allez pas me faire peur avec votre T-shirt ; la meilleure façon de se payer un costard, c’est de travailler »

- « certains, au lieu de foutre le bordel, feraient mieux d’aller regarder s’ils ne peuvent pas avoir des postes là-bas »

- « dans une gare on croise des gens qui réussissent et des gens qui ne sont rien »

- « On met un pognon de dingue dans les minima sociaux. Les gens, ils sont quand même pauvres »

Alors oui bien sur Macron est le Président des riches. Mais pas seulement. Il est aussi le Président de ses seuls électeurs, de ceux de son parti (La République En Marche Arrière Toute), ses courtisans, ses affidés. Pas le Président de tous les Français. Et surtout pas de cette France qu’il méprise, celle des gens ordinaires, des travailleurs, des chômeurs, des retraités, celle qui manifeste !

Son mépris il nous l’a ainsi balancé en pleine figure. C’était devant un parterre de parlementaires de sa majorité le 24 juillet dernier.

En pleine affaire dite "Benalla" (du nom de l’homme de confiance du Président, pied nickelé impliqué dans plusieurs scandales ayant justifié des mises en examen), c’est à eux et à eux uniquement, pas à tous les Français, qu’il a choisi de prononcer ses seuls mots sur cette affaire d’Etat : "S’ils veulent un responsable, il est devant vous. Qu’ils viennent me chercher !".

Chiche !

Claire Vérilhac

 https://blogs.mediapart.fr/register/blog/100219/non-macron-nest-pas-le-president-des-riches

COMMENTAIRES  

14/02/2019 20:41 par Szwed

Parfaitement résumé Claire. La légitimité LBD 40 du président des riches ne durera pas

15/02/2019 10:52 par Assimbonanga

Toute la comm présidentielle bat campagne. France Inter à fond sur la ligne Macron. Toutes les chroniques convergent sur les lignes directrices choisies par Jupiter.
Thomas Legrand pue d’obséquiosité. Dans les émouvants adieux d’Alain Juppé à Bordeaux, les journaleux de service croient voir le deuil de la fonction présidentielle que jamais Juppé n’aura atteinte.
Perso, cette déclaration un jour de St-Valentin m’a plutôt évoqué un adieu à des amours plus charnels, mais à chacun son imaginaire ! Une municipilatité c’est forcément des affinités, des regards, des proximités et des attachements, n’est-il ? Au revoir jeunesse, au revoir sève !
Bonjour Conseil Constitutionnel et ses 15 000 brut...
Faudra-t-il lui allouer une indemnité de logement pour séjourner dans la capitale ? On s’inquiète.
France Inter à fond sur le thème des haines, du populisme rampant qu’on évite soigneusement d’appeler fascisme, de l’habileté de MLP avec le mouvement gilet-jaune, c’est un véritable foisonnement en faveur du jeune monarque, totalement dans sa ligne énoncée depuis déjà plusieurs mois : progressistes contres "populistes". France Inter se décarcasse à abonder des preuves.
Sur les chaînes de télé grand-bourgeoises , chaque fois que des prolo émettent l’idée que l’Assemblée Nationale ne compte que 1% d’employés-salariés, les bourgeois répliquent avec enthousiasme sur un mode mécanique qu’il y a des agriculteurs. Mauvaise réponse : les agriculteurs ne sont pas des employés-salariés ! Ce sont des chefs d’entreprises vent debout contre "les charges", c’est à dire identiques à tous les autres des partis des patrons, LR-RN et LRem.

15/02/2019 15:15 par mediacideur

les émouvants adieux d’Alain Juppé

Ah bon ? En quoi était-ce "émouvant" ? Pour qui l’était-ce ? Pour vous, à ce qu’il semble, mais ne vous prenez pas pour le nombril du monde. Ils étaient grotesques, pourquoi préférez-vous perroqueter qu’ils étaient "émouvants" ?

Par ailleurs votre fixette sur france intox est pénible. Foutez-nous donc la paix avec ça, merci. Et si vous tenez absolument à vous en gaver n’intoxiquez pas les autres, qui n’ont rien demandé. Merci encore

15/02/2019 16:03 par legrandsoir

Vous êtes imperméable à l’ironie ?

16/02/2019 08:22 par CN46400

Mais osons le dire bon dieu, Macron est le président d’une classe sociale : la bourgeoisie, qui l’a fait, promut et qui le soutiendra tant qu’il défendra ses intérêt contre ceux des prolos qui doivent travailler pour vivre !

16/02/2019 08:29 par Assimbonanga

@mediacideur, bonjour ! Vous savez que vous me tirez du lit* ? J’ai vu votre coup de sang hier et je pense que ça travaille en interne, même si on ne le veut pas. Je propose de prendre exemple sur les medics et les black blocs : prendre soin les uns des autres car c’est très mauvais pour nos santés respectives de s’invectiver de la sorte et même pour celui qui invective. Sécréter de la mauvaise humeur, c’est pas bon.
Alors comme ça vous n’avez pas trouvé émouvant notre ami Alain Juppé ? Franchement, à comparer avec l’émotion d’Anne Hidalgo pour l’accueil des jeux olympiques ? Lequel a été le meilleur en expression corporelle et jeu scénique ? Alain a une légère avance, je trouve, personnellement... C’est pourquoi j’ai imaginé que, pour se faire monter les larmes aux yeux, il a dû convoquer plutôt des souvenirs intimes , peut-être quelque amourette aujourd’hui révolue...
Ah ! L’exercice de fonctions électives, qu’est-ce que ça vous fait pas faire !

Plus sérieusement, vous savez que les matinales de France Inter, ça représente entre 7 et 8 millions d’auditeurs et regardez la page programme sur le site de France Inter hier : c’était intégralement dédié à l’argumentaire de Macron. Non, il n’y a plus lieu de persifler sur "radio bolcho". Ca, c’est fini. Maintenant, c’est radio Macron, intégrale. C’est un problème car les auditeurs croient par définition ce qu’on leur dit. Pour un citoyen lambda il est inconcevable que l’ensemble d’une rédaction mente. On n’a pas encore l’habitude des régimes dictatoriaux où il faut se garder de croire la propagande officielle.
Beaucoup de choses inquiétantes dans ce pays où s’installe l’autoritarisme. On refuse l’acréditation aux journalistes de RT. Ca devient grave, de jour en jour. Le pauvre Eric Drouet, depuis qu’il a reçu un compliment de la part de Mélenchon, est devenu l’homme à abattre. Je crois que Jean-Luc ne lui a pas rendu service. La répression fait rage. Faut-il que le pouvoir ait si peur ? Dans certaines villes, la mairie de droite fait la misère aux holovans de la France Insoumise et leur interdit l’installation. La lutte électorale est violente .

*(Je n’ai pas compris votre accès de colère et il m’a blessée. )

17/02/2019 12:20 par Assimbonanga

La loi alimentation a débouché sur un fiasco. Elle n’a fait qu’augmenter les prix des produits alimentaires en grande surface et interdire les promotions sur ces produits. Les pauvres en seront les victimes, c’est bien le comble ! Laurent Pinatel, de la Confédération Paysanne, a participé aux débats de cette loi mais les dés étaient pipés (comme ils le sont pour "le grand débat").
Aller à la 16 ème minute de cette vidéo pour écouter Laurent Pinatel en interview et savoir comment se situe ce syndical agricole dissident et comment il y a eu conciliabule secret entre gouvernement et mafia agro-alimentaire. . https://www.youtube.com/watch?v=RUL9y0tDii8
La FNSEA a encore gagné le maximum de places aux élections dans les chambres d’agriculture. Elle attend des retombées de la part du gouvernement avec qui elle a passé alliance . Nous observerons attentivement les prochaines annonces en faveur de ses agriculteurs, de droite, et d’extrême-droite.

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