10 

Non, les citoyens français n’habitent pas sur des territoires, mais dans des communes, ce qui définit leur contrat politique avec la Nation.

Lettre ouverte à M. de Castex

Introduction : Lors de votre discours de politique générale, devant conduire au soutien des « play mobils », le premier ministre a à plusieurs reprises (25 fois) développé le concept de territoires, pour montrer comment sa politique, allait se matérialiser à partir de « l’expérimentation des territoires ». L’objet de ce papier est une fois de plus de dénoncer les mots utilisés, qui s’inspirant du « libéralisme  », sont uniquement utilisés en vue de masquer les « maux du Capitalisme mondialisé »… Commençons…

Qu’est-ce qu’un Territoire ? Etymologiquement, le territoire n’est pas l’espace sur lequel vivent les hommes de la démocratie, dénommés citoyens et qui de fait habitent dans des communes, fondement de la démocratie et de la République. Le « territoire » est d’abord l’espace de vie et de survie des animaux. Ceux-ci d’ailleurs définissent leur territoire par une trace olfactive, que chaque animal peut reconnaitre. C’est par ce réflexe que le chien fait sentir son territoire, en vue d’éloigner les intrus. Ramener l’humain à une bête est l’exercice préféré des libéraux (le versus humain de la bête porte le nom de « prolétaire  »).

Les territoires humains : Je ne conteste pas que l’homme a aussi été utilisateur du «  territoire », mais alors il faut remonter à Neandertal et non à « l’homo-numéricus »…de la « start-up Nation ». Du temps de Neandertal, l’homme vivait en effet sur des « territoires  ». Ce territoire était utilisé pour chasser, pêcher et cueillir des fruits, tant que les ressources du « territoire » pouvaient être exploitées. Une fois usé, le « territoire  » était abandonné et la tribu cherchait un autre « territoire » expliquant le « nomadisme permanent » de Neandertal et parfois les « guerres tribales » (appropriation du territoire).

Le territoire est-il écologique ? C’est tout l’inverse. Le Territoire par son appellation démontre que l’on ne sait pas gérer les ressources offertes et que l’on ne sait que l’exploiter sur le court terme, principe de fonctionnement des marchés. De plus, les « territoires sont anonymes », Il n’y a aucune plaque de dénomination des territoires. De fait, les territoires sont substituables, comme des produits, du moment qu’il peuvent être exploitées et ceci renvoie à la mondialisation…qui exploite les territoires.

Terroir ou territoire ? On n’a l’impression d’une bataille de détails, mais la politique est une bataille de détails. Le « terroir » n’est pas un « territoire  ». Le « Terroir  » se définit justement comme le contraire du territoire. Le terroir, n’est pas un espace d’exploitation, mais un espace productif local géré sur le long terme. Un terroir, c’est une marque, une manière de produire spécifique et non uniforme comme une marchandise peut l’être. En vin, le Rosé de Bandol n’est pas le « Gabernet d’Anjou » et le rouge de Bordeaux n’est pas le rouge du Limousin et il en est de même pour le fromage, la viande et autre charcuterie… Le terroir est de fait une marque de fabrique…ce que n’est pas le territoire.

Dans agriculture, il y a culture : Avant d’être production de nourriture, l’agriculture est une culture. C’est une « culture de savoirs faire locaux », produit d’une Histoire plus que centenaire, qui se transmets de génération en génération, et dont les artisans de la terre sont les maitres d’ouvrage et maitres d’œuvres. Il aura fallu Mosanto et le « capitalisme mondialisé » pour déboucher là aussi sur l’uniformisation rentable transformant l’agriculture en marchandise enveloppé de glyphosate…et autres pesticides destructeurs de paysans et de spermatozoïdes…Pour rompre, il nous faut donc regarder chaque champs comme un tableau de Renoir… et non comme un tableau Excel de réalisation de profits. La culture comme l’agriculture, visant à nourrir l’humanité, n’a de fait pas de prix et surtout pas de prix marchand…Heureusement que la grotte de Lascaux, n’est pas côté en Bourse…Les populations n’y auraient plus accès.

De la Commune : Dès lors que l’on comprends la différence entre «  terroirs » et « territoires », on perçoit mieux alors la fonction de la Commune depuis 1789, la Commune, fondement de la République et de la Démocratie depuis 1789, support à la citoyenneté (« on n’est pas d’un Pays, mais on est d’une Ville où la rue artérielle limite le décor  » / Le Stéphanois-Bernard Lavilliers. Le « terroir  » est de gestion communale, donc des « citoyens associés », les territoires sont affaires « d’affairistes du marché mondialisé », des « tours du business » des « Métropoles du marché », dont l’objectif est de « vendre  » la marchandise uniforme au prix mondialisé. Il suffit d’ouvrir la télé et de zapper sur les « chaines mondialisées » pour constater, quel que soit la chaine, que le programme est partout le même, quel que soit le Pays. Ne change que la langue, pardon, je devrais dire la traduction…Dans le « Capitalisme mondialisé » toute spécificité est une ineptie qui coute chère et doit donc être supprimée, c’est le rôle et la fonction des Métropoles du Business.

De la Mondialisation : La mondialisation, ou plus exactement le « Capitalisme mondialisé », n’a jamais reçu aucun accord des peuples. Les Peuples n’ont jamais été consultés pour savoir s’i ils étaient d’accord sur le contrat politique commercial qu’impose la mondialisation…Et quel contrat ??? car il faut le lire pour en comprendre la violence politique sous-jacente : « Parler de mondialisation, c’est évoquer l’emprise du capitalisme sur l’espace économique mondial. Cette emprise ne se réduit pas au triomphe d’un bloc d’États sur un autre, ni même à celui d’un système économique sur ses concurrents. Elle tend en effet à transcender la logique d’un système interétatique à laquelle elle substitue une logique de réseaux transnationaux. La mondialisation est avant tout un processus de contournement, de délitement et, pour finir, de démantèlement des frontières physiques et réglementaires qui font obstacle à l’accumulation du capital à l’échelle mondiale. Elle consacre le retour en force d’une régulation marchande qui tend à se diffuser à l’ensemble de la vie économique, dans un double mouvement qui va de l’international vers le national et du monde financier vers le monde du travail ». Jacques ADDA- La mondialisation de l’économie.

Si la mondialisation est un « processus de contournement », il faut donc trouver ou créer des institutions qui permettent de contourner les règles de la Nation (la loi porteuse de l’intérêt général), dont l’ossature est structurée par les communes et les départements. C’est le rôle dévolue aux Régions et Métropoles.

Les nouvelles institutions du « marché libre et non faussé » : Le marché ne veut ni communes ni Départements. Réfléchissant en termes d’exploitation, il ne veut que des « territoires  » à exploiter, comme en Neandertal, contrôlés par des Régions (à taille de marché) et des métropoles dont la «  gouvernance » (Gouvernement de la finance) définit les politiques d’austérité pour les peuples. Rappelons qu’à aucun moment donné les citoyens n’ont eu à voter sur ces nouvelles institutions dans leurs principes et missions.

Liberté, Egalité, Fraternité le contrat politique de la Nation : La France s’est constituée par un contrat politique qui s’intitule : « Liberté, Egalité, Fraternité » dont la conception et la rédaction est de Robespierre le « fameux sanguinaire » … Ce contrat politique poursuit le développement de l’Etat, mais sur des logiques Républicaines, et non féodales et royales. C’est de ce contrat politique que naissent les lois, définies comme porteuses de l’intérêt général. Il ne peut donc en République y avoir de dérogation sectorielle ou «  territoriale » à l’application de la loi. La loi s’applique à toutes et tous ou ne s’applique à personne. Ainsi s’exprime et se matérialise le concept «  d’égalité ».

Le territoire comme espace d’expérimentation : Ce que souhaite le premier ministre est une véritable rupture du contrat politique de la Nation. Il utilise le concept de territoire, pour remettre en cause, la force et l’égalité de la loi. Le Premier ministre n’a cessé de parler d’expérimentation des territoires, renvoyant à un texte de fond que j’ai écrit en 2018. J’insiste auprès des lecteurs de l’importance de ce texte, qui décode un texte d’élus de droite dit « appel de Marseille » sur les « libertés locales » et que je vous joint en insistant sur sa lecture nécessaire : https://www.legrandsoir.info/le-coup-d-etat-invisible-2eme-partie-libertes-locales-ou-democratie-locale.html

Le « Territoire » ou le no man land des profits : La mise en avant permanente des « territoires  » en lieu et place des communes, visent à retrouver la dynamique de la préhistoire, adapté à la « mondialisation ». Le Territoire est en fait un espace dédié au tout marchand, au tout marché, au tout profit, fondé sur la compétitivité, la concurrence et le « libre-échange », expliquant les flux commerciaux mondiaux et le nomadisme de survie des prolétaires sur le « territoire de la Métropole » et du « nomadisme migratoire permanent » des populations appauvries du fait du « libre échange », car il n’y a pas de migrant heureux. Les Métropoles sont d’ailleurs souvent représentées par des « tours du business », souvent de nuit (car illuminé) mais sans présence humaine visible. Le Territoire est donc bien un « no man land » dédié au seul profit financier, expliquant son mode de gestion fondé sur la « Gouvernance  » (Gouvernement de la Fiance)

De la différenciation : Monsieur de Castex dans son intervention précise : « au cours de son discours de politique générale prononcé ce mercredi devant l’Assemblée nationale, le nouveau Premier ministre Jean Castex a assuré vouloir ’ressouder la France.’ Pour cela, l’homme fort de Matignon affirmé qu’un ’droit à la différenciation’ des territoires serait ’consacré dans une loi organique.’

Ressouder en différenciant, voilà qui est fort, ou comment marier l’eau et le Feu…

La ’confiance dans les territoires suppose que le droit à la différenciation soit consacré dans une loi organique’ et passe ’par une nouvelle étape de la décentralisation’, ainsi que ’sur une évolution profonde de l’organisation interne de l’Etat’, a détaillé le chef du gouvernement. »

La population « tube à essai » : Le « droit à la différenciation », au-delà du fait qu’il s’agit d’une mise en cause directe des principes de la République et de l’égalité citoyenne devant la loi, transforme de fait les populations résidentes en « tube à essai  ». Il s’agira pour l’essentiel de revenir sur les droits sociaux fondamentaux des populations. Au lieu d’un SMIC, défini Nationalement, il y aura des SMIC différenciés par territoire, en fonction de la «  spécificité » défini par le seul MEDEF, c’est vous dire si les profits seront eux préservés et défini pour ce qui les concernent à une échelle mondiale. La mondialisation, c’est la planification des profits mondialisés, ce qui suppose une précarité généralisée au niveau des territoires. Rappelons-nous ici cette sentence de Victor HUGO : « c’est de l’enfer des pauvres, qu’est fait le paradis des riches », il faut donc, pour que les profits continuent de grandir et s’accumuler, faire en sorte que les pauvres se massifient et s’accumulent dans les « territoires précarisés » comme les blancs américains avaient parqué les indiens dans des « réserves »…On connait la suite.

Ouverture : Les mots utilisés en politique, ne sont pas innocents, mais de plus, il sont l’anticipation des matérialités sociales à venir. En utilisant le concept de « territoire » en lieu et place des communes, le Premier ministre, dans sa déclaration de politique générale, envoie un message politique fort. Il faut en finir avec les capacités de résistance des populations qui s’expriment dans les communes. Il faut en finir avec la solidarité, qui est la fonction essentielle des communes, dans leurs gestions du « bien commun ». Le seul cap de cette politique est le libéralisme naturel, d’origine, qui renvoie aux « forces de la nature » et de la nécessité pour chacun de se battre en permanence contre autrui, pour survivre sur les « territoires  ». Pourtant Monsieur de Castex, Non, les citoyens français n’habitent pas sur des territoires, mais dans des communes, ce qui définit leur contrat politique avec la Nation. Et toute décision prise contre les communes et l’unicité de la République, dialectique de la démocratie, est un coup d’état des marchés sur la République.

Le 16 Juillet 2020, Fabrice, Economiste Marxiste et troubadour de la République des communes

COMMENTAIRES  

18/08/2020 03:50 par calame julia

Le seul département et territoire outre-métropole que je connaisse est l’Ile de France...
Est-ce ce que J. Castex a voulu exprimer ?!
(Après l’élection de E. Macron, je me souviens avoir écrit : le retour des baronnies.)

18/08/2020 09:13 par babelouest

Bravo Fabrice, avec ce texte tout est dit, décortiqué, expliqué : peut-être que même un ministre arriverait à le comprendre, c’est dire !

Oui, dans notre Nation tout doit repartir de la base : la Commune, voire le Quartier si les empilements de logements le rendent nécessaire. L’essentiel est que le Lieu de Décision soit à la fois proche, pas trop peuplé pour que les citoyens se connaissent et puissent dialoguer, échanger, débattre, argumenter, et s’étant suffisamment concertés, co-décider du devenir de LEUR avenir.

Le stade au-dessus est le canton, où pourra se loger la gestion de projets plus vastes, où il sera nécessaire parfois d’arbitrer, d’où la présence d’un juge de paix chargé de résoudre les litiges interpersonnels, mais aussi d’un Conseiller que l’on connaît, et à qui sont soumises des difficultés dépassant le cadre d’une Commune. Ces conseillers cantonaux pourront se réunir au chef-lieu du Département, là où se répartissent les budgets.

Enfin intervient l’État, chargé par les Communes et les Départements de coordonner l’ensemble, et d’entretenir une force d’intervention pour défendre les citoyens et leurs terroirs. Oui, l’ordre de compétence doit être celui-ci, et non l’inverse. Quant aux entités supranationales, elles n’auront pas plus de droits que le boulanger du coin, OU elles seront expulsées. D’où l’intérêt de la force d’intervention, au service DES CITOYENS, de tous les citoyens en toute égalité. Cela voudra dire que, parasites parmi les parasites, les Banques n’auront pas droit de cité, ce seront Communes, Cantons et Départements qui auront le rôle d’aider les citoyens. Les Trésoreries Générales seront le bras de cette aide, organismes publics sans profits, payés par les contributions de tous.

Je pense ainsi me mettre à dos à la fois les Grands Riches, et comme je n’ai employé nulle part le mot travailleurs, les syndicalistes.

18/08/2020 10:53 par 0liv')

Bonne remise en perspective !
Il faut le faire de temps en temps, sinon on se laisse bercer, endormir !

Juste à propos de Lascaux : c’est une réplique qu’on peut visiter, la grotte d’origine n’aurait pas souffert la disneyïsation...

18/08/2020 21:04 par Sidonie

Le mot "territoire" me rappelle les territoires occupés de Palestine par l’état d’apartheid israélien. C’est une terme abstrait, un terme de géographie générale : "le territoire de la France" "la carte ou le territoire", etc...Un chef d’état ne dit pas : "mon territoire" en parlant de son pays, de sa nation...
Israël appelle la Palestine " les territoires" pour en faire un lieu abstrait, sans propriétaires, alors que la Palestine est une nation qui appartient à des gens bien précis qui y sont nés et y ont enterré leurs ancêtres, c’est la terre à laquelle les Palestiniens ont lié leur destin, elle est au coeur du combat national palestinien pour se libérer de la colonisation et de l’oppression israélienne. Les Palestiniens n’envisagent qu’en dernière extrémité de quitter leur terre et la plupart, malgré les sévices et les exactions y sont toujours.
Je ne pense pas que l’emploi du mot par Castex soit un hasard. Certains pensent que nous sommes en passe d’être colonisés par nos propres élites, mais sans aller jusque là, il s’agit tout de même bien de nier le lien du peuple français avec sa terre, tout comme les Israéliens veulent nier le lien des Palestiniens avec leur terre pour la leur voler et les en chasser.
Il s’agit pour Castex de faire de nous des individus sans racines, sans attaches, interchangeables, mobiles et corvéables à merci, bref des robots aux ordres, sans cervelles ni âme, pour mieux nous contrôler et nous manipuler... C’est le projet libéral dans toute sa splendeur...

19/08/2020 00:37 par Christian Delarue

Nation, région, département, commune cela décrit une organisation institutionnelle et officielle de l’Etat, ni meilleure ni moins bonne qu’une autre. Disons qu’elle s’est implantée contre la monarchie avec la montée de pouvoir administratif. Mais cela ne dit pas grand chose du capitalisme et de son mal-développement intérieur au plan territorial : on a des zones ou des territoires abandonnées dignes du tiers-monde (Bretagne intérieure) ! Du Sud dans le Nord pour prendre un schéma connu de l’impérialisme mais souvent pour le plan social et moins pour le plan territorial ! A Côté de çà on aura des Zones à Palaces avec bateaux immenses et riches sur la Côte d’Azur ou ailleurs ! Le colonialisme intérieur prend des facettes multiples : il y a celui des riches d’ici ou d’ailleurs et celui des pauvres d’ici ou venus des ex-colonies avec leurs malheurs, leurs vices et leurs vertus aussi ! Les ex-colonies sont d’ailleurs pareillement mal-développée avec du trop d’accumulation sur des ghettos et du trop de misère populaire ailleurs !

19/08/2020 09:12 par cunégonde godot

A l’effacement France républicaine une et indivisible, souveraine, correspond l’apparition de la France européanisée (communautarisée, franchisée, écologique et transgenre) des territoires : la France du "compromis de gauche" maastrichien, en somme.
M. Castex mène une politique de gauche donc. Et, en même temps, de droite.
M. Castex est habile et... la bile de gauche amère. Et pourquoi donc ?...

19/08/2020 21:51 par gerard bordes

comme quoi, dans les prochaines manifs, il est important d’avoir le drapeau rouge et tricolore, comme le préconise le PRCF

20/08/2020 07:26 par cunégonde godot

Dans l’Europe maastrichienne (l’ "Europe" mondialiste du compromis-de-gauche), le territoire est un open space administratif indéfiniment modulable et adaptable au capitalisme mondialiste, et le terroir est son folklore.
Le terroir n’a jamais été qu’une fiction. Aujourd’hui p.ex., la série télévisée du produit frais (bio) et des restaurants étoilés Michelin Des Racines et des Ailes...

20/08/2020 16:24 par calame julia

cunégonde godot,
Des racines et des ailes, Les 100 lieux qu’il faut voir, La Maison France 5, tout un dirigisme et un comble de
copinages consuméristes "qu’il faut voir"... mais avec de la tenue ! comparées à d’autres émissions dites "magazines".

23/08/2020 15:38 par François MAUGIS

Depuis de nombreuses années notre association milite pour considérer l’ile de La Réunion comme une planète Terre en miniature. En effet, nous prétendons que ce territoire insulaire représente magistralement toutes les problématiques de notre malheureuse planète.
Si nous parvenions ici à résoudre ces problèmes, nous aurions démontré la faisabilité d’un modèle, nous aurions tracé des pistes pour résoudre ceux de la planète tout entière.
Certains scientifiques nous objectent que La Réunion n’est pas un territoire isolé et qu’elle entretient des rapports avec de nombreux autres territoires, qu’elle subit de toute manière les lois, les règles et les obligations de la mondialisation. Ce qu’oublient ces scientifiques c’est que notre planète tout entière est une ile perdue au beau milieu d’un univers froid et hostile, que la planète Terre doit subvenir seule à ses besoins. Il est courant d’entendre de la bouche de ces mêmes scientifiques qu’il faudrait plusieurs planètes pour que tout le monde puisse vivre sur le même pied que les nations les plus développées. Un territoire comme l’ile de La Réunion avec sa diversité à tous les niveaux est donc une parfaite image de notre monde. La comparaison est donc valable, au moins sur le plan théorique et surtout sur un plan démonstratif, si l’on veut y voir clair, si l’on veut faire de La Réunion un cas d’école exemplaire, et finalement si on a la volonté de sortir notre humanité de sa misère et de son infernal marasme actuel. Les enjeux ne sont pas minces. Terre, biotope de l’humanité, ce qui devrait nous inquiéter, ce ne sont pas uniquement les pustules de pollution humaine, ce sont les agressions que nous infligeons à notre propre espèce, L’organisation de nos sociétés a atteint une telle absurdité et une telle incohérence que plus rien n’est administré, géré, planifié. On ne s’intéresse qu’à l’équilibre financier des échanges de biens et de services sans se préoccuper des résultats globaux et sur le long terme, de ces actions.
François MAUGIS
Président de l’association Energie Environnement
http://assee.free.fr

(Commentaires désactivés)