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Le Pen, paratonnerre politico-médiatique du « vote utile »

Mélenchon, ou quand les théorèmes sondagiers de la manipulation jouent au boomerang.

Dans la série : « Présidentielles : désenfumage », LGS donne à lire ici un article amusant et implacable où l’arroseur est arrosé. Dans sa démonstration rigoureuse, l’auteur utilise les mêmes procédés que ceux qu’affectionnent des médias adossés à des sondages invérifiables (les sondeurs refusent les contrôles de leurs tambouilles).

Pour ceux qui les ont ratés, rappelons nos articles précédents dans la même série : http://www.legrandsoir.info/liberation-et-marine-le-pen-abus-de-sondage-article-suivi-de-contradictions-variations-eclairs-et-manipulations.html

et : http://www.legrandsoir.info/deux-analyses-chiffrees-sur-l-en...

LE GRAND SOIR.

24 janvier 2012. In "Plume de presse".

Jean-Luc Mélenchon élu dès le premier tour ? C’est le calcul qu’on pourrait faire en traitant le candidat du Front de gauche comme les médias traitent celle du Front national. Ou comment on cherche délibérément à nous effrayer pour nous pousser au vote « socialiste » au premier tour. Manipulation !

Ils persistent, comme le relate Gilles Klein pour @rrêt sur images : « Dans une tribune publiée dans Libération, Nicolas Demorand, directeur du journal, et François Miquet-Marty, directeur de ViaVoice défendent le sondage et la Une du 9 janvier annonçant que 30% des Français« n’exclueraient pas de voter Le Pen ». « Le « titre en lui-même,« 30% n’exclueraient (sic) pas de voter Le Pen » fit beaucoup de bruit. Nettement plus que si nous avions titré : « 68% ne voteront certainement pas Le Pen ».

Dans ce dernier cas, nous aurions hypocritement laissé nos lecteurs faire d’eux-mêmes la soustraction, en déduire donc que 30% des sondés regardaient de loin, de près ou de très près du côté du FN. Et, accessoirement, nous aurions eu une semaine tranquille, cachés derrière nos petits doigts, sans avoir à nous expliquer devant la Commission des sondages », écrivent Demorand et Miquet-Marty. « Disons le d’emblée : Libération assume pleinement le choix éditorial qui fut le sien, que d’autres enquêtes, conduites par d’autres instituts pour d’autres médias, ont depuis confirmé. Sans même parler de toutes celles qui les avaient précédées », ajoutent-ils en soulignant que « la méthodologie mise en oeuvre par Viavoice pour Libération » n’a pas vu sa « fiabilité » contestée par la Commission des sondages. »

On voit que les Dupont et Dupond de Libé ne répondent pas au reproche essentiel que Sébastien Rochat, toujours pour @rrêt sur images, résumait ainsi : « c’est le chiffre qui surprend. D’autant qu’en pages intérieures, le quotidien indique que le potentiel électoral de la candidate est plutôt de 18% (soit le même niveau que dans le dernier sondage du JDD). Comment Libé a-t-il obtenu ces 30% ?

En se livrant à une addition contestable. Ce qui n’a pas empêché BFM TV de reprendre ce chiffre, avec en prime, un faux graphique. (…) comme l’ont relevé certains blogueurs, comme Guy Birenbaum ou Bruno Roger-Petit, Libération a réussi le tour de force d’associer les 18% qui ont répondu oui aux 12% qui ont répondu « non, probablement pas ». Car pour Libé, tout est dans le « probablement pas », qui n’est pas un non définitif. » Foutage de gueule ! « Curieux sondage donc, mais qui ne pose pas de problème à BFM TV. Ce matin sur la chaîne, un bandeau indiquait que « Marine Le Pen gagne du terrain ». Et un graphique encore plus malhonnête que la Une de Libération était diffusé : les 12% qui ont répondu « probablement pas » basculent, par la grâce de l’infographie, dans le camp du « oui ». Ce faux graphique était encore diffiusé sur BFM TV en début d’après-midi. »

Voilà comment l’on entend nous faire peur dans le but assumé d’appeler au « vote utile ». Au prix de toutes les manipulations. Blogueur hébergé chez Mediapart, Frédérick Stambach proteste : « Que nous apprend le dernier sondage BVA du 17 janvier 2012 ? Premièrement d’après ce sondage le score de Mélenchon serait supérieur à celui de Le Pen : 7% qui voteront certainement + 16% qui voteront probablement pour lui soit 23%, contre 18% pour Le Pen selon le même calcul. Une question survient immédiatement, comment se fait-il que Mélenchon ne soit qu’à 8% dans les sondages, soit uniquement le pourcentage de ceux qui voteront certainement pour lui et que Le Pen tourne autour de 18% soit l’addition de ceux qui voteront certainement et probablement pour elle ? Pour réponse je renvoie à mes deux billets sur les sondages (ici et là ) qui tentent de mettre en lumière la nullité scientifique de ceux-ci.

Deuxièmement si nous utilisons la même méthode de calcul rigoureuse de Libé, bien connue des sondeurs sous le nom de théorème de la manipulation, 53% des français n’excluraient pas de voter Mélenchon au premier tour. Selon le théorème du mensonge de BFM-TV (très apprécié des sondeurs également), 53% des français pourraient voter Mélenchon, qui serait donc élu à la majorité absolue dès le premier tour, du jamais vu dans la Vème république depuis que l’élection du président de la république se fait au suffrage universel. Cela aurait bien mérité la Une non ? »

Olivier Bonnet

Journaliste, diplômé en Droit et Sciences Politiques.

http://www.plumedepresse.net/

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