RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Mali : La France pompier pyromane

On ne répètera jamais assez que le chaos qui s’est instauré au Sahel est le produit direct de l’intervention militaire de la France en Libye. Décidée à renverser Kadhafi coûte que coûte, la France a encouragé l’arrivée de combattants islamistes étrangers, le plus souvent recrutés et armés par le Qatar, afin que ceux-ci se substituent aux pseudo-révolutionnaires de Benghazi incapables par leurs propres forces de parvenir jusqu’à Tripoli.

Le régime de Kadhafi ayant finalement ployé, sous les bombes et les missiles de l’OTAN (principalement français), ces islamistes, puissamment armés et équipés, ont essaimé vers le Sahel où déjà sévissait un groupe de leur mouvance, l’AQMI.

La « talibanisation » du Nord Mali ne doit donc rien au hasard. Elle apparaît, au contraire, comme une stratégie délibérée qui consiste à instrumentaliser l’islamisme politique pour se donner le prétexte d’intervenir militairement et de s’implanter durablement dans les pays africains. La France de Sarkozy-Hollande a choisi d’occuper un rôle de premier plan dans la mise en oeuvre de cette stratégie africaine mais celle-ci concerne en fait l’ensemble des puissances impérialistes, notamment les Etats-Unis et l’Union européenne.

Pour les besoins de leurs industries, ces puissances sont, plus que jamais, avides des précieux minerais dont l’Afrique est un dépositaire important, voire exclusif. Mais, elles ne peuvent en disposer aussi facilement qu’autrefois, avant que des pays comme la Chine [1] et l’Inde soient devenus les premiers partenaires économiques du continent. En même temps, leur lourd contentieux colonial et/ou néocolonial ne leur permet pas d’espérer surmonter cette concurrence par des moyens spécifiquement politiques et économiques.

L’impérialisme a donc choisi l’option militaire comme moyen de rétablir sa suprématie sur l’Afrique. C’est en alléguant la « lutte contre le terrorisme » qu’il lui sera possible d’intervenir militairement, d’implanter des bases, de maintenir des troupes et d’encadrer, entraîner et équiper les armées locales.

Mais pour cela, il doit auparavant faire en sorte que les pays visés soient suffisamment affaiblis économiquement et déstabilisés politiquement pour qu’ils ne puissent prétendre assurer leur sécurité par eux-mêmes. De ce point de vue, ce qui s’est passé et continue de se passer au Mali est exemplaire : une économie contrainte de se spécialiser dans le coton sous les injonctions de la Banque mondiale ; un État en déliquescence soumis aux interférences de la France ; un coup d’État et un président inconstitutionnel ; une armée désorganisée...

Pour l’impérialisme, l’islamisme politique est devenu un instrument commode et efficace.

Il peut servir d’épouvantail et permette de justifier ses aventures bellicistes, comme celle qui se déroule actuellement au Mali. [2] Dans le même temps, il peut être un partenaire apprécié, comme en Syrie, quand il combat le gouvernement de Bachar al-Assad en semant la terreur parmi la population.

Jean-Pierre Dubois

http://lepetitblanquiste.hautetfort.com/archive/2013/01/23/mali-la-fra...

[1] Depuis 2009, la Chine est devenue le premier partenaire commercial de l’Afrique.

[2] Un rapport de l’OCDE sur le Sahel note que « la menace terroriste est amplifiée, voire nourrie, permettant aux États en rivalités de prendre le contrôle des richesses ». http://www.oecd.org/fr/csao/publications/45830147.pdf


URL de cet article 19103
  

Circus politicus
Christophe Deloire, Christophe Dubois
A quelques mois de l’élection présidentielle de 2012, les Français sont saisis d’angoisse à l’idée que la fête électorale débouchera sur une gueule de bois. La crise aidant, la politique se révèle un théâtre d’ombres où les signes du pouvoir servent surtout à masquer l’impuissance. Qui gouverne ? Qui décide ? Circus politicus révèle les dessous d’un véritable « putsch démocratique », une tentative de neutralisation du suffrage universel par une superclasse qui oriente la décision publique. Il montre comment le (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

On dit d’un fleuve emportant tout qu’il est violent, mais on ne dit jamais rien de la violence des rives qui l’enserrent.

Bertolt Brecht

Médias et Information : il est temps de tourner la page.
« La réalité est ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est ce que nous croyons. Ce que nous croyons est fondé sur nos perceptions. Ce que nous percevons dépend de ce que nous recherchons. Ce que nous recherchons dépend de ce que nous pensons. Ce que nous pensons dépend de ce que nous percevons. Ce que nous percevons détermine ce que nous croyons. Ce que nous croyons détermine ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est notre réalité. » (...)
55 
La crise européenne et l’Empire du Capital : leçons à partir de l’expérience latinoaméricaine
Je vous transmets le bonjour très affectueux de plus de 15 millions d’Équatoriennes et d’Équatoriens et une accolade aussi chaleureuse que la lumière du soleil équinoxial dont les rayons nous inondent là où nous vivons, à la Moitié du monde. Nos liens avec la France sont historiques et étroits : depuis les grandes idées libertaires qui se sont propagées à travers le monde portant en elles des fruits décisifs, jusqu’aux accords signés aujourd’hui par le Gouvernement de la Révolution Citoyenne d’Équateur (...)
Le DECODEX Alternatif (méfiez-vous des imitations)
(mise à jour le 19/02/2017) Le Grand Soir, toujours à l’écoute de ses lecteurs (réguliers, occasionnels ou accidentels) vous offre le DECODEX ALTERNATIF, un vrai DECODEX rédigé par de vrais gens dotés d’une véritable expérience. Ces analyses ne sont basées ni sur une vague impression après un survol rapide, ni sur un coup de fil à « Conspiracywatch », mais sur l’expérience de militants/bénévoles chevronnés de « l’information alternative ». Contrairement à d’autres DECODEX de bas de gamme qui circulent sur le (...)
103 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.