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Mais où sont les leaders de la gauche Française dans les luttes actuelles ?

Nombre de gilets jaunes le disent et le répètent : ils n’ont pas de leaders ; et ils n’en veulent pas. Le spontanéisme a ses vertus, et ses charmes, certes, mais également ses limites et ses illusions, porteuses des dangers les plus terribles.

L’histoire contemporaine l’a montré à maintes reprises, de la Révolution spartakiste allemande jusqu’aux récents soulèvements du « Printemps arabe ». S’il entend déboucher sur des avancées sociales concrètes, tout soulèvement populaire a besoin – en plus de l’énergie, de la détermination et du courage du peuple – d’une certaine unité, d’une organisation partisane, d’un programme politique. Or, le moins que l’on peut dire est que, dans la France actuelle, en rébellion généralisée, l’éclatement des forces progressistes est extrême, et entretenu par des querelles de chefs souvent plus personnelles que politiques. Au tragique de la division de la gauche française, qui l’affaiblit tout entière, s’ajoute encore le paradoxe que cette situation intervient dans le moment précis où s’est construite une unanimité populaire pour rejeter non seulement les politiques néolibérales, mais aussi le président Macron lui-même.

Le mieux placé dans la bataille interne à la gauche est sans doute actuellement le leader de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon. Celui-ci réalisa en effet le véritable exploit de parvenir à rassembler sur son nom près de 20 % des suffrages exprimés lors du premier tour des élections présidentielles d’avril 2017 – soit quatre points et quelques poussières de moins que le candidat finalement autorisé à emménager au Palais de l’Élysée. Le Parti communiste, malgré de tenaces dissensions, fit le choix de se rallier à son étendard. Ne lui ont en réalité fait défaut pour terminer en tête – ironie du sort – que les votes de ses « vieux amis » : socialistes, d’une part (Benoît Hamon ayant obtenu 6 %)… et trotskistes (Nathalie Arthaud [de Lutte ouvrière] et Philippe Poutou [du Nouveau Parti anticapitaliste], enregistrés à 1 et 0,6 % des voix respectivement).

Cette défaite électorale consommée, et douloureusement digérée, J.-L. Mélenchon ne manqua pas l’occasion qui se présentait à lui avec le surgissement de la mobilisation des gilets jaunes. Il est vrai qu’il avait grand besoin de se refaire une popularité, très sérieusement entachée par une série d’affaires judiciaires (relatives à ses comptes de campagnes, notamment, et dont les médias dominants se sont délectés), mais également par une fronde touchant la direction de son propre mouvement (provoquant la démission de plusieurs de ses lieutenants). En conséquence, et après hésitation, il afficha sur les réseaux sociaux, dès le mois de novembre, son soutien aux gilets jaunes, et son intention de défiler parmi eux – mais « discrètement », selon ses dires.

Le rôle politique de Jean-Luc Mélenchon a été, au cours de ces dernières années, éminemment positif pour l’ensemble de la gauche française. Et même au-delà. Ses réels talents de tribun ont su réunir les foules, les remotiver, les remettre en mouvement, redonner espoir, leur insuffler à nouveau l’idée qu’un changement progressiste pour le pays est non pas seulement nécessaire, mais surtout possible. À raison, et mieux qu’un (ou qu’une) autre, il a formulé, systématisé, radicalisé les critiques contre « le système ». Il eut le mérite de reparler d’internationalisme, enfin, tout spécialement à l’égard de l’Amérique latine en lutte. En ces temps singulièrement difficiles, il est heureux pour la gauche française qu’un homme politique comme lui ait été là.

D’aucuns n’oublient pourtant pas que Jean-Luc Mélenchon fut, pendant plus de 32 ans, membre (conseiller général, sénateur, ministre !) d’un Parti socialiste qui a trahi absolument tout ce qui pouvait l’être des attentes du peuple de gauche et qui, de surcroît, enchaîna le pays à une Union européenne ultralibérale, atlantiste, antidémocratique, destructrice des conquis sociaux et de la souveraineté nationale. L’anticommunisme exacerbé de certains de ses proches rappelle qu’il milita un temps à l’Organisation communiste internationale, groupe trotskiste de choc qui fit don à la France d’hommes aussi « remarquables » qu’un Lionel Jospin – Premier ministre socialiste qui privatisa tout autant que la droite l’avait fait avant lui – ou un Jean-Christophe Cambadélis – ex-bras droit du « regretté » Dominique Strauss-Kahn. Comme il aime lui-même à le répéter, le modèle de J.-L. Mélenchon reste d’ailleurs toujours François Mitterrand – ancien Président de la République (décoré dans sa jeunesse de la Francisque par le Maréchal Pétain) dont on se souvient qu’il fut celui qui introduisit le néolibéralisme en France, à l’égal d’une Margaret Thatcher ou d’un Ronald Reagan. Cette basse besogne fut accomplie à partir de 1983 par les soins d’un Premier ministre, Laurent Fabius – soit le « socialiste » qui, devenu ministre des Affaires étrangères trente ans plus tard, voulut partir en guerre contre la Syrie ! Et c’est le « camarade Fabius » que J.-L. Mélenchon avait choisi d’appuyer pour être le candidat du PS aux élections présidentielles de 2007… On l’aura compris, il y a fort peu de risques de retrouver le leader de la France insoumise à l’initiative d’une éventuelle rupture anticapitaliste. Lui qui, en 1992, appelait à voter « oui » au Traité de Maastricht parce qu’il croyait y apercevoir « un début d’Europe des citoyens » ? On peut se tromper dans la vie, mais pas presque toute sa vie.

Héritier d’une longue histoire faite de résistances antifascistes et anticolonialistes héroïques, le Parti communiste français conserve quant à lui des bases militantes significatives et gère encore, du mieux qu’il peut, plusieurs municipalités aux profils sociologiques populaires et compliqués. Mais l’effacement de sa direction actuelle, largement réformiste et à la stratégie trop étroitement électoraliste, a conduit le PCF au suivisme le plus aplati et terne, remplaçant la lutte des classes par la « lutte des places ». Jadis « à l’avant-garde du prolétariat », le PCF se trouve désormais, sous la coupe de ses dirigeants sans convictions, à la remorque de socio-démocrates eux-mêmes complètement déboussolés, et devenus pour la plupart de piètres néolibéraux. La myriade de minuscules partis (restés authentiquement) communistes qui gravite autour du PCF – et contre sa direction – est écartelée entre les « pour » et les « contre » gilets jaunes. Autant dire que leurs diverses prises de position sur les mobilisations en cours passent dramatiquement inaperçues.

Les leaders des partis trotskistes – singulièrement nombreux en France – sont pour leur part emmurés dans des rivalités et des sectarismes qui frisent le ridicule, les divisent profondément et les éloignent toujours davantage de la perspective d’une quelconque responsabilité politique, même locale. No comment sur leur absence de positions internationalistes. Et les écologistes ? Emmenés par de fervents néolibéraux, grossièrement maquillés (tels que Nicolas Hulot, qui fut ministre d’Emmanuel Macron jusqu’en septembre 2018, l’inénarrable Daniel Cohn-Bendit…), ils n’ont toujours pas compris que la cause la plus fondamentale des dévastations subies par l’environnement se rencontre dans le système capitaliste même. Il leur faudra encore du temps. Finalement, les chefs des mouvances anarchistes demeurent enfermés dans les contradictions entre un activisme utile (lors des mouvements d’occupations du printemps dernier, notamment) et un programme d’action extraordinairement confus – pour ne pas dire… contre-productif.

Les bases de ces diverses forces progressistes sont donc, pour ainsi dire, livrées à elles-mêmes. Et invitées par leur leadership respectif à entretenir entre elles toutes les méfiances. Les haines. C’est bien sûr totalement absurde, et suicidaire. Ce triste constat est d’autant plus terrible que des pans entiers de la population française paupérisée ne sont plus aujourd’hui représentés par toutes ces organisations de gauche. Entre autres : « nouveaux pauvres », comme on les appelle, immensément nombreux, frappés par le chômage et la précarité ; petits agriculteurs familiaux criblés de dettes, isolés, désespérés ; jeunes des banlieues, désœuvrés, ghettoïsés, abandonnés par tous (sauf par les policiers, les trafiquants de drogue et de riches salafistes…) – alors même que ces jeunes constituent très probablement le plus sûr rempart contre le racisme dans le pays, et qu’ils se sont déjà levés, lors des émeutes de 2005-2007 – ; familles issues de l’immigration, laissées aux marges de la société ; sans domicile fixe, sans toit ni droit, « intouchables » de chez nous, déshumanisés, spectres errants aux visages déformés par la misère que l’on voit partout, mais que l’on ne regarde plus… Tant d’autres encore. Un lumpenprolétariat ? Ce sont surtout là des millions de Français dont l’existence a été sacrifiée sur l’autel du capitalisme moderne. Comment les responsables de nos partis progressistes ont-ils pu renoncer à se battre aussi pour eux tous ? Que s’est-il donc passé dans nos rangs pour que nous abdiquions à ce point ?

Face au spectacle lamentable offert par cette gauche-nébuleuse éclatée, la bourgeoisie française joue sur du velours. Pour le moment du moins. La droite a certes implosé. Sa composante que nous qualifierons de « centriste » – en l’occurrence, le Parti socialiste – a vendu son âme depuis plus de trois décennies (et la présidence de F. Mitterrand) en se convertissant aux dogmes du néolibéralisme et en s’alignant en position de combat derrière les armées de l’OTAN, on l’a vu. Quant à l’autre composante de la droite, que nous nommerons « traditionnelle » – représentée à l’heure actuelle par Les Républicains –, elle a liquidé (avec la présidence de Nicolas Sarkozy) ses vieux idéaux interventionnistes et nationalistes pour se vautrer aux pieds de la haute finance globalisée et de l’hégémonisme guerrier étasunien. De la déliquescence inévitable de ces deux composantes dénaturées – la « fausse gauche » qu’était le PS du président François Hollande et la « nouvelle droite » sarkoziste –, aux visions du monde et aux programmes interchangeables, a surgi logiquement leur synthèse : la « fiction Macron ». Soit l’idéal de renouveau impossible de la bourgeoisie. Cette dernière se verra-t-elle contrainte de lâcher contre le peuple français en révolte, le moment venu, comme elle a su le faire ailleurs un millier de fois au XXe siècle, le chien de garde du capitalisme qu’a toujours été pour elle l’extrême droite ? Ce molossoïde que le pouvoir bourgeois nourrit de xénophobie, d’animadversion, et tient fermement en laisse.

Le sombre tableau de la gauche française qui est dressé ici ne se gagnera pas que des amitiés, smileys et thumbs up. À n’en pas douter. Il est malheureusement à parier qu’il soit partagé par nombre de gilets jaunes, ainsi que par la cohorte désemparée de camarades qui, par dégoût ou épuisement, ont cessé de militer pour se fondre dans l’invisibilité des quelque 50 % de Français qui préfèrent s’abstenir de voter aux élections. Cet état des lieux n’est pas destiné à offenser, moins encore à démoraliser ; il rappelle l’exigence d’un dépassement des divisions et de l’union des progressistes au service d’un peuple qui lutte et montre le chemin ; il vise à comprendre la rage qui anime aujourd’hui ce peuple, et les motifs de son rejet des partis de gauche eux-mêmes. Ceci, étant bien entendu que les raisons profondes de la rébellion française ne se résument pas, loin s’en faut, aux seules insuffisances des forces progressistes, si patentes soient-elles. C’est un changement complet de système qui est réclamé. À gauche pourtant, rares sont encore celles et ceux qui le disent très distinctement : c’est une sortie du capitalisme destructeur qui s’impose.

Dans ces conditions, rien d’étonnant au fond à ce que les gilets jaunes – et de larges portions des bases syndicales avec eux – luttent seuls. Et fréquemment contre « les politiques », hélas. Pas de surprise non plus – puisque les forces de gauche n’ont pas le moindre programme de sortie du capitalisme (ni même de l’euro !) – à ce que les revendications des gilets jaunes soient hétéroclites, partent en tous sens : revoir à la baisse toutes les taxes, mais rétablir l’impôt sur la fortune ; baisser les charges patronales et accroître l’aide financière de l’État aux entreprises, mais développer l’État social ; revaloriser les pensions, mais uniformiser les différents systèmes de retraite (comme le souhaite le gouvernement !) ; supprimer le Sénat (comme si le problème était [seulement] là !), mais comptabiliser les votes blancs aux élections ; créer des assemblées de citoyens décidant des lois par démocratie directe, mais permettre le référendum d’initiative citoyenne ; augmenter les salaires, mais quid de ceux des cadres supérieurs et des dirigeants ? ; accroître les dépenses sociales, mais réduire l’assistanat ; se doter d’une véritable politique de protection de l’environnement, mais abandonner la taxe carbone ; diminuer les prix du gaz et de l’électricité, mais sans nationaliser les secteurs de l’énergie ?, supprimer les agios bancaires, mais laisser intact le pouvoir dictatorial de la finance ?, regagner la souveraineté nationale, mais en restant dans l’Union européenne ?, etc. Ce beau désordre est moqué par les « experts » de la bourgeoisie, qui s’amusent à pointer de trop criantes contradictions. L’important est ailleurs : un point de non-retour paraît atteint ; l’intelligence populaire est sortie du cachot où on la tenait enchaînée ; un peuple en gilets jaunes s’est dressé ; une parole libérée, démocratique, ô combien salutaire, envahit les plateaux de télévision, exige que les règles du jeu soient modifiées. Enfin.

En 1789, l’éparpillement tout aussi manifeste des revendications formulées dans les « Cahiers de doléances » par le peuple de paysans et de sans-culottes qui produisit la Révolution française n’a aucunement contribué à freiner l’inéluctabilité de celle-ci. Car – chose incongrue ? –, dans cette colère qui monte et se généralise partout en France, on en vient ici et là à reparler de… révolution. Sur des ronds-points bloqués, dans des piquets de grève, sur les réseaux sociaux…, c’est bien de révolution que l’on parle. On en est très loin, assurément. Sans leader d’envergure et sincère, sans parti organisé, sans programme conséquent, et sans théorie devrait-on ajouter, le grand soir de la révolution n’est certainement pas pour demain. « Et en même temps » (selon la formule affectionnée par Emmanuel Macron), les tabloïdes en vogue s’émerveillent du goût exquis de « la première dame », Brigitte, dont les robes Louis Vuitton, les coiffures tendance et les généreuses réceptions élyséennes font « la joie de tous »… On se croirait revenu à l’époque de la reine Marie-Antoinette qui, à la vue de la populace parisienne massée devant le château de Versailles et criant qu’il n’y avait plus de pain, lança : « qu’ils mangent de la brioche ! ».

Rémy HERRERA

vendredi 28 décembre 2018

COMMENTAIRES  

29/12/2018 23:04 par Xiao Pignouf

Article fondamentalement détestable : dès le titre, ça sent mauvais... sous couvert de parler au nom des gilets jaunes, l’auteur par des propos indigents et indigestes nous ressert la soupe anti-Mélenchon, avec tous ses plus coutumiers ingrédients. On la connaît par coeur, c’est celle des médias les plus pourris et des fâcheux qui le haïssent. De plus, nous prenant pour des buses, il croit nous berner en nous pondant un paragraphe sur deux qui caresse JLM dans le sens du poil, pour le dézinguer dans le suivant, comme si cela pouvait lui donner la moindre crédibilité.

Ce monsieur Herrera se rêve peut-être en pamphlétaire, mais lire ça, c’est comme boire du vinaigre dans une flûte à champagne.

S’il cherche un job à BFM. Je lui conseille d’envoyer cet article, il a toutes ses chances.

29/12/2018 23:27 par irae

Juste en intro, non la "first lady" n’a pas une coiffure à la mode ou alors celle d’une autre époque.
Ensuite votre article analyse peu ou prou mon malaise politique. Si j’ai voté FI à la présidentielle je suis loin de partager toutes les idées du mouvement en particulier leur obstination à ne pas voir le lien euro- UE-dictature neolibérale ou facisme libéral même depuis quelque temps. Le pcf de P. Laurent est tombé dans les bas-fond du système et ses dirigeants se conh-bendisaient à vue d’oeil espérons qu’il prenne une meilleure voie avec le changement à sa tête. Artaud et Poutou je les aime bien, les idées sont bonnes mais trop radicaux pour avoir la moindre de chance dans un pays biberoné aux menaces de chars soviétiques remontant les champs Elysées. Alors qui ou quoi.
Votre analyse est bonne mais ne donne aucune solution. Il y a bien quelques économistes hétérodoxes, ou historiens ex-communiste, des avocats de gauche, des idées éparpillées sur les réseaux, sur leurs blogs des articles brillants, des youtubeurs pertinents et humoristiques, les idées et les convictions sont là mais éparpillées, sans liant.
Et je me désespère pour l’avenir.

30/12/2018 05:32 par BEYER Michel

Constat lucide....dramatique !!!
Mais comme le note @irae : l’analyse est bonne, mais il n’y a pas de solution. Ce reproche ne peut être imputé à Remy HERRERA, c’est aussi un constat de la situation. Aucun ROBESPIERRE ne se pointe à l’horizon. Si le mouvement des "Gilets jaunes" perdure, la solution sortira d’elle-même. Puisque la référence à 1789 est souvent utilisée, espérons une nouvelle BASTILLE !!!

30/12/2018 08:34 par joel

la tache de la gauche aujourd’hui est d’apporter ce qu’elle peut et doit apporter. Il ne suffit pas de demander la démission de macron, de refuser les inégalites salariales, sociales, etc. même si c’est indispensable. Il faut montrer "de quoi macron est le nom", le projet politique froidement assumé qui est le sien, les forces sociales qui l’ont posé là où il est ; les risques qu’il fait peser sur la societe francaise, parce qu’une colere qui ne sait pas ce qu’elle combat peut partir en tous sens. On mesure aujourd’hui les effets de quarante ans de dépolitisation, d’anticommunisme qui ont abouti à cette hégémonie du PS sur la gauche à partir de 1981. Le PCF a été dans l’histoire moderne de la France, à l’initiative de toutes les avancées sociales que nous défendons aujourd’hui. Ses responsables sont au coté de tous ceux qui luttent.

30/12/2018 11:00 par Louis St O

Je vois que ce Monsieur n’a pas hésité à descendre JLM sur plusieurs paragraphes et fait quelques critiques dans un inventaire de l’extrême gauche à la droite. d’ailleurs il s’arrête à la droite mais n’a la moindre égratignure pour l’extrême droite (FN) il a donc fait son choix.
La seule info qu’il nous donne et dont je suis d’accord c’est le manque de programme et de leader. on l’a bien vu en 1968 ou le président aux élections fût Pompidou.

30/12/2018 13:40 par JEAN DUCHENE

cet inventaire à la Prévert ne fait pas avancer d’un iota la situation. La bataille pour l’hégémonie au sein de la gauche aura lieue de toutes façons et vouloir enterrer Mélenchon et la FI me semble un peu prématuré, si ce n’est céder à la tendance "prendre ses désirs pour des réalités". De toutes les tendances citées, celles qui peuvent avoir une petite influence sur les évènements et donc ni le NPA ni LO, la FI est la seule à avoir su se positionner dans le mouvement des GJ : pas d’ingérence mais soutien résolu. Je suis certain que cela paiera à terme. Ce n’est pas un hasard si beaucoup des revendications des GJ sont dans le programme de la FI.

30/12/2018 14:01 par Pégé

Est-ce bien Marie Antoinette l’auteure de ces propos ? Ou bien J.J. Rousseau dans « Les Confessions » ? - Enfin je me rappelai le pis-aller d’une grande princesse à qui l’on disait que les paysans n’avaient pas de pain, et qui répondit : Qu’ils mangent de la brioche. J’achetai de la brioche.
La princesse serait Madame Victoire, une des filles de Louis XV.

30/12/2018 14:39 par L. A.

Quelle mansuétude est la vôtre, M. Herrera, à l’égard du douteux et peu fiable Mélenchon et de l’insignifiante et incompétente FI ! Dans votre charge contre eux j’ai bien noté ces quelques petites omissions :
Mélenchon voyage en classe affaires, est lâche face à Macron quand il le rencontre, se prétend sacré, se prend pour la République, est violent avec les journalistes, éructe, vocifère, grogne, est “impliqué” dans des affaires d’emplois fictifs et de dépassement des frais de campagne avec la complicité de Chikirou qui détourne des fonds dès qu’elle peut ; par ailleurs il protège Corbières (cet homophobe qui abuse des aides au logement et des droits aux HLM) et Garrido (qui ne paye pas ses cotisations et travaille pour Bolloré) ainsi qu’Obono (qui a des tendances communautaristes et qui refuse d’obtempérer aux injonctions des présentateurs télé) et Coquerel (qui incite les jeunes à la violence). “Son” groupe à l’Assemblée intègre même Ruffin (qui ose constater publiquement que les gens haïssent Macron et “les journalistes” et qui ne s’habille pas comme il faut !), c’est dire… Il est étonnant que vous fassiez l’impasse sur la franc-maçonnerie, sur sa fortune personnelle et sur son admiration pour les dictateurs de Cuba et du Venezuelaaa (ça s’écrit comme ça maintenant, non ?).
Il est probable que, vu la masse de vos différents titres et responsabilités, vous n’avez sans doute pas encore eu le temps de lire tous les messages de trolls d’extrême droite ou du PS et consorts qui semblent être, avec l’écoute des grands médias qui monopolisent les écrans, votre principale source d’inspiration.
Les capitalistes (et non simplement « les bourgeois »), maintiennent la porte du pouvoir hermétiquement close grâce à une pléthore de valets et d’obligés de toute sorte. Pour ma part, je maintiendrai mon soutien à cet homme, J.-L. Mélenchon, qui, quelle qu’ait pu être son histoire personnelle, a démontré qu’il était, en l’état actuel de notre société, un des rares, si ce n’est le seul, qui soit en mesure de faire entrebâiller cette porte et de mettre son pied dans l’ouverture pour permettre au peuple d’accéder aux commandes. Éventuellement sans passer par une boucherie.
L. A. (« Fidèle, fidèle, je suis resté fidèle à des riens qui pour moi font un tout » [Ch. Trenet].)

30/12/2018 15:38 par Autrement

Je suis d’accord avec le commentaire de Xiao.
L’auteur croit se situer au-dessus de la mêlée, position tristement lucide (ou qui se croit telle), et...tristement confortable.
La seule suggestion d’action avancée est « le dépassement des divisions et l’union de tous les progressistes au service du peuple qui lutte ». C’est déjà bien de souligner que c’est « le peuple » qui lutte, mais pour la suite, on est en plein brouillard.

Il faut avoir le courage de s’engager même sans être sûr d’avoir entièrement raison.
L’auteur dans son analyse tombe en fait dans un travers de l’idéologie dominante : la personnalisation de la vie politique, due au système présidentiel infantilisant.

Peu importe le parcours de Mélenchon - chacun sa biographie -, ce qui importe, c’est qu’il est le seul à avoir prévu ce qui arrive présentement (L’ère du peuple), le seul qui soutienne un programme compatible avec la situation politique d’ensemble et avec les revendicarions des Gilets jaunes, et le seul à avoir une force électorale qui (comme le montre d’ailleurs l’auteur) aurait pu (si les « forces progressistes » l’avaient compris à temps !) et peut encore, éviter une récupération de droite du mouvement.

Mais surtout, la FI est la seule organisation de type nouveau, - un mouvement justement -, susceptible de fusionner majoritairement avec le mouvement des Gilets jaunes, qui sont par définition et sans jeu de mot des insoumis.
C’est curieux que personne ne souligne le fait essentiel qu’avec la FI, il s’agit d’un mouvement horizontal et territorial, et non d’un parti traditionnel figé dans sa verticalité. De sorte que l’ondoiement des « courants » et l’écume des jours des ragots de sommet, n’affectent pas le pouvoir d’entraînement du militantisme de terrain au quotidien. Le va et vient incertain des « progressistes » plus ou moins mous fait partie des aléas naturels d’un tel mouvement. Ce qui compte, c’est sa capacité à fédérer le peuple, c’est-dire le grand nombre, de façon qu’il prenne pleinement conscience de son pouvoir en tant qu’acteur politique direct.

Le programme « L’avenir en commun », s’il était appliqué, permettrait de décupler à vitesse grand V les facultés de lutte du peuple en général (classe ouvrière comprise évidemment) et des Gilets jaunes en particulier. Chacune des mesures qu’il envisage est, non pas un point d’arrêt stable, mais un créneau pour aller toujours plus loin : contre le patronat et la doctrine Medef, contre Bruxelles et les traités de l’UE, contre le suprématisme US et pour la sortie de l’OTAN, contre le bourrage de crâne politico-médiatique qui entretient le règne de TINA et paralyse l’action.

Voilà pourquoi il me semble qu’il ne suffit pas d’en appeler à la bonne conscience des « progressistes », pour échapper au sombre tableau des divisions - tracé « au vinaigre » (comme le dit si bien Xiao) - par l’auteur.

30/12/2018 15:58 par irae

maintiendrai mon soutien à cet homme

Et vous vous jetez exactement dans le piège tendu par l’oligarchie aidée de ses chiens de garde, la personnification. Vos sentiments à l’égard de JLM et les miens on s’en fout la question c’est comment on reprend la main à gauche. Pour moi ça manque de cohésion. Il y a du bon, de l’intéressant un peu partout mais dispersé. Qui fera la jonction je n’en n’ai cure du moment que ça prend.

30/12/2018 16:41 par Jean-Yves LEBLANC

Enfin, un article qui a le courage de décrire clairement la réalité de la gauche française telle qu’elle est révélée aujourd’hui à la lumière crue du mouvement des gilets jaunes. Rémy Herrera rejoint dans sa description plusieurs commentaires (dont les miens) faits à l’occasion d’autres articles récemment publiés par le GS à propos des gilets jaunes.
Le constat est sévère mais, à mon sens, pas assez :
1) Face à la la révolte populaire, la gauche a plus manié le frein que l’accélérateur, voyant partout la main de l’extrême droite et fustigeant l’anti-fiscalisme. Plus grave, les confédérations syndicales unies dans la CES n’ont fait qu’une seule chose : offrir à Macron leurs bons offices pour rétablir la paix sociale et tenter de stopper le mouvement.

2) Les préoccupations de la gauche, empruntées aux intellos citadins, sont aux antipodes de la vie quotidienne du peuple.

3) La gauche est sur des points fondamentaux plus proche du système et de Macron que du peuple. C’est ce qui est apparu de façon presque obscène en novembre/décembre 2018 sur 3 points en particulier :
la nation : Le peuple brandit des drapeaux tricolores pendant que la gauche, oubliant l’engagement patriotique de notre ancien PCF, poursuit son ralliement européiste tout en traitant les patriotes de fascistes.
L’austérité : le peuple se révolte contre la hausses des prix et la pauvreté croissante pendant que la gauche, totalement assottée par la propagande climatique, milite désormais pour l’éco-austérité. Elle défend becs et ongles les taxes carbone et la "transition énergétique" dont le but final est le triplement des prix de l’énergie. De plus la gauche a fait totalement sienne l’absurde fatwa lancée contre la voiture du peuple par les élites de centre ville.
La mondialisation de l’intérieur : Le peuple souffre de la libre circulation de la main d’oeuvre et il est contre. La gauche soutient (comme l’UE, Merkel et Macron) les migrations de masse et crie ’Le Pen’ à chaque fois qu’on ose en parler.

Le sombre tableau de la gauche française qui est dressé ici ne se gagnera pas que des amitiés, smileys et thumbs up. À n’en pas douter. Il est malheureusement à parier qu’il soit partagé par nombre de gilets jaunes, ainsi que par la cohorte désemparée de camarades qui, par dégoût ou épuisement, ont cessé de militer pour se fondre dans l’invisibilité des quelque 50 % de Français qui préfèrent s’abstenir de voter aux élections.

Voilà un passage clé de L’article de Herrara. Il cible le suivisme de nombreux copains de FI, du PCF, de la FSU ou de la CGT qui défendent les directions quoi qu’elles fassent, ferment les yeux sur les trahisons, cassent les camarades qui osent critiquer et rendent ainsi possible le désastre actuel. Dans les organisations, ce n’est plus l’analyse politique qui prime mais bel et bien le "love it or leave it" et j’en parle d’expérience. Ainsi, les démissions de Cocq et Kuzmanovic ne suscitent pas de commentaires de la part des lecteurs du GS et donc pas de discussions de fond sur les orientations récentes de FI. Par contre, les commentaires outragés pleuvent quand on ose quitter le mode laudatif pour parler de Mélenchon et entrer dans le mode rationnel comme le fait Herrera.

L’article ne donne pas de solutions disent plusieurs commentateurs. Eh bien justement, si. La solution commence par cet état des lieux sans concessions de la déplaisante réalité de la gauche française afin de la changer, afin de virer les carrièristes, les prébendés de l’UE et les notables de nos propres rangs, puis de la remettre sur les rails du socialisme, de l’écoute et de la défense du peuple.

30/12/2018 17:01 par depassage

Laurent Fabius – soit le « socialiste » qui, devenu ministre des Affaires étrangères trente ans plus tard, voulut partir en guerre contre la Syrie !

Il est parti faire la guerre à la Syrie, et la preuve est que les forces militaires françaises sont toujours présentes en Syrie.

30/12/2018 17:34 par Autrement

Leblanc : « afin de la changer, afin de virer les carrièristes, les prébendés de l’UE et les notables de nos propres rangs, puis de la remettre sur les rails du socialisme, de l’écoute et de la défense du peuple. »
Excellent projet ! Passons aux conditions de sa mise en oeuvre...

30/12/2018 19:44 par juan

ouf ai-je compris le texte de LA ? , Ruffin un milliardaire ? adorateur de Cuba et le Venézuéla
tout d’abord François Ruffin a répondu au sujet du Venezuela qu"il n’était pas suffisamment informé pour répondre , il n’a jamais écrit une seule ligne sur Cuba ,
JML lui est un franc Maçon
en clair à fond la caisse Batista et Carlos Andres Perez ’ milliardaires) des potes pour jouer à la roulette ? ou aux boules ? des bienfaiteurs quoi ! du peuple cubain et vénézuélien qui seraient regretter ? et pas des dictateurs ? eux ? j’oublie Pinochet et Videla de joyeux drilles en somme ?
on se demande si Parfois il y a certains qui ne regrettent pas le bon vieux temps ?

30/12/2018 23:45 par Xiao Pignouf

Mea culpa, tout à mon ignorance, je suggérais que M. Herrera postule chez BFM, or, après vérification, je découvre qu’il est, entre autre chose, déjà enseignant... et chercheur. Quel n’est pas depuis lors mon étonnement, à la pénible relecture de cet article, de constater que lorsqu’il écrit une analyse du contexte socio-politique du moment, il n’applique pas du tout ce à quoi il a été formé et forme les autres : la recherche de l’information avérée, vérifiée, dans le but essentiel de donner une assise solide à la dite analyse.

Mais alors pas du tout.

Bien au contraire, son texte est un florilège des informations les plus fausses et les plus avariées concernant JLM et la FI. Tout porte à croire que l’auteur de cet article régurgite les salades médiatiques les plus crasses sans les passer au crible de sa réflexion. Pourtant vu son métier, celle-ci devrait être un solide garde-fou à de telles inepties. Elle ne parvient finalement pas plus à contenir toute la détestation que la personne de Mélenchon lui inspire, si évidente malgré tous les efforts qu’il fait pour la dissimuler, que lesdites inepties. Même au gré des lignes où il fait mine de faire un portrait positif de JLM, des mots tels que « véritable exploit », « douloureusement digérée », les guillemets de ses vieux amis, une multitude de sarcasmes émaillés au fil du texte montrent le véritable objectif de l’auteur : écrire un texte à l’acide, et non pas comme il le prétend, se désoler de l’éclatement de la gôche.

Qu’il le sache d’emblée : ce sont des gens comme lui qui provoquent la division. Oh, point de brusquerie ni même de brutalité dans les actes ou les paroles. Non, ce texte, c’est la lente érosion qu’il suscite, de celle qu’on ne voit pas à l’oeil nu, et qui permet d’effacer les traces de celui qui la commet.

Voilà donc ce petit monsieur Herrera qui en est réduit, lui-aussi, au psittacisme : les affaires judiciaires de Mélenchon (éhonté mensonge), la démission de ses lieutenants (une autre horreur, ce mot) dont on savait si peu avant cela et qui sont devenus des stars pour ceux qui ont désespérément besoin de carburant dans leur moteur anti-Méluche, quitte à laisser leur intelligence au placard, les 32 ans de ce dernier au PS et sa vénération quasi-vaudoue pour Mitterand (sortir ce genre d’argument, c’est vraiment racler les fonds de tiroir à s’en arracher les ongles)... Quid du PCF collé au cul du PS pendant 30 ans après avoir laissé la classe ouvrière dans le caniveau ? On n’en saura guère. En tout cas, pas un nom et une putain d’indulgence.

Par endroit, je trouve même ce texte dégueulasse de veulerie : tenter d’associer le nom de JLM à celui de Strauss-Kahn, ça rime à quoi ?

Le seul point positif, c’est que tout le monde à peu près en prend pour son grade. Mais enfin, surtout Mélenchon. Quatre paragraphes pour lui dézinguer la gueule, un pour le PCF et un demi pour les écolos, ceux-là assez sympas je dois dire quand on lit la tonalité des munitions anti-FI qui précèdent. Bref, vous mentez à vos lecteurs. Une honte !

Cette phrase

Les bases de ces diverses forces progressistes sont donc, pour ainsi dire, livrées à elles-mêmes

et celle-ci

Face au spectacle lamentable offert par cette gauche-nébuleuse éclatée

démontrent de la légèreté de l’analyse présente dans cet article, et nul n’est besoin d’aller plus loin. M. Herrera, tout universitaire que vous êtes, vous ne vérifiez pas vos infos, vous voilez la réalité de ce que la FI représente et surtout vous effacez les militants qui la composent.

Le seul mérite de ce torchon est d’attirer en commentaires tous ceux qui ont pour habitude de se payer Mélenchon sans avoir besoin de se justifier et pire, de réfléchir. Car depuis que la FI existe, les principales attaques dont elle fait l’objet, que ce soit de la droite ou au sein même des forces de la gauche (à mourir de rire, ici, cette expression), ce sont toujours des attaques ad hominem à l’encontre de JLM. Les débats les plus élevés que j’ai pu lire ou avoir dans les colonnes du GS à propos de la FI et de Mélenchon, c’est avec les gens de l’UPR qui eux, au moins, débattent essentiellement du programme et non de l’homme, même s’ils sont coincés sur un seul point du programme.

Monsieur, il y a une chose que les Gilets Jaunes ne vous ont certainement pas demandé : c’est de prétendre être des leurs en déversant votre bile sur les seuls qui les soutiennent politiquement, pour les persuader du contraire.

Et pas un mot sur la RIC. Quelqu’un lui a dit, au monsieur ?

PS : @Juan, je pense que vous vous méprenez sur le second degré de L.A

30/12/2018 23:46 par Geb.

Les gars, vous avez tous raison dans votre style...

Pour ou contre JLM ou contre l’auteur de l’article en question. Selon votre feeling.

Sauf qu’il ne s’agit pas de feeling. Que les analyses au sujet du Mouvement des Gilets jaunes de l’auteur sont plus u moins exactes et que ce mouvement n’a aucune coordination. C’est à la fois ce qui fait sa force et sa faiblesse. Bien plus que le contenu revendicatif des actions.

Les vrais révolutionnaires sincères en son sein ne sont pas majoritaires, (Pas plus d’ailleurs que chez JLM, ni JLM qui n’en est pas un non plus).

Contrairement à ce que certains pensent le mouvement va durer, changer de contenu, de méthodes et même de types de populations. Il ne va pas le faire parce qu’il est "juste" ou "bon", mais simplement parce que son extension va s’amplifier dans la zone euro au fur à mesure de la montée en puissance de la crise systémique qui est déjà engagée en douceur. En douceur, pour l’instant.
Dès janvier on va commencer a voir arriver les furieux du prélèvement à la source, puis les victimes des premières retombées sur l’emploi et le salariat de la montée des taux d’intérêts de la Fed. Et c’est pas Trump et le "shutdown", ni sa visite à Merkel qui vont freiner quoique ça soit.

Et dès ce moment là ça va commencer à se structurer parce que des intérêts majeurs en place en Europe, (Qui ne sont pas nos intérêts), auront bénéfice à trouver une porte de sortie à travers le Mouvement qui les détache de Washington. Les acteurs de la base trouveront à travers le mouvement un exutoire plus pratique que de se pendre en masse comme en Grèce et vu l’absence dramatique d’éléments franchement révolutionnaires en son sein et de personne de crédible à sa tête ça sera un jeu d’enfant de les dévoyer vers la xénophobie, ou pire.

Celui qui prendra la tête, quand il sera devenu évident à toute la base qu’il faut quand même une tête à un moment ou à un autre, ça sera celui qui gueule le plus fort... Et qui prendra les décision quoiqu’il puisse arriver.

Et ce dont je suis sûr c’est que ça sera pas Mélenchon. Et croyez moi j’en suis plus que désolé. A choisir un mal autant que ça soit le moins pire.

Pour l’instant il a montré qu’il savait gueuler mais qu’il savait surtout ralentir lorsqu’il aurait dû rentrer dans le lard de ceux qu’il devait tacler. Si Lénine ou Castro avaient eu autant de charisme et d’esprit de décision que lui les Menchevik seraient encore au Kremlin et les petits enfants de Batista joueraient au golf à La Havane.

Donc, à moins qu’au fin fond de la base des Gilets jaunes ne soit caché en réserve le "révolutionnaire de service" qui changera la donne, je vois très mal qui pourra être celui qui s’y collera.

Par contre j’imagine sans peine ce qu’il sera. Et à mon avis ça sera pas un ami.

Je sais que ce que je dis là ça va pas me faire que des potes, (Surtout chez les rêveurs qui pensent que le mauvais c’est toujours ailleurs), mais si vous voyez une contre hypothèse crédible, (Autre que du genre "Le Peuple dans son infinie sagesse finit toujours par retrouver ses intérêts légitimes), merci de la poster à la suite. Je serai enchanté, et soulagé, d’apprendre que je me suis trompé.

N.B. La dernière fois que le "peuple a retrouvé ses intérêts" en France, (Et encore que partiellement), c’était à la suite d’une tuerie mondiale d’environ 100 millions de victimes et parce que ses combattants de la Résistance avaient les armes à la main.

Puis ils ont déposées les armes et depuis le "Peuple" n’a fait que perdre ce qu’il avait péniblement "gagné" avec son sang et sa sueur. Y compris son sens de l’Histoire, son Parti de classe, son Syndicat de classe, et sa capacité d’analyse révolutionnaire.

Mais il a gagné la télé,le frigo, la bagnole, peut-être un toit, et le droit de travailler à deux pour faire vivre une famille qu’avant un seul salaire suffisait à alimenter... ;-)))

30/12/2018 23:51 par Assimbonanga

J’aime beaucoup ce passage : "Il est vrai qu’il avait grand besoin de se refaire une popularité, très sérieusement entachée par une série d’affaires judiciaires (relatives à ses comptes de campagnes, notamment, et dont les médias dominants se sont délectés)".

En effet ! Mélenchon est coupable d’avoir été perquisitionné et cela suffit comme preuve accablante . Cet article fait un peu le perroquet de la médiacratie, tout cet arsenal anti-Mélenchon pour faire peur aux électeurs. Principle #2 : shape ideology, modeler l’idéologie ! (Voir Noam Chomsky)

31/12/2018 00:24 par danael

Ne vous étonnez pas après de la solitude des partis et d’une large sympathie envers les Gilets jaunes. On peut débattre éternellement et assez justement. On l’a quand même déjà fait mille fois ce bilan dans nos têtes, non ?. Peut-on passer à autre chose ? Par exemple commencer à agir dans l’unité et pour l’intérêt général. Et s’il faut pour cela " virer les carriéristes, les prébendés de l’UE et les notables de nos propres rangs, puis de la remettre sur les rails du socialisme, de l’écoute et de la défense du peuple" comme dit Leblanc, cela reste très acceptable . En attendant, c’est vrai la FI a fait un grand boulot pour éclaircir des points importants et nous débarrasser du mythe social démocrate ( PS). Mais elle a encore à comprendre certaines demandes des Gilets jaunes dont on voit par leurs pancartes réclamer aussi la sortie de l’UE (l’euro ?) et aller encore plus loin dans la démocratie directe.

31/12/2018 00:55 par juan

Remy
ton inventaire pourrait même encore se poursuivre ..
tu oublies le rôle des organisations syndicales réformistes dans les entreprises qui ont acceptés toutes les nouvelles dispositions Macron sur le code du travail , c’est pourquoi la CGT est attaquée frontalement par ces organisations qui sont obligées de respecter les engagements pris par leurs directions , c’est la collaboration de classe ! et de places , notamment pour se positionner au niveau de la gestion des activités des comités d’entreprise , en contrepartie ces mêmes organisations arrivent à fermer les yeux sur les risques psychosociaux des salariés entre autres !
à ce sujet voir l’article avec une interwiew de Philippe Martinez dans l’humanité , creux , parlant de la forme et pas du fond des problèmes concernant de la faiblesse des manifestations (il faut être plus nombreux , ne parlant de l’infantilisation des salariés depuis plus de 25 ans dans les entreprises par l’endoctrinement de l’organisation du travail , je voudrais voir certains responsables de la CGT se retrouver à nouveau à travailler en entreprise , Jean Pierre Page et Roland Diagne ont complètement raison entre militantisme et professionnalisme syndical , et là aussi Remy c’est pas gagné !!
je te trouve trop sévère concernant JLM , bien trop sévère compte tenu de la période sociale que nous vivons , il est le seul à avoir reconnu que Macron marquait le point , pas un mot de la direction du PCF qui avait dit un bats le FN et ensuite on s’occupera de Macron , comptant sur les élections à venir pour changer la situation ?
il y a eu des erreurs d’analyse politique volontaire ou non volontaire concernant le 2éme tour des élections présidentielles de la gauche
lorsque j’ai vu ou Macron au nom du capital voulait en venir je n’ai cesser de dire à des camarades de ne pas aller voter Macron
et rien n’y a fait , le ballon est passé au milieu des poteaux ! c’était un piège à cons !! Rémy 66% comme dirait le chanteur Saez
Macron passait sans le report de voies de la gauche c’était mathématique , maintenant on se regarde entre nous ,tu peux entendre j’ai voté Macron mais c’était contre le FN tu sais
en attendant la casse se fait à un rythme soutenue , c’est d’ailleurs ça qui a fait naître les gilets jaunes , des gens qui n’ont plus rien à qui on demande de dépenser moins , de mieux gérer car la dette augmente leur dit on , dette dû à l’optimisation fiscale des plus riches madame la duchesse , augmentation de la CSG pour les retraités , augmentation des carburants , augmentation des loyers qui étranglent les pauvres !
alors ça chiale du côté des commerçants des champs élysés à cause des gilets jaunes , ya qu"a voir BFM , lui Manu est à ST trop, hein pourquoi pas réveillonner avec des habitants d’une tour du 93 ?
c’est vrai depuis 40 ans ce sera les mêmes voeux que sous Giscard.. finalement
c’est quoi la gauche Rémy ?

bien sûr tout ce que tu dis sur l’Europe , l’euro est une évidence

31/12/2018 09:17 par irae

@le blanc
Si la solution c’est état des lieux sans concession pour virer etc...le constat est ancien très ancien même. Changer la gauche française ? Ce n’est pas une solution, vous en êtes là encore à l’analyse.
Certes nous n’offrons pas non plus de solutions, peut être un peu du coté de ceux qui disent qu’il faut avant tout sortir du piège UE.

31/12/2018 09:43 par irae

@Geb
Je partage votre analyse.
@Assim
Le passage sur les affaires judiciaires de la FI j’ai cru que l’auteur faisait de l’ironie, tant ces perquisitions sont iniques surtout quand on sait comment a été financée la campagne du vainqueur.

31/12/2018 09:50 par Autrement

A croire que pour certains (par ailleurs respectables), si Lénine n’est pas là en personne, autant laisser se perpétuer les Macron-Castaner...

31/12/2018 10:14 par tchoo

Qui est capable de traduire politiquement la crise que nous vivons ?
Qui a dans son programme à la portée de tous, pour peu que l’on se donne la peine de le lire, la plupart des revendications de GJ ?
Répondre à cela fait mal au luc à certains,
parce que ’lhomme qui le représente les horripile (allez donc savoir pourquoi)
Ce texte me fait penser à Onfray (Michel) qui ne manque pas dans ces interventions de nous faire une analyse fine et pertinente de l’état de notre société, évoque rarement JLM dans le coeur du texte, mais ne manque jamais dans la conclusion de ses sorties d’envoiyer un scud à Mélenchon, dont on ne comprends jamais pourquoi tout à coup il apparait< ;
Là M Herrera commence par se rendre à l’évidence, puis pris de remords sans doute, balance une grande partie de la merde projetter par les merdias pour se défausser d’avoir oser encenser celui qu’il faut détester parce tout l’intelligentsia dit qu’il en ainsi

31/12/2018 10:23 par Assimbonanga

Entièrement d’accord avec cette déclaration de Gabriel

La dernière fois que le "peuple a retrouvé ses intérêts" en France, (Et encore que partiellement), c’était à la suite d’une tuerie mondiale d’environ 100 millions de victimes et parce que ses combattants de la Résistance avaient les armes à la main.

Les gilets Jaunes, on ne peut que supputer sur leur avenir. Moi je nous vois en pleine réalisation des films de science fiction : une société technocratique, contrôlée par l’informatique, totalitaire et exigeant de ses individus une absolue soumission à un mode de vie normé et, dans l’underground, des marginaux ou des lutteurs toujours mis en accusation, criminalisés, dévalorisés, ignorés.
Certes les gilets jaunes font preuve d’une capacité à bloquer par des prises de péages autoroutiers mais vont-ils tenir longtemps ? Les forces de la répression (faut voir les costumes des robocops ! Ça égale les projections cinématographiques des scénaristes de cinéma) s’acharnent à réprimer et à dissuader et à interdire l’accès aux manifestations pour délégitimer le mouvement, amoindrir la participation. Est-on entré dans une interminable guerilla chronique qui n’empêchera nullement les visées des multinationales avides ? Macron essaie d’oublier ces petits incidents marginaux en passant un week-end avec des amis friqués à St-Trop’... Ils doivent se réconforter et s’encourager les uns les autres. Les gilets jaunes ont-ils une puissance suffisante pour ébranler leur puissance ? Le système média+répression n’a-t-il pas déjà réduit cet épisode à un simple dîner de cons ? On leur a fait le coup de la castration imposée aux syndicats : bouh la violence ! C’est pas joli. Condamnez la violence ! C’est pourtant seulement lorsqu’on a encore les armes à la main qu’on obtient le CNR et les jours heureux.
Je déplore un peu que les gilets jaunes soient dans l’ignorance des autres criminalisés de l’Underground, les "zadistes" (pour faire court), les confédération paysanne...
Bon enfin, Remy Herrera a trouvé à qui parler !!! Les répliques des contributeurs vont-elles lui permettre d’améliorer cet article bâclé cousu de lieux communs ? Ou alors c’était un poisson d’avril pour tester les lecteurs du GS ?

31/12/2018 11:05 par L. A.

« Depuis que la FI existe » , écrivez-vous Xiao Pignouf, « les principales attaques dont elle fait l’objet […] sont toujours des attaques ad hominem à l’encontre de JLM. » C’est une réalité et c’est bien pourquoi je réagis à ces moments-là en prenant la défense tout aussi ad hominem (basée sur ses paroles et ses actes) de Mélenchon, ce qui ne m’empêche pas d’avoir une opinion plus synthétique du mouvement FI, seuls des esprits binaires pourraient en douter.
Je suis plus réservé quant à cette autre assertion de votre part : « Le seul point positif, c’est que tout le monde à peu près en prend pour son grade. » Je tique un peu, parce que « tout le monde » ça comprend 1°) les épaves de la “gôchunie” et les débris du pédalo du PS et de ses affidés, entourés des frêles radeaux du NPA et de LO ; 2°) (et principalement) le mouvement FI, seul susceptible à l’heure actuelle de renverser la vapeur en donnant le pouvoir au peuple. On voit bien à qui les attaques « à peu près contre tout le monde » peuvent encore chercher à porter préjudice.
Sinon, merci d’avoir tenter, apparemment en vain, de faire saisir au dénommé juan le double-sens de mon message, car effectivement à sa question « ai-je compris le texte » ? la réponse est non (il en a “compris” exactement l’inverse, et encore assez mal).
Quant à Geb, qui nous sermonne « Pour ou contre JLM ou contre l’auteur de l’article en question, selon votre feeling, sauf qu’il ne s’agit pas de feeling, que les analyses au sujet du Mouvement des Gilets jaunes de l’auteur sont plus ou moins exactes et que ce mouvement n’a aucune coordination », cette leçon de maintien tombe à plat dès lors que “l’auteur” ne se contente justement pas de donner ces analyses, mais se vautre complaisamment dans une attaque médiatico-conformiste contre Mélenchon (et donc contre la FI), et ça c’est pas un sentiment (en anglo-américain : feeling) mais un fait. On est donc fondés à répondre sur ce terrain.
L. A. (Margaritas ante porcos, aurait dit le pirate de Gosciny et Uderzo (en ne s’adressant pas à tout le monde).)

31/12/2018 12:58 par Xuan

Le constat est assez juste mais il ne suffirait pas d’additionner les défauts des uns et des autres pour créer un parti révolutionnaire.
Du reste un tel parti suppose la volonté de ne pas s’en tenir au slogan pusillanime de "dépassement du capitalisme", ce qui ne constitue en aucun cas un projet de société.
Il est flagrant que la notion de socialisme est l’objet d’une ahurissante censure, qui frise le maccarthysme le plus délirant, mais avec pour seule différence d’être exercée par la "gauche" elle-même. Le concept de "dépassement du capitalisme" en est lui-même l’exemple le plus évident.
De ce point de vue, sans théorie marxiste léniniste, ni "parti indépendant des formations bourgeoises" reconnu par les masses, des gilets jaunes vont beaucoup plus loin que bien des politologues "de gauche" en écrivant sur un petit carton "on ne veut pas des miettes, on veut la boulangerie !"
je ne veux pas en remettre une couche sur Mélenchon mais il tombe sous le sens que le changement d’indice de la République n’a rien à voir avec un renversement de la société, lequel inclurait l’abolition du Sénat, du Conseil Constitutionnel, du parlement, l’étatisation des grands monopoles industriels, financiers et commerciaux ou leur contrôle drastique par l’Etat, la refonte des corps répressifs, le reprise en main des médias et la dépossession des empires de propagande, pour ne citer que les exigences les plus urgentes.

31/12/2018 14:04 par Assimbonanga

@Xuan : "un renversement de la société, lequel inclurait l’abolition du Sénat, du Conseil Constitutionnel, du parlement, l’étatisation des grands monopoles industriels, financiers et commerciaux ou leur contrôle drastique par l’Etat, la refonte des corps répressifs, le reprise en main des médias et la dépossession des empires de propagande", n’est pas cela que l’on nomme dictature ?
Par quoi remplaceriez-vous ces rouages ? Ils ne sont pas tous sur le même plan : sénat et parlement ne sont pas une institution comparable à l’industrie, la finance et le commerce...
Supprimeriez-vous totalement les assemblées représentatives ? Ne préferiez-vous pas plutôt y voir siéger des élus du (petit) peuple, grâce à la proportionnelle ?
La "reprise en main des médias", comment envisagez-vous le concept ?

Pour relativiser sur "l’étatisation" , j’ajoute ce que je découvre en ce moment au visionnage de Requiem pour le rêve Américain, de Noam Chomsky : aux USA, l’Etat intervient fortement dans les entreprises, par exemple en renflouant systématiquement -avec l’argent des contribuables- les banques au bord de la faillite.

01/01/2019 11:06 par joel

ce texte permet d’entrevoir un risque majeur ; celui de la mise hors jeu de toutes les forces de gauche. Depuis les présidentielles certains ont pu penser qu’un socle solide se constituait mais dès les législatives il fallut se rendre à l’évidence, les 10% de la FI ne constituait pas une menace pour macron. Ce dernier l’a vite compris et a fait de mélenchon son " principal opposant". La ligne ultra sectaire et prétendument hégémonique de la FI sur la gauche garantissait macron de ce coté là. Mais le plus rude était à venir ; ce furent les résultats catastrophiques des élections partielles et leur point d’orgue à Evry.(Accompagnés de crises internes dans chacun des départements ; en conflit avec la ligne sectaire de la FI nationale) Là, Mélenchon comprit que son obstination était une impasse qui ouvrait un boulevard à macron, seul face à le pen. Il se tourna alors vers les vieilles épaveS du PS (Maurel) et maintenant vers Glucksmann l’atlantiste proeuropéen pour essayer de sauver les meubles. Résultats : Une énorme évaporation des militants fi devenus totalement invisibles. Je crois que melenchon considere désormais que son mouvement ne passera pas 2022.

01/01/2019 12:42 par Xiao Pignouf

@Joel,

Je suis bien d’accord pour user de circonspection devant l’entrée de nouvelles têtes au sein de la FI, surtout en provenance du PS, mais il ne faut pas rejeter systématiquement ceux qui arrivent d’ailleurs.

Quant au dîner avec Glucksmann, il n’y a que ceux qui sont en permanence à la pêche aux faux-pas de Mélenchon pour en faire une alliance de fait. Ce serait le mariage de la carpe et du lapin. Ripaille ne fait pas épousailles.

Quant à votre soit disant évaporation de militants FI, Joel, je pense que vous n’avez pas fini de cuver la Saint-Sylvestre : sans preuves, sans sources, ce ne sont rien d’autre que des divagations.

Meilleurs voeux, tout de même.

01/01/2019 16:36 par joel

sauf que melenchon a toujours refusé le mondre contact avec les responsables du PCF comme s’ils avaient la peste. On l’a vu plus sourcilleux sur ce qu’il appelait alors les tambouilles. En fait il reve de reconstituer un PS dont il serait le responsable (un vieux reve qu’il n’a cessé de caresser)

01/01/2019 18:38 par Jean-Yves LEBLANC

Je me permets de réintervenir sur le thème de la "solution" abordé plus haut dans les commentaires.

Un document vient d’être présenté le 13 décembre 2018 par les opposants à Martinez en vue de la préparation du 52ème congrès de la CGT. Ces camarades proposent de mettre un terme au "réformisme" de la CGT et prônent "un engagement massif en faveur de la lutte des classes". En clair, virer toute la bande qui gouverne actuellement la CGT et en finir avec le dialogue social.

Voici une phrase tirée de leur texte :

"Le mouvement des « gilets jaunes vient de réhabiliter le rapport de forces comme UNIQUE voie de transformation sociale »

Si on cherche la solution au problème posé par Herrera, eh bien, elle est là : l’unique façon de faire bouger les choses (à commencer par le modeste objectif de cesser de reculer) c’est que le capital se remette à avoir peur du peuple. Et le rôle des forces de la gauche syndicale et politique doit être de pousser les feux de la révolte populaire et de faire converger les colères éparpillées. Et cet objectif doit être prioritaire par rapport à toute considération électorale.
Car sans ce rapport de forces, il est illusoire de compter sur les élections. Ou sur une énième union de la gauche, fût-elle dirigée par la FI. Ou sur un programme-catalogue qui met en liste tout ce qu’il conviendrait de faire . Ou encore sur un homme qui, grâce à son charisme, serait capable de faire gagner cette union.
En 1981, on avait le tribun Miterrand, on avait l’excellent programme commun et en prime un PCF encore virulent et fort. Et on a vu ce qu’on a vu : trahison 8 mois plus tard. Mais le rapport de forces avait été mis au point mort par le PCF et la CGT dès le lendemain de l’élection de Mitterand pour ne pas gêner l’action du gouvernement de gauche ...et des ministres communistes !

Pour les organisations qui se disent de gauche radicale, comme pour les syndicats, il est donc urgent d’agir pour agrandir la fenêtre de rapport de forces ouverte par les gilets jaunes en novembre/décembre avant qu’elle ne se referme.
Mais pour cela, encore faut-il ne pas avoir le cul entre deux chaises et choisir son côté de la barricade : Pour la CGT, manifs bidon ou jonction avec les gilets jaunes comme le réclament plusieurs fédés ? Pour FI, le PCF et les autres, soutenir les gilets jaunes qui se battent pour le quotidien, qui veulent un carburant moins cher, qui sabotent les radars et occupent les péages et de ce fait bénéficient d’un immense soutien ou bien écouter les écolo-gaucho-bobos qui veulent l’inverse : taxe carbones, carburant cher, électricité rare et chère et mort de la ’bagnole’ ?

02/01/2019 09:48 par Assimbonanga

@J Y Leblanc. Votre texte commence fameusement : " l’unique façon de faire bouger les choses c’est que le capital se remette à avoir peur du peuple. " et il donne envie de s’y intéresser. Malheureusement, arrivé à la fin, on retombe dans le cliché stérilisant avec ce travers du mot à rallonge : "écolo-gaucho-bobos "...
Avez-vous une définition de ce vocabulaire ? C’est qui ? C’est quoi ? C’était quand ? Quel faits ?
Avez-vous seulement idée que les combattant les plus courageux, exposés, criminalisés, emprisonnés, fichés S, se trouvent justement parmi les écolo instruits zadistes et opposants aux grands projets inutiles ? Ce sont des pionniers. Ils ont connu avant les gilets jaunes les gaz lacrymo et la répression policière. Ils se sont dotés d’une résistance et de structures anti-rep, avec des avocats. Ils savent les précautions à prendre en cas de garde à vue. Etc !
Alors, SVP, halte aux mots valises qui ne sont que des lieux communs très prisés chez le FN mais qui ne veulent rien dire à part des sentiments très vagues.

02/01/2019 10:08 par robess73

que dire de cet article nauséabond sinon que monsieur herrera dont on ne sait pas qui il represente(fn ?en marche ?pc ?ps) devrait se mettre a la lecture du programme de la france insoumise et de debattre sur celui ci plutot que sur le passé de son porte parole JLM.bref .nul et non avenu !!!

02/01/2019 10:33 par Maxime Vivas

Restons calme. Remi Herrera, dont on peut ne pas partager tout ce qu’il écrit dans cet article que LGS a "donné à lire", est quelqu’un de respectable et c’est un de mes amis (pas un de mes clones). J’ai eu l’occasion d’intervenir avec lui et l’ambassadeur de Cuba en France dans une soirée publique pour la levée du blocus contre Cuba. Car il est un ami indéfectible des Cubains (tiens, comme JLM) et ce n’est pas confortable pour un universitaire.
Donc, discutons sur le fond, mais, SVP, pas d’attaque ad hominem qui serait particulièrement injuste dans ce cas-là.

02/01/2019 11:30 par Assimbonanga

C’est bizarre de lire un article pareil venant d’un universitaire... Il était peut-être pas dans un jour de transcendance quand il a écrit cette somme de racontars plutôt bateau ? Dans la rubrique des attaques AD HOMINEM, celle de considérer Mélenchon coupable du simple fait qu’il a été perquisitionné, n’en est-elle pas une ? N’a-t-on pas évincé Dilma Roussef et Lula avec ce même procédé ?
Quant à décortiquer tout le CURUCULUM VITAE de Jean-Luc Mélenchon pour le retourner contre lui, n’est-ce pas aussi une attaque AD HOMINEM ?
Parfois, quand on vieillit, on faiblit du bulbe. Peut-être que Rémy Herrera a été pris d’une faiblesse passagère car il ne fait que collectionner des propos de café du commerce. Y a des jours, on ferait mieux de rester couché, et le jour où il a écrit ce machin en était peut-être un ?

02/01/2019 11:58 par L. A.

Quel magnifique postulat : « les gilets jaunes [J.-Y. Leblanc dixit] qui se battent pour le quotidien, qui veulent un carburant moins cher, qui sabotent les radars et occupent les péages et de ce fait bénéficient d’un immense soutien » ! Allez zou ! tout dans le même sac !
Dire que “les” gilets jaunes se battent pour le quotidien, c’est (encore une fois) laisser sous-entendre que les autres, la FI en tête, soit ne se battent pas, soit, s’ils se battent, c’est pour des clopinettes fumeuses.
Dire que “les” gilets jaunes veulent juste “un carburant moins cher”, c’est admettre qu’ils ne font pas le détail entre le prix “normal” que doit avoir toute chose et l’arbitraire de taxes rajoutées, détournées et injustement réparties.
Le clou de cet amalgame délirant c’est de mettre sur le même plan le sabotage des radars et l’occupation des péages.
– Les péages sont un accaparement d’infrastructures d’utilité publique au profit d’intérêts privés et tout utilisateur des autoroutes est captif de ce rançonnement. Remettre en cause les péages est bien l’expression d’une lutte contre les abus de la classe dominante.
– Les radars sont un outil de contrôle et de prévention d’infractions et de délits qu’il suffit de ne pas commettre pour s’en exonérer. Saboter les radars, n’est pas l’expression d’une lutte de classe, c’est simplement clamer sa volonté de pouvoir pratiquer en permanence l’excès de vitesse (souvent meurtrier ou invalidant) et de supprimer la répression de ce délit. À ce moment-là pourquoi ne pas réclamer le droit de griller les feux rouges ? le droit de ne pas tenir compte des stops ? le droit de prendre les sens interdits, de rouler à 80 en ville etc. ? Est-ce uniquement parce qu’il n’y a pas encore de caméras à tous ces endroits-là ? Et quand il y en aura, elles seront sabotées aussi, en “bénéficiant d’un immense soutien” ? Mais alors pourquoi les braqueurs ne saboteraient-ils pas, de la même manière, les caméras de surveillance des magasins ou des parkings pour pouvoir commettre leurs larcins tranquillement ?
Mélanger les revendications politiques et les instincts primaires n’est sûrement pas la bonne démarche.
L. A. (Non à la violence routière, gilet jaune ou pas, non aux chauffards “y-a-pas-de-gendarmes” et aux meurtriers “moi-je-travaille”.)

02/01/2019 12:42 par hf

Le simple descriptif nuancé et relatif d’un paysage brouillé à gauche semble mettre en transe les monothéistes. Disons qu’après le repas avec Glucksman, il est en train de prendre le café avec Drouet bien connu pour ses sympathies pour les immigrés et réfugiés. Le seul intérêt des échanges ici est de mesurer jusqu’où, un peu comme l’histoire de cette grenouille dans l’eau qui chauffe, un culte peut emmener ses fidèles, comme le joueur de flute...

02/01/2019 15:28 par Jean-Yves LEBLANC

@ Assimbonanga

Je lis vos commentaires avec intérêt et estime et je partage souvent ce que vous y dites.
Mais là, nous avons, je crois, une divergence de fond.

"Avez-vous seulement idée que les combattant les plus courageux, exposés, criminalisés, emprisonnés, fichés S, se trouvent justement parmi les écolo instruits zadistes et opposants aux grands projets inutiles ?"

Pour moi, combattre les "projets inutiles" ("inutiles", voire : le projet d’aéroport NDDL était soutenu par la majorité des élus locaux) est peut-être courageux mais n’a rien à voir avec défendre la cause du peuple. Combattre les projets d’infrastructure (autoroutes, routes, contournements, aéroports), combattre la construction de barrages, de centrales, voire aujourd’hui d’éoliennes (tant vantées jusqu’à récemment), même avec une argumentation anti-capitaliste, relève plutôt d’un combat de sanctuarisation de la nature contre le développement, contre le progrès, contre l’industrie.
Ce combat n’est pas, selon moi, un combat de gauche. Lénine disait en son temps que le socialisme c’était les soviets plus l’électricité. Aujourd’hui, le combat de gauche n’a pas changé : c’est le combat pour le progrès social et technique et la propriété collective. Empêcher les routes, les barrages ou les aéroports n’a rien de socialiste.
De même que développer une stratégie de combat contre la police ne fait pas de vous un héros de gauche.
Cet échange que nous avons sur les "écolos-gauchos-bobos" est important car, de déviation en déviation, la gauche radicale a fini par placer, comme le PS, ces gens au centre de son image de marque. Dans son discours politique, leurs préoccupations "sociétales" sont devenues les éléments les plus audibles et elle s’est progressivement attirée le rejet des classes populaires.
Le mouvement des gilets jaunes vient nous en donner magistralement la preuve. Et vient aussi nous donner l’occasion de changer de cap.

PS : Pas sympa l’allusion finale au FN. Et puis en matière de "lieu commun" ...

02/01/2019 15:55 par babelouest

J’espère que notre ami Rémy Herrera le comprendra, je reprends ici point par point les « incohérences » qu’il assure fustiger : elles ne le sont pas toutes, même s’il faut préciser certains points.

Pas de surprise non plus – puisque les forces de gauche n’ont pas le moindre programme de sortie du capitalisme (ni même de l’euro !) – à ce que les revendications des gilets jaunes soient hétéroclites, partent en tous sens : revoir à la baisse toutes les taxes, mais rétablir l’impôt sur la fortune : désolé, c’est logique ; baisser les charges patronales et accroître l’aide financière de l’État aux petites entreprises, mais développer l’État social c’est toujours logique en ajoutant un mot ; revaloriser les pensions, mais uniformiser les différents systèmes de retraite (comme le souhaite le gouvernement !) cela peut se concevoir si l’on relit Les Jours Heureux ; supprimer le Sénat (comme si le problème était [seulement] là !) j’en suis partisan, dans mon essai pour une nouvelle constitution, mais comptabiliser les votes blancs aux élections ; créer des assemblées de citoyens décidant des lois par démocratie directe, mais permettre le référendum d’initiative citoyenne : absolument ! Il faudra bien des délégués (révocables) chargés de décider de petites choses, on ne peut pas TOUT décider à l’Agora ; augmenter les bas salaires : bien d’accord en ajoutant ce mot, mais quid de ceux des cadres supérieurs et des dirigeants ? eh bien on les plafonne en relation avec l’ensemble de leurs revenus ; accroître les dépenses sociales, mais réduire l’assistanat : logique, le vrai assistanat est actuellement celui qui est accordé aux très riches ; se doter d’une véritable politique de protection de l’environnement, mais abandonner la taxe carbone : normal, ce n’est pas le gaz carbonique qui est le problème, mais bien plus les autres gaz à effet de serre ; diminuer les prix du gaz et de l’électricité, mais sans nationaliser les secteurs de l’énergie ? : là, je l’admets, il y a une vraie contradiction, il faudra d’ailleurs renationaliser par saisie bien plus que le secteur de l’énergie ; supprimer les agios bancaires, mais laisser intact le pouvoir dictatorial de la finance ? : c’est plutôt l’inverse qu’il faut faire, ainsi que SUPPRIMER les intérêts sur les prêts (donc supprimer par ce fait même les placements "productifs"), regagner la souveraineté nationale, mais en restant dans l’Union européenne ? : il est absolument évident que sortir de cette union qui nous fut imposée, donc qui ne nous concerne pas, est la toute première chose à faire unilatéralement . , etc. Ce beau désordre est moqué par les « experts » de la bourgeoisie, qui s’amusent à pointer de trop criantes contradictions. L’important est ailleurs : un point de non-retour paraît atteint ; l’intelligence populaire est sortie du cachot où on la tenait enchaînée ; un peuple en gilets jaunes s’est dressé ; une parole libérée, démocratique, ô combien salutaire, envahit les plateaux de télévision, exige que les règles du jeu soient modifiées. Enfin.

02/01/2019 17:06 par leon

Si vous voulez commenter les dîners, articles ou Mélenchon participe , ils dit tout ou son contraire je vous souhaite bien du plaisir.

02/01/2019 18:20 par Assimbonanga

J.Y Leblanc, savez-vous que souvent les élus sont "achetés" par les promoteurs de grands projets inutiles, comme à Bure ?
Si le progrès consiste à nous faire tous mourir plus vite, est-ce vraiment toujours le progrès  ? Si le progrès consiste à expulser des habitants pour installer à leur place un centre de loisir, expulser des agriculteurs pour construire des centres commerciaux, est-ce toujours le progrès ?
Dans "combat de sanctuarisation de la nature contre le développement, contre le progrès, contre l’industrie", que mettez-vous sous les termes progrès, développement, industrie ? Jusqu’où peut-on encore industrialiser  ? Jusqu’à quand ça reste respirable et pour produire quoi  ?
Le monde a bien changé depuis Lénine. On voit désormais toutes les conséquences. Êtes-vous d’accord avec Bolsonaro pour exploiter les terres et les ressources minières en rasant la forêt amazonienne  ? Et la montagne d’or en Guyanne vous semble-t-elle un progrès de l’humanité ?
Lorsque vous aurez un moment, vous réfléchirez à donner la définition définitive du terme écolo-gaucho-bobos  ? Tous ces mots à rallonge sans définition précise ainsi que le goût des isme et des iste (de Cunégonde), excusez-moi, mais pour moi c’est bien le style FN. Mais rassurez-vous, je suis consciente de mes propres a priori... Je ne demande qu’à être convaincue (par l’argumentation) !

02/01/2019 18:21 par Xiao Pignouf

@Maxime,

Savoir que M. Herrera mène ces combats est d’autant plus déconcertant lorsqu’on voit qu’il enfile les lieux communs et même les fake news sur JLM à la manière de nos médias adorés. Je veux dire, on pourrait parfaitement entendre (sans forcément être d’accord avec, ce qui est mon cas) l’analyse présente selon laquelle il y a urgence à une politisation des GJ à gauche, mais la détestation mal refoulée de JLM prend le dessus. Je crois que c’est M. Herrera qui attaque ad hominem dans ce cas précis.

En plus de cette ânerie de vouloir charger un max Mélenchon pour la désunion de la gauche (le PCF s’est sabordé tout seul, Besancenot et le NPA n’ont pas le monopole des idées de gauche). Hors de question de mettre le PS dans le même panier. Pourtant c’est le PS qui a bousillé la gauche et le fait que l’étiquette "gauche" ait été usurpée représente la plus grande escroquerie de la 5ème. Et une raison suffisante pour que JLM ait quitté le paquebot, même s’il lui a fallu 32 ans pour s’en rendre compte. On en connaît qui y croient encore. Ce n’est pas Mélenchon qui porte seul la responsabilité de ce désastre : il en a été un rouage, il a marché main dans la main vers le gouffre avec le PCF, et tout ceux qui ont cru dans cette vaste blague, à l’instar des rats dans le conte, avec Mitterrand comme joueur de flûte (@hf, on a pensé à la même image en même temps, bien que d’une utilisation différente !). Ce que ne dit pas l’histoire, par ailleurs, c’est si parmi les rats, il en fut pour aimer le flûtiste même au moment de se noyer. Vous savez, comme un genre de syndrome de Stockholm.

Cet article, en provenance d’une personne que je suis sûr de pouvoir sans me tromper qualifier de progressiste, s’inscrit dans une logique post-2017 qui consiste à ne prendre pour cible de tous les malheurs de la gauche que ce JLM qui semble-t-il pour les mêmes cumule les tares et les vices. Cela au mépris le plus complet du programme qu’il représente, co-écrit par le peuple et qu’il n’est pas étonnant par conséquent de retrouver dans les désidérata des GJ. Ce qui revient à poser la question de la proportion de ces anti-Méluche qui choisiraient le déluge plutôt que la FI, voire Macron, tout bonnement parce que... ben, Mélenchon, quoi !

Je considère qu’en toute connaissance de cause, il est absolument nécessaire de ne pas foncer tête baissée par naïveté et de conserver quelque part au fond de son entendement une petite portion de méfiance à l’égard du jeu politique, fusse celui mené par la FI et ses représentants. On a été bernés tellement de fois que c’est de bonne guerre. A titre personnel, Mélenchon ne m’est pas antipathique, je n’ai rien à dire de son parcours et il me semble d’ailleurs qu’il est toujours resté dans les clous de ce qui était humainement admissible, déontologique : il a fait fausse route et il a changé de direction, il s’est fourvoyé et il l’a admis, même si ce n’est qu’à demi-mot. Je ne suis pas de ceux qui exige un chemin de croix, avec auto-flagellation en option pour pardonner. Même l’église a laissé tomber ce genre de pénitences. Un personnage comme Asselineau, aussi bonhomme qu’il en ait l’air me fait davantage tiquer, sans parler des carnivores aux dents longues qui pullulent à droite comme à gauche... Bref, je ne dis pas qu’il est nécessaire d’apprécier JLM, je dis juste qu’au-delà, il y a le programme, qui survivra. Il est donc selon moi hautement contre-productif de s’acharner constamment sur lui dès qu’il fait un pas en avant, en arrière, à droite ou à gauche. En premier lieu parce que son influence est encore limitée. Il a certes une position dominante à gauche, cependant la FI n’est pas un parti politique, c’est, à l’instar des GJ d’ailleurs, un mouvement et qui comme eux, refuse les étiquettes partisanes. Toutefois, entrer à la FI en tant que communiste ou en tant qu’anarchiste, ce n’est pas abandonner cette conviction, c’est la mettre en oeuvre dans un ensemble plus vaste, plus rassembleur. D’aucun sont d’évidence trop attachés à ces étiquettes et s’il est vrai que la personne de JLM entraîne chez certains ces réflexes dignes de la cour d’école, il semble parfois trop question pour ceux-là de savoir qui pisse le plus loin avant de collaborer dans l’intérêt du peuple. La loi naturelle veut que l’attraction se fasse des plus petits vers les plus gros, ce qui semble pourtant la chose la plus difficile à accepter.

On ne peut pas dans le même article se féliciter du rejet par les GJ du politique et reprocher à Mélenchon sa discrétion. Si on s’arrête un peu pour observer, pour réfléchir, ce que M. Herrera donne l’impression de ne pas faire, on comprendra que l’hésitation de JLM, comme celle de beaucoup d’entre nous j’imagine, au berceau des GJ, était due à une paternité ou une maternité un peu équivoque et qu’on pouvait s’attendre à ce moment-là à la naissance d’un mouvement de contestation droitard, un peu sur le modèle, en plus populo, de la Manif pour Tous. Il s’est avéré très rapidement que ça n’était pas le cas, en partie parce que d’autres personnes plus réactives que Mélenchon, que ça soit au sein de la FI ou du PCF, ont su encourager les leurs à rejoindre le mouvement s’ils ne l’avaient pas déjà fait par eux-mêmes, afin d’abord de ne pas laisser la main exclusivement à la droite. Mais surtout parce que c’est le peuple qui se levait, peu importe qu’il fut progressiste ou réactionnaire. Et alors très vite, on s’est rendu compte que les GJ étaient un conglomérat du paysage démocratique français, de l’extrême-droite à l’extrême-gauche en passant bien sûr par les apolitiques et le peuple abstentionniste. On comprend bien que l’auteur, et avec raison, signale à quel point ce polymorphisme qui est la grande force des GJ face à un pouvoir de plus en plus ostensiblement fasciste, puisse devenir leur fatale faiblesse.

Certes, mais Mélenchon, en tant que figure politique de premier plan, marche sur des oeufs, et je trouve que jusque-là il a su trouver la distance idéale. S’impliquer davantage mènerait au rejet certain d’une partie non négligeable des GJ. Alors la FI se fait à sa manière l’avocate du peuple, et tente de porter leurs revendications au coeur des débats parlementaires, même s’ils savent eux-mêmes qu’ils se heurteront à une obstruction têtue (entre autre ici, le RIC).

Si encore une fois on analyse bien les faits, on peut apporter comme conclusion possible que ce ne sont pas les idées que véhicule JLM qui sont l’objet d’un rejet chez certains GJ, mais ce qu’il représente : la politique comme carrière, le corps décisionnaire, le parlementarisme à vie, bref le chat qui retombe toujours sur ses pattes... et qu’il ne soit pas parmi ceux qui se gavent à la mangeoire des puissants n’y change rien : il est mis dans le même sac, d’abord par les médias qui vont jusqu’à lui reprocher un compte en banque par trop garni, fruit d’une longue carrière réussi et non de malversations. Maigre cela étant en comparaison de leurs amis et leurs employeurs. Pour une grosse part, ce sont en effet les médias qui ont instillé cette haine des parlementaires. Avec l’assistance de la surreprésentation des députés LREM et de leur playmobilisme. JLM passe donc la moitié de son temps depuis 2017 à se justifier, à démontrer le bien fondé de SA fonction d’élu, de différencier la sienne et celle de ses collaboratrices et collaborateurs de la masse des godillots, parmi lesquels on n’a rarement vu telle proportion de branle-manette, de bras-cassés, d’absentéistes, d’arrivistes... C’est comme qui dirait la rançon de la gloire.

02/01/2019 23:32 par Jean-Yves LEBLANC

"Les radars sont un outil de contrôle et de prévention d’infractions et de délits qu’il suffit de ne pas commettre pour s’en exonérer". (L.A.)

Et pourquoi pas :
La censure est un outil de contrôle et de prévention de propos dangereux qu’il suffit de ne pas tenir pour s’en exonérer.

- ou bien : Les grenades et blindés sont un outil de contrôle et de prévention de manifestations illégales qu’il suffit d’éviter pour s’en protéger.

- Ou même encore : La hausse des taxes est un outil de contrôle de la consommation et de prévention des abus. Il suffit de ne pas acheter pour s’en affranchir.

Quand on en vient à parler du quotidien, on en entend décidément de belles ! Merci au GS de susciter et de permettre ces utiles moments de débat.

03/01/2019 00:25 par Danael

À mon avis les parlementaires se sont disqualifiés eux-mêmes sans l’aide de personne : corruption, éloignement par rapport à la réalité des Français, choix marqué envers les plus riches, pratique de la politicaillerie et de la course aux postes, etc. Une infime minorité seulement y échappait. La médiacratie d’un autre côté en ramenait une couche en surjouant ce théâtre.
J’ai entendu un gilet jaune dire : "On a quelque chose de plus fort que les violences qui nous agressent de toutes parts et c’est notre prise de conscience collective, notre solidarité qu’ on ne pourra plus jamais nous reprendre." Autrement dit, les joueurs de violons, c’est peine perdue. C’est à vous de danser dans leurs pas.

03/01/2019 01:23 par juan

@ Xiao Pignouf
Besancenot et le NPA n’ont pas le monopole des idées de gauche , heureusement : .... se dire marxiste et pas être internationaliste marxiste , je cite Besancenot je suis solidaire des Syriens révolutionnaires , qui sont les révolutionnaires syriens ? ,n’ hésitant pas à condamner Bachar avec une grande partie de la gauche , à signer une liste dans médiapart condamnant Daniel Ortéga qui faisait face à des manifestants en armes , ces manifestants pas vraiment révolutionnaires camarade , Olivier aime parler du CHE mais pas de la révolution cubaine avec le CHE , olivier c’est les 60 ans de la révolution cubaine tu sais ; sur le Venezuela c’est pas mieux ....
je ne fait pas le procès de Besancenot je soulève simplement ses incohérences politiques ; on ne peut pas être révolutionnaire uniquement que pour la France ... je sais on va me dire qu’il n’est pas le seul à penser comme ça à gauche !

03/01/2019 08:00 par babelouest

@juan, chaque pays présente un contexte particulier : il faut donc s’adapter, et non plaquer d’autorité un processus révolutionnaire inadéquat. Le Venezuela n’est pas la France, et réciproquement.

03/01/2019 09:31 par Xiao Pignouf

@Danael, tout à fait d’accord avec vous, cette notabilité balzacienne qui n’a jamais disparu, que le peuple élit mais qui écrase et méprise ce peuple. Comme les débats parlementaires sont visibles aujourd’hui, on s’aperçoit, avec une évidence exponentielle aujourd’hui du fait de l’écrasante majorité des forces de droite, qu’aucune loi en faveur du peuple ne peut même seulement entrer en débat. C’est cette visibilité totale qui a soulevé les GJ. Dès que le PCF ou le FI proposent au vote une loi ou un amendement favorable au peuple, cette majorité, jusqu’aux ministres, ignorent, snobent, nez sur leur smartphone, ricanent et rejettent. N’oublions pas cet épisode, que les médias n’ont pu caché, où Ruffin haranguait ces députés qui venaient de refuser ne serait-ce que de discuter d’une loi permettant d’améliorer l’insertion scolaire des enfants handicapés, comme ils l’avaient fait pour cette autre amendement pouvant améliorer les conditions de vie des AVS. Voilà où est la violence et le crime.

03/01/2019 17:42 par J.J.

J’approuve la réponse de L.A. dans Quel magnifique postulat
Par contre la réponse de J.Y.Leblanc qui met dans le même sac sécurité routière (radars), liberté de manifester des citoyens et consommation, me semble digne d’une manipulation génétique visant à créer un hybride de la carpe et du lapin.

Quoi de plus normal que de réprimer des manquements au code de la route qui mettent la vie de personnes en danger ?
Quoi de plus anormal que des citoyens qui manifestent leur mécontentement à propos de mesures scélérates soient traités avec une inacceptable brutalité ?
Il semblerait que les participants à la manif "pour tous"n’aient bénéficié ni de coups de matraque ni de gaz lacrymogènes, ni de tirs de "flash ball"....

03/01/2019 17:57 par alain harrison

Bonjour.

M. Herrera :
« « « Mais où sont les leaders de la gauche Française dans les luttes actuelles ? » » »

Tous les soulèvements qui n’ont pas eu de leaders ont passé pour de l’anarchie me semble-t-il.
Mais les révolutions avec des leaders ont mal fini, comme le montre bien l’histoire.
Il y a des exceptions, mais elles sont paralysées dans leur mouvement vers une alternative : Cuba, le Vénézuéla, la Bolivie est encore laisser tranquille, semble-t-il ?
L’Argentine, nous savons comment le mouvement a été récupéré, et les autres variantes.
La Russie et la Chine sont aux mains d’une clique qui ont pris gout au capitalisme et sont engagés à fond dans la géo-stratégie.

Je ne vois pas d’autres alternatives que l’organisation du peuple en comités coordonnés avec chacun leur expertise tellement les problèmes sont devenus étriqués et paralysant.
La sortie par le haut semble la seule manière de sortir du labyrinthe dans lequel le système nous maintient.
Maintenant, c’est quoi la sortie par le haut, sans récupération du système (Macron avec son grand débat), la gauche divisée et ses jeux.
Les leaders restent au pouvoir et selon, le tout révolutionnaire retourne sur lui-même à bout de souffle.
À moins que les étapes pour passer du système à l’alternative soit appliqué sans broncher.
Le Vénézuéla est rendu à une nouvelle étape, il ne manque que le OK.
Les derniers développements au Vénézuéla l’indique bien pour ceux qui ont suivi et retenu les grandes lignes.
En voici une :

https://venezuelainfos.wordpress.com/2015/12/12/renaitre-avec-toutes-les-forces-du-mouvement-populaire/#comment-2751

« « Mais ces accords semblent assez récents et ils deviennent particulièrement urgents à l’heure de redéfinir les priorités de la révolution qui passent par la reconnaissance et le transfert de compétences au gouvernement populaire. Nous devons nous demander si comme mouvement populaire nous avons dépassé le stade de la légitimation interne, pour passer à la construction effective de la commune. » »
Les partis de gauche et les mouvements sociaux d’Amérique Latine appuient un peuple qui écrit sa constitution à la barbe de l’Empire.
Mais la critique, la vraie, celle qui ne procède pas de projections idéologiques, appartient d’abord à ceux qui agissent sur place pour transformer leur réalité, à ceux qui peuvent critiquer un processus en connaissance de cause. En voici un bon exemple : le programme de ces militants de base et de peau foncée.
https://venezuelainfos.wordpress.com/2017/07/21/les-partis-de-gauche-et-les-mouvements-sociaux-damerique-latine-appuient-un-peuple-qui-ecrit-sa-constitution-a-la-barbe-de-lempire/#comment-2750

Il y a une grande cohérence dans le programme du Vénézuéla. Quelle étape leur faut-il mettre en action ?
C’est eux qui le savent. Il y a les forces contraires. En définitive, la lutte des classes. Une minorité qui a contaminé le pays en une armada de forces assujettis qui bloquent toute alternative. Le Vénézuéla a réussi le tour de force de mettre l’armés sur le côté du peuple, leurs soeurs, frères, parents, cousins...…….(ce que Allende n’avait pas réussi).
Mais, comment cela a-t-il été possible ?

03/01/2019 18:25 par cunégonde godot

Si M. Herrera soutenait réellement les gilets jaunes, il les aiderait à désigner leur ennemi, et pas seulement ses valets français : l’UE, l’OTAN, la haute finance, la grande industrie mondialistes apatrides, sans se satisfaire de taper sur le cadavre de la gauche...
Cet article est au fond typiquement... de gauche...

VIVE LE FREXIT !

03/01/2019 22:14 par Xiao Pignouf

@CG, l’Europe, une idée de gauche ? A mourir de rire. Je m’abstiens de commenter l’autre article, mais on s’y retrouve jusque dans celui-ci : communautarisme, populisme et européisme ont toujours été les joujoux de la droite. Ah, vous pouvez pleurnicher, mais allez le faire dans les jupons de la Marine.

04/01/2019 01:31 par alain harrison

Merci de confirmer ce que je dis : tout un chacun trouve le moyen de taper sur le bout de gauche dissident selon un autre bout de gauche. Qui sont les bobos ? Qui sont les gauches bourgeoises Qui sont les gauches tout court ? Un labyrinthe (entretenu par la gauche) dans le grand labyrinthe du néo-con-lib-financier.

Les militants, les syndiqués ignorent encore que ce sont eux le réel pouvoir. Mais quand vont-ils regarder dans le miroir : le GJ.

Ha ! que de rendez-vous manqué.
Ce soir sur FR2.
Macron endurci sa vraie réponse aux demandes, plus de polices, plus d’arrestations politiques, avec des prétextes fallacieux (manif non autorisé et ci.) et la justice aveugle qui vise très bien, quand vient le temps, un peu étrange, non !
Par contre le crime organisé se porte très bien, en tout cas au CANADA, les fumeux coups fatales contre le crime organisé, toujours à recommencer, un peu étrange, non !

Que le mouvement prenne un brake pour renouveler ses forces et mieux se conscientiser, cela va des soi. Mais, si le mouvement a choisi le à tour de rôle, alors là, il peut renouveler ses forces et mieux se conscientiser. Le noyau est là, les autres humains, et bien c’est à eux de réfléchir et...……..

Le mouvement n’a pas besoin de leaders, mais de porte paroles à tour de rôle, et de voir comment s’ORGANISER de façon optimal, en continuité croissante.
Ce gouvernement macroniste, c’est vraiment à metre dehors. Le monde est-il devenu maso ? Ou est-ce un reliquat de l’histoire Humaine, inconsciente et auto-conditionnant…….

04/01/2019 14:25 par Jean-Yves LEBLANC

Je voudrais faire réponse à JJ (03/01/2019, 17h ,42). Je me garderais bien de m’étendre sur ce point si ces radars que sabotent les gilets jaunes (près de la moitié du parc, dit-on), ne symbolisaient pas un élément fondamental de leur mouvement : celui de la révolte et des chaînes qu’on brise enfin.

Croire que radars = sécurité routière, c’est tomber dans le piège tendu par le système. De même que croire que état d’urgence = sécurité des citoyens ou que loi anti-fake news = sécurité de l’information. Ce piège amène le citoyen à accepter puis à soutenir l’arbitraire, lequel s’appuie toujours sur la protection, la sécurité et des morts bien choisis.

La lecture de l’excellent article signé PERSONNE "La démocrature comme seul horizon", en ce moment à l’affiche du GS, est à cet égard éclairante. Il y décrit le fonctionnement de "l’arbitraire légalisé" dont le but essentiel est "la dissuasion de tout mouvement qui viendrait contester l’ordre établi."

Le radar n’a rien à voir avec la sécurité. La France a autant, voire plus, d’accidents que les pays qui n’utilisent pas les radars. Les pays qui les utilisaient et les abandonnent progressivement (le Royaume Uni par ex.) ne voient aucune augmentation du nombre d’accidents. Par contre le radar est une pompe à fric qui punit spécialement la France périphérique (celle des gilets jaunes) et épargne largement les citadins intra-muros. Et c’est surtout un "big brother" qui terrorise et fait marcher au pas cadencé toute une population, tous les jours, et lui apprend à courber l’échine toujours plus bas à mesure qu’on invente de nouvelles technologies de traque et de nouvelles limitations toujours plus absurdes, tatillonnes et vexatoires. C’est finalement plus efficace que BFMTV pour infantiliser - et diviser - le peuple, et presque aussi violent que d’aligner des gens à genoux.

04/01/2019 14:43 par Assimbonanga

Hier (c’était sur Lci je crois), un avocat gilet-jaune portait la parole remarquablement. La speakerine ne savait plus comment la lui retirer. Elle se démenait pour faire plutôt parler le GJ novice, plus facile à mettre en difficulté. A ce moment-là, je me suis dit que c’était la bonne idée : au lieu de porte-parole, un avocat.
Mais je sais que cela comporte d’autres inconvénients et que ce n’est pas non plus la solution. L’esprit judiciaire est une limitation, une impasse, une sale manie. Là n’est pas la démocratie ni la pensée populaire.
N’empêche, un parleur public, comme il existent des écrivains publics, y a à creuser. Sinon les invitations des chaînes de télé ressemblent trop souvent à un dîner de con. Les nantis aiment bien, finalement, ce type de divertissement cruel, au détriment d’un brave bougre qu’ils font mine d’intégrer à leur cercle d’amitié. Ce n’est pas une rareté.
Heureusement dans la pièce Le Dîner de Con , ça se retourne contre l’initiateur du piège, me semble-t-il. On espère.

05/01/2019 19:46 par Caza

Les Gilets Jaunes trahissent la gauche ??

Eh bien Mr Herrera voilà un sacré coup de pieds dans la fourmilière
Les commentaires sur votre texte partent dans tous les sens et ça fait beaucoup de mal aux mouches
Votre analyse est pourtant d’une clarté absolu

Après avoir pris le relais de la droite en 81 pour détruire le monde paysan français la gauche s’est évertuée à
parachever la destruction des emplois salariés non qualifiés.

Il y a fort à parier que l’hémorragie électorale subie par le PS va maintenant contaminer la FI JLM ou pas
Il serait peut être temps pour les intellos de gauche de se demander (s’ils comprennent encore le peuple)
pourquoi les électeurs anciennement socialistes ou communistes s’abstiennent ou votent à l’extrême droite
Attention aux mauvaises (ou ??comme en Italie)surprises des prochaines élections

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