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Macron perd son crédit !

L’acte 8 se termine et contredit la pensée macronienne. Le pacifisme du mouvement "Gilets Jaunes" apparaît clairement.

Les médias, le gouvernement prédisaient la fin de la mobilisation. La réplique n’a pas tardé : le 5 janvier fut jaune de monde. Dans les villages et les villes de notre pays, par dizaines et dizaines de milliers, les "gilets" ont défilé, chanté, crié, dansé leurs revendications. Fallait avoir l’oreille dure pour ne pas les entendre. Mais les Macron, Philippe, Griveaux, Berger et les autres n’écoutent plus. Déconnectés des réalités, ils s’enferment dans leur palais et papotent en rond, ignorant le bouillonnement de la vie autour d’eux. Le président semble ne rien présider, le gouvernement est incapable de réagir aux problèmes posés par le peuple, les 313 élus de la majorité macroniste sont figés comme des statues de sel, incapables d’émettre une idée originale si elle n’a pas l’aval de Jupiter. Ainsi va la France sous la risée du monde entier. Le discrédit de Macron est à son comble.

Et qu’en est-il du mouvement, me direz-vous ? Il s’ancre profondément dans le pays. Le soutien virtuel populaire demeure à un niveau élevé (près de 70%) depuis le début. Notre problème : créer les conditions de passer de la virtualité à l’action concrète. Que les spectateurs deviennent acteurs, question centrale du moment pour isoler le pouvoir et l’acculer à céder sur nos revendications. Je rappelle que les policiers ont obtenu en 6h 130€ d’augmentation des salaires et que nous,en 8 semaines, n’avons presque rien obtenu si ce n’est les quelques miettes accordées et payées par la classe moyenne et non par les financiers. La lutte continue pour augmenter le pouvoir d’achat en priorité, des mesures fiscales touchant les plus aisés, des choix environnementaux, des moyens démocratiques nouveaux.

L’intelligence du mouvement consiste à refuser d’entrer dans le cycle répression/violence/répression. Nous éviterons ainsi la mise à l’index, l’accusation de sabotage, de factieux, de séditieux, d’anti républicains. Conserver le mouvement pacifique permet le rassemblement le plus large, le plus massif pour battre la politique de Macron.

Dans les villages et les villes, d’autres catégories s’agrègent ou vont nous rejoindre. Les "stylos rouges" (enseignants), les gilets rouges (syndicalistes), les gilets blancs (syndicalistes dans le Lot), des paysans en difficultés et en colère. Le peuple français dans sa diversité et ses contradictions s’insurge. Il réclame plus de justice, d’égalité, de liberté. Fraternellement unis, les Français écrivent chaque jour la grande histoire de la France. Les électeurs de Macron commencent à douter. Certains manifestent sur les ronds-points, d’autres le lâchent, beaucoup s’interrogent. Sa base sociale s’effrite. Au sein de l’Élysée, ça branle dans le manche comme le dit la fameuse chanson qui se conclue sur "quand tous les pauvres s’y mettront" ! Peut-être vivons-nous ce moment, je l’espère. En attendant, préparons l’acte 9 !

Jose ESPINOSA

COMMENTAIRES  

06/01/2019 21:13 par irae

Bon essayer de rester bien gentils pour préserver une bonne image c’est une idée louable. Le problème c’est quoi que fassent les gilets jaunes c’est l’horreur. Enfoncer une porte de ministère c’est attaquer "la République" sauf si on fait partie de la confédération paysanne, brúler de coûteux portiques c’est pas grave si on est bonnet rouge et tabasser un passant à la contrescarpe quand on est benalla ne vous conduit en prison en comparution immédiate.
Il faut répéter inlassablement où est la violence et redire que son traitement médiatique est plus que partisan.

06/01/2019 23:41 par Assimbonanga

@iraë, si je puis me permettre, faut que tu actualises.
- La confédération, c’est les gentils. Les faucheurs d’OGM, les démonteurs de la ferme des 1000 vaches (en rapportant toutes les pièces dans un caddy) etc... Ont-ils participé aux bonnets rouges ? Cela m’aura échappé. Tu me dis si tu sais.
- Les méchants c’est la FNSEA, ceux qui déversent du fumier, du lisier, du sang, qui écrasent des ragondins, volent des pneus à leurs fournisseurs pour les brûler aux portes des lieux publics, bloquent les autoroutes pendant les départs en vacances, etc ! Quand ils font leurs saletés, la presse dit pudiquement "les agriculteurs" et oublient, c’est ballot, de préciser l’obédience droitière de ce syndicat conservateur.

07/01/2019 00:00 par Assimbonanga

Les élus Lrem et Lr, ainsi que le haut et bas clergé médiatique, sont occupés en continu à s’offusquer des images de violence filmées sur le terrain. Quel délice que ces preuves accablantes ! Les éléments de langage circulent dont celui du "les gilets jaunes ont obtenu ce que les syndicats n’obtiennent plus depuis des années". Merci à José Espinosa de savoir expliquer en quoi les mesures de Macron sont anti-sociales et donc ne sont pas un + par rapport à des revendications syndicales. https://www.youtube.com/watch?v=468MUIIzuQw
J’imagine comme, au premier conseil des ministres, après que la caméra se soit retirée de la pièce, le gouvernement a dû peaufiner son argumentaire de gens assiégés par la populace. D’abord, en priorité, chercher à diviser. Pointer les méchants casseurs-violents-agitateurs et les bons, collaboratifs. Puis, au sein de chaque catégorie, trouver une nouvelle sous-catégorisation pour diviser encore à cette échelle.
Il est évident que le clergé médiatique n’a pas de mots assez sévères sur Mélenchon. C’est un signe ! Ça en dit long sur ce qu’ils redoutent en priorité. En revanche, quels compliments sur l’habileté de MLP, sa stratégie du silence ! Ils re-préparent le terrain électoral sur la ligne prévue : progressistes contre extrême-droite.
Leurs ficelles sont grosses. Mais bon, plus c’est gros plus ça passe et, en pilonnant bien, on finit toujours par formater les téléspectateurs.

07/01/2019 10:11 par irae

@Assim
Sans aller à ce point de détail (pardon de ne pas m’y connaître en organisation paysannes) je voulais souligner qu’il est des violences bien mieux tolérées par les pouvoirs en place dès lors qu’elles viennent d’un groupe qui pèse électoralement et/ou proche des idées de droite et libérales ou peut tout bloquer facilement. Paysans, bonnets rouges et routiers (au moment des vacances). Mieux tolérées et pour cause elles ne remettent pas en cause le système et ne visent qu’à protéger les avantages d’une petite catégorie particulière sans rien changer au système neo-libéral au contraire renforcé.
Vous faites exprès de ne pas comprendre dommage et m’attribuez une inexactitude sur les destructions de portiques. Est-ce que cela fait avancer le schmilblick ?

07/01/2019 13:55 par Assimbonanga

Non, Iraë, je t’assure. C’est TRÈS IMPORTANT de ne pas confondre La Confédération Paysanne et la FNSEA. D’ailleurs, c’est pour entretenir cette confusion que les journaleux disent toujours "les agriculteurs" quand la FNSEA fait ses actions coup de poing toujours nauséabondes.

07/01/2019 14:09 par Assimbonanga

De la même manière, les médias entretiennent la confusion avec "les routiers". Ils ne précisent jamais quand ce sont les transporteurs routiers (patrons) ou les chauffeurs routiers (salariés). Tu conviendras, Iraë, que c’est pas du tout la même chose ?

Donc , conf’ = plutôt de gauche, consciente de la nécessité des cotisations sociales. Rien à voir avec les réac’ de la FNSEA. Ma question n’était pas un piège : si tu me dis que la conf’ était dans les bonnets rouges, je veux bien l’entendre car je ne sais pas comment ça se passe en Bretagne. Simplement, évite de dire des choses péremptoirement si tu n’es pas certaine. Émets un doute !

Pour revenir au schmilblick sans gaspiller un autre commentaire (le bandeau bleu fait régner sa terreur :), je dépose le reportage du Média sur la manif de samedi 5 janvier , acte VIII. Peut-être que le Média est critiquable par certains aspects, mais reconnaissons que ce traitement de la manif diffère de celui des médias qui ont pignon sur rue : https://www.youtube.com/watch?v=2hFSrU6XXC8

07/01/2019 14:49 par irae

Enfoncer une porte de ministère c’est attaquer "la République" sauf si on fait partie de la confédération paysanne, brúler de coûteux portiques c’est pas grave si on est bonnet rouge

@Assim toujours pas compris ou j’ai dit que les paysans avaient brûlé des portiques (relis bien avec la ponctuation). Organisations paysannes déjà dit que c’est pas mon domaine.
Si quelque chose cloche sur le fond à savoir le 2 poids 2 mesures mediatique des violences collectives me le dire.

07/01/2019 15:32 par Buffaud

Il risque d’être difficile d’éviter de rentrer dans le cycle répression / violence /répression lorsque la violence fait partie de la stratégie du pouvoir, avec des casseurs /barbouzes d’un coté justifiant une répression implacable de l’autre.

08/01/2019 10:01 par Assimbonanga

@Iraë, il y a un malentendu quelque part. Il faut le lever. Donc, je recopie ton premier commentaire :
"Bon essayer de rester bien gentils pour préserver une bonne image c’est une idée louable. Le problème c’est quoi que fassent les gilets jaunes c’est l’horreur. Enfoncer une porte de ministère c’est attaquer "la République" sauf si on fait partie de la confédération paysanne, brúler de coûteux portiques c’est pas grave si on est bonnet rouge et tabasser un passant à la contrescarpe quand on est benalla ne vous conduit en prison en comparution immédiate.
Il faut répéter inlassablement où est la violence et redire que son traitement médiatique est plus que partisan."

Donc, tu vois ? Tu commets une erreur avec la Confédération Paysanne.

Tu me dis que tu n’y connais rien aux organisations paysannes, hé bien je t’apporte mes modestes lumières ! Que dirais-tu si je prétendais que la CGT c’est pareil que la CFDT ? Confondre Confédération et FNSEA, c’est presque du même acabit !
Je sais bien qu’ici, sur LGS, c’est plutôt ouvrier, et c’est pourquoi je ne manque pas une occasion d’apporter une autre information. Toi qui es pour l’éducation et l’émancipation des classes populaires, tu ne veux tout de même pas t’interdire d’apprendre ?

08/01/2019 10:46 par Assimbonanga

L’éleveur Jérôme Laronze a été tué de trois balles tirées par un gendarme en mai 2017. Il fuyait les représentants d’une administration au service, selon lui, de l’industrialisation de l’agriculture.
Trois balles l’ont atteint, une de côté et deux de dos, alors qu’il s’échappait au volant de sa voiture. Il était recherché depuis le 11 mai 2017 : ce jour-là, l’administration venait lui retirer ses vaches et il avait pris la fuite. Le gendarme a été mis en examen pour violence avec arme ayant entraîné la mort sans intention de la donner.
Jérôme Laronze est né en 1980 et a presque toujours vécu dans la ferme exploitée par sa famille depuis le XIXe siècle. Esprit libre, Jérôme Laronze n’a pas suivi le modèle classique des exploitations agricoles du coin. Il détonnait dans le monde agricole local. « N’allez pas croire que l’objectif de l’industrie alimentaire est de nourrir les gens. C’est le profit », dénonçait-il. « Ici, les autres éleveurs riaient de ses conférences, témoigne un proche. Il était atypique, il dérangeait. »
Comble de la provocation, il n’adhérait pas au tout-puissant syndicat majoritaire, la FDSEA (Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles). Il lui préférait le petit Poucet alternatif, la Confédération paysanne, où il avait pris sa carte en 2014 et dont il avait été nommé co-porte-parole départemental en février 2016.
Lire le reportage sur Jérôme Laronze : https://reporterre.net/Jerome-Laronze-paysan-mort-pour-avoir-dit-non-a-l-agriculture-industrielle

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