Libye : Le terrorisme occidental a encore frappé.

Au final, n’est-il pas un acte héroïque de mourir en résistant que vivre à genou devant des maîtres qui n’en sont pas ? Plutôt mourir et rejoindre Olympio, Nasser, Nkrumah, Sékou Touré, Lumumba, Sankara, Nyerere, Biko, Malcolm, King...que vivre sous la férule des terroristes comme Obama, Sarkozy et Cameron et leurs chiens de chasse. Se faire capturer et livrer à une parodie de justice par ce trio historiquement insignifiant aurait été le plus insoutenable des affronts que Kadhafi aurait eu à subir. Mieux vaut rejoindre les ancêtres que vivre en prisonnier et comparaître devant le tribunal de la terreur sous les oripeaux de l’ONU, avec comme procureur la marionnette Moreno Ocampo accompagné des qatari et quelques libyens ayant un appétit fou de représenter localement le pouvoir colonial.

Le terrorisme le plus ancien au monde vient une nouvelle fois de frapper. Il a frappé en Libye et cette fois-ci, c’est Mouammar Kadhafi - paix à son âme et condoléances aux familles éplorées - qui en est la victime après que des milliers de ses compatriotes ont été tués, des villes rasées, des dizaines voire des centaines de personnes renvoyées en exil. Ce terrorisme, c’est celui que le monde occidental exerce sur les peuples préalablement affaiblis depuis que la cupidité l’a poussé hors de ses frontières dans le dessein avoué de s’emparer de leurs ressources.

La pulsion de mort, les européens l’ont exercée entre eux pendant longtemps. Avant de l’exporter chez les autres, ces peuples barbares, qui cachent leur barbarie sous le sophisme outrageusement appelé civilisation, se sont entretués. Ils se sont bouffés entre eux au travers de multitudes guerres. Dans l’histoire de l’humanité, aucun peuple n’a exalté autant la pulsion de mort et de destruction que les européens. Ils l’ont exalté au point de la porter sur la scène mondiale avec deux grandes guerres entre 1914-1918 et 1939-1945. Ce n’est qu’à la suite de cette dernière que ces sociétés avaient conclu la paix et décidé de sécuriser leur peuple tout en déplaçant cette pulsion de mort chez les autres. Dès lors, la paix est installée en Europe et plus globalement en Occident tandis que les canons ne cessent de tonner ailleurs sous l’impulsion du terrorisme occidental.

Les peuples qui luttent contre l’exploitation et pour leur indépendance ne connaîtront plus jamais la paix. Des Amérique en Asie en passant par l’Afrique, des torrents de sang coulent parce que l’Occident doit avoir la paix et jouir des biens qu’il vole chez les autres. Que de guerres ! Que d’agressions !

Ce vieux terrorisme qui permet à l’Occident de s’enrichir et de dominer le monde, s’est abattu sur les Indiens dans leur Amérique natal aussitôt découverte par Christoph Colomb en octobre 1492. Ce peuple inoffensif, croyant en la vertu de l’hospitalité, a accueilli la mort sans s’en rendre compte dès le départ. Avant qu’il se réveille et veuille combattre les envahisseurs, il est totalement détruit. Son espace est occupé et radicalement transformé. Les autochtones sont rayés de la carte par le terrorisme occidental.

Ayant besoin de main-d’oeuvre et de serviteurs pour combler le vide semé en Amérique et dans les colonies, les terroristes avaient jeté leur dévolu sur l’Afrique. Pendant quatre (4) siècles, les africains n’auront plus jamais la paix. Des guerres, des pillages, des incendies de villes et de villages, des razzias, des rapts nocturnes et autres actes du genre étaient déclenchés contre les africains. Dans le genre du terrorisme, l’occident, inventif, est allé jusqu’à utiliser de nouvelles armes de destruction massive à l’instar de l’alcool [1], grisant ainsi des millions de personnes qui s’étaient réveillés dans les fers dans les cales de bateaux. Des rois, des princes, des hommes, des enfants, des jeunes, des femmes enceintes s’étaient retrouvés enchaînés et conduits dans « l’univers concentrationnaire » des îles et des Amériques.

Ce terrorisme opéré la bible à la main, la « science » en bandoulière et les canons au point a décimé l’Afrique et l’a plongée dans la déchéance avec des séquelles psychologiques indélébiles. Espérant se disculper, on inventa le roi africain qui volontairement vendit ses propres sujets et on minora le coût démographique de cette terreur de masse.

Etant entendu que le terrorisme européen s’est doté d’armes redoutables à la fois pour commettre ses crimes et s’accorder une immunité, la récidive survient. C’est ainsi qu’après le terrorisme esclavagiste, une nouvelle terreur s’est abattue sur l’Afrique avec la colonisation. Soumettant des millions et des millions d’africains à son service exclusif, l’Europe s’est imposée en Afrique à coup de massacres coloniaux, des guerres de tout genre, des coups de fouet, des impôts de tout genre. Les européens coupèrent des têtes, des pieds et des mains aux noirs dans leur propre pays [2]. Ce terrorisme avait poussé des millions d’africains à fuir leurs villes et villages pour s’abriter dans des forêts où il les suit pour les massacrer.

Face à ces massacres incessants, des masses africaines s’étaient organisées pour lui barrer la router. Mais, peine perdue. De nouveaux massacres furent commis. Toutes les figures de la résistance contre ce terrorisme avaient été présentées comme des terroristes (comme Mandela le fut jusqu’en 2008) et tuées. A titre d’exemple, pour atteindre les plus dignes résistants sur le sol du Cameroun, la France, championne en terrorisme coloniale dressa des camps de concentration où elle parqua des populations [3].

Qui peut ignorer ce que l’Europe et ses cousins germains occupant l’Amérique avaient fait et font encore en Asie et surtout dans les pays arabo-musulams ? Que de guerres ! Que d’agression ! Que de pillages !

C’est ce terrorisme là qui a frappé la Libye depuis le mois de février 2011. Ce terrorisme occidental a frappé et a détruit l’un des rarissimes pays les plus prospères sur le continent africain. Il a atteint son dirigeant Mouammar Kadhafi.

Mais le terrorisme occidental a des partisans y compris au sein des peuples qui en sont les victimes. Pourquoi ? Parce que les terroristes occidentaux recrutent sous le coup de la propagande sous le manteau puant des mythes de « droits de l’homme », de la « liberté » et de la « démocratie » et font miroiter à leurs collaborateurs locaux des bribes de pouvoir. Au nom de ce pouvoir colonial manifestement sans pouvoir, des hommes et des femmes s’allient à la terreur et livrent leurs propres terres et les peuples dont ils sont issus à la mort de masse, au pillage et à la misère chronique. Ils installent et consolident la dépendance mortelle et le sous-développement dans des territoires qu’ils gouvernent en leur qualité de satrapes. Comme la terreur occidentale n’élève à l’honneur que celles et ceux qui lui sont soumis, ces satrapes se font adoubés par leurs gourous qui les accueillent dans leur palais et leur rendent visite dans les satrapies.

Kadhafi est assassiné. Mais, le terrorisme occidental n’a pas triomphé. Il a vaincu un résistant comme ce fut le cas avec l’assassinat de Nasser, de Sylvanus Olympio, de Lumumba, de Biko, et plus loin de Behanzin, de Samory et de tant d’autres résistants anonymes massivement tués. Ce terrorisme n’a pas triomphé et ne triomphera jamais pour la simple et bonne raison que la résistance qui lui est opposée ne se réduit pas à une personne, aussi immense fut-elle. Elle est systémique et populaire. Si c’était une question d’individus, l’assassinat des précurseurs comme Samory, Behanzin…aurait découragé tant d’autres.

Au final, n’est-il pas un acte héroïque de mourir en résistant que vivre à genou devant des maîtres qui n’en sont pas ? Plutôt mourir et rejoindre Olympio, Nasser, Nkrumah, Sékou Touré, Lumumba, Sankara, Nyerere, Biko, Malcolm, King...que vivre sous la férule des terroristes comme Obama, Sarkozy et Cameron et leurs chiens de chasse. Se faire capturer et livrer à une parodie de justice par ce trio historiquement insignifiant aurait été le plus insoutenable des affronts que Kadhafi aurait eu à subir. Mieux vaut rejoindre les ancêtres que vivre en prisonnier et comparaître devant le tribunal de la terreur sous les oripeaux de l’ONU, avec comme procureur la marionnette Moreno Ocampo accompagné des qatari et quelques libyens ayant un appétit fou de représenter localement le pouvoir colonial [4].

Komla KPOGLI

http://lajuda.blogspot.com

[1] Observations sur la traite des nègres, Carl Wadström, 1794-1995.

[2] Les fantomes du roi leopold : un holocauste oublié, Adam Hochschild, 1998.

[3] Maurice Delauney, haut-commissaire au Cameroun, reconnait l’édification de camp de concentration, avec cette citation terrible, (voir le Canard Enchainé du 27/04/2011 « Une guerre Française cachée pendant 40 ans » page 3) : « J’avais été prisonnier en Allemagne, je savais comment ça se passait ! J’avais fait un camp à Bangou (Cameroun) avec des barbelés, des miradors ». Voir aussi, le film : Cameroun (Autopsie d’une indépendance) sur http://www.dailymotion.com/video/xf0o5a_cameroun-autopsie-d-une-independanc_webcam

[4] Témoignage du secrétaire général de la ligue libyenne des droit de l’homme Dr Sliman Bouchuiguir dans un entretien avec Julien Teil, à voir sur
http://www.laguerrehumanitaire.fr/

COMMENTAIRES  

23/10/2011 18:33 par Safiya

Tes mots me font pleurer, d’ailleurs c’est tout ce que je sais faire ces derniers temps...
à toi Komla Kpogli je t’offre les miens :

Ex-colonisée bientôt néocolonisée
Dans ce monde non apaisé
Toujours de sang assoiffé
Je vis en disharmonie
Presque en schyzophrénie
Ma tête écartelée dérive
Plaie vive
J’ai mal
Aux Africains
Aux Palestiniens
Aux Kosovars, aux Bosniaques, aux Afghans
Aux Irakiens
Aussi aux Cubains
Enfouir et vite refermer la besace
Surtout rester de glace
Faire comme si...
Inextricable lacis
Avec au bout l’impasse
Où je rebois la tasse
De la démocratie dévoyée
Où la seule liberté prônée
Est celle de bien consommer
Une vie en porte-à -faux
Et mon amour à vau-l’eau
Regretter l’époque des sérails à jamais révolue ?
Non ! Mais vomir celle des potiches résolues oui !
Rugueuse est ta liberté ô femme
A l’enfance spoliée infâme
Irréparable fêlure de l’imposture
Qui fit mes ancêtres Gaulois
Sans crainte du mauvais aloi
Et exit les Numides
Pour que mes yeux cessent d’être humides
Je revêt l’armure du rêve
Comme l’écume dentelle la grève
De ma mémoire effilochée
De petite fille colifichet
Ressurgissent les fils de fer barbelés
Baba et Yemma harcelés
Par des soldats sans retenue
D’un autre continent venus
Je revois mes hippocampes, les coquelicots
La grâce des pins dansant
Sous la majestueuse caresse du vent
L’immensité de la mer
Et sa palette de couleurs
Et tant et tant que je préfère taire
Par lâcheté ou bien par pudeur
Pour me consoler je pense au jour
Tant de fois rêvé de mon retour
Vers cette terre de lumière
Généreuse et altière
De sang irriguée
De souffrances martelée
Et de larmes pétrie
Et dont les enfants sont de sa glaise façonnés

Hasta la victoria siempre

23/10/2011 19:28 par legrandsoir

Safiya, reprenez-vous.

J’ai mal Aux Africains Aux Palestiniens Aux Kosovars, aux Bosniaques, aux Afghans Aux Irakiens. Aussi aux Cubains

Les Cubains ? Pour le débarquement de la Baie des Cochons, pour les attentats perpétrés par les USA et quelques-uns de leurs hommes de main, du blocus, de la guerre médiatique qu’ils subissent ?

Bien vu ! Mais à part ça, rien à voir dans ce pays avec les ravages que subissent les autres que vous citez et qui sont détruits, spoliés, démantelés et souvent sans espoir.

Cuba tient depuis plus de 50 ans à distance ceux qui écrasent ou ont écrasés tant d’autres pays. Voyez, tout n’est pas désespérant.

23/10/2011 22:28 par Safiya

C’est sûr, ils résistent et c’est du baume au coeur à l’instar des Argentins et de tous les Latinos mais ils continuent à subir l’ostracisme et un embargo qui n’a d’égal que l’hérésie de sa durée. Castro, cet autre Géant est toujours diabolisé nonobstant son grand âge, c’est ce qui me fait mal... Merci LGS de ton intérêt.

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