Les historiens n’ont plus accès aux archives de 39-45, leurs travaux sont menacés

Jean-Marc BERLIERE

3 février 2020/Réseau International

Jean-Marc Berlière, professeur d’histoire contemporaine et spécialiste de la police française, s’inquiète de la fermeture des archives de la défense. Dans ces conditions, les historiens ne peuvent accéder aux fonds concernant la Seconde Guerre mondiale.

Le président François Hollande avait permis la libre consultation de ces archives après un gros travail des historiens en ce sens. Une façon, avait-il dit, de lutter contre le révisionnisme, l’altération de la mémoire, l’oubli, l’effacement. Déjà, sous Lionel Jospin en 1999, les choses évoluaient. En 2015, l’ouverture au grand public a permis à des amateurs, qui ne sont pas historiens de formation, de progresser dans la connaissance de cette période. Cela a multiplié les études locales. C’est aussi une façon de faire avancer la démocratie.

Depuis le début de l’année, on note de grosses difficultés pour obtenir les documents aux archives, notamment au Service historique de la Défense, à Vincennes. Ce centre incontournable pour les chercheurs, qui dépend du ministère des Armées, a reçu une consigne des autorités qui vise à la fermeture « provisoire » totale des fonds postérieurs à 1940, en attendant de revenir ensuite sur les documents antérieurs à 1940. Pour un universitaire qui, par exemple, travaille sur le contre-espionnage de 1934 à 1944, tout se ferme brutalement !

Les gens ont besoin de leur passé, c’est vital ! Dès lors qu’on ne communique plus sur un certain nombre de choses, il y a un retour en arrière. Je suis noyé par les plaintes d’historiens, de chercheurs. Pour l’instant, il n’y a pas de conséquence sur le travail universitaire.

source : https://fr.news-front.info/2020/02/02/les-historiens-nont-plus-acces-aux-archives-de-39-45-leurs-travaux-sont-menaces/

 https://reseauinternational.net/les-historiens-nont-plus-acces-aux-archives-de-39-45-leurs-travaux-sont-menaces/

COMMENTAIRES  

04/02/2020 11:04 par Assimbonanga

Mais à part ça, la France n’est pas un régime opaque.... Pour prendre un tel interdit, il faut bien que quelqu’un ait fait pression en ce sens. Des gens qui n’ont pas intérêt à ce qu’on sache la vérité ? Des descendants ? Des entreprises ? Qui ? Des amis de Brigitte ? De Jean-Michel ? D’Edouard ? De Gérald ? D’Amélie ? Que sais-je...
Il faut remarquer que lorsqu’un bord s’empare du pouvoir, il prend des décisions dans les moindres recoins des institutions et là, il se fout pas mal des lois européennes. C’est à discrétion. La couleur politique du président est importantissime (Le président François Hollande avait permis la libre consultation de ces archives après un gros travail des historiens en ce sens. )

04/02/2020 12:52 par Papa Razzi

Quels sont ceux qui font pression pour verrouiller les archives et de quoi ont-ils peur ?
La science progresse en corrigeant des erreurs ou des approximations qui étaient considérées auparavant comme des vérités, aussi la logique voudrait que l’on applique le même principe à l’Histoire, qui n’est en rien uns science exacte.

04/02/2020 13:26 par robess73

déplorable !heureusement qu Anne Lacroix Riz a pu travailler sur son livre LA NON EPURATION...

04/02/2020 14:01 par Buffaud

... on devrait essayer la dictature ...

04/02/2020 17:00 par Albert-Nord

Il y a du Vichy dans cette décision de verrouiller l’histoire.
En loucedé, tranquilou, le gouvernement français ferme des archives ouvertes.
Cela nous en dit long sur les peurs macrono-capitalo-pétainistes.
Quant on dit aux gens : "Circulez, y a rien à voir", c’est toujours l’inverse qui se produit !
On sent tous qu’il a y encore de gros gros lièvres à débusquer pendant cette période.
Lacoix-Riz et la synarchie a t’elle visée juste ?
De "grandes familles" ou de grands personnages de la 4ème et 5ème Rep étaient-ils bien plus coupable de collaboration qu’on ne le pensé ?
Fermer des archives ouvertes est une preuve de "sauve qui peut" général ; une preuve de faiblesse.
Cela n’arrêtera pas les historiens déterminés qui aiment recouper leurs sources.
Les archives américaines, anglaises, russes, allemandes...etc, de cette périodes sont toujours ouvertes à la recherche.

Le Sigmaringen du gouvernement n’est plus très loin.
Mais, un animal blessé est toujours plus vindicatif que les autres.

04/02/2020 23:41 par rey

Il est bon, excellent même, que chacun puisse s’ exprimer librement, y compris bien sûr les gens très à droite. Cela ne devrait pas empêcher le GS de nous donner quelques précisions sur les auteurs qu’ il accueille : J.M. Berlière est, à en croire ce que j’ ai lu chez Annie Lacroix-Riz, un historien ami de la police française et détestant viscéralement tout recours aux archives policières, qualifiées par lui d’ "archives de basse police" ( chacun a le droit d’ avoir ses petites contradictions : on peut aimer la police et détester une partie essentielle de son travail. Il est vrai que ce travail ( archives ) nous donne des classes dirigeantes françaises une image assez éloignée de celle que Monsieur Berlière voudrait nous voir adopter ). Ceci dit, ne boudons pas notre plaisir : si des historiens aussi amis du pouvoir que semble l’ être J.M.Berlière veulent nous alerter sur la fermeture d’ archives essentielles à la compréhension du passé national ( Occupation, Collaboration, guerres coloniales ), ils sont les bienvenus.

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