Les Américains ont désormais un nouveau prétexte pour accuser le gouvernement de surveillance globale. Les journalistes ont eu à leur disposition le texte du projet de loi préparé par l’administration de Barack Obama et donnant aux services spéciaux accès à l’information sur les opérations bancaires à l’intérieur des États-Unis.
Si les autorités font à nouveau valoir la nécessité de la lutte contre le terrorisme, les militants des droits de l’homme parlent de surveillance globale. La parole est à notre correspondant Roman Mamonov.
La fuite qui est à l’origine du scandale aux États-Unis s’est produite au ministère des finances. Les journalistes ont eu possession du brouillon des plans de la Maison Blanche de donner à tous les services spéciaux accès à la base de données sur les comptes et les opérations bancaires. Les fonctionnaires de l’administration étatsunienne font valoir que cette mesure permettra de mieux surveiller les terroristes et les syndicats du crime en consultant les données provenant de bases différentes. Selon la législation américaine, les banques et 25 000 sociétés comme casinos, propriétaires de distributeurs bancaires etc. font remonter à FinCEN (autorité de répression de la délinquance financière) les données sur toutes les opérations douteuses. Cette formule couvre les transferts de fonds de plus de 10 000 dollars et les opérations douteuses sur les comptes bancaires. FinCEN traite tous les ans environ 15 millions de messages relatifs aux opérations de ce genre. Seul la FBI a actuellement accès à ces données alors que les autres services spéciaux y compris les monstres comme la CIA et la NSA sont obligés de demander l’information au cas par cas.
L’Initiative de la Maison Blanche se heurte déjà à l’opposition des militants des droits de l’homme qui notent que les services spéciaux ont déjà accès à une quantité prodigieuse des données relatives à la vie privée des Américains. De surcroît, le mode d’emploi de ces données et les critères en vertu desquels les gens commencent à être surveillés, sont tout ce qu’il y a de plus opaque. De l’avis de Sharon Bradford Franklin, conseiller principal de l’organisation de défense des droits de l’homme « Projet constitutionnel », des millions d’Étatsuniens pourraient devenir des suspects en puissance soupçonnés de complicité avec les terroristes, et ceci sans aucune raison apparente.
Mais répétons une fois de plus que ce n’est qu’une idée à l’étude dans l’administration américaine et personne ne sait à quel moment elle se concrétisera par l’adoption des lois appropriées. Il est vrai cependant que les services spéciaux jouissent d’une influence énorme et sont parfaitement capablesde faire passer ce document par l’administration et le congrès.
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