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Le soudain changement de bord de Khaled Mechaal

Le futur ex-chef en exil de la branche politique du Hamas, qui selon toute vraisemblance ne devrait pas se représenter aux élections internes imminentes du mouvement, était ces derniers jours à Gaza en célébration du 25ème anniversaire de la fondation du Hamas. Un retour sans précédent sur les territoires palestiniens depuis qu’il les a quittés en 1967, prenant le chemin de l’exil en se réfugiant au Koweït, en Jordanie puis en Syrie, d’où il dirigeait le bureau politique de l’organisation depuis 2001.

Derrière un discours appelant à l’unité de la résistance palestinienne, sa démarche s’apparente plus à une volonté de redorer son image, écornée depuis son récent soutien à l’opposition syrienne et ses nouveaux liens avec le Qatar, qui ont crée des divisions au sein même du Hamas. Ses détracteurs l’accusent de trahir la résistance et de pacter avec l’ennemi américain, après avoir soudain accusé en février dernier le pouvoir syrien de "réprimer son propre peuple", puis quitté Damas pour Doha où il a reçu un accueil chaleureux de la part de l’emir du Qatar, cheikh Hamad Ben Khalifa Al-Thani.

La télévision officielle syrienne a d’ailleurs réagit à ce propos en déclarant que : « Mechaal a renoncé à la résistance pour le compte d’Israël et des Etats-Unis. Toutefois, la Syrie ne regrette pas de l’avoir aidé, parce qu’elle ne s’est jamais attendue à des faveurs en échange de ses obligations nationales et patriotiques envers un combattant vagabond auquel elle a fourni tout le soutien pour poursuivre sa lutte » (almanar). Elle ajoute que « la Syrie est heureuse de voir partir celui qui a échangé la résistance en contrepartie du pouvoir. C’est votre choix de résistance qui vous a donné ce statut chez le peuple palestinien, non pas votre appartenance aux Frères musulmans »

Elle s’est ensuite adressé à l’intéressé : « Rappelle-toi de ton vagabondage dans le monde avant que Damas ne t’assurât sa protection ».

Khaled Mechaal a, depuis quelques années déjà , revu ses positions à l’égard d’Israël, et a désormais accepté l’idée d’un retour aux frontières de 1967. Il plaide également en faveur d’une réconciliation avec le Fatah, et fait ainsi du Hamas un interlocuteur de plus en plus accepté par la communauté internationale, bien que le mouvement soit toujours considéré comme une organisation terroriste.

Signe d’un regain d’intêret pour le dirigeant du Hamas, sa visite à Gaza n’a pas suscité de réaction particulière de la part de Tel Aviv, alors que le chef du Jihad Islamique, Ramadan Challah, a été declaré persona non grata par le chef du gouvernement israelien Benyamin Netanyahou. (L’express)

Lahcen Senhaji

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