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Le pouvoir par tous les moyens

Loin de l’image de jeunes pacifistes réprimés, le Venezuela affronte un mouvement organisé et violent de déstabilisation, témoigne notre reporter. La réplique de l’État peine à ramener la concorde, tandis que la Colombie voisine joue désormais le même rôle que la Turquie dans le conflit syrien : francs-tireurs et paramilitaires colombiens (mais aussi vénézuéliens) servent de bras armé à la restauration néolibérale.

Ce 13 mai, tandis que des pneus crament sur la chaussée, une foule d’opposants au président Nicolás Maduro stationne sur la place Francia du quartier bourgeois d’Altamira (est de Caracas). « J’ai 57 ans, j’ai connu diverses présidences et, bien qu’il y ait toujours eu de la pauvreté et de l’insécurité, il y avait une bonne qualité de vie, nous explique une femme élégante. Hélas, depuis [Hugo] Chávez, la situation a bien changé... » Perplexe, elle fixe l’épais nuage de fumée qui s’élève à proximité : « Des jeunes ont monté une barricade, la Garde nationale est arrivée et il y a eu une grande confusion. Un autobus a été incendié, mais cela n’a pas été provoqué par les manifestants, il a brûlé (elle cherche ses mots)... spontanément. » Autour d’elle, la paranoïa rôde, instillée depuis des lustres par les médias : « Ce sont des colectivos infiltrés qui ont fait ça. » Les supposés paramilitaires du « régime », systématiquement accusés de tous les maux. Notre interlocutrice, elle, nous fixe avec gentillesse : « Vous êtes seul ? Faites attention, il y a des délinquants qui pourraient vous voler vos appareils photos. »

Casqués, cagoulés, agressifs, ceux qu’elle évoque à demi-mot s’activent autour de la carcasse métallique du bus calciné qu’ils dépècent pour le transformer en nouvelles barricades. Recueilli par la police municipale du quartier de Chacao, le chauffeur du véhicule exposera les faits : ce sont bien six voyous qui, au nom de la lutte contre le « chavisme », ont incendié son outil de travail après l’avoir séquestré et détourné de son trajet.

Trois ans d’émeutes

A la mort de Chávez, dans le but de neutraliser définitivement la révolution bolivarienne, les radicaux de la Table d’opposition démocratique (MUD) ont entrepris d’empêcher Maduro, élu démocratiquement, de consolider son pouvoir. Jouissant d’un fort appui international – un décret de Barack Obama faisant du Venezuela « une menace pour la sécurité nationale des Etats-Unis » et l’arrivée à la tête de l’Organisation des Etats américains (OEA) d’un inconditionnel de Washington, l’Uruguayen Luis Almagro –, ils ont lancé une offensive de guérilla urbaine en 2014 sous le nom explicite de la Salida (la sortie) et, en l’absence de résultat tangible (hormis 43 morts et plus de 800 blessés !), accentué une « guerre économique » destinée à déstabiliser le pays. Cette fois avec un succès certain. Durement affectée par les pénuries sciemment organisées d’aliments, de médicaments et de produits de première nécessité, une partie des électeurs du « chavisme » a sanctionné le pouvoir, rendu responsable du chaos, en permettant, plus par abstention que par adhésion, une victoire de l’opposition lors des législatives de décembre 2015.

Lors de son installation à l’Assemblée, le 5 janvier 2016, la MUD, désormais majoritaire, n’annonce qu’un seul et unique objectif, fort peu respectueux de la Constitution : renverser Maduro en six mois ! Et se met immédiatement dans l’illégalité (qui perdure aujourd’hui) en incorporant trois députés dont l’élection a été entachée de fraudes dans l’Etat d’Amazonas. Ce qui a amené le Tribunal suprême de justice (TSJ) à invalider toutes ses décisions et même, fin mars 2017, à prétendre assumer les fonctions législatives, avant de faire machine arrière pour mettre un terme aux accusations d’« auto-coup d’Etat ». Bref, depuis maintenant trois ans, pouvoir et opposition se rendent coup pour coup.

De sorte que, en torpillant le 6 décembre 2016 un éphémère dialogue entamé sous les auspices de l’Union des nations sud-américaines (Unasur) et du Vatican, l’opposition a réaffirmé sa volonté d’éjecter le chef de l’Etat, soit en imposant, sans aucune base légale, des élections présidentielles anticipées, soit en le renversant purement et simplement à travers d’incessantes « manifestations pacifiques ». Qui, depuis le 4 avril 2017, ont fait entre soixante-cinq et quatre-vingts morts. Dues à une « répression féroce » si l’on en croit la plupart des médias.

L’arrivée des combattants

Chaque jour ou presque, dans l’est de Caracas, de quelques centaines de personnes à plusieurs dizaines de milliers de manifestants, selon les cas, prennent la rue. Selon un scénario immuable, de 10h à 14h, ils défilent en ordre en scandant « liberté ! » et en traitant Maduro d’« assassin ». Aucune force de l’ordre gouvernementale ne s’oppose à leur progression.

En début d’après-midi, le ton change. Des dizaines d’« encapuchados » (individus masqués) équipés de casques, de masques à gaz, de boucliers décorés de motifs rappelant les croisades, de gants de chantier, de cocktails Molotov et d’armes improvisées, hérissent les carrefours de barricades, de camions confisqués à leur conducteur sous la menace, brûlent des pneus et des détritus, puis prennent la tête du cortège en direction d’un endroit non autorisé – Ministère de l’intérieur, Conseil national électoral (CNE), TSJ, etc.

Entourés de caméras, les leaders surgissent, María Corina Machado, bras et index impératifs tendus vers l’ouest – « la fin de ce gouvernement corrompu approche grâce à l’héroïsme du peuple vénézuélien qui, quoi qu’il en coûte, ne doit pas se laisser arrêter ! » –, Henrique Capriles Radonski, les yeux hallucinés (il ne s’agit pas d’une image), lesquels chauffent les troupes avant, prudemment, de se retirer. La production de « victimes de la répression » bat dès lors son plein.

C’est alors que commencent les affrontements et que, systématiquement, les meneurs entraînent une partie de la « manif » sur l’autopista Francisco Fajardo – l’autoroute à six voies qui, d’est en ouest, traverse la capitale. Les « pacifiques » restant en retrait tout en poussant des hurlements et en applaudissant, les « combattants » provoquent les gardes nationaux (GN), lesquels finissent par intervenir pour dégager la voie, à coups de grenades lacrymogènes et de canons à eau. Tout comme les fonctionnaires de la Police nationale bolivarienne (PNB), et sur ordre du chef de l’Etat, lors des opérations de maintien de l’ordre, ils n’ont pas le droit de porter d’armes à feu.

Tandis que, pestant contre « la dictature », le gros de la foule reflue entre yeux larmoyants et quintes de toux, des groupes stratégiquement coordonnés s’éparpillent dans les rues avoisinantes qu’ils transforment en terrain de guérilla. La production de « victimes de la répression » bat dès lors son plein.

Morts dans les deux camps

Le 31 mai, un rapport du « défenseur du peuple » Tarek William Saab a révélé que, sur soixante-cinq victimes, cinquante-deux sont mortes dans le contexte des manifestations et treize lors de pillages et autres actes de vandalisme. Trois décès mettent en cause des effectifs de la GN, deux la PNB, cinq les polices des Etats de Carabobo, du Táchira, du Bolivar, et un la police municipale de Sucre (quartier de Caracas dirigé par l’opposition). Pour ces faits, dans le cadre de l’Etat de droit, trente-cinq membres des forces de l’ordre ont été mis en examen ou sont recherchés.

Mais qui a tué un garde national et deux policiers de l’Etat de Carabobo ? Les cinq personnes qui se sont fracassées contre une barricade et les deux autres assassinées en tentant de franchir les obstacles érigés par des manifestants ? Le juge Nelson Moncada Gómez, exécuté de plusieurs balles alors qu’il tentait d’éviter un barrage ? Les victimes des « chopos », armes artisanales utilisant des billes de métal ou de verre comme munitions ? La vingtaine de personnes qui se trouvaient malencontreusement « à proximité » des manifestations ? Les trois « chavistes » pris pour cible depuis un immeuble ? Qui a blessé par armes à feu et explosifs six policiers et vingt-deux gardes nationaux ?

Tirs « amis »

Plus de 1100 blessés (dont 340 membres des forces de l’ordre)... Avec, certes, une part d’accidents et de ce qu’on appellerait en termes militaires de « tirs amis ». Le 31 mai, lors de l’attaque extrêmement violente de la base militaire de La Carlota (Caracas), que nous suivons « en première ligne », il nous est donné d’observer : un excité enflammer ses vêtements et se brûler grièvement avec son propre cocktail Molotov ; un individu ramasser une grenade lacrymogène et la relancer maladroitement… sur ses amis ; le servant d’un bazooka improvisé se faire huer et insulter pour avoir expédié son projectile quasiment sur les opposants ; l’utilisateur d’un lance-pierres propulser ses billes métalliques d’une distance telle qu’il a autant de chance d’atteindre les gardes nationaux que les enragés en train de les affronter...

Mais l’explication d’un tel bilan va bien au-delà. Dans le recrutement criminel de bandes de délinquants équipés et rétribués pour semer le chaos. Des bandes armées qui pillent et saccagent. Qui rançonnent les habitants des quartiers « occupés » sous prétexte qu’ils « luttent pour la liberté ». Qui, le 22 mai, jour de la « marche pour la santé », incendient des dépôts de médicaments et des centres médicaux ! Qui, le 20 mai, à Altamira, l’accusant d’être « chaviste », lynchent le jeune Orlando Figuera, le lardent de coups de couteaux, l’arrosent d’essence et y mettent le feu (il mourra le 3 juin).

La Colombie jouant désormais le rôle de la Turquie dans le conflit syrien, francs-tireurs et paramilitaires colombiens (mais aussi vénézuéliens), bras armé de la restauration néolibérale, opèrent dans les Etats de Carabobo, Táchira et Mérida. A Barinas, durant un Premier mai de terreur, les bandes criminelles de l’« opposition démocratique » ont imposé un véritable état de siège, attaqué et mis à sac une centaine de commerces, une trentaine d’institutions publiques et laissé quatre morts sur le terrain.

L’issue par une Constituante ?

Pour sortir de l’impasse, Maduro a annoncé la convocation d’une Assemblée nationale constituante (ANC, lire ci-dessous). Alors qu’elle réclamait des élections, la MUD ne veut pourtant pas en entendre parler. Dans tout le Venezuela, y compris au sein du « chavisme critique », dont émerge depuis peu la figure de la procureure générale de la République Luisa Ortega, le débat fait rage. Ex-ministre de l’Economie, le chercheur Luis Salas réfléchit à haute voix : « Le gouvernement a une proposition, qui est discutable, qui ne recueille pas le consensus de tous les Vénézuéliens, mais il a une proposition. Quelle est celle de la droite ? » Les faits parlent d’eux-mêmes : déchaîner la violence pour renverser Maduro.

Maurice Lemoine

L’Assemblée Constituante, un visage nouveau pour la République, 7 juin 2017, https://venezuelainfos.wordpress.com/2017/06/07/lassemblee-constituante-un-visage-nouveau-pour-la-republique/

PHOTOS : MAURICE LEMOINE, DE RETOUR DE CARACAS

Ex-rédacteur en chef du Monde diplomatique, le journaliste Maurice Lemoine (ici au Paraguay) couvre l’Amérique Latine depuis plus de quarante ans. Derniers ouvrages parus : “Chávez Presidente !”, « Sur les eaux noires du fleuve », “Cinq cubains à Miami” et “Les enfants cachés du général Pinochet
 https://venezuelainfos.wordpress.com/2017/06/09/le-pouvoir-par-tous-les-moyens-par-maurice-lemoine/

COMMENTAIRES  

15/06/2017 12:26 par Ellilou

La dernière fois que j’ai pu entendre Monsieur Lemoine sur une télé française c’était dans la déplorable émission d’Arte "28 minutes". C’était il y a plus d’un an car depuis leur traitement plus que contestable des manifestations contre la loi "Travaille ! et ferma ta g.....e !" l’année dernière (j’y étais donc j’ai pu vérifier la distance entre ce qu’ils disaient et la réalité du terrain) je ne la regarde plus du tout.
Donc Monsieur Lemoine était invité dans cette émission dont le thème était bien sûr l’effroyable situation au Vénézuela. Mais cela tenait plus du traquenard que de l’émission informative et distanciée, comme d’habitude de toute façon : quoiqu’il dise il était contredit de façon au mieux impolie au pire agressive soit par les journalistes présents soit par une invitée représentant "l’opposition". C’était pitoyable.

15/06/2017 13:58 par Roger

Heureusement que nous avons encore des journalistes comme M.Lemoine ou Thierry Deronne pour nous informer de "la vérité de situation" du Venezuela. Toutefois j’en viens à craindre pour leurs vie, tant la voyoucratie US relayée par les élites corrompues et les media de propagande, se montre désormais "sans vergogne" (et sans doute depuis longtemps) capable de tout.

15/06/2017 18:45 par Jean-Luc DAVID

La dernière fois que j’ai vu M. Maurice Lemoine à la télévision, c’était lors d’un débat sur France 24, au côté d’un représentant chilien de la France insoumise (responsable de la cellule Venezuela) et face à un journaliste professionnel (par opposition à partisan) et une citoyenne vénézuélienne membre de Primero Justicia. Retranché derrière un sourire cynique, il semblait se délecter de la souffrance exprimée par son interlocutrice à propos de la situation dans son pays et qui, à mes yeux, traduisait exactement ce que témoignent les Vénézuéliens expatriés que je rencontre chaque jour ou presque depuis deux ans.

Je souhaiterais seulement qu’il réponde à une question : que souhaite-t-il défendre de l’expérience chaviste, aujourd’hui agonisante ? Quelles sont les réussites du régime, après bientôt 20 ans de pouvoir, légitimement acquis mais conservé au mépris de la transparence semble-t-il, qui puissent encore convaincre les patients adeptes du Grand soir que le socialisme du XXIe siècle est effectivement l’alternative salvatrice au libéralisme décomplexé qui détruit l’avenir des générations futures ?

D’ici quelques semaines, le chavisme entrera effectivement dans l’Histoire, c’est-à-dire dans l’empreinte des événements passés. Pour notre édification. Quel sera le nouveau dada de Monsieur Lemoine pour promettre à ses petits-enfants un monde meilleur ? Et comment ceux-ci interpréteront les délires de Pépé lorsque la lumière sera faite sur les véritables agissements de la clique vert-de-gris de messieurs Maduro, Cabello, El Aissami et consorts cubanos.

S’il vous plait Monsieur Lemoine, tâchez de mettre un peu d’objectivité dans vos analyses. N’y a-t-il pas que les imbéciles qui ne changent pas d’avis ? Pour ma part, il m’en a coûté, mais j’ai le sentiment d’avoir ouvert les yeux...

Cordialement

JLD

15/06/2017 21:20 par Roger

Dans un environnement extrêmement hostile, Chavez a impulsé une politique de progrès collectif, de souveraineté du Venezuela, de dignité pour un peuple écrasé par une oligarchie corrompue et complice de toutes les manœuvres de prédation des USA sur toute l’Amérique du Sud. Tout cela est suffisamment documenté pour qu’il n’ y ait aucun doute sur ce qui est en train de se dérouler au Venezuela, comme dans le reste du monde (ROW comme ils disent modestement !).
Alors réclamer de l’objectivité aux rares journaliste qui ne se contentent pas de reprendre les dépêches d’agence US et leurs filiales/complices Européennes, et qui font entendre un tout petit peu un autre point de vue, c’est curieux...à moins d’être un lecteur assidu du Monde et de son "spécialiste pour l’Amérique du sud. Là , ce n’est même pas la peine de discuter.

15/06/2017 21:37 par Geb.

Sauf que les Vénézueliens "expatriés" que tu rencontres, je les rencontre aussi.

Des mecs plein de pognon, (Ici et encore plus là-bas), qui pour des raisons diverses se sont mis aux abris après Chavez et se la jouent "victimes".

J’en connais pas beaucoup, (Et même aucun), qui crèchent dans les Quartiers Nord de Marseille. Par contre ceux que je connais sont plutôt du côté de Saint-Giniez, le quartier bourges. Un endroit où, même si je ne suis pas à la ramasse, je serai bien en peine de loger ou de payer un loyer. Et à ma connaissance en tant que militant du secours Populaire Français je n’en ai encore pas vu un seul venir chercher une paire de godasses pour ses enfants.

On a les mêmes à l’Observatoire de la Syrie à Londres. On avait les mêmes avec les expatriés Libyens "victimes" de Ghadaffi. et Tutti Quanti. On eu aussi les mêmes avec les Pieds-Noirs sionistes enragés "victimes" des Arabes d’algérie en 62.

On avait les mêmes, même si je ne les ai pas connus personnellement, avec les Russes blancs à Paris après la Révolution Bolchévique de 1917.

On a eu aussi les mêmes en 1789 avec les Emigrés de la Noblesse en Angleterre et en Prusse.

Et si on avait eu Mélenchon "président" on aurait eu les mêmes tarés français expats à Washington pour gueuler au "totalitarisme" et réclamer une intervention humanitaire yankee sur l’Elysée pour faire appliquer la Loi El Khomry.

Alors quand tu les rencontre, dis leur de changer de disque et de trouver une autre histoire. Au moins pour faire semblant de rester crédibles. Et remonter la crédibilité de leurs patrons.

Ca fait deux cent ans que ceux qui mènent le Monde ont écrit le scénario, cinquante ans que leurs potes d’Hollywood et de Langley ne l’ont pas changé d’un iota, et qu’ils assassinent les peuples de la Planète au nom de ces courageux fuyards avec la complicité tacite et l’argent des impôts de tous les cons qui les écoutent.

Ca commence à être dur de le faire passer, même à des décervelés du Coca-Cola scolarisés chez Disneyland...

"Peut-être", là-bas, à Caracas, il y a en a qui en chient vraiment et qui glandent parce que Maduro sert un peu plus de soupe aux péones du coin, (ceux qu’ils tordaient allègrement avant Chavez), en leur prenant un peu de la leur, (J’ai dit "peut-être"). Au moins ceux là ils ont eu les couilles de rester, ou pas celles de partir.

Mais ne me parle surtout pas des expatriés vénézueliens d’ici.

15/06/2017 22:27 par Jean-Luc DAVID

Merci de réagir à mon commentaire.
Ce que je souhaite dire, c’est que le "modèle" chaviste a vécu et est sur le point de disparaître, emportant les espoirs et les illusions de nombreux citoyens de la planète, et j’en étais, qui ont espéré un contrepoids à l’idéologie libérale qui fait la pluie et le beau temps où bon lui semble.

Les raisons de cet échec avéré sont évidemment multiples, et quand j’en appelle à l’objectivité, c’est pour sortir de ce débat idéologique stérile qui opposerait les bons et les méchants. Chavez a longtemps bénéficié d’une couverture médiatique généreuse et bienveillante (grâce en partie aux revenus de PDVSA consacrés à la propagande, selon de nombreux Vénézuéliens) et il a fallu attendre plus d’un an après la victoire de la MUD aux législatives en décembre 2015, puis le début de l’insurrection populaire pour que les vilains organes de presse occidentaux prennent enfin la mesure de la catastrophe qui était en train de jeter la population dans la rue. Et c’est actuellement un feuilleton quotidien.
Si bien que lorsque je lis aujourd’hui les soutiens inconditionnels de la révolution bolivarienne dénoncer le parti pris du Monde et de la plupart des médias internationaux dans la couverture de ces événements, j’y vois un mépris sans borne du peuple vénézuélien qu’ils sont censés défendre avec leur posture socialiste. Qu’ils sachent que de plus en plus de ces Vénézuéliens sont aujourd’hui favorables à une intervention extérieure pour mettre le Cartel des soles et ses affidés dehors et laisser le pays renouer avec le cours de son histoire légitime. Ainsi, j’admets que les articles de M. Paranagua, entre autres, reflètent bien davantage la perception de la situation réelle par les expatriés vénézuéliens que les circonvolutions dialectiques de M. Lemoine et des aspirants au Grand soir. La référence aux "colectivos, supposés paramilitaires du régime", est à ce titre l’euphémisme le plus doux de l’histoire du journalisme.

Trouvez-nous des chavistes encore convaincus du bienfondé de la révolution. Qu’ils nous disent ce qui a effectivement été amélioré dans le pays, hors toutes les actions clientélistes qui ont longtemps suffit à entretenir la division, y compris au sein des familles, pour mieux régner. Certains d’entre eux sont également expatriés, mais ces camarades ne fréquentent pas les mêmes sphères que les désespérés (s’il vous plait, ne les appelez pas oligarcas ou escuàlidos) qui ont choisi le salut dans la fuite et en souffrent énormément.

Voilà, ne pas oublier que les idées que l’on défend, quelles qu’elles soient, nous éclaboussent parfois du sang et du malheur de ceux qui les endurent. Le Venezuela n’a jamais été un pays idéal, mais il n’a jamais été aussi proche de l’enfer. Sachez-le...

JLD

16/06/2017 00:14 par legrandsoir

Ca fait 40 ans maintenant que je suis de près les évènements en Amérique latine. Une des constantes, quel que soit le pays, quel que soit la "forme" de la "révolution", quels que soient les enjeux ou le contexte, il y a toujours, toujours, quelqu’un quelque part pour faire une démonstration de dissonance cognitive. L’opinion des "expatriés", de ceux qui "souffrent", qui "y ont cru", qui "se sont réveillés", etc. Sans oublier "la corruption" (qui n’existait pas avant, apparemment), la description d’un "régime aux abois" (mais pourquoi diable n’abandonnent-ils pas le pouvoir aux anciens proprios, comme des civilisés ?). Et la "répression", évidemment - terme qui, au Venezuela, prête à sourire dans le contexte, et surtout en considérant l’histoire de violence dans ce pays (ah le bon vieux temps où les manifs se dispersaient à coups de mitrailleuse et avec quelques milliers de morts à la clé... Une époque où la presse ne parlait que des Miss Venezuela). Si "supposés paramilitaires du régime" vous paraît comme l’euphémisme le plus doux de l’histoire du journalisme, c’est que vous ne connaissez rien (ou avez oublié) à l’histoire de l’Amérique latine, ni même du journalisme (on n’oubliera pas Libération qualifiant la coopérative Blas Roca à Cuba de "Tontons Macoutes"). Dissonance cognitive, c’est bien ça.

VD

15/06/2017 22:34 par Vania

Concernant la procureure générale, il semble qu’elle est impliquée dans une affaire de corruption (avec un avion qu’elle utilisait sans avoir l’autorisation...)et a décidé de trahir les chavistes (un traître de plus..). Elle applique actuellement la politique du laxisme et de l’inaction face aux terroristes, ne semble guère préoccupée de punir les crimes de haine (comme celui du jeune Orlando Figueroa brûlé à mort car il avait l’air d’être chaviste) . Ne réagit pas avec célérité face à l’expansion de bandes de délinquants armés et payés ( avec la participation des mineurs) qui incendient, saccagent et terrorisent la population. Elle se présente comme une 3ème voie (peut -être pour le département d’état USA ou la CIA..... qui cherche et cherche..) et déloge tout employé qui s’y oppose (comme la vice-procureure qui a décidé de renoncer ) . Elle a peut-être tout un plan en marche, mais ce qu’elle propose est arbitraire et contredit les lois du Venezuela comme le prouve l’avocate Maria Isabel Diaz dans le programme "con Amorin" https://www.youtube.com/watch?v=sNSPZl0ckKo
Également, dans le programme " la hojilla" , .M Silva présente un documentaire qui montre que le modus-operandi est presque identique à celui appliqué lors du coup d’état au Chilli en 1973 . La différence est que le coup d’état permanent au Venezuela a commencé en 2001 !! https://www.youtube.com/watch?v=viCGBmOxWQY

16/06/2017 08:04 par Assimbonanga

Article France Inter ce matin sur le Venezuela : il y a des manifestations contre Maduro, il y a tant de morts, il y a tant de blessés, ça dure depuis tant. Ça, c’est de l’information !
France Inter est devenue une radio pour débiles légers.

17/06/2017 00:27 par Jean-Luc DAVID

Bon, je me suis jeté dans le nid de guêpes et c’était bien le but recherché pour tenter d’initier un débat. Je suis donc piqué, comme « le con qui écoute les courageux fuyards complices des oppresseurs du peuple », le perroquet récitant la pensée unique impérialiste ou le démonstrateur de dissonance cognitive. Mais encore une fois, les réactions et avis partisans qu’ont soulevé mes remarques sur la situation au Venezuela ne font guère cas de la réalité vécue par la population du pays et tentent même encore de la justifier en défendant aveuglément la politique de Maduro, rejetée par une majorité de ses compatriotes.
J’y oppose les témoignages des Vénézuéliens expatriés que j’ai rencontrés dernièrement en Nouvelle-Calédonie, en France, en Espagne, au Panamà et à présent en Colombie, dont je livre quelques portraits ci-dessous. Ce ne sont certes pas des peones, simplement des gens issus de la classe moyenne ou moyenne basse qui reconnaissent avoir bénéficié d’un milieu familial educado, parole clef en culture latine. Ils sont semblables à ces gens restés au pays qui témoignent dans nos journaux télévisés et sur les réseaux sociaux d’une réalité devenue insupportable et que certains idéologues ne voient que comme des ennemis de la révolution et non des citoyens certainement plus proches de vous et moi que les « enchufados » qui émargent à Miraflorès et à ses satellites.
Exemples de ces Vénézuéliens qui souffrent de l’exil qu’ils ont choisi pour échapper à un quotidien d’angoisse et d’humiliation dans les queues. Les agents de la CIA donc, selon la doxa chaviste :
-  Kléderman, 25 ans : comptable qui aimait son travail à Caracas. A Panamà, il a démarché des cabinets comptables pour proposer ses services et si son profil les intéressait, pas d’embauche légale possible
-  Wladimir et Yudezny, 26 ans (un môme de 5 ans) : elle était secrétaire médicale dans un service d’oncologie de Caracas. Lui démerdard de la vie. Elle prépare chaque matin une vingtaine d’arepas qu’elle part ensuite vendre dans la rue pour un bénéfice d’une dizaine de dollars. Wlad tente des jobs (peinture, jardin, vente de boissons dans le trafic de la Panaméricana).
-  René, 28 ans : il faisait partie de la sélection vénézuélienne d’athlétisme et a participé à des compétitions en Europe. Complètement découragé à son arrivée, il parlait ensuite de reprendre l’entraînement en espérant gagner quelques primes sur les courses organisées ici.
-  Edwin, 25 ans : ingénieur électrotechnique. Originaire de la région des Andes où sa famille a une exploitation agricole et où la vie quotidienne n’a pas encore sombré dans la déprime et l’exaspération qui rongent les villes. Mais le climat de la montagne ne lui convient plus et il a finalement fui Caracas où il s’était installé après y avoir fait ses études. Frustré de libertés pour vivre sa jeunesse, découragé par un salaire qui permet à peine de s’alimenter… Impossible pour lui aussi de se faire embaucher dans sa spécialité au Panamà.
-  Benito, 45 ans : Binational, de père espagnol. Il a déjà derrière lui une vie de voyage et d’aventures, en Europe, Angleterre, Espagne, Jamaïque. Son père a justement été assassiné au Vénez où il était revenu en vacances, profitant de sa retraite et pour récupérer ce qu’il pouvait. Buté pour un téléphone portable ou un portefeuille. Après trois mois d’errance et d’emmerdes à Panamà, à bout de force et de ressources, dépouillé comme il n’aurait jamais pensé l’être, il n’a pas voulu perdre son billet retour et a choisi de replonger dans l’enfer de Maracay où « quand tu sors ton smartphone dans le bus, tu as quatre flingues aussitôt braqués sur toi ».
-  Elvis, 25 ans : ingénieur et superviseur dans une compagnie aérienne intérieure. Piégé dans son boulot, au cœur de la corruption et du narcotrafic à découvert opéré par ses collègues ou les personnels des opérateurs, les douaniers, les militaires et les policiers de l’aéroport de Punto Fijo… « Le jour où ça tombera, mieux vaut ne pas être dans les parages, même avec les mains propres. Tout le monde est au courant… A Caracas, les gars disent carrément : avec nous ou contre nous ? ». Il a préféré s’extraire de ce milieu gangrené, en renonçant au poste qui lui tenait tant à cœur, pour se protéger des conneries des autres qui, il espère, seront un jour dévoilées. A présent payé au pourboire comme empacador aux caisses des supermarchés …
-  Marco, 27 ans : artisan, plombier, électricien, le plus joyeux de cette petite diaspora. Optimiste et confiant en son énergie et ses compétences. Il est arrivé avec une petite cagnotte, s’est acheté une boîte à outils minimum, a mis une annonce sur OLX, le Bon Coin local, et se fait des journées à 40, 70 ou 100 $..
-  Javier, 42 ans : de galère en galère. Il avait fui une première fois le Vénez pour aller tenter sa chance à Aruba, île néerlandaise voisine. Il a été arrêté pour travail illégal et déporté illico presto, sans pouvoir récupérer le peu qu’il avait accumulé. Découragé par l’insécurité à Valencia, il cherche un nouveau souffle ici.
-  Armando, 46 ans : il vend des cocos frais avec sa femme et leur gamin de 8 ans privé d’école car sans papiers. Il était militaire pendant 20 ans… jusqu’à ce que des coopérants cubains, civils, viennent s’ingérer dans la marche de son unité. Il n’a pas aimé et l’a dit haut et fort, sans conséquences disciplinaires assure-t-il fièrement, et a fini par démissionner après avoir monté des petites affaires puis de filer au Panamà.
-  Ernesto, 36 ans : ancien des services de renseignements de Caracas, qu’il a lui aussi quittés après avoir observé le décalage entre ses aspirations patriotiques et la déontologie de sa hiérarchie. Démission avec une bonne partie de ses collègues à l’issue d’une enquête aboutissant à la mise en cause de leur propre chef qui, droit dans ses bottes, les a invités à choisir comment sauver leurs intérêts dans une telle situation : s’écraser ou se tirer…
Bon, c’était à propos des courageux fuyards que je suis si con de considérer et dont je pourrais allonger la liste à loisir.
Concernant le perroquet récitant de la pensée unique, il est assurément le digne pendant de celui qui relaie la propagande gouvernementale anti impérialiste. Si ce n’est qu’il est ici avec vous en ce moment pour tenter de dégager une forme d’objectivité.
Enfin, je garde le meilleur pour la fin avec la référence à la dissonance cognitive. Car je lis à ce propos sur le site de La Toupie, que je découvre à l’occasion : Exemple : croire à la fin du monde (qu’on peut remplacer par le Grand soir, ndlr) tel jour et constater que rien ne se passe ce jour-là. Cet état, dit de "dissonance cognitive" qui se situe au niveau psychique, conduit la personne à développer des stratégies inconscientes ayant pour but de réduire la dissonance et de se rapprocher de l’état inverse dit de "consonance positive". Ou encore : Les partisans d’un homme politique dont on dénonce des pratiques malhonnêtes ne les croient pas et remettent en cause la bonne foi et l’honnêteté de ceux qui les révèlent. Parfois, ils se censurent mentalement et font comme si les révélations n’avaient jamais existé. Autant dire que je me sens rassuré et pas si seul en tout cas dans ce marasme psychique.
Pour conclure, j’admets que la douceur des euphémismes, dans la pratique journalistique, est un art largement partagé difficile à hiérarchiser.

JLD

17/06/2017 02:25 par legrandsoir

Et ?

Il manque :
1-Les opinions de ceux qui sont restés...
2-Le contexte historique (le coup du smartphone, je l’ai entendu avant l’élection de Chavez, c’est dire si ce n’est pas nouveau - la circulation des armes et la délinquance au Venezuela est une constante), le pourquoi et le comment de la crise...
3-Une analyse des marges de manoeuvre...
4-Un examen des alternatives possibles. A voir les excités de la droite (revancharde, j’espère que le mot ne vous choque pas trop), on sent qu’on ne parle pas (plus) d’une simple "alternance", disons "à l’occidentale", mais bien d’une volonté de vengeance (de quoi, exactement ?).
5-La représentativité réelle de cette opposition là et sa justification de ses violences...
6-Le rôle des médias dans la construction d’une image. Faut-il rappeler que, selon de nombreuses sources, ces scènes de violence sont très limitées et circonscrites et font l’objet d’une mise en scène qui, dans d’autres pays, auraient été traitées comme des actes de sédition.

VD

17/06/2017 10:29 par Assimbonanga

Bravo Geb pour votre commentaire du 15/06, à 21:37.
Concernant le mot dictateur, c’est l’arme de destruction chimique. Exemple. Regardez Mélenchon que l’on traite de dictateur. Quels sont les faits ? Qu’a-t-il fait ? Il parle ! Il galvanise les gens dans des meetings. Mais à part ça, quoi ? Rien.
Regardez Wauquiez : à la région Auvergne Rhône-Alpes, il a démoli de nombreuses associations sans autre forme de débat pour favoriser ses électeurs, par clientélisme. Ce sont des faits, de vrais actes tangibles. Hé bien , lui, personne ne le traite de dictateur.

Idem pour les ABC de l’égalité : les réac’ ont fait courir une rumeur dégueulasse pour les diffamer et ça a marché.
Cette droite de tous pays, comme Geb le fait bien observer, est infecte. Elle répand des rumeurs et de sordides accusations qui lui ressemble alors que c’est elle qui en serait plutôt coupable.
https://www.mediacites.fr/lyon/enquete-lyon/2017/06/10/region-auvergne-rhone-alpes-sale-temps-pour-les-associations/

17/06/2017 15:34 par Geb.

Bon... Je peux constater à travers les propos de JLD les mêmes traumas que j’ai pu constater chez les Pieds-Noirs sionistes de retour d’Algérie en 61/62.

Ces derniers je les ai bien connus, (et j’en fréquente encore - Même si on diverge encore sur certains points), et j’ai pu suivre leur cheminement...

Leurs attitudes et propos, pour la majorité d’entre-eux, n’étaient pas "malhonnêtes" par essence, mais on y trouvait TOUJOURS un "manque", ou plutôt un "refus" d’analyse fondamental des situations historiques et politiques qui les avaient mené à l’exil. Leurs revendications étaient TOUTES anecdotiques sans prise en compte du milieu ambiant. Ainsi qu’une tradition de "Coup de poignard dans le dos" ainsi qu’une volonté revancharde sans faille. Le rôle des Services américains et israéliens dans les différents coups tordus ainsi que dans les financements de l’OAS et parfois d’éléments incontrôlés du FLN, n’était alors connu que d’une poignée d’initiés, les promesse faites aux algériens après 1945 et les assassinats de Sétif restaient confidentielles en dehors de chez ceux qu les avaient commis, et tous pensaient que les Arabes qu’ils avaient fréquentés sans de réels problèmes, (Tout en les tordant quelque peu), en tant que Français et Juifs, depuis quatre génération leur en voulaient par ce qu’ils étaient "méchants" , "vindicatifs" et qu’ils en voulaient à leurs biens.

Je comprend très bien leur attitude, même sans la cautionner. D’autant que si je m’imagine dans la même situation, chez nous en France, dans le même cas, une grande majorité de la classe moyenne, (C’est à dire des gens qui me ressemblent relativement en profil et situation de classe), qui m’entourent se positionnerait sur la même narrative.

Ceux qui, comme nous ici, ont continué à suivre le cheminement historique peuvent comprendre que dans une situation chaotique, et des facteurs étrangers subjectifs qui montent en épingle et boostent les manques et défauts du nouveau pouvoir, des personnes non informées peuvent perdre les pédales... Surtout quand elles sentent confusément que leur passé n’est pas réellement tout blanc face aux nouveaux tenants de celui-ci. Et surtout quand elles ont quelque chose à perdre qui pourrait être contesté comme illégitime par ceux qui n’avaient RIEN et qu’elles ignoraient superbement avant..

Evidemment je compte aussi comme des "possibles" les gestes volontaires contre les populations d’éléments infiltrés dans le Chavisme afin de discréditer la Révolution ou par simple crapulerie.

Dans des cas comme celui-ci la mantra est, pour ceux qui se contentaient très bien des pouvoirs précédents, même fascistes et criminels, : "Tous aux abris" si possible, "Tous aux armes" si pas possible...

Et avec l’aide matérielle de l’Ambassade des USA de préférence... Autant s’adresser au Patron.

Je tiens à préciser ceci, pas uniquement en réponse à JLD, (Qui sait très bien malgré son insistance, (sincère ou moins sincère), que nous ne lâcherons pas sur le fond, nous avons une vision plus vaste et diversifiée que lui du paysage local), car ce que nous voyons agir à Caracas pourrait être ce qui pourrait se passer chez nous si demain un changement fondamental touchait la Politique globale de notre pays et attentait aux intérêts de l’Empire ou même de l’UE. Et je tiens à le remercier pour ses apports, peut-être involontaires. En effet son intervention nous apporte des éléments sur le comment et la manière avec laquelle nos ennemis exploitent savamment les peurs et failles des classes intermédiaires pour casser les mouvements révolutionnaires. Les classes "supérieures", elles n’ont plus à perdre que ce qu’elles ne peuvent plus gagner en exploitant le péon. Le reste est déjà planqué aux Bahamas ou au Delaware.

De même cela peut nous donner des indications sur les choses à faire et ne pas faire en priorité pour contrer les manoeuvres scélérates internes et externes initiées de l’extérieur et de l’Etranger lors des changement de politique non désirés par Washington. Le simple fait que ces classe aient "oublié" les dictatures pro-US, successives et les années de plomb, de pillage, et de soumission, qui ont précédé le Chavisme, prouvent qu’elles "n’ouvrent "les yeux que si on les touche directement. Et prouve aussi que quand ont assassinait et torturait le peuple à la porte à côté et que ça profitait à leurs intérêts elles étaient étrangement aveugles aux cris des assassinés.

N’oublions pas non plus qu’il ne s’agit pas que de "pétrole" même si le pétrole vénezuelien représente un apport non négligeable dans le pack énergétique des USA, mais le Vénezuela représente aussi une puissance nucléaire civile relativement importante dans le sens ou elle a signé un accord nucléaire avec le Brésil et la Russie en 2008 pour la production d’Uranium enrichi à des fins civiles dans son réacteur de son Centre de Recherches Nucléaires. Réacteur qui avait été construit avec l’aide des USA avant le Chavisme..

Ce que nous voyons et apprenons ce jour sur la "nouvelle ?", politique des USA envers Cuba est aussi un signe précurseur de la pression qui va être mise par eux et leurs sbires d’abord pour ramener les Pays d’Amérique Latine dans la Doctrine Monröe mais aussi essentiellement pour tenter de casser la Communauté des BRICS et atteindre la Chine et la Russie à travers tout ça...

20/06/2017 14:08 par lecrabe

Tout ça rappelle furieusement le cas ukrainien, avec derrière, le même commanditaire et les mêmes méthodes. Gageons que si le gouvernement Maduro tombait, les Venezueliens retomberaient dans l’oubli médiatique avec leur nouvelle clique d’oligarques.

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