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la Russie et la Chine en ligne de mire de l’administration Obama

Le monde peut-il survivre à l’arrogance de Washington ?

LGS : Après un ancien président des Etats-Unis qui accuse Obama d’être un assassin, voici un ancien ministre de Reagan qui traite le gouvernement US de psychopathe. Pendant ce temps, la presse française nous informe à sa manière sur... quoi déjà  ?

Lorsque le Président Reagan m’a nommé Secrétaire adjoint du Trésor à la politique économique, il m’a dit qu’il devait rétablir l’économie US pour la sauver de la stagflation, afin de pouvoir peser de toute la puissance de notre économie sur les dirigeants russes pour les convaincre de négocier la fin de la Guerre Froide. Reagan a dit qu’il n’y avait plus de raison de vivre sous la menace d’une guerre nucléaire.

L’administration Reagan a atteint ces deux objectifs, qui en retour ont été ruinés par les administrations suivantes. C’est le propre vice-président et successeur de Reagan, George Herbert Walker Bush, qui a violé en premier les accords Reagan-Gorbatchev en intégrant d’anciennes républiques de l’Union Soviétique dans l’OTAN et en plaçant des bases militaires occidentales aux frontières russes.

Le processus d’encerclement de la Russie avec des bases militaires s’est poursuivi sans relâche par les administrations successives par le biais de diverses «  révolutions colorées » financées par la National Endowment for Democracy considérée par beaucoup comme une façade de la CIA. Washington a même tenté d’installer un gouvernement contrôlé par Washington en Ukraine et a vu ses efforts aboutir dans l’ancienne Géorgie Soviétique, lieu de naissance de Joseph Staline. Le président de la Géorgie, un pays situé entre la Mer Noire et la Mer Caspienne, est une marionnette de Washington. Il a récemment annoncé que l’ancienne Géorgie soviétique allait intégrer l’OTAN en 2014.

Les plus âgés d’entre nous savent que l’OTAN, l’Organisation de Traité de l’Atlantique Nord, fut une alliance entre l’Europe occidentale et les Etats-Unis pour contrer la menace d’une prise de contrôle de l’Europe occidentale par l’Armée Rouge. L’Atlantique nord est très très loin des mers Noire et Caspienne. Quel est l’objectif de l’entrée de la Géorgie dans l’OTAN sinon de fournir aux Etats-Unis une base militaire aux portes de la Russie ?

Il est plus qu’évident que Washington - Démocrate ou Républicain - a la Russie et la Chine en ligne de mire. A l’heure actuelle, il n’est pas clair si l’objectif est de détruire les deux pays ou de simplement les rendre incapables de s’opposer à l’hégémonie de Washington. Quel que soit l’objectif, l’issue probable est une guerre nucléaire.

La presstitués de la presse américaine affirment que le maléfique gouvernement syrien est en train d’assassiner son peuple qui n’aspire qu’à la démocratie et qui si l’ONU n’intervient pas militairement, les Etats-Unis devront le faire au nom des droits de l’homme. La Russie et la Chine sont vilipendées par les fonctionnaires US pour leur opposition à tout prétexte à une invasion de la Syrie par l’OTAN.

La réalité, bien sûr, est différente de celle présentée par les presstitués des médias et les membres du gouvernement américains. Les «  rebelles » syriens sont bien armés d’armes militaires. Les «  rebelles » s’affrontent à l’armée syrienne. Les rebelles massacrent des civils et racontent à leurs prostitués des médias occidentaux que c’est le gouvernement syrien qui en est responsable, et les presstitués occidentaux répandent cette propagande.

Quelqu’un doit bien armer les «  rebelles » puisque à l’évidence ces armes ne peuvent pas être achetées sur le marché local syrien. La plupart des gens intelligents pensent que les armes proviennent des Etats-Unis ou de leurs intermédiaires.

Washington a donc déclenché une guerre civile en Syrie, comme ils l’ont fait en Libye, mais cette fois-ci les Russes et les Chinois ont compris et se sont opposées à une résolution de l’ONU comme celle qui fut exploitée par l’Occident contre Kadhafi.

Pour contourner ce problème, sortez un vieux chasseur Phantom de la guerre du Vietnam des années 60 et faites le voler au-dessus de la Syrie. Les Syriens l’abattront, et la Turquie pourra ensuite appeler à l’aide ses alliés de l’OTAN. A défaut de l’option d’une résolution de l’ONU, Washington pourra invoquer ses obligations dans le cadre du traité de l’OTAN et entrer en guerre pour défendre un membre de l’OTAN contre une Syrie diabolisée.

Le mensonge néonconservateur derrière les guerres d’hégémonie de Washington est que les Etats-Unis apportent la démocratie en envahissant et en bombardant des pays. Pour paraphraser Mao, «  la démocratie est au bout du fusil. » Cependant, le Printemps Arabe n’a pas tenu ses promesses de démocratie, pas plus qu’en Irak ou en Afghanistan, deux pays «  libérés » par les invasions démocratiques US.

Ce que les Etats-Unis apportent sont des guerres civiles et l’éclatement de pays, comme le régime de Bill Clinton réussit à faire dans l’ex-Yougoslavie. Plus il y a de pays déchirés et réduits à des fractions rivales, plus Washington est puissant.

La Russie de Poutine comprend que la Russie elle-même est menacée non seulement par le financement par Washington de «  l’opposition russe » mais aussi par l’agitation déclenchée dans le monde musulman par les guerres de Washington contre les états laïques musulmans, comme l’Irak et la Syrie. Ces troubles se déversent en Russie même, qui se voit confrontée à des problèmes tels que le terrorisme tchétchène.

Lorsqu’un état laïque est renversé, les factions islamistes sont libres de s’en prendre les unes aux autres. Les troubles internes rendent les pays impuissants. Comme je l’ai déjà écrit, l’Occident réussit à toujours dominer le Moyen orient parce que les factions islamistes se détestent entre elles plus qu’elles ne détestent leur conquérants occidentaux. Ainsi, lorsque Washington détruit des gouvernements laïques, non-islamistes, comme en Irak et comme il cherche à le faire en Syrie, ce sont les Islamistes qui émergent et se livrent bataille pour le pouvoir. Ce qui convient à Washington et Israël puisque ces états ne sont plus des opposants cohérents.

La Russie est vulnérable, parce que Poutine est diabolisé par Washington et les médias US et parce que l’opposition russe de Poutine est financée par Washington et sert les intérêts des Etats-Unis et non les intérêts russes. L’agitation que Washington provoque dans les états musulmans déborde sur les populations musulmanes russes.

Il se révèle plus difficile pour Washington d’interférer dans les affaires intérieures de la Chine, même si quelques agitations ont été semées dans certaines provinces. Dans quelques années, l’économie chinoise dépassera probablement l’économie américaine, et une puissance asiatique deviendra la première économie mondiale à la place d’une puissance occidentale.

Washington est sérieusement préoccupé par cette perspective. Sous la coupe et le contrôle de Wall Street et d’autres groupes d’intérêts privés, Washington est incapable de sauver l’économie US de son déclin. A Washington, on trouve bien plus de défenseurs des profits des opérations casino de Wall Street, des profits de la guerre du complexe militaro/industriel, et des profits tirés des délocalisations de la production et des services du marché US que de défenseurs du niveau de vie de la population. Tandis que l’économie des Etats-Unis s’enfonce, l’économie de la Chine décolle.

La réaction de Washington a été de militariser le Pacifique. Le Secrétaire d’Etat a déclaré le sud de la Mer de Chine comme une zone d’intérêt national pour les Etats-Unis. Les Etats-Unis font les yeux doux au gouvernement Philippin, jouant la carte de la menace chinoise et tentant de récupérer leur base navale à Subic Bay. Récemment, on a assisté à des exercices militaires et navales conjointes US/Philippines contre «  la menace chinoise ».

La marine US se redéploie dans l’Océan Pacifique et construit une nouvelle base sur une île sud-coréenne. Des «  marines » US sont désormais basés en Australie et sont redéployés du Japon vers d’autres pays asiatiques. Les Chinois ne sont pas stupides. Ils comprennent que Washington veut cerner leur pays.

Pour un pays incapable d’occuper l’Irak au bout de huit ans et incapable d’occuper l’Afghanistan au bout de onze ans, s’en prendre en même temps à deux puissances nucléaires est un acte de folie. L’arrogance à Washington, alimentée quotidiennement par les néocons illuminés, malgré les échecs retentissants en Irak et en Afghanistan, s’en prend désormais à deux puissances formidables - la Russie et la Chine. Le monde n’a jamais assisté dans toute son histoire à une telle idiotie. Les psychopathes, sociopathes et abrutis qui dominent Washington mènent le monde à sa perte.

La gouvernement criminellement dérangé de Washington, qu’il soit démocrate ou républicain, et quel que soit le résultat de la prochaine élection, constitue la plus grande menace qui ait jamais existé pour la vie sur terre.

De plus, le seul soutien que les criminels de Washington reçoivent provient de la presse. Dans un prochain article, j’examinerai si l’économie américaine s’effondrera avant que les criminels de guerre à Washington réussissent à détruire le monde.

Paul Craig Roberts

http://www.globalresearch.ca/index.php?context=va&aid=31669

Traduction "dites-donc, Paul, vous ne seriez pas un peu anti-américain primaire et confusionniste sur les bords ?" par Viktor Dedaj pour le Grand Soir avec probablement les fautes et coquilles habituelles.

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COMMENTAIRES  

03/07/2012 09:32 par calame julia

L’Histoire : un éternel recommencement ! sauf que pour les états-unis on ne parvient pas
à comprendre le pourquoi du comment puisqu’ils n’ont plus rien à proposer mise à part
l’artillerie lourde et /ou invisible ? Il exista des conquérants bâtisseurs et nous assistons
aux conquérants démolisseurs. Une fatalité qui se répète à chaque début de siècle ?

03/07/2012 12:30 par babelouest

Les USA furent fondés par des religieux fanatiques, des aventuriers de toutes nations, des parias cherchant un caillou pour y poser leur tête : cela engendra une "culture" particulière avec son vocabulaire particulier. Le terme liberté, par exemple, n’a pas du tout le même sens des deux côtés de "la flaque à harengs" comme l’appelle un ami habitant le Québec.

Cette faune particulière, poussée par la nécessité, les ambitions, envahit petit à petit tout l’ouest, sans se soucier des civilisations qui y préexistaient ("Un bon Indien est un Indien mort"). Les opposants tués, à coups de carabines, de couvertures infectées ou d’alcool, la mentalité des prédateurs est restée. Ce n’est pas une "nouvelle race", comme des analystes sommaires et stupides pourraient l’énoncer, mais une nouvelle "civilisation de la horde" à côté de laquelle celle de Genghis Khan ne fut qu’une aimable plaisanterie. Aucun scrupule, aucun frein, aucune considération humanitaire ne survit devant l’implacable détermination de ceux qui se veulent "les maîtres du monde", et qui en auraient presque les moyens. Ils en ont en tout cas les velléités, et leurs actes les trahissent (Abu Ghraib, Guantanamo.....).

Seul bémol : ces prédateurs étant un peu frustes sans doute, ce sont des étrangers qui les initièrent aux subtilités de la torture, qui eut tant de succès dans les républiques bananières d’Amérique Latine. Ils peuvent remercier certains français qui prirent la peine d’aller leur porter leur expérience d’Algérie, et sans doute avant, d’Indochine.

La mauvaise herbe fleurit sur un sol neuf.

03/07/2012 14:06 par Anne Wolff

Il serait plus que temps de remettre en évidence les liens qui unissent la ploutocratie étasunienne au nazisme.. qui se poursuivent jusqu’à maintenant avec les héritiers que ce soit en Bolivie, au Paraguay, je cite ces deux-là parce que cette filiation a joué un rôle tant dans le golpe institutionnel du Paraguay, que dans la tentative de déstabilisation de la Bolivie, tout autant que les connivences de l’époque,Messieurs Ford, Bush (Prescott), et tous les autres qui ont permis à Hitler d’armer l’Allemagne pendant que d’autres armaient les alliés et quand c’est consommé, on débarque en sauveurs... et hop un joli plan Marshall et vous achetez ce qu’on vous dit d’acheter, et l’Europe on va la reconstruire à notre manière... et quand vous serez bien, endettés jusqu’au cou, nous serons les maîtres chez vous. Washington, ne pense, ni ne parle plus que Bruxelles, et ceux qui sont symbolisé par l’un comme par l’autre sont à peu de chose prêt les mêmes dans les deux cas...
Bon une pensée émue tout de même pour tous les soldats US morts, sacrifié sans vergogne pour leur gouvernement et qui pensaient également servir une bonne cause...dans les guerres d’aujourd’hui, pour fabriquer des soldats, il faut des professionnels passés par des écoles pour bourreaux...
L’école des Amérique fut un laboratoire pour ces formations, quand des groupes d’hommes sont entraînés à devenirs inhumais, et à présent essaiment partout dans le monde...et quand le pouvoir à glisser aux mains du Pentagone... et que la militarisation du monde devient un composant essentiel de la gouvernance mondiale...Joint Vision 2020, c’est le nom de ce programme concocté par et pour l’état major US... arrogance ? Le concept fondateur est "Domination du spectre complet"
Voici quelques extraits :
"« Les intérêts globaux et la responsabilité des Etats-Unis persisteront (en 2020), et il n’y a aucun indice que les menaces envers nos intérêts ou envers ceux de nos alliés vont disparaître. Les concepts stratégiques de force décisive, projection de pouvoir, présence outremer et agilité stratégique continueront à régir nos efforts pour assumer ces responsabilités et affronter les défis du futur. »
Selon JV2020, la domination du spectre complet est "la capacité des forces des Etats-Unis, opérant unilatéralement ou conjointement avec des alliés multinationaux ou des forces-inter-agences, de vaincre, n’importe quel adversaire et contrôler n’importe quelle situation dans toute l’amplitude du spectre des opérations militaires » Et, il énumère ses différentes situations « incluant le maintien d’une attitude de dissuasion stratégique. Incluant l’action sur le théâtre d’opérations et activités de présence. Incluant les conflits impliquant l’emploi de forces stratégiques et armes de destruction massive, guerres de théâtre principal, conflits régionaux et contingences de moindre intensité. Ces situations comprennent également celles ambigües qui oscillent entre paix et guerre, comme par exemple les opérations pour maintenir et ramener la paix, de même que les opérations non-combatives d’aide humanitaire et l’appui aux autorités locales. »

Réaliser ce programme implique que l’armée US doit pouvoir se déployer en tout lieu, en tout moment sans aucune restriction et sans devoir en référer à qui que ce soit.. Implique que la re colonisation de l’Amérique Latine et la mainmise sur ses ressources fait partie des priorités, implique que les ONG, les universités, les gouvernements locaux soient mis au service de ce projet, implique que toute dissidence soit éradiquée, y compris par l’élimination physique... ce n’est plus de l’arrogance, c’est du pur délire psychopathes... et en bons psychopathes ils détiennent le plus grand arsenal militaire qui ait jamais existé, la capacité de détruire la planète totalement d’un bout à l’autre. Et oui, Obama est un valet pour "Washington" mais comme psychopathe, c’est un grand maître... qui tue par procuration...
En savoir plus... Militarisation impérialiste : nouveaux masques pour de vieux projets
et un petit bonus
La nouvelle doctrine d’Obama : un plan en 6 points pour une guerre globale. Ou comment mettre la planète à feu et à sang. http://les-etats-d-anne.over-blog.com/article-la-nouvelle-doctrine-d-obama-un-plan-en-6-points-pour-une-guerre-globale-ou-comment-mettre-la-pl-107304722.html

03/07/2012 15:32 par les points sur les i

Obama est un jouet de l’establishment, c’est un larbin engraissé, et il le sait. Alors, pour prouver à ses maîtres blancs et sionistes, qu’il leur est tout dévoué, il verse comme n’importe quel larbin, dans l’excès de zèle, tout en laissant croire au peuple qu’il est le maître à bord..

03/07/2012 15:52 par Altau

"Lorsque le Président Reagan m’a nommé Secrétaire adjoint du Trésor à la politique économique, il m’a dit qu’il devait rétablir l’économie US pour la sauver de la stagflation, afin de pouvoir peser de toute la puissance de notre économie sur les dirigeants russes pour les convaincre de négocier la fin de la Guerre Froide. Reagan a dit qu’il n’y avait plus de raison de vivre sous la menace d’une guerre nucléaire"

Ainsi donc, Reagan était un pacifiste. Ce n’est pas ce que j’avais compris. Cela doit être mon manque de culture.
Il est vrai qu’il était aussi soucieux d’exporter la merveilleuse démocratie occidentale dans les pays arriérés.

A part ça, si cet article est quelque peu catastrophiste, l’essentiel est dit et bien dit.

04/07/2012 13:43 par Abdelkader DEHBI

@ — LGS :

Mea culpa, j’ioubliais que mon commentaire soulevait le tabou des tabous...

04/07/2012 13:46 par legrandsoir

...merci...

04/07/2012 17:00 par Bonjour

Très bien la traduction, elle rend bien le message et le ton de l’auteur qui fait d’excellentes observations.
On a de plus en plus l’impression que la diplomatie et la politique étrangère relèvent d’une stratégie marketing.

Très bien aussi le choix de la publication de cet article. Et les commentaires.

Aux Etats-Unis, peu importe le choix de l’électeur, le pouvoir et les médias sont toujours aux mains du même lobby militaro-financier.

Je suis content de lire dans d’autres articles P Craig Roberts constate également que le même complexe militaro-financier a pris le contrôle des institutions de l’Europe (Bankers have seized Europe), ce qui est une des causes d’une représentation démocratique défaillante au niveau des institutions européennes. Une colonisation politique en quelque sorte.

Et cette observation très éclairante (26-11-2011) sur le déchaînement récent des mêmes médias contre l’Allemagne :

"... So, without any doubt, the US Treasury wants Germany out of the way of a European bailout...".

J’ajouterais, au vu du résultat des politiques menées, que le même lobby a de plus en plus d’influence sur les appareils des partis politiques dans les pays, même en France.

Ceci au mépris des lois.

04/07/2012 17:04 par Bonjour

Un détail pour la traduction que je trouve très bien : "presstitute" ne passe pas en français. Il s’agirait de quelqu’un qui "... alter their story and reporting based on financial interests or other ties with usually partisan individuals or groups"..

Je n’arrive pas à trouver non plus un bon équivalent en français. En gros, qui "répond à des intérêts financiers ou partisans".

Habituellement, je parle de médias intéressés ou liés à des financiers ou des fonds d’investissement.

04/07/2012 23:15 par emcee

Je pense au contraire que "presstitué" est tout à fait clair en français également. J’aurais peut-être mis un "e" à "press" pour faire plus "français", mais c’est un détail infinitésimal. Il est suffisamment rare de ne pas avoir à traduire par une périphrase là où l’anglais est concis, voire à devoir garder l’expression telle quelle dans la langue d’origine, faute de mieux, qu’on ne peut que se réjouir qu’il y ait un équivalent possible et dont le sens soit évident dans la langue d’arrivée.
La traduction est un exercice périlleux et casse-tête, et nul n’est à l’abri d’erreurs, mais là , je ne vois pas de meilleure solution.
Oui, Paul Craig Roberts qui attaque les gouvernements US actuels, après avoir fait partie du gouvernement Reagan (et qui en vante toujours les mérites) semble oublier que le processus actuel (en particulier, en politique économique) a été enclenché par le même Reagan, qui était, d’ailleurs, complètement sous influence (ici, son chef de cabinet, ancien PDG de Meryll Lynch, lui ordonne d"’"accélérer"), et comme Bush, par ex, la marionnette fruste et faussement candide du complexe militaro-industriel.
C’est Reagan, d’ailleurs, qui, entre autres, a le premier fait bombarder la Libye et qui (avec son gouvernement) a armé l’Iran et l’Irak lors de la guerre entre ces deux pays.
Cela dit, rien à voir avec ce qui se passe depuis. Et l’indignation de P.C Roberts est tout à fait compréhensible et ses explications bien documentées.
Je n’ajouterai donc rien sur le fond, qui a été dûment commenté.
Je voudrais toutefois signaler que, si on remonte à la création des US, il est inexact de présenter les Etats-Unis comme une entité surgie du néant qui aurait inventé l’impérialisme, le colonialisme, la religion et le génocide. Ils ont été créés par les immigrés venus de pays européens, en particulier des Britanniques et des Français, dont les pays jouaient des coudes bien avant cela pour conquérir de nouveaux territoires sur tous les continents - toujours au nom de la religion ou de la "civilisation", d’ailleurs - et qui laissaient de nombreux cadavres derrière eux.
D’autre part, les Etats-Unis ne seraient jamais parvenus à leur statut actuel sans la complicité des pays européens. C’est donc l’oeuvre collective librement consentie d’une association de malfaiteurs, et non pas le seul fait des US. Ce qui n’excuse pas ces derniers, évidemment, mais les remet un peu en contexte.

05/07/2012 03:02 par Bonjour

@ Emcée

Effectivement, les Etats-Unis n’ont pas l’apanage de l’impérialisme, et vous faites bien de rappeler que nous n’avons aucune leçon à donner en la matière, pas plus que les perses, les mongols, les incas...,

Votre phrase suivante m’interpelle :

C’est donc l’oeuvre collective librement consentie d’une association de malfaiteurs, et non pas le seul fait des US

Je voudrais rappeler que la grande majorité des pays Européens étaient opposés au grand remodelage, intellectuels, politiques, très nombreuses manifestations publiques, rappelez-vous, le veto de Chirac, le refus de l’Allemagne, de la Belgique, des Scandinaves, etc..

Mon sentiment est qu’une majorité de pays en Européens ne voulaient justement pas donner à nouveau dans le colonialisme.

La Grande-Bretage elle-même a été enrôlée de force dans la guerre d’Irak. Je me souviens de cette phrase écrite dans un quotidien néo-conservateur vers 2002 - 2003, s’adressant à la Grande-Bretagne réticente : "You will be considered as a vassal, and treated as such" (de mémoire). D’autres ont suivi progressivement, Berlusconi, Aznar, la Bulgarie, la Roumanie,..

La guerre d’Irak et l’ensemble des opérations qui ont suivi ont été imposées aux Européens, dans ce qu’on peut appeler une alliance forcée.

Une autre chose m’interpelle, maintenant, dans l’article de PC Roberts : il termine son article en rappelant les techniques de torture importées des coloniaux français .... Une manière de dire que les techniques de torture employées par la contra venaient de France, pas des Etats-Unis. Cette évocation ne me paraît pas anodine.

De plus, même si l’article de PC Roberts est très cohérent du point de vue de la géopolitique, n’oublions pas que nous sommes en pleine période électorale aux Etats-Unis.

05/07/2012 03:23 par Bonjour

Concernant les critiques de Carter cette fois envers Obama, je viens de lire ceci dans Le Point ....

... La sortie de Carter contre le président Obama passe d’autant moins inaperçue. Jimmy Carter a été un mauvais président, qui n’a pas vu venir le premier choc pétrolier, n’a pu empêcher l’invasion soviétique de l’Afghanistan et a laissé tomber le Shah d’Iran. Ce qui lui a valu une prise en otage de l’ambassade des États-Unis à Téhéran qui a duré 444 jours. Et ce qui accessoirement a précipité ce pays dans les bras des mollahs islamistes. Un glissement vers le fanatisme religieux le plus belliqueux à la tête d’un État, dont nous n’avons sans doute pas fini de payer les conséquences. ...

In : Le coup de Jarnac de Carter à Obama

Il n’y manque que l’exil de l’Ayatollah Khomeiny en France...

05/07/2012 09:30 par Abdelkader Dehbi

@ — LGS :

Il n’y a vraiment pas de quoi... Il faut toujours faire montre de compassion envers les opprimés, ... même consentants.

05/07/2012 10:38 par Anne Wolff

Je pense que le rôle de Carter dans ce texte est simplement celui d’un témoin... au sens de témoin pour justifier une argumentation.....un président des États-Unis, dans nos échelles de valeurs,c’est comme un Prix Nobel ou si Einstein l’a dit....des témoins à 10 points sur une échelle de 10 et ne doit pas éluder la question que pose le titre et qui n’est pas qu’une image.Le monde est réellement mis en danger par l’arrogance de ceux qui dirigent l’administration Obama... et qui c’est choisi un président psychopathe pour réaliser la suite de ces projets... On ne peut pas négliger le rôle de Brezinski (conseiller aussi de Carter...) dans la fabrication du candidat Obama qui mériterait un grand prix de marketing avec tous les oscars existants et ceux encore à inventer. Pourquoi lui ? est une bonne question.
Il y a bien des symptômes inquiétants, l’un d’eux est que la confiscation du pouvoir est arrivé à un tel point que ceux qui dirigent les administrations présidentielles n’ont même plus à se soucier du bien-être des habitants du pays, que le Pentagone peut affirmer que dans les années à venir (JV2020) il faudra investir toujours d’avantage dans la militarisation du monde "pour préserver les intérêts des États-Unis", alors que le peuple étasunien est toujours plus misérable et que cela ne risque pas de s’améliorer. Affirmation dans laquelle on ne sait pas très bien ce que symbolise États-Unis, mais assurément pas le peuple de ce pays... Ce programme peut se traduire par "Nous allons opérer au cours des prochaines années une main mise sur les ressources de la planète dans l’intérêt de quelques-uns (appelés États-Unis) au service desquels vont être mis tant les appareils de gouvernance politico-économique -toujours plus technocratiques -que des machines de guerres qui intègrent à la fois les militaires, les services secrets, les Ong, les universités... etc... finalement il ne restera pas grand monde qui ne sera pas au service de cette machine... je ne dis rien là que ne disent très clairement et ouvertement les têtes du Pentagone...
L’ambition des "États-Unis" est donc celle d’un changement qualitatif de régime du monde dans lequel la machine de guerre serait au pouvoir, la gouvernance jouant le rôle de gestionnaire et tout ce qui relève du politique ayant été annihilé, en conséquence de la nature même de l’économie de Marché et par l’élimination physique s’il le faut... cela aussi est clairement exprimé dans les textes dans lesquels "guerre au terrorisme" glisse vers "guerre contre-insurrectionnelle" telle que l’ont mené les escadrons de la mort en Amérique latine au siècle passé, et la mènent à nouveau avec une intensité croissante, prête à franchir un seuil vers le haut..
Depuis des décennies, les guerres de l’OTAN SONT des guerres nucléaires... après l’agent orange l’uranium appauvri... et en ouvrant un peu les yeux nous voyons que cela fait un moment que "les Etats-Unis" n’hésitent pas à rendre inhabitables pour les siècles à venir des régions entières, comme ils n’ont pas hésité
à massacrer des centaines de milliers de gens pour assurer leur suprématie en Amérique Latine...hémisphère occidental (= continent américain), l’expression qui tue au sens propre et qui est remise à l’ordre du jour parle commandement Sud..."L’hémisphère occidental est notre foyer" qu’ils disent... mais le reste du monde n’est pas mieux loti, le programme de Brezinski (mentor d’Obama) c’est une Balkanisation des états, de petites entités rendues ingouvernables par les tensions internes... la Libye est une belle illustration, l’Irak aussi. Les "Etats-Unis" n’apportent pas "la liberté et la démocratie", mais le chaos, la destruction et l’horreur pour les peuples dont ils confisquent les ressources.
Les stratégies divergent selon les région mais la volonté est la même partout, la "domination du spectre total" par la machine de guerre au service des "États-Unis’... et le risque de la destruction de l’humanité et d’autres vivants de la planète est bel et bien réel.
Aujourd’hui un réel danger pèse sur l’Amérique Latine, les hordes militaires déferlent sur le continent, la tentative de mettre à feu et à sang la Bolivie (Paraguay : Destitution de Lugo, manoeuvre politique des Etats-Unis) a échoué mais il n’en resteront pas là , les mouvements paysans, les associations de droits humains, de nombreux intellectuels.... de ce continent lancent un cri d’alarme et un appel : Faites le savoir partout : Les conditions d’un grand massacre se mettent en place, celle de confiscation de cette souveraineté et de la dignité qui l’accompagne que construisent les peuples du continent Sud avec comme but commun le "bien vivre"
Mais comme il a été dit plus haut, l’invention de l’Amérique est le produit d’un génocide et le génocide est sur le point de recommencer sur le Continent Sud.

05/07/2012 22:10 par emcee

@Bonjour,
Les populations, oui, mais qui les écoute ? L’UE s’est bien faite sans eux, non ? Que ce soit dans les parlements ou à la suite de référendums bidon.
Quant aux dirigeants de l’UE : ceux qui voulaient s’allier aux US y sont allés de leur propre initiative, sans être le moins du monde inquiétés.
Pour la GB, si la "Grande-Bretagne" (le pays ? La population ? ses dirigeants ? ) a été "forcée", Tony Blair, lui, s’est sacrément démené- mentant éhontément au peuple britannique, il a décidé d’aller en Irak, poussé par le lobby pétrolier, et contre l’avis d’une majorité de Britanniques. Soutien inconditionnel de Bush, il est devenu le porte-parole des États-Unis en Europe.
Quelqu’un l’en a empêché, dans son pays ou dans l’UE ? Y a-t-il eu des sanctions à son encontre ?
Pas du tout, au contraire. Il a été réélu en 2005, où le Labour obtenait pour la première fois la majorité absolue des sièges aux Commons.
Deux ans plus tard, il démissionnait. Sponsorisé par Bush à nouveau, il était nommé émissaire du Quartet pour le Moyen-Orient, qui s’occupe de la question israélo-palestinienne pour l’Union européenne, la Russie, les États-Unis et l’ONU. Va-t-en-guerre, pro-israélien, c’est lui qui était choisi pour servir de médiateur. Il envisageait même de devenir ensuite président de l’UE.
Rien que ça. Trop fort pour un criminel de guerre.
Quant à Chirac, je ne me fais aucune illusion sur l’"humanisme" de sa démarche. Il avait probablement d’autres fers au feu, ou d’autres motivations. A moins qu’il se soit fait piéger par le regain inespéré de popularité, suite à sa déclaration, et qu’il n’ait plus pu faire marche arrière. Ou un sursaut gaullien ?
On sait ce qu’il est advenu ensuite avec la Libye et ce qui se passera en Syrie et en Iran, s’ils obtiennent gain de cause à l’ONU.
Conclusion : oui, c’est une association de malfaiteurs, en particulier les US, la France et le RU, d’accord, grâce à la supériorité de leur puissance de feu, pour envahir des pays, assassiner les populations civiles, et se répartir les ressources, comme au bon vieux temps des colonies, Mais les autres pays de l’UE qui ne participent pas activement sont bel et bien leurs complices tacites.

06/07/2012 16:58 par Bonjour

@ Emcee

Merci pour votre réponse.

Oui, il est évident que Bush a imposé sa politique à ses "alliés" forcés ou consentants selon les cas.

Il faut reconnaître qu’il y avait un consensus chez une majorité de pays européens tant des gouvernements que des populations pour ne pas s’engager dans la campagne de GW Bush - qui est parvenu à briser ce consensus et à imposer sa volonté ! Ce moment historique de la géopolitique européenne mérite d’être étudié.

Aujourd’hui, cette politique de Bush est toujours en vigueur. On le voit avec la Syrie (position récente de Hollande par exemple) qui est sur le point de tomber et les pressions constantes sur l’Iran.

Nous avons aussi perdu une grande part de notre moralité en soutenant des divisions, par exemple les sunnites contre les chiites ou des mouvements insurgés peu honnêtes.

L"islamisme" comme certains l’appellent, n’est qu’un reliquat du colonialisme, ravivé au lieu d’être traité et résolu comme tel, dans le cadre du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Sans compter, en général, un retour à la guerre froide.

Les pays d’Europe n’auraient pas dû dévier de leur trajectoire d’avant la guerre d’Irak, je crois que l’on n’a pas fini de mesurer les conséquences négatives de cette politique du point de vue socio-économique au sein de l’UE et du point de vue moral aux yeux du monde.

06/07/2012 18:30 par emcee

@Bonjour,
"Consensus" européen ou pas contre la guerre en Irak, il n’en reste pas moins que le pays a été détruit, des centaines de milliers sont morts, des millions déplacés ou estropiés, des factions sectaires sèment la terreur, les troupes restées sur place, mais soi-disant parties, pas mieux, et ce n’est pas fini. Sans compter les dégâts que subiront les populations pendant des générations, comme au Vietnam. Ca doit leur faire une belle jambe que certains pays aient été contre la guerre.
Alors des consensus comme ça, on s’en passe. Il ne suffit pas de dire "non, ça sera sans moi", il faut agir. Or, ce n’est pas ce qu’a fait l’UE : elle a laissé faire. Rien de glorieux. Rien qui mérite d’être célébré. Pire, au lieu d’avoir tiré les leçons de l’Irak, ils se sont engagés, plus nombreux, en Libye, où, là encore, tout a été détruit et laissé aux mains de factions sectaires et barbares, et ce n’est pas fini. Et les Ponce-Pilate l’ont fermé, comme pour l’irak.
Et ce sera pareil en Syrie et en Iran. Alors, je chanterai les louanges de l’Europe quand il y aura un consensus contre toutes les guerres et qu’ils se donneront les moyens de faire respecter la paix. Pour l’instant, je ne vois pas la différence. Et ceux qui sont sous les bombes ou qui en subissent les conséquences,non plus, je parie.
Quant à la France, eh bien, pas plus glorieuse qu’au temps des colonies, et toujours sur tous les fronts. Ici, il s’agit de l’Afrique, mais je n’oublie pas, par exemple, Haïti, qui est sous le joug des US avec la complicité active de la France. Et du reste du monde.
Je n’excuse RIEN. Je ne pardonne RIEN.

11/07/2012 00:37 par Bonjour

@ Emcée.

Entièrement d’accord. Très bien cet article de Stanechy.

11/07/2012 17:59 par emcee

@bonjour,

 :-)

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