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La victoire de Trump a été préparée par Obama

Stupeur, colère, soulagement, révolte : le résultat des élections américaines est une déclaration de guerre ouverte.

Une guerre entre les blancs normaux et les autres. Ceux qui ne ressemblent pas à la majorité, les handicapés de tout genre. Le terme handicapé regroupe dans ce contexte tous ceux et toutes celles qui n’entrent pas dans le moule du rêve américain. Depuis le 11 septembre, les États-Unis n’ont fait qu’augmenter les barrières entre les individus. Au nom de la sécurité, ils ont divisé le peuple américain pour mieux stigmatiser l’ennemi. Mais quel ennemi ?

Les dangereux musulmans d’abord. Rien de plus facile après les attentats du 11 septembre 2001. Le gouvernement américain a su utiliser avec brio la peur légitime de ses citoyens et citoyennes. Comme me le disait Amy Goodman dans une entrevue, « Le gouvernement est très fort pour instiller la peur ». Elle avait raison. Instiller : verser goutte à goutte un liquide médicamenteux dans une cavité ou un conduit. (Le Petit Robert)

Quinze ans plus tard, le traitement a réussi. Hier, la moitié du peuple états-unien a voté pour Donald Trump. Un milliardaire venu à la politique parce qu’il est milliardaire, blanc, hétérosexuel et chrétien. Initialement démocrate, puis fervent partisan de Ronald Reagan, il œuvre en politique depuis les années 1980. La victoire de Trump est la victoire de la peur. La population blanche normale est victime de sa peur et de ses préjugés. Peur de la différence, peur de perdre ses acquis. Mais quels acquis ? Le droit de travailler pour un salaire minimum ridicule, de payer des sommes astronomiques pour obtenir des soins de santé, sans parler du droit à l’éducation sous le signe du dollar. Aux États-Unis, sans argent on n’est pas grand-chose. Trump, le milliardaire fait rêver. Il incarne à lui seul le rêve américain : immensément riche, il peut tout se permettre.

Donald Trump doit sa victoire non pas à ses compétences politiques mais à son arrogance. Cette arrogance il l’achète avec son immense fortune. Agressions sexuelles, propos xénophobes, homophobes, racistes, capacitistes… tout lui est permis. Et 59 821 874 Américains et Américaines le respectent suffisamment pour lui donner le pouvoir. Quarante-neuf pour cent des votants et votantes ont vu en lui le messie qui allait les sauver de cet Autre si effrayant, parce que différent.

Le gouvernement de Barak Obama a une grande responsabilité dans la victoire des Républicains. Il a contribué à maintenir un climat de peur aux États-Unis. Au nom de la démocratie et de la lutte contre le terrorisme, il a permis des interventions qui ont fait, directement ou indirectement, des millions de victimes musulmanes dont on parle très peu. Il a armé Al Qaïda. Il a bombardé sept pays musulmans. Il a prévu investir un billion de dollars au cours des 30 prochaines années pour augmenter l’arsenal d’armes nucléaires américain. Il a autorisé la surveillance des citoyens et des citoyennes au nom de la sécurité. Il a autorisé des milliers de déportations, entre autres.

Les États-Unis sont malades. Après plus de deux décennies d’incubation, la maladie a atteint son paroxysme. Les premiers symptômes ont été la première guerre du Golfe en 1990, immédiatement après l’effondrement du bloc de l’Est. Aujourd’hui, les États-Unis sont devenus un État schizophrène sous la direction d’un psychopathe. Un monstre à deux têtes. Car Hillary Clinton, grande prêtresse de guerre, est loin de représenter la démocratie. En fait le peuple américain avait le choix entre la peste ou le choléra. Ils ont choisi la peste.

Claude Jacqueline Herdhuin
Auteure, réalisatrice et chercheure

 http://www.mondialisation.ca/la-victoire-de-trump-a-ete-preparee-par-obama/5556098

COMMENTAIRES  

11/11/2016 16:35 par Esteban

Je trouve les propos de Madame Herdhuin très hargneux à l’encontre de ce Donald Trump. J’ai pourtant retenu plus de mesure dans les articles de Igniacio Ramonet (qui nous traduit un côté du programme qu’il propose et que la presse omet de signaler) et Viktor Dedaj qui a côtoyé durant quinze jours le staff de campagne de Donald Trump. Madame Herdhuin nous rappelle que Donald Trump a gagné avec une minorité de 49% des voix (quelle horreur !), oublie-t-elle que chez-nous, en France, ils sont élus avec moins de 20% ?. Quand au système électoral yankee comme tout autre système électoral de nos pays civilisés et démocratiques, il n’a l’air de déranger ni les Démocrates ni les Républicains, d’ailleurs aucun d’eux n’a trouvé à redire. Comme reprenait humoristiquement notre camarade Jean Cendent dans un commentaire sur un autre fil : "Élections piège à..." (textuel).

11/11/2016 16:59 par legrandsoir

Viktor Dedaj qui a côtoyé durant quinze jours le staff de campagne de Donald Trump

Soyons clairs : il les a côtoyés virtuellement. Le Grand Soir ne lui a pas payé 15 jours de vacances aux States, malgré ses supplications.

11/11/2016 22:07 par Aris-Caen

J’ai écrit un commentaire qui n’est pas passé....

12/11/2016 07:51 par Maxime Vivas

Un commentaire ? Vous en avez envoyé cette nuit plusieurs dizaines, toujours le même pour commenter n’importe quel article. Votre texte était parfois enrichi de mots orduriers.
Ainsi, vos commentaires relèvent d’un désir de nuisance. Ils n’apportent rien au lecteur, ils nous font perdre du temps.
Il ne serait pas surprenant qu’ils soient dorénavant versés systématiquement dans la rubrique spam.

11/11/2016 22:59 par Esteban

Mince alors ! À la façon dont il l’a présenté j’ai cru qu’il avait séjourné aux USA durant quinze jours. Si maintenant on ne peut plus mettre ses mains à couper en se fiant à des personnes crédibles, on est cuit... ;)

12/11/2016 17:14 par Roger

Madame Herdhuin manie de manière "politiquement correct" la même arrogance envers les électeurs étatsuniens que celle qui a prévalu chez nos dirigeants, un grand nombre d’intellectuels et la majorité des journalistes et qu’elle reproche à Trump. Mêmes analyses non sourcées, même certitude de sa rationalité éduquée pour laisser entendre que ces braves gens ne savent pas ce qu’ils font. Ce n’est pas comme cela qu’on progressera vers l’horizon démocratique (rappelons-le, la démocratie est une affaire d’opinion et non de science ou de théorie, c’est une limite vers laquelle on tend de manière irrégulière et imparfaite).
Au strict niveau de ses "déclarations de campagne" (et à quoi d’autre se fier a priori ?), Trump apparaît moins dangereux pour la paix du monde qu’Hillary Clinton dont au demeurant on a connu les actes dans ses fonctions gouvernementales.
En réalité c’est le Capitalisme qui porte en lui peste, choléra, toutes les catastrophes que nous connaissons et à venir...Il est possible que Trump, dirigeant la Puissance capitaliste par excellence, ralentisse un peu le Titanic...

12/11/2016 18:28 par legrandsoir

Il est possible que Trump, dirigeant la Puissance capitaliste par excellence, ralentisse un peu le Titanic...

On voit circuler le nom de John Bolton comme futur membre du gouvernement Trump (aux affaires étrangères ???), ce qui n’annonce rien de bon. John Bolton est un pur néocon, et parmi les plus cinglés.

13/11/2016 14:12 par vagabond

J’ai aussi cru que Viktor Dedaj a physiquement côtoyé les trumpistes !?
Comment peut-on côtoyer virtuellement ? Merci pour les clarifications. Il ne faut pas laisser le doute germer dans les esprits.

13/11/2016 14:43 par V. Dedaj

@ vagabond

Le troisième paragraphe de mon article me paraissait explicite, mais apparemment pas suffisamment... J’ai passé deux semaines à consulter tout ce que me passait sous la main, relatif à Trump, à suivre les sites pro-Trump, à écouter/lire leurs interventions et les discours de Trump (in extenso, et pas les extraits servis par la presse). Pour être clair : je ne me fais pas d’illusions sur Trump sur le plan intérieur (ce qui à la limite m’est bien égal) mais il m’a paru plus lucide (tout est relatif) que Clinton en matière de politique extérieure.

14/11/2016 09:13 par Roger

En effet, Trump confirme dans ses intentions de politique intérieure ses promesses de campagne. Ce qui caractérise les politiciens de droite, c’est qu’ils ont tendance à tenir leurs promesses les plus détestables. Mais ça c’est le problème des citoyens US.
Alors s’il maintient ses intentions en politique extérieure, je crois que le ROW s’en portera mieux...Et ça nous intéresse pas mal...sans trop d’illusions..

15/11/2016 16:39 par Aris-Caen

Moi aussi j’étais persuadé que V. Dedaj avait mouillé sa chemise.
La plaisanterie était trop subtile pour que je la comprenne.
Son article était bien, mais si c’est pas vrai, c’est triste.
A qui peut-on faire confiance entre "l’expert" et l’humour "subtile" qui fait croire que...
J’ai bien fait de repasser par cet article parce que j’y croyait dur comme fer et je trouvais cela admirable de la part de Victor.
Mais, si tout est virtuel, c’est à pleurer..

31/12/2016 14:44 par chapes

.Mise à jour du 14 août 2016
La condition pour en finir avec le terrorisme
Les populations, victimes du capitalisme, lui-même source et praticien exclusif du terrorisme dans toutes ses variantes, ont toujours été et elles ne peuvent qu’être les victimes du terrorisme !
En finir avec le terrorisme, passe en conséquence, par la nécessité inexorable et conjointe, d’en finir avec le capitalisme.
https://www.google.fr/?gws_rd=ssl#q=Les+dirigeants+d%E2%80%99au+moins+80+pays+apr%C3%A8s+tant+de+Nations%2C+de+peuples%2C+de+dirigeants+agress%C3%A9s%2C+s%E2%80%99en+sont+pris+%C3%A0+la+Syrie+d%C3%A8s+2011%2C+par+la+pratique+terroriste+incluse


En nombre croissant, les populations actuelles, affluent pour l’essentiel de pays où a sévi et où sévit toujours plus gravement le capitalisme, par sa pratique terroriste incluse. Ces populations chassées des Balkans, de l’Irak, la Libye, la Syrie, l’Afghanistan…, ne sont pas des migrants, ce sont des populations déportées, elles sont victimes de nul autre que du capitalisme, de sa rapine colonialiste et du terrorisme dont il est la source et le praticien exclusif

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