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La solidarité avec le Venezuela n’est pas à la hauteur requise.

La révolution bolivarienne n’est pas un accident de l’histoire mais bien le fruit d’une histoire nationale, son prolongement. En 1989, un président social-démocrate fit tirer sur le peuple. Le "caracazo" se solda environ par 3000 morts. Ce jour là, le bipartisme (libéral) et l’alternance AD/COPEI, naufrageaient. Les jeunes militaires "bolivariens" qui tentèrent et assumèrent le "golpe" patriotique raté de 1992, voulaient "terminer l’œuvre de Bolivar" et non copier le "modèle cubain".

La révolution vénézuélienne n’est nullement arrivée, comme l’on disait jadis familièrement, ni dans les fourgons de l’Armée Rouge ni dans ceux des FAR cubaines.

Elle constitue un processus unique, original, endogène. Chavez et le mouvement populaire se sont "radicalisés" dans une relation dialectique d’inter-action, notamment à cause de l’hostilité bornée de Washington (comme à Cuba en 1959, 1960...), et des manœuvres déstabilisatrices orchestrées (ou soutenues) par le "géant du nord" . En 1998, Hugo Chavez penchait plutôt du côté de la "troisième voie blairiste".

Si le comandante en est arrivé à prôner un "socialisme du 21ème siècle", il le conçoit comme un chantier, un dépassement du capitalisme par la voie électorale, par la démocratie représentative et participative, dans le respect du pluralisme politique ; il s’appuie sur la bataille d’idées, la mobilisation et l’implication permanentes du peuple dans les "conseils communaux", les "communes socialistes", la socialisation... Nombreuses sont les déclarations où Hugo Chavez rejette le "soviétisme", l’étatisme, le parti unique...

Alors pourquoi donc la question vénézuélienne est-elle si paralysante pour la plupart des intellectuels occidentaux ? Si difficile à assume r ? Elle constitue un débat éthique et politique majeur pour l’avenir émancipateur, en Amérique latine comme ailleurs. Force est de constater que la solidarité, avec une révolution menacée quotidiennement par le plus puissant des impérialismes, n’est pas à la hauteur de la stratégie putschiste de l’opposition, pressée d’en découdre, par la violence, sans tenir compte du calendrier électoral, et des Etats-Unis, pressés de retrouver leur mainmise sur les immenses réserves de pétrolières du Venezuela.

Je connais de nombreux militants, des électeurs de gauche-gauche, qui sont retenus, freinés par l’incessant matraquage médiatique et la stigmatisation de la révolution bolivarienne, de ses dirigeants, démocratiquement élus. Pour la plus grande partie de l’opinion publique, l’image du Venezuela est mauvaise, liberticide. Sociaux-libéraux et néolibéraux consensuent en rond et en boucle pour dénigrer, souvent criminaliser, sur la base d’a priori, hier Hugo Chavez, aujourd’hui le président Nicolas Maduro ; leurs amis "démocrates" à Caracas n’ont pas reconnu l’élection de ce dernier, contrairement à la communauté internationale.

Le pilonnage idéologique est tellement violent que même lorsqu’il ne se passe rien, on l’impute aux chavistes. Chauffée à blanc, l’opinion publique paraît, à première vue, peu perméable à nos arguments. Faut-il pour cela "faire profil bas", céder à l’idéologie dominante ? Ce serait suicidaire tant du point de vue de l’internationalisme que de notre combat en France. En défendant le Venezuela on ne fait sans doute pas carrière, on ne gagne peut-être pas des millions de voix, mais on gagne en cohérence politique, en fidélité à des valeurs de base du mouvement ouvrier et révolutionnaire. Le courage, lorsqu’il s’agit d’aller à contre-courant, d’affronter les tempêtes sans perdre le cap, finit toujours par payer. Hier, ce qui freinait paraît-il la solidarité, c’étaient les relations amicales de Chavez avec le président iranien Ahmadinejad. Et aujourd’hui ?

Qui a dit par ailleurs que la solidarité internationaliste impliquait la cécité, l’inconditionnalité ? Elle suppose une attitude généreuse, ouverte, lucide, voire critique (en évitant de "donner des leçons" à ceux qui font l’histoire). Notre regard reste par trop européocentré. L’Europe et ses partis progressistes ne sont plus le nombril du monde, ni une référence, pour nos camarades "latinos". Sans nostalgie d’un quelconque modèle, nous avons cependant beaucoup à apprendre des expériences de transformation sociale au Venezuela, en Bolivie, en Equateur... des avancées révolutionnaires en cours. Toute victoire des peuples du continent est aussi la nôtre.

A Caracas, à La Paz, à Quito, à La Havane, comme hier à Madrid, se joue la possibilité de changer la vie et le monde. Cela suppose de notre part une solidarité politique et concrète qui aille au-delà des communiqués et des bonnes intentions.

Jean Ortiz

COMMENTAIRES  

24/02/2014 19:56 par Lionel

« Toute victoire des peuples du continent est aussi la nôtre. » Dites-vous !
Mais à contrario toute défaite d’un peuple est aussi la nôtre et si le Venezuela s’effondre sous la pression militaro-quelque chose, c’est l’ensemble des peuples du monde qui se verront bâillonnés et privés de libertés.
Je rejoins en cela l’analyse que nous a faite en com Anne Wolff qui se montrait très inquiète sur une évidente résurgence d’un néonazisme mondialisé et les chutes de l’Ukraine tant que du Venezuela et de la Syrie seraient peut-être l’instauration d’un empire total néolibéral-fasciste et technologique.
Nous ne pouvons pas laisser le Venezuela tomber ou nous tomberons.

24/02/2014 20:04 par Lionel

Deux intéressantes analyses d’A. Wolff :
http://www.legrandsoir.info/venezuela-communique-de-la-plateforme-de-solidarite-avec-les-pays-de-l-alba.html
http://www.legrandsoir.info/strategie-de-la-tension-au-venezuela.html
« Et j’ajoute que je suis tout aussi intimement convaincue que ce mur de contention protège également les peuples d’Europe... » dit-elle, le mur de contention étant la lutte de peuples pour l’instauration de démocraties populaires authentiques.

25/02/2014 08:07 par pierre auguste

Oui ,c’est exactement cela,la révolution bolivarienne est originale,et même si comme moi vous ne partagez pas l’ idéologie industrielle du psuv, il faut être des millions à les soutenir parce que leur cause est capitale. Si l’on veut que le monde ressemble dans 10ans aux plaines roumaines européanisées(conf le diplo de février), aux banlieues de la plupart des villes du monde ou s’enterre la misère la plus sordide ,si vous voulez manger du fried chicken ou autre poison américain à tous les repas,si vous voulez alimenter les journalistes complices et le parti socialiste "flambisé",alors ne leur dites pas que Guatemala City ,malheureusement totalement inféodé à Washington,est une ville bien plus dangereuse que Caracas dont toutes les infos,des guides aux journaux, nous disent qu’elle respire la peur.....dites leur à ces comiques qu’ils aillent à Bogotá ,Buenos aires ou Mexico et proposez leur avec des coups de pieds au derrière ,ensuite,de retourner à Miami ,pour toujours, et qu’ils nous oublient ....

25/02/2014 10:32 par Dominique

Nos médias ne sont pas mieux que les médias privés du Venezuela. La RSR1, radio suisse romande 1, première chaîne radiophonique de service public de Romandie parle de révolution pour qualifier la prise de pouvoir par les fascistes en Ukraine, tout en se gardant bien de dire que ce sont des fascistes.

Si je remonte en arrière, ce sont les médias qui en nous inondant des propos de LePen en France ou Blocher en Suisse les ont imposé sur l’arêne politique. Face à cela et à bien d’autres choses, la gauche n’est pas une gauche mais une catastrophe. Tout ce que savent faire les PS de France comme de Suisse, pour ne parler que des deux pays que je connais le mieux, ne savent que donner dans la surenchère raciste, et ceci particulièrement quand ils au pouvoir.

En Suisse ils disent que c’est pour ne pas laisser le terrain à la droite. En France, ils ne cherchent même pas de fausses justifications et assument leur racisme. Mais le résultat pratique est le même. Et comme les médias ne donnent, à de rares exceptions près, que la parole aux socialistes et à la droite, beaucoup de gens n’y comprennent rien. Et si je regarde la Suède où j’ai habité 10 ans, c’est pareil. Une fois je discutais avec un serbe dans une entreprise près de Malmö. On discute un peu de la guerre puis de l’intervention de l’OTAN. Il m’a dit qu’en dix ans, depuis qu’il était arrivé en Suède, j’étais la première personne qu’il rencontrait qui y avait compris quelque chose qui correspondait à la réalité.

Cela montre un état des choses qui est terrifiant et qui est antérieur à ce qui se passe aujourd’hui : si Hitler et Mussolini sont morts pendant la 2ème guerre mondiale, ce sont les fascistes qui l’ont gagnée et leur appareil de propagande n’a jamais été démonté. Au contraire, cet appareil de propagande n’a cessé d’être perfectionné pendant la guerre froide, guerre dont la première victime fut la vérité comme dans toutes les guerres, et depuis il a continué à être perfectionné. Si les USA, dont les banques avec d’autres banques européennes soutenaient Hitler dés 1923, sont intervenus en Europe après Stalingrad, ce n’est pas pour nous sauver d’Hitler, les russes étaient en train de le faire, mais pour empêcher que les communistes ne récoltent les fruits de leur lutte dans la résistance et ne prennent le pouvoir en Europe occidentale. En Italie, les USA ont été jusqu’à installer la maffia pour contrer les communistes.

Des affaires comme celles de la NSA montrent bien qui est l’ennemi pour ces gens-là : ce sont autant leurs propres peuples que les autres pays. Et si Snowden n’avait pas révélé que la NSA écoutait également des chefs d’état, cette affaire n’aurait jamais eu le même retentissement dans les médias.

La crise actuelle a bouleversé les cartes. Ce que les médias, et même bien des communistes, ne reconnaissent jamais, c’est que la cause de cette crise a été la flambée des prix du pétrole, flambée qui est arrivée après des années de hausse lente continue sur un marché qui voyait l’offre dépasser la demande. C’est la première fois dans l’histoire que le capitalisme est confronté aux limites physiques des marchés économiques imposées par la finitude des ressources de la planète. Cette finitude implique que la crise actuelle ne sera jamais résorbée et qu’au contraire elle ne peut que rebondir et s’aggraver. Mais cela nos médias nous le cache soigneusement, et même un Robert Bibeau n’en tient pas compte dans ses analyses économiques "marxistes".

Dans de telles conditions, les grandes puissances ont encore plus intérêt qu’avant à multiplier les guerres pour le contrôle des ressources restantes. C’est exactement ce qui se passe aujourd’hui. Libye pétrole. Syrie pétrole et gaz. Ukraine gaz et pétrole. Mali uranium. Iran pétrole gaz et uranium. Venezuela pétrole. etc. Une autre chose que la presse et les politiques ne nous disent jamais est que l’uranium ne durera pas plus longtemps que le pétrole, que certaines ressources non renouvelables sont déjà épuisées, et que ce n’est qu’une question de temps avant que toutes les autres ne soient aussi épuisées.

Ceci implique qu’un des objectifs stratégiques des salauds qui font la promotion du retour des régimes totalitaires dans le monde (l’appel récent de JP Morgan au retour des régimes totalitaires en Europe est éloquent, cette banque fait partie de celles qui ont soutenu Hitler de 1923 à 1942) est de réduire la pression sur les ressources naturelles non renouvelables, ce qui donne un deuxième objectif aux guerres impérialistes : la réduction de la population mondiale. Pour cela, des armes comme celles à l’uranium appauvri sont idéales. D’une part cela permet à l’industrie de se débarrasser à bon compte du plus toxique de ses déchets, en plus cela permet de remplacer les chambres à gaz des camps des nazis par une substance inodore et invisible qui s’attaque à la vie pendant des millénaires. Un responsable du projet Manhattan (les bombes atomiques d’Hiroshima et Nagazaki) a déclaré que leurs recherches ont montré que l’uranium appauvri est l’arme de destruction massive par excellence (celle qui surpasse toutes les autres).

L’OTAN a employé de telles armes sur la Serbie. Les USA les ont employées dans toutes leurs guerres au moins depuis la guerre d’Irak, ceci inclut l’Afghanistan et la Libye. Israël les a vraisemblablement utilisées sur Gaza, le Liban et la Syrie. Tout ceci implique que l’occident mène non seulement une guerre contre le reste du monde pour le contrôle des ressources restantes, mais qu’il mène en même temps une guerre d’extermination contre les peuples du monde pour faire baisser la pression sur les ressources restantes.

Comme la crise est là pour durer, et que les régimes occidentaux sont de plus en plus contestés, cela implique que quand l’occident mène une guerre contre les peuples du monde, cela inclus ses propres peuples. Ceux qui ne me croient pas non qu’à se demander pourquoi des salauds comme Bush auraient gaspillé de l’argent pour se faire construire des bunkers sous-terrains dans lesquels ils comptent pouvoir vivre entre 200 et 300 ans en autarcie complète et ainsi survivre à un hiver nucléaire. La réponse est simple, des gros capitalistes comme ces gens-là ne gaspillent pas leur argent, ils font des investissement sur l’avenir. Ce qui implique que s’ils se sont fait construire ces bunkers, c’est parce qu’ils ont l’intention de les utiliser.

25/02/2014 11:57 par Anne Wolff

J’aurais - on s’en doute - pas mal de commentaires à faire au sujet de ce texte qui ouvre un débat nécessaire et urgent.
Le premier, concerne le passage qui me fait bondir...Madrid hier ? Je suis au quotidien ce qui ce passe en Espagne, et c’est Madrid, aujourd’hui, maintenant et de toute urgence ! Le Franquisme se réinstalle au pouvoir en Espagne au vu de tous et est en train de mener "un coup d’état législatif" qui se traduit dans les faits par exemple
- condamnation chacun à un an de prison pour cinq auteurs d’un récit "en mémoire", pour marquer les 15 de la mort d’une militante basque
- deux ans requis pour les textes de ses chansons pour Pablo Hasel, chanteur rebelle de rap.
La raison invoquée : apologie et incitation au terrorisme.

400 euros d’amende chacune pour des gamines dont la faute est d’avoir dit publiquement qu’elles auraient honte d’être flic..
et d’autres inculpations sont en cours alors que le projet de "loi de sécurité citoyenne" dite loi bâillon, qu’essaye de faire passer la droite fait polémique. Son contenu en français : ici, d’autres lois la complètent,
"Loi de Sécurité Citoyenne, Loi de Sécurité Privée, modification du Code Pénal Civil et du Code Pénal Militaire sont des éléments clés de ce coup d’état fasciste institutionnel qui se produit en ce moment en Espagne."

Et je n’ai pas suivi en détails pour cause de Venezuela, la mort de 15 migrants à la Ceuta, le PP refuse une commission d’enquête alors qu’il semble qu’ils aient été assassinés alors qu’ils nageaient vers la côte tués par les balles de caoutchouc des gardes-côte.... voilà une info qui aurait mérité de franchir la frontière de nos "indignations" (je ne suis pas indignée, le mot est beaucoup trop faible)

Etc.... juste pour dire... il se passe des choses très graves en Espagne mais aussi, et je pense que la communauté de langue y est pour beaucoup, il y a de fort lien de communauté de lutte Espagne/ Amérique Latine plus forts que ceux qui unissent l’Espagne résistante au reste de l’Europe.

Ceci dit... le mot National est à proscrire en ce qui concerne Chavez, patriote est le bon terme, et il implique la notion bolivarienne de Grande Patrie, l’Amérique Latine dans son ensemble, dans ce concept qui semble si difficile à appréhender pour les européens l’unité d’une multiplicité de diversité, de singularité, qui fondée sur la complémentarité fait de la différence des autres une richesse, alors que nos principes d’unité homogénéisante fondé sur la concurrence font de la différence une menace.
A ce sujet une des clés pour comprendre le nationalisme européen est ce coup de force logique qui niant l’Union Européenne sur fondement de rejet de son caractère d’acculturation "yankee" se reterritorialise après une rupture logique sur la culture migrante comme cause de la dénaturation de nos cultures nationales. Les patriotes latino-américains sont très clairement opposés à l’acculturation mais ouvert au multiculturalisme, régional et intercontinental, et ils tissent des liens qui traversent les océans, l’Europe est à la traîne.
La première chose qu’a fait Chavez à sa sortie de prison en 1994, c’est une tournée de tous les pays de la région, j’ai traduit l’interview qu’il a alors donnée au Chili, l’essentiel de son programme y est et cela permet de comprendre mieux les racines de ce qui est devenu "chavisme" par une symbiose du peuple et d’un homme extra-ordinaire qui a su incarner les aspirations de ce peuple... et à voir les réactions actuelles dans la région, face aux menaces qui pèsent sur le Venezuela, il s’agit bien d’un "patriotisme transfrontalier", Chavez a rouvert le chemin que les dictatures instaurées par les voisins du Nord, avait bloqué à coup de meurtres, de tortures et de terreur, c’est un ré-encahînement d’une longue histoire, l’ouverture d’un nouveau front de lutte contre l’impérialisme alors que l’Amérique Latine se remet de ses plaies.
Échos : reconnaissance de l’héritage de tradition de lutte européennes comme composante mais une vision del’Europe actuelle comme décadente, peu créative, sur le point de céder à la vague d’extrême-droite faute d’une gauche digne de ce nom !

Et depuis quelques temps je teste une hypothèse qui semble féconde : "Accepter de s’ouvrir aux apports politiques d’une Amérique latine qui est aussi un ré-enchaînement avec la culture européenne de liberté, de souveraineté populaire et de droits humains aujourd’hui moribonde, implique d’accepter une réorganisation des échanges matériels qui implique la fin des pillages, donc un changement radical de nos modes de vies, parce que dans cette optique de ressources naturelles, ils sont eux très riches et nous très pauvres... et cela rares sont ceux qui sont prêts à l’accepter"

Demander de l’emploi et du pouvoir d’achat dans le cadre du système capitaliste, c’est se rendre complice de crimes...
Comme dirait Summer... c’est d’une logique économique irréprochable...
Repenser la richesse, la redéfinir, ne pas nous laisser imposer les valeurs de "production de richesses" qui n’ont d’autres fins que la création de Profit pour les Corporations, c’est faire les premiers pas sur les chemins qui nous sortent de la servitude... Cela Chavez, l’avait compris, et bien moins Maduro, mais des tas de gens, de collectifs Vénézuéliens et autres se chargent en permanence de le lui rappeler, sauf en ce moment où tous s’unissent pour faire front commun fasse à l’horreur qui menace.
Je suis désolée d’être aussi longue (bien moins que tout ce que je n’ai pas dit), mais je suis intimement convaincue qu’un grand danger nous menace tous, alors je partage les éléments d’infos que j’ai à ma disposition. Avec ce principe de base, ce que j’énonce est affirmation de ma conception du monde, mais devient proposition en tant qu’énoncé collectif.

Et la solidarité ? Concrètement ? On fait quoi, comment ?

25/02/2014 12:26 par CN46400

Bien sûr Ortiz a raison, mais avec quelle situation faut-il comparer la le cheminement de la Révolution bolivarienne ? Avec l’arrivée de l’Armée Rouge à Berlin ? l’entrée des blindés viets dans Saigon ? de Fidel dans La Havane ? de Ben Bella dans Alger ? Des évènements concentrés entre 45 et 75 où le reflux du capitalisme paraissait inévitable. Où la Révolution était tellement "à la mode" que des arrivistes, démasqués plus tard, nous donnaient des leçons. Je n’en citerais qu’un, le dénommé Furet, qui plastronnait sur les estrades les plus rouges, avant, quand le vent eu tourné, d’arrondir ses fins de mois dans la débine de la révolution de 1789 et surtout de Robespierre. D’ailleurs c’est encore, et toujours, par rapport à celui-là, qu’en France, se mesure la sincérité du révolutionnaire.
Le bonheur est encore, pour beaucoup de mendiants du capital, une idée trop neuve, pour être complètement assimilée !

25/02/2014 18:09 par Lionel

Pour ce qui est de la stratégie à adopter, la toute première difficulté est de faire des constats.
Jean Ortiz déplore le manque de réaction des gauches -toutes les gauches il me semble- "à la hauteur".
Nous pouvons peut-être le vérifier ici...
Les lecteurs du GS, tout au moins ceux que je peux lire, sont informés, cultivés, leurs réflexions sont parfois passionnantes.
J’imagine que les lecteurs qui ne se sentent pas d’écrire un com sont légion, ce qui ne les empêche pas d’avoir un avis.
Les interventions sont quelquefois très vives et aussi nombreuses, il y a déjà eu plus de 100 coms sur un article.
Le choix des thèmes qui soulèvent tant de passions n’est pas le fruit du hasard et de la position des planètes ( encore que...), de même ce n’est pas le hasard s’il y a aussi peu de réactions à propos du Venezuela.
Les gags ou critiques de Théophraste ont régulièrement de nombreux coms.
Ne serrait-il pas question d’avoir le courage d’exprimer une opinion différente de sa famille ( politique aussi ) et de ses proches, collègues de travail ?
Et de ce fait d’engager une pensée critique à l’encontre de croyances ou de préceptes plus ou moins idéologiques ?
L’ensemble de la gauche a jeté l’anathème sur la révolution bolivarienne, a-t-on seulement émis des protestations lors du coup d’État contre Chavez ?
De même les militants du PS ( éventuellement ) extrêmement déçus de l’exercice du Pouvoir par leur oligarchie ne reconnaîtront que difficilement l’erreur fatale de leur croyance, de même demander à tout un chacun d’être apte à juger par soi-même de la situation telle qu’elle se présente "pour de vrai" en se rangeant comme dissident à jamais pestiféré.
Les gens sont nombreux à penser que soutenir le chavisme est soutenir une forme de dictature et les croyances en une foi idéologique sont bien plus que de simples croyances et il n’est pas si facile de prendre du recul...
PS : j’entends déjà les protestations " mais le PCF a protesté, les rénovateurs également...
C’est vrai, c’est vrai !

25/02/2014 19:15 par pierre auguste

On écrit ,on échange des informations ,on parle du grand soir, on manifeste ,pour ceux qui y croient, on continue de s’émouvoir,on se rend au Vénézuela pour leur dire notre solidarité et l’on hume ce merveilleux pays, on parle on raconte, on analyse ou l’on essaie, et on parle encore,et l’on peut aussi crier notre colère face à cette globalisation du renouveau de l’extrême droite car" le ventre est encore fécond......."

25/02/2014 21:49 par Anne Wolff

On peut aussi se servir du réseau de liens bien documentés de chercheurs de la région, pour montrer à ceux ici que l’extrême-droite attire parce qu’ils sont leurrés par la façade, que celle-ci est en fait une émanation de "Washington" autrement dit des grandes Corporations qui sont depuis ses débuts les sponsors du nazisme. Pas tant à mon sens parce qu’ils étaient eux-mêmes fans d’Hitler, qui leur a été quoi qu’on en pense un idiot utile et non l’inverse.
La seconde guerre mondiale ? Une belle table rase pour ouverture de nouveaux marchés, et hop pour clôturer le tout, la touche finale, un petit coup sur Dresde et Berlin et un nouveau super joujou sur Nagasaki et l’autre sur Hiroshima.... génial, efficace, il n’y a plus rien, ... des contrats en perspective, avec des emprunts conditionnés qui sont la corde qui aujourd’hui petit à petit nous étrangle... l’ouverture du marché, à la dure.
il ne s’agit plus du combat séparé du Venezuela ou de l’Ukraine, ou de l’Espagne.... mais bien d’un combat commun, contre un ennemi commun et absolument impitoyable, qui adore punir ceux qui lui ont résisté. Hollande "Il faut punir Assad".. en tuant des innocents par milliers...comme il fallait punir Saddam Hussein en faisant mourir 500 000 enfants de faim, pour qui ils se prennent, qui les a nommer juges ? Au nom de qui et de quel droit ?
Ainsi dit un général d’opposition pour le Venezuela, il affirme qu’ils ont déjà gagné (a vérifier), et que la question du temps que cela prendra, dépend du nombre de gens qui sont près à mourir, et ce qu’il entend très clairement, c’est qu’ils sont près à tuer tous ceux qui leurs résisterons même si la moitié ou plus des habitants du pays doit y passer, parce que ces ordures sont comme cela... ceux qui leur résistent méritent la mort, et depuis Condor, rien à dire ils se sont perfectionnés en sadisme, dureté de cœur et art de faire mourir dans les plus grandes souffrances et en destruction massives sans en avoir l’air, les couvertures à la variole ? on fait mieux depuis.. cela le progrès dans les industries de la mort, progrès, croissance et compétitivité et les marchés qui vont avec.
Mais dans quel monde on vit, une bande des pires ordures que le monde ait jamais vu, pervers, s’apprêtent à massacrer un peuple pacifique mais qui ne veut plus se laisser dominer par son oligarchie et même ici il y a encore des gens pour parler de la révolution bolivarienne par les urnes, comme de l’invasion de l’Allemagne par les Russes qui fut une sacrée vengeance, et une sacrée partie de jambes en l’air forcée pour les habitantes du pays, alors qu’au Venezuela, un peuple et son gouvernement luttent contre la rage qui leur vient des morts, des destructions, de cette douleur, perdre des amis, voir mettre à bas des édifices qui abritent des secteurs clés ou qui contribunt au bien-être, et dire "non ! nous on utilisera pas la violence", parce qu’alors ils auront gagné aussi moralement, en nous faisant agir comme eux..., c’est cela que dit le peuple bolivarien du Vénézuela... les motards près a exploser à cause du jeune homme mort décapité par les barbelés des petits crétins, qui obéissent à leurs généraux fascistes et les froos durs à motos qui prennent sur eux et défilent avec des ballons blancs accrochés à leurs motos en transformant ce désir de vengeance en énergie pour créer des comités de paix, les habitants de Mérida qui nettoient derrière les sales petits cons et le lendemain tout est à recommencer... et la phase suivante qui se profile, c’est des meurtres nombreux et sélectifs et terroristes aveugles, des maisons de chavistes cramées avec hommes, femmes, enfants, jeunes et vieux, c’est cela qui se met en place....
C’est plus de 80% de Vénézuéliens qui rejettent la violence, la majorité de l’opposition a compris de quoi il retourne et ne sont vraiment pas d’accord, mais quand l’Empire lancera ses bombes, ils auront beau hurler qu’ils ne sont pas d’accord, plus personnes ne les entendra...
Et hier, en Colombie a eu lieu un attentat contre le candidat présidentiel de l’Union patriotique, et qu’on sait bien que les agresseurs sont les mêmes au nom des mêmes intérêts, ... c’est clair, la rage, la tristesse et l’envie de casser la gueule à ces salauds, je la partage... et j’en pleure, comme une petite fille qui découvre jusqu’où va la méchanceté "humaine", toujours plus loin, détruire le bonheur que l’on jalouse, la beauté qu’on a pas en soi... la haine, à l’état pure qui se déchaîne,..
et tout cela avec la bénédiction de mes voisins... Oui je me sens infiniment triste et infiniment impuissante, et j’ai la rage au cœur.

25/02/2014 23:55 par tact

Mr Ortiz a mille fois raison, nous pourrions faire tellement mieux.

Mais pour notre défense la situation en Europe tends à nous préoccuper (c’est bien) et donc nous occuper dans la vie réelle (c’est mieux) vu les urgences qui s’accumulent,
car ici aussi la réaction est ses nervis nazis s’activent, la situation en France n’est pas celle du Venezuela, c’est clair mais en Ukraine c’est pire, en Grèce pas loin...

26/02/2014 02:11 par Deejay

Il est évident que l’hégémonie du capitalisme "globale" ne toléreras pas d’exceptions ou résistance et ne s’arrêteras a rien pour s’imposer de partout. Que ce n’est pas une gauche léthargique, dispersée qui pourras avoir une influence quelconque sur nos politiciens et médias, qui a priori, partagent la même idéologie hégémonique.

En vue du caractère "hermétique" des médias, et la "lâcheté intellectuelle" de certains, seule espoir c’est que, dans les pays "développées" la résistance des forces progressistes descendent dans la rue, car âpres tout, ils le font bien ailleurs.

En attendant, espérons que le peuple de Venezuela s’organisent et défendent leurs droits démocratiques.

26/02/2014 02:22 par Anne Wolff

Pour ceux qui voudraient soutenir le Venezuela et qui sont sur des réseaux sociaux et autres... une image à faire circuler,
Je vous donne la légende, de cette histoire

Première étape un tweet d’un jeune homme
La fille de Diosdado Cabello étudie dans un collège de San Antonio de Los Altos, je dis qu’il faut la tuer pour que ce maudit souffre.

Cesar Cruz

Deuxième étape
Après enquête, arrestation au Venezuela de celui qui a appelé à tuer la fille du président de l’Assemblée Nationale Diosdados Cabello

A titre de comparaison :
Un an de prison USA l’internaute qui appelle à tuer Obama

Un an et demi Espagne l’internaute qui appelle à tuer Rajoy (il lui donne des allergies)

Un an de prison, chacun, pour cinq internautes basques qui ont écrit un billet en mémoire d’une militante morte il y a 15 ans en manipulant des explosifs : Apologie et incitation au terrorisme.

Troisième étape ; dénouement selon le Venezuela Bolivarien
La fille de Diosdado Cabello, président de l’Assemblée Nationale du Venezuela, Daniela Cabello sert la main de celui qui appelait à la tuer !

“En mi casa no me enseñaron a odiar ni mucho menos a guardar rencor ! Yo pido por La Paz ! Por la Vida ! Por Venezuela !”

Daniela
Et la photo est ici :
beaucoup de choses sont dites par cette image....

26/02/2014 13:48 par pierre auguste

j’ai vu les images de Mérida sur le blog d’Anne Wolff(merci)et j’ai la même rage au ventre .J’étais à Mérida il y a peu de temps et je suis triste et furieux qu’ils aient osé toucher cet endroit splendide plein de douceur ,de simplicité et d’une distance très agréable.
Pour l’anecdote, j’ai attendu, une demi heure, l’ouverture de la poste de cette ville ,assis sur un siège à l’entrée des bureaux et j’ai rarement vu autant de sourires et de bonheur de vivre dans un espace public. la complicité de ces gens m’émerveille et s’il existe quelqu’un qui doute encore du carnage qu’ont accompli les" designers" du futur dans nos espaces publics qu’il parcoure le monde ou qu’il lise un déjà viel article du GS " Ces connards de HEC"......
Pour l’instant,c’est ma solidarité ,simple et facile je sais,mais qui peut déjà dire que ces gens sont une richesse pour nous tant l’acculturation et le nombrilisme nous ravagent à grand frais de bondieuseries et de technologie" nord américaine"....

26/02/2014 14:01 par kuira

non, pas à la hauteur mais cela ne se mesure pas par le nombre ou la longueur des commentaires qui souvent n’ajoutent rien aux articles mais nous prennent du temps à lire (les meilleurs article LGS n’ont souvent aucun commentaire)
et il faut aussi penser à la conclusion du congrès des paysans brésiliens :

http://www.medelu.org/Moins-de-Facebook-plus-de-travail

alors à demain soir à la manif de soutien place de la bastille

26/02/2014 16:13 par pierre auguste

personne n’oblige quiconque à lire les commentaires !

26/02/2014 18:09 par Beheu

Le soutien au peuple Vénézuélien ne peut se limiter à un simple "coup de gueule" il est important que l’ argumentaire développé par certains soit mis à la disposition de tous. Heureux ceux qui n’ont besoin d’ aucune des connaissances des autres, pour ma part je m’ informe, je m’ enrichis et je diffuse .

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