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Quand 70 Normands font éclater le corset d’un débat macronisé

La petite souris du Grand Soir s’est glissée dans le Grand Débat National.

Le téléphone sonne dans la salle de rédaction de la maison de campagne (et de séminaires) du site d’information alternative Le Grand Soir en Normandie. La petite souris, qui s’y est installée, décroche, la bouche pleine d’un quart de page de Libération arrachée du clou dans la cabane au fond du jardin.

Elle est mécontente d’être dérangée. C’est l’heure où une voix lui arrive habituellement du Bangladesh ou du Maroc pour lui dire «  On est de passage dans le quartier et on aimerait vous montrer notre dernier produit anti-chat, ou vous faire déguster un échantillon de nos dernières croquettes aux saumons d’élevage bio, ou vous assurer contre les coups de griffes ».

Sonnerie du téléphone : « C’est la lutte finaaaaale, groupons-nous et demain… ».
 Ouais, pfff ! C’est pourquoi ?
 Vous êtes la petite souris du Grand Soir ?
 C’est pourquoi ?
Etrangement, la voix a l’accent typique d’un habitant de Paris intramuros qui ne traverse pas le périphérique sans s’assurer qu’il est à jour de ses vaccinations. Du coup, la petite souris tend l’oreille.
  Votre numéro de téléphone a été tiré au sort sur des dizaines de milliers et j’ai le plaisir de vous annoncer que…
  Oui, bon, merci, bonne journée.
  Attendez, je ne vends rien, je travaille pour le Grand Débat National du Président Macron !

Du coup, la petite souris a écouté la suite. Le gars au bout du fil était un étudiant qui avait un job (ou un stage ?) à la Société Le Terrain (Groupe de recueil et de traitement de données, 6 bis allée verte, Paris 11ème). Cette société s’active en partenariat avec l’institut de sondage Harris Interactive. Cet institut a été cofondé par Nathalie Perrio-Combeaux (Ecole Supérieure de Commerce, Amiens). On la dit proche de Brigitte Macron. A vérifier.

Harris Interactive est impliqué jusqu’au cou dans le Grand Débat National (GDN) macronien pour recruter des participants au Débat. Les numéros de téléphone sont choisis au hasard par un ordinateur sans connaître le nom, ni le lieu de résidence des abonnés. Bref, il n’y avait aucune chance que le téléphone sonne chez la petite souris en Normandie. Et c’est pourtant arrivé !

Les lecteurs fidèles de ce site se souviennent peut-être que Le Grand Soir, parfois avec sa petite souris, s’était déjà introduit dans des lieux où il faut montrer patte blanche : une réception donnée par l’ambassade de Chine à Paris, dans les coulisses d’une émission de France Inter, dans une soirée privée de l’ambassade du Qatar, au dîner donné à l’Elysée par François Hollande en l’honneur de Raul Castro.

C’était du lourd ! Mais ce tirage au sort, c’est un peu du Jojo Gilet Jaune qui gagne la cagnotte du vendredi 13, et sans avoir joué. De l’impossible, sauf s’il est vrai que le hasard est le procédé par lequel Dieu se manifeste incognito.

 J’irai pas, a décrété la petite souris. Macron a déjà décidé des 4 thèmes sur lesquels on va parler : transition écologique, fiscalité et dépenses publiques ; démocratie et citoyenneté, organisation des services publics. Rien sur la prolifération des trous dans l’Emmenthal et sur la violence de la BAR (Brigade anti-rongeurs) !
 Tu y vas ! Et tu notes tout ! ont ordonné les administrateurs du Grand Soir.
 Viens ! C’est gratos, à susurré la voix au téléphone. On prend tout en charge, on te défraie pour le transport (indemnité frais kilométriques). Viens, on rembourse les péages et le parking, tu seras logée à l’Hôtel Kyriad Rouen Centre (3 étoiles). Viens et si tu es du sexe mâle tu auras aussi une escort-girl.
 Et sinon, on adopte un chat, a menacé le webmaster du Grand Soir.

Le téléphone a sonné de nouveau (« C’est la lutte finaaaaale, groupons-nous et demain… »). La petite souris du Grand Soir a dit « OK, ça marche, je vous remercie de m’avoir rappelée.  » Et le vendredi 15 mars 2019, elle s’est présentée à Rouen, à la Halle aux Toiles, un magnifique bâtiment classé monument historique, propriété de la municipalité et situé au centre ville au 19, Place de la Basse Vieille Tour, à deux pas de la cathédrale. Le temps était doux et gris, mais sans pluie. Elle regretta d’avoir emporté son ciré de marin et son parapluie, influencée par les farceurs qui disent que le climat normand est agréable pour ceux qui supportent les bottes en caoutchouc.

Elle était arrivée à 15h pour le lancement de la Conférence Citoyenne Régionale (CCR). Le programme qui lui avait été envoyé précisait que seront présents : Sébastien Lecornu (ministre chargé des Collectivités Territoriales, coordinateur du Grand Débat National (GDN), Emmanuelle Wargon (coordinatrice de la Mission GDN avec Sébastien Lecornu), Jean-Daniel Lévy (Harris Interactive), Sophie Guillain (DG de Res Publica, qui organise la CCR), Catherine Petit (secrétaire générale de la Mission GDN).

Si Jojo Gilet Jaune avait été là, se dit la petite souris, il aurait enfin vu, comme elle allait le voir, à quoi ressemble une brochette de poudrés et de poudrées qu’on remarque instinctivement (leur charme !) dans des halls de gare au milieu des fainéants-analphabètes fouteurs de bordel.

La petite souris se demanda qui est Emmanuelle Wargon. Elle actionna un moteur de recherche sur son Smartphone.
Emmanuelle Wargon, née Stoléru le 24 février 1971 à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), est une haute fonctionnaire, femme politique. Après avoir occupé différents postes administratifs au ministère de la santé, elle rejoint le groupe Danone en qualité de directrice de la communication et des affaires publiques.
Vous n’avez pas oublié que Muriel Pénicaud, ministre du travail était directrice générale des ressources humaines chez Danone. Coïncidence. Emmanuelle Wargon était dans la même promotion à l’ENA qu’Édouard Philippe. Le 16 octobre 2018, elle a été nommée secrétaire d’État auprès du ministre de la transition écologique et solidaire (François de Rugy).

Tant qu’à faire, la petite souris se renseigna sur Catherine Petit. Cette dame fut, jusqu’à une date récente, directrice du Cabinet de la secrétaire d’Etat auprès du Premier ministre, chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations.

Parfait, ces deux là ne sont pas des factieuses issues de la foule haineuse.

Mais, voici le premier scoop de la petite souris
Pour ce lancement fixé à 15 heures, les délégués tirés au sort n’étaient pas conviés à rencontrer l’élite. La presse régionale avait annoncé la venue des belles personnes comme si elles allaient se montrer devant les tâcherons bénévoles, mais bernique ! Les endimanchés ont parlé entre eux.

Finalement, Emmanuelle Wargon n’était pas là. Sans doute occupée à faire transiter solidairement l’écologie.

Quant aux autres, ne pas mélanger un Sébastien Lecornu, ministre bien habillé, Jean-Daniel Levy, Fabienne Buccio, cocasse dans son uniforme de préfète, les cravatés et les élégantes, bref : les diseux en costumes Armani ou tailleurs Chanel, les officiels, avec les faiseux gilets pisseux et les fripes de chez Tati.

En ces temps où Macron, les après-skis aux pieds, dénonce les « émeutiers  », on n’est jamais trop prudents. Qui dit tirage au sort, dit risque d’être interpellés par des sans-dents qui fument des clopes, roulent au diesel et sont énervés par ces fucking de cartes magnétiques à la con qui remplacent les clés des chambres à l’hôtel Kyriad, bordel, ça marche un coup sur dix, c’est mieux à l’hôtel de la Poste ou le lino est gondolé, mais où il n’y a pas 50 lumières à éteindre avant de se coucher. Merde ! Chié ! (c’est comme ça que les poudrés imaginent les participants. En vérité, les chambres du Kyriad s’ouvrent avec des clés).

La petite souris était déçue. Comme vous quand vous faites une centaine de kilomètres pour entendre Edith Piaf et Brassens à l’Olympia et que le rideau s’ouvre sur Mireille Mathieu et Patrick Bruel (où Renaud, version décatie, après avoir suçoté un flic et sa bouteille de Ricard). Ou encore, tenez : vous allez au TNP voir Gérard Philippe et c’est Edouard Philippe qui entre en scène. Ou François Berléand avec sa tronche de faux jeton qui lui permet d’exceller sans effort au cinéma dans les rôles de faux-jeton. Ou encore pire : vous allez à la Sorbonne pour une conférence de Sartre et c’est Luc Ferry qui vous parle (ou BHL, ou Finkielkraut). Ou (mon Dieu !) vous achetez le Monde (de Beuve-Mery, croyez-vous) et tout y est écrit par des plumes des milliardaires Xavier Niel et Matthieu Pigasse.

C’est à 16 heures que tout a (presque) commencé. Accueil : pièce d’identité, signature de la feuille d’émargement, remise d’une pochette de documentation et choix de la couleur de son badge (bleu, jeune vert ou rose). Attente dans le hall que l’inauguration avec le Ministre se termine. Quand elle prend fin et que les autorités sont hors de portée du bas peuple et d’éventuels cacatovs, les journalistes interviewent des participants (TF1, BFM, CNEWS, France Bleu Normandie, RTL). La petite souris a été interviewée, mais comme elle a oublié de jurer que les antisémites homophobes jaunes du samedi sont manipulés par les Ruskoffs et les Ritals, son interview n’est pas passée à l’antenne.

De toute façon, vue la qualité des questions ! La petite souris a discrètement noté sur son carnet l’interview par RTL d’un participant. Et ça donnait ça (textuel !) :
Question : Étiez vous sceptique avant de participer au Grand Débat ?
Réponse : Oui, car on ne sait pas comment vont remonter et être traitées les informations.
Question : Quelle est votre proposition ?
Réponse : Taxer les multinationales pour l’égalité fiscale.
Question : C’est une revendication des gilets jaunes...
Réponse : Oui, mais aussi de certains partis politiques.
Question : Pour vous c’est révoltant ?
Réponse : Bien sûr, on ne peut pas à la fois demander à la population de se serrer la ceinture, et d’un autre côté d’avoir des projets comme la baisse des APL, l’augmentation du prix de l’essence, de supprimer l’ISF et laisser filer des milliards d’impôts et de taxes auxquels échappent les grandes multinationales. Depuis le 1er janvier 2019, ils payent 3% de taxes sur leur chiffre d’affaire. Les millions qu’ils payent aujourd’hui ne sont en réalité qu’une somme symbolique.
Question : Pensez-vous que la grogne va continuer après le Grand Débat ?
Réponse : Oui. Sauf erreur c’est aujourd’hui l’acte 17 des Gilets Jaunes
Question : L’acte 18, non ?
Réponse : Ah oui ! Et il y a eu des manifestations des Gilets Jaunes avant, pendant, et il y en aura après.
Question : Avez-vous de l’espoir d’être entendu ?
Réponse : Oui, on a toujours espoir que les choses changent...

La petite souris se demanda bien si l’interview de ce participant allait être diffusée. Il était trop clair dans sa tête et il parlait trop bien. Il serait mélenchoniste que ça ne l’étonnerait pas.

Bon, maintenant, allez, zou, dehors les journaleux et au boulot !
16h-20h15 : les participants, en fonction de la couleur de leur badge, sont répartis par tables de 5 ou 6 pour traiter les 4 thématiques :
A l’origine, les tables avaient été prévues nationalement pour 100 personnes, 4 tables par thématiques soit 16 tables en tout. Mais à Rouen, les Normands réfractaires n’étaient que 71. Ils ont donc été répartis sur douze tables, soit 3 par thématiques.
Et ça donnait :
Table 1 à 3 : Fiscalité...
Table 5 à 7 : Démocratie...
Table 9 à 11 : Transition écologique
Table 13 à 15 : L’organisation de l’état...
Donc pas de tables 4, 8, 12 ou 16, comme on le constate sur les photos prises par la petite souris.
Mais on a bien les quatre thèmes fixés par le méprisant de la République ; rien à signaler.

Tout était donc bien machiné, les lieux agréables, les organisateurs bien gentils. Sauf que le vendredi, il n’était pas prévu de rafraichissements autres que des carafes d’eau sur les tables. Sur un mur où les participants pouvaient coller un billet d’humeur (un post-it), certains s’en sont plaints. Du coup, le samedi matin, du jus d’orange et du café étaient offerts. La petite souris a collé un post-it « On veut du Camembert de Normandie », mais un organisateur l’a arraché : pas là pour rigoler.

A la table de la petite souris, ils étaient 6 (plus elle), 5 participants et une facilitatrice qui restera assez neutre, professionnelle. Les cinq participants étaient des couches moyennes, pas très jeunes. Pas d’ouvrier, le tirage au sort a éludé cette classe sociale qui pèse démographiquement lourd (le hasard est le procédé par lequel le Diable de l’Elysée se manifeste en ricanant).

Les participants des autres tables étaient assez semblables. Beaucoup de cinquantenaires ou plus, classe moyenne, discrets sur leurs penchants politiques, conscients que prononcer les mots gilets jaunes n’était pas utile, mais majoritairement acquis à la fronde des samedis.

Personnes présentes dans la salle pendant les travaux : participants tirés au sort, personnel de la mission Grand Débat, un représentant des 5 garants de la mission Grand Débat, des animateurs (Res Publica), des organisateurs, des facilitateurs bénévoles à chaque table, des personnes ressources (qui feront des recherches à la demande des participants), des observateurs (qui veillent au bon déroulement de la CCR), des journalistes, une personne représentant la préfecture et enfin François Ruffin qui veillait à ce que tout ça ne soit pas truqué et que des pressions des professionnels faciliteurs n’orientent pas les travaux.

Mais, avant tout, présentation de la CCR par Catherine Petit (secrétaire générale de la Mission GDN) : les 4 thématiques, la chronologie du GDN (début en janvier, fin en mars, synthèse début avril), chiffres sur la participation (contributions, réunions, principes du GDN (transparence, pluralisme, neutralité, égalité, respect de la parole…).

La CCR était filmée en continu pour surveiller le bon déroulement des opérations. La petite souris s’en fichait, elle avait enfilé sa combinaison d’invisibilité (cadeau de Noël du Grand Soir pour qu’elle échappe aux matous). Le travail a été réparti par tables et par thématiques en 5 sessions (méthode de l’entonnoir).

Ce fut appliqué, calme en général, sans éclats de voix consécutifs à des divergences, feutré quoi, comme dans un bureau de vote ou dans une église ou tout autre lieu qui impressionne. Chacun était conscient d’être investi d’une mission nationale. Le peuple, vous lui donnez des responsabilités, vous l’invitez à réflechir sur l’avenir de son pays, il s’y colle sans réchigner, sérieux, sans épargner sa peine.

Cependant, si l’on considère le cadre et l’espace de liberté, on retient que le choix des discussions a été fait par le président et que la méthodologie de travail a été bien corsetée.

Théoriquement, la Macronie pouvait espérer (car ils sont simplets, les non-énarques : des moutons qu’on dirige facilement avec un bon berger) que les Normands allaient se prononcer pour une transition écologique punitive et culpabilisatrice des citoyens, un choix entre les impôts et les services publics (avec plutôt une demande de baisser les impôts, donc de réduire les services publics), une mise en place de formations pédagogiques (bourrage du crâne des mal-comprenants par les sachants-costumés-diplômés). Mais ce ne fut pas du tout ce qui se produisit.

Résultats des 12 choix dans l’ordre des préférences :
1. Taxer les multinationales pour l’égalité fiscale,
2. Le développement du transport écologique et collectif en zone rurale et périurbaine,
3. Un service public pour tous et partout,
4. Création de commissions citoyennes de contrôle des élus et des hauts fonctionnaires dans leurs actions,
5. Légiférer sur la production et éduquer sur la consommation des plastiques polluants,
6. Passer de l’incitation à la coercition pour lutter contre les déserts médicaux sur tous les territoires,
7. La formation et l’éducation à la citoyenneté,
8. Simplifier l’organisation des dépenses publiques
9. Pour une France résolument écologique et citoyenne
10. Mettre en place un dispositif participatif d’évaluation des services publics en partant de l’échelon local avec les agents de terrain et les citoyens,
11. Limiter les dépenses pour limiter les déficits,
12. Création d’une formation obligatoire à la citoyenneté laïque, politique et associative.

Vous avez remarqué ? Débat ficelé au départ par le choix des thématiques et par l’absence de questions qui agitent la société : coûts des transports (carburant…), SMIC, RIC, CDD, destruction du code du Travail, salaires mirobolants des grands patrons, inégalité salariale homme/femme, Justice de classe, violences policières, droits des travailleurs, contrôle des licenciements, vente du patrimoine public, soumission à l’Europe, guerres au Moyen-Orient...

Débat ficelé, mais pourtant on trouve donc :
 En première proposition la taxation des multinationales.
 En 2 : l’exigence de transports collectifs à la campagne (arrêtez de fermer les lignes de chemin de fer).
- En 3 : un service public pour tous et partout (arrêtez de fermer les bureaux de poste, les maternités et les hôpitaux).
 En 4 : la création de commissions citoyennes de contrôle des élus. Ce n’est pas le RIC, mot tabou, mais ça s’en rapproche.

La proposition de « Limiter les dépenses pour limiter les déficits » (comprenons : moins de solidarité, moins de service public) est classée 11 ème et avant dernière.
Et enfin la douzième et bonne dernière est la création « d’une formation obligatoire à la citoyenneté laïque, politique et associative » destinée à la populace ignorante, qui ne comprend rien et pour laquelle les gens de LREM s’épuisent en vain à déployer une pédagogie qui ne marche pas.

Hep, Macron, Edouard Philippe, tout ce pognon de dingue dépensé pour ça !

Sur le chemin de retour vers la gare, les participants bavardaient en trainant leurs valises à roulettes. La petite souris a capté la tonalité générale des appréciations : une bonne organisation de la conférence, un buffet au top (sans fromage !!!), mais du scepticisme sur la manière dont les propositions vont remonter et être traitées.

Bref, on était bien assis, bien logés, bien nourris, bien traités, mais ces deux jours ne serviront à rien.

Moralité : ces Conférences Citoyennes Régionales (CCR) arrivent en queue de comète d’un Grand Débat National (qui fut un fiasco), avec mission d’affiner la mesure du ressenti populaire, d’évaluer le taux d’acceptation possible d’un enfumage final lors de l’annonce des conclusions par le gouvernement.

Le Premier ministre Edouard Philippe aurait précisé, en petit comité majorité : « Il faut préparer nos concitoyens à ce que les propositions, à la sortie, ne soient pas les réponses à toutes les remontées des débats. »

Devant le groupe LREM à l’Assemblée nationale le 5 mars en présence de la presse, il a estimé que « Le risque déceptif est important ».

Déceptif ? Ce mot n’existe pas en français.
C’est un mot anglais qui signifie : trompeur, décevant, menteur.
Nous sommes bien d’accord.

Le Grand Soir (et la petite souris)

Note de la petite souris : pour avoir dévoré plusieurs dictionnaires franco-anglais dans le grenier de la maison de campagne (et de séminaires) du Grand Soir en Normandie, je puis affirmer que le mot « sodomatif » n’existe pas non plus.

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La Tiers-Mondialisation de la planète - Bernard Conte
La Tiers-Mondialisation de la planète, c’est le laminage des classes moyennes et la polarisation riches-pauvres de l’ensemble des sociétés, les ramenant toutes à l’état du Tiers-monde d’avant les « miracles ». On peut diversement décrire ce phénomène : « prolétarisation des classes moyennes », « classes moyennes à la dérive », « déclassement »… Bernard Conte analyse le caractère universel de cette transformation sociale comme résultat des politiques économiques néolibérales mises en oeuvre (…)
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« Si le Président se présente devant le Peuple drapé dans la bannière étoilée, il gagnera... surtout si l’opposition donne l’impression de brandir le drapeau blanc de la défaite. Le peuple américain ne savait même pas où se trouvait l’île de la Grenade - ce n’avait aucune importance. La raison que nous avons avancée pour l’invasion - protéger les citoyens américains se trouvant sur l’île - était complètement bidon. Mais la réaction du peuple Américain a été comme prévue. Ils n’avaient pas la moindre idée de ce qui se passait, mais ils ont suivi aveuglement le Président et le Drapeau. Ils le font toujours ! ».

Irving Kristol, conseiller présidentiel, en 1986 devant l’American Enterprise Institute

Le 25 octobre 1983, alors que les États-Unis sont encore sous le choc de l’attentat de Beyrouth, Ronald Reagan ordonne l’invasion de la Grenade dans les Caraïbes où le gouvernement de Maurice Bishop a noué des liens avec Cuba. Les États-Unis, qui sont parvenus à faire croire à la communauté internationale que l’île est devenue une base soviétique abritant plus de 200 avions de combat, débarquent sans rencontrer de résistance militaire et installent un protectorat. La manoeuvre permet de redorer le blason de la Maison-Blanche.

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