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La finance n’est pas en crise, elle concrétise un Coup d’État européen.

Il est désormais courant d’entendre que l’économie mondiale est en crise, et que dans ce contexte de conjoncture difficile, mieux vaut patienter pour s’affairer, que des jours meilleurs fassent briller nos portes-feuilles. Les bourses clôturant en baisse, scrutant les monnaies en dévaluation, la finance en effervescence entraîne avec sa chute le délabrement de l’État. Cette crise serait donc une sorte de trou noir absorbant tout, surtout les capitaux, contre lequel il est impossible de lutter car personne ne l’aurait générée, tant il est inconcevable autant qu’impossible de lutter contre le libre et naturel cours du marché. La crise mondiale, la plus grave depuis les années qui ont précédé les fascismes en Europe, serait une résultante de la mondialisation : puisque le marché est vertueux, cyclique et libre de tout contrôle étatique, il se régulera de lui-même après l’orage bancaire. Quelle naïveté ! Comprendre plutôt qu’il est naturel voire biologiquement intrinsèque à l’Humanité que 99% de la population subissent le dernier pour-cent boursouflé de kilos dollars, qui impose sa loi, affame, tyrannise et tétanise la planète…

La concupiscence pour l’accumulation des biens matériels est telle dans le comportement des acteurs sociaux, quels qu’ils soient, qu’elle est un leitmotiv, une norme de conduite où l’antisocial devient social : Le pauvre adule son maître bourgeois, il surconsomme, il aspire à vivre comme lui et se ruine pour cela. La classe moyenne précaire, elle, dénigre les pauvres et fait flamber son compte bancaire. La classe moyenne supérieure est celle qui épargne sur les marchés financiers, elle cire les pompes de la classe possédante juste au dessus d’elle. Le pire d’hier devient la normalité d’aujourd’hui, la mémoire se raccourcit et l’espoir s’amenuise. Et oui, le capitalisme marchand a toujours existé, et se maintient dès lors que s’opère une tractation entre deux individus. Il y a toujours une valeur à toute chose, et un prix à l’échange.

Depuis 2008, la croissance économique des pays occidentaux est molle voire négative, et c’est en dépit d’une crise incontrôlable que l’on devrait se serrer la ceinture, accepter de fournir plus d’efforts afin d’en finir avec la récession, et aller «  chercher la croissance avec les dents s’il le faut.  »(1). Le royaume bancaire et l’influence que la finance a pris sur les institutions publiques, ne remontent pas à 2008. L’attribution à toute entreprise de la personnalité morale juridique en 1864 aux États-Unis eût pour conséquence qu’une banque, plus tard une multinationale put conclure des contrats, assigner l’État ou les personnes physiques en justice, et réaliser des profits énormes. Bientôt, les grandes corporations détournèrent la juridiction des États pour échapper à leur contrôle, elles financèrent les belligérants des grands conflits. Ainsi, les gouvernements avides durent s’associer avec ces nouveaux rois de la finance pour se maintenir dans leur rang. La stratégie fut simple : instaurer le chaos pour en récolter les bénéfices. Une guerre, un putsch, une catastrophe naturelle, une crise, tout est bon pour faire du profit. Sauf que le contrôle de l’appareil étatique est souvent un frein à la concentration accrue des capitaux : dans nombre de pays, il existe un droit du travail qui encadre relativement salariat, patronat et indépendants. Les codes du travail contiennent des articles juridiques qui normalisent les salaires, la liberté d’expression, l’action syndicale, le temps de travail réglementé, les conventions collectives, les contrats. Les constitutions dites démocratiques quant à elles, grossièrement, fixent les relations entre les différents pouvoirs (législatif, exécutif et judiciaire) et les citoyens. Des devoirs sont institués, mais aussi des droits sociaux comme ceux de participer à la vie politique (mais pas trop, sinon le peuple peut gouverner en lieu et place de l’élite oligarchique).

Ces droits sociaux, que d’autres nomment par «  acquis sociaux », cette législation qui fait que les gens ont en théorie droit par exemple à une couverture sociale (famille, santé, vieillesse) en cas de période difficile, à un temps de travail salarié fixé à 39h maximum, à des congés payés, etc., furent obtenus tout au long de la première moitié du 20ème siècle. Mais ils ne furent pas gratuits : pendant toute l’émergence de la classe ouvrière de 1850 à 1970, partout où il y eut des luttes sociales organisées, l’oligarchie capitaliste craignait que les mouvements sociaux ne basculent en insurrection. Le spectre de la révolution socialiste hantait les libéraux, et c’est par la lutte sociale acharnée des travailleurs, que les droits sociaux et libertés fondamentales furent obtenues.

Ces droits sociaux, ou plutôt, les réglementations étatiques, ne sont pas très appréciées des capitalistes car elles freinent leurs profits abyssaux. Lorsque les salariés d’une entreprise bénéficient d’avantages sociaux en tout genre, et voient leurs salaires augmenter, cela ne plaît pas aux néolibéraux. Alors jusque-là , ils s’alliaient avec des gouvernements en accord avec eux, ils imposaient leur idéologie économique, et renversaient les gouvernements socialistes, à l’instar de ce qu’a subi le Chili le 11 septembre 1973. Comme la manoeuvre itérative ne peut pas être réitérée trop de fois, sans quoi trop de citoyens en seraient avertis, les spéculateurs se sont mis à attaquer directement les secteurs de l’économie sur les marchés internationaux : l’agriculture, les armes, le social, les télécommunications…tout profit fut bon à prendre. Même sur la souveraineté, ils pouvaient attaquer directement la monnaie des États. Des créanciers détenaient carrément la dette publique d’un État, de sorte qu’ils pouvaient en exiger illico-presto le remboursement. Des agences, constituées d’hommes d’affaires haut placés, s’arrogeaient le droit de décider de la solvabilité ou non d’un pays, et la dégradait ainsi lorsqu’il ne correspondait pas à leurs critères (autrement dit, lorsque l’État ne fut pas assez néolibéral). Les riches contribuables placèrent leurs revenus dans des paradis fiscaux, les grandes entreprises multinationales ne payaient plus leurs impôts à hauteur de ce qu’ils devaient dans le pays du siège social. Petit à petit, l’impôt, devenu proportionnel, reposait uniquement sur les prolétaires des classes moyennes pendant que les classes aisées, elles, pouvaient se payer les honoraires des cabinets de conseil financier pour s’exonérer de leurs impôts. Le travail fut dégradé, des millions de personnes volontaires furent condamnées à la pauvreté par manque d’emplois car leur gouvernement préféra lutter (vainement) contre une inflation criante au lieu de générer une politique sociale de plein emploi. Le marché noir à tickets de rationnement fit bientôt le quotidien des damnés de la Terre. Ainsi, l’objectif ne fut pas de pallier aux crises économiques, mais bien le contraire : organiser une crise permet de garrotter le peuple, mettre des riches sur la paille et d’en enrichir d’autres et de marcher sur les plates bandes des prébendes d’autrui. La concentration du capital permet d’aggraver les contrebalancements des crises, et d’asseoir le pouvoir de la finance sur l’État : c’est la stratégie du coup d’État permanent.

Résultat, si l’on pousse l’idéologie à l’extrême, encore cinq-six ans de régression sociale et de mise à sac de l’État, et les services publics vont être complètement démantelés, plus aucune recette fiscale ne rentrera dans les comptes publics. Comme ces services publics ne fonctionneront plus de manière optimale, les gouvernements déclareront qu’ils ne seront plus en mesure d’en assurer le fonctionnement, et que les projets relatifs aux lois de finances doivent ouvrir le capital de toutes les entreprises publiques à la concurrence extérieure : comprendre que Suez, Veolia, Total, Vinci, Danone, Nestlé, General Motors, JP Morgan, Société Générale, BNP Paribas, Natixis, etc., seront les nouveaux dirigeants des institutions à partenariat public-privé : l’État privatisé. Les prix augmenteront drastiquement, la couverture sociale disparaîtra, le temps de travail augmentera peu à peu pendant que les salaires tomberont en flèche comme un château de cartes. Imaginez L’École à Natixis, les universités et la recherche à Veolia, la santé publique à Sanofi, les transports à Veolia, Vinci et Suez… Sur un graphique, le curseur de 2011 se situerait ici. Conscients que les profits pourrait s’accroître, les banques Natixis, Société Générale et BNP Paribas auront carrément fusionné-acquis le Palais Bourbon et du Luxembourg. Les élections se feront rares, ou alors, lorsqu’elles auront lieux, n’auront le droit de se présenter uniquement les membres de conseils d’administrations des entreprises publiques-privées (le terme «  public » désignant les seules parts à 5% détenues par l’État).

L’idéologie des néolibéraux est à son paroxysme : instaurer un anarchisme libéral affranchi des États-Nations, l’oligarchie pure. Et la crise qui dure depuis 2008 est une aubaine pour les maîtres du monde. L’instabilité économique leur est dangereuse à une époque où l’indignation populaire monte en intensité. Mais pourtant, l’assujettissement des gouvernements à leur doxa, permet de réaliser un putsch monumental en toute impunité. Ce que nous nous apprêtons à vivre en France, en Europe occidentale, ce que vivent déjà les européens du sud, n’est pas une crise financière. C’est un coup d’État de la finance sur l’État. Ou plutôt, une Offre Publique d’Achat (OPA) d’un Empire sur un État. La situation alarmante de la Grèce en 2011 éclaire sur cette vision.

En 2011, 737 personnes morales détiennent 80% des valeurs des entreprises mondiales (2). Cette stratégie est actuellement installée en Europe du Sud, où la troïka (FMI, Banque Centrale, Commission Européenne) a déclaré la guerre à la population.

En Grèce, le salaire minimum a été réduit à 600 euros mensuels (3), et les tarifs ont augmenté de 100% sur la consommation du pétrole et du fuel. Le prix de l’électricité, du gaz et des transports publics ont accusé une hausse de 50%. On ne nous fera plus croire que la concurrence pure et parfaite existe, et qu’elle permet de faire baisser les tarifs. Un tiers des entreprises commerciales auraient fermé leurs portes, et ne seraient plus en mesure de payer les salaires. Les ménages en couple atteignant 2000 euros chacun n’ont désormais que 400 euros d’allocations chômage qui sont versées avec des retards d’un mois à deux. Nombre de fonctionnaires, quand ils sont encore en poste, ne sont plus rémunérés. Pourtant, 97% des fonds alloués par l’Union Européenne et le FMI ont bénéficié aux banques qui encaissent des intérêts colossaux pendant que le service de la dette repose sur des contribuables déjà paupérisés. S’ajoute à cela une part de 40% des jeunes diplômés étant condamnés au chômage structurel, et ceux qui ont la chance de pouvoir travailler voient leurs rétributions s’amenuiser, ou perçoivent au noir les fruits de leur labeur. Éradiqués les acquis sociaux, pulvérisées ont été les recettes fiscales, jeté aux rois de la jungle a été l’État grec.

Pendant ce temps, les médias dominants crient à la malhonnêteté des travailleurs grecs qui font du black, plongent l’économie dans le trou noir informel et qui augmenterait la dette publique. Il est vrai que les médias bourgeois seront plus enclins à expliquer le chaos par la fainéantise d’un peuple plutôt que d’évoquer l’avidité des représentants de la troïka. Les milliards qui ont été donnés en échange de ces plans d’ajustement structurels à répétition, sous couvert d’aide massive, ont servi à engraisser les poches des actionnaires et des banquiers, et l’on veut expliquer à l’auditeur européen que le grec, l’espagnol, l’italien, le portugais ou le français ont un comportement vicieux. Petit exemple d’avidité des places boursières : lorsque les banques frôlaient la faillite en 2008, l’Union Européenne s’est attelée lors du G20 à rembourser les mauvaises créances en consentant aux établissements de crédit des prêts à 2% d’intérêt. Quelques années plus tard, ces banques prêtaient à 12% (2009), puis 18% (2011) aux États lorsqu’ils approchaient le défaut de paiement. Expliquer la crise de la dette par la malhonnêteté d’un peuple, est un peu comme expliquer la famine en Afrique par le soleil : empêcher de réfléchir et se tromper d’ennemi. La guerre est déclarée à l’Europe. Et le terrorisme économique colonialiste que vit l’Europe aujourd’hui est le même que celui dont l’Afrique a souffert tout au long du 20ème siècle et dont les stigmates courent encore aujourd’hui d’une manière trop criante : une tiers-mondisation des pays riches au bénéfice de quelques uns.

Le constat est simple : la Grèce subit un coup d’État de la finance qui fait son OPA sur les institutions, et ce pays, première victime européenne de tiers-mondisation, est en train de subir ce qui nous attend plus au nord si les dernières vraies élections à venir ne concrétisent pas le souhait de millions d’indignés silencieux en effervescence : changer ce rouage systémique. Résister aux «  chocs » économiques. Nous ne sommes plus des veines prêtes à recevoir des injections en seringue d’austérité comme on prescrit des antibiotiques à un simple rhume. Ce ne sont pas aux peuples de payer la bêtise des capitalistes, encore moins d’en payer les dettes, et s’il y a une cure à infliger, elle est à administrer aux classes possédantes, une cure de bien public et commun qui voudrait que tout le monde puisse jouir d’une existence décente. La solution alternative est pourtant simple à appliquer, tant l’action publique pourrait adjoindre la participation de tous à l’altermondialisation de la planète, dans le démantèlement de l’économie néolibérale (réformer le FMI, l’OMC, la Banque Mondiale et l’Euro, empêcher les délocalisations et la mainmise de la bourse sur les institutions publiques), redonner à l’État une justice sociale, une souveraineté économique, sociale, et politique, répartir les richesses de manière équitable. En France, rédiger une sixième constitution qui soit citoyenne, participative et socialiste. Bref, agir et éviter que le pire d’aujourd’hui ne se transforme en calvaire quotidien, en soumission atroce à la dictature totalitaire des marchés financiers et entreprises multinationales.

A la suite d’une crise d’ampleur suffisamment conséquente pour qu’elle fasse trembler les Empires et leurs économies, quand l’Homme ne se mue que par la crainte de l’avenir et l’élite dans la peur de vaciller, les opinions se radicalisent et deux idéologies poignent au carrefour des civilisations : à gauche, le socialisme et le fascisme à droite. Nous sommes en 2011, mais se reproduit le spectre de ce qui s’est passé dans les années 1930 en Allemagne avec l’élection d’Adolf Hitler, ou la victoire de Franco en Espagne en 1936 sur les républicains communistes et sur les anarchistes. Dans les années 1930, le fascisme et la guerre ont permit aux entreprises de canaliser la foule et surtout, d’accélérer leurs débouchés économiques (voir le rôle d’IBM dans la Shoah…). L’Humanité est au milieu du «  Y » qui sépare la route en deux, mais pour une fois, la résistance n’est peut-être pas restée bloquée au feu rouge. Habituellement, le virage radical à droite est prévisible, en ce que les totalitarismes sont profitables aux oligarchies (suppression des syndicats, de la liberté d’expression, rupture des droits du travail, répression, culte inféodé du chef charismatique, etc.). Mais les peuples de notre époque, possèdent internet pour s’informer, et depuis janvier 2011, la crise mondiale fait aussi prendre conscience que l’idéologie néolibérale ne repose que sur une chose : la propagande de la minorité qui asservit la majorité. Les gens deviennent conscients, résistants, parfois militants autodidactes face à toutes ces inégalités de traitement, et accumulent de la colère silencieuse. Ils n’ont pas fait l’ENA ou Science-Po, mais savent que si leurs factures augmentent, c’est parce que certains actionnaires l’ont décidé arbitrairement du haut d’une tour en verre. Le problème, c’est que demander aux élites de prendre en compte la rage des minorités qui gronde, c’est comme expliquer à un sourd qu’il faut qu’il entende.

J’attends ce moment où un enfant se rend compte qu’on se moque de lui, que le Père Noël n’existe pas, sans que les parents perchés dans leur tour d’ivoire, n’aient pu anticiper le déclic cognitif…Déclic qui se fera par les urnes ou avec violence. L’idéologie néolibérale vit ses derniers mois, c’est pour cela que ses tenants accélèrent le processus de libéralisation. La suite n’est plus qu’une question de temps. Nous sommes dans un bolide traçant dans le brouillard sans aucune visibilité. Les élections de 2012, pour ce qui est de la France, promettent peut-être de se montrer les plus intéressantes qui soient depuis 1958. Car chose qui ne s’est jamais produite, c’est la première fois que la gauche («  extrême ») socialiste semble unie et constructive sur un même front, autour d’un projet de société alternatif de taille. Agissons.

Samuel Moleaud.

25 Septembre 2011.

1. Selon les déclarations démagogiques d’un ineffable homme (d’affaires) politique un jour de campagne électorale pour la présidence, un homme innommable qui voulut devenir calife à la place du calife. La croissance avec les dents, qu’il y aille, c’est que la croissance, nombre de chômeurs, salariés, étudiants et travailleurs précaires l’attendent toujours... Ils se sont ravagés les dents sur le marché du travail et n’ont plus assez d’indemnités pour payer le dentiste.

2. http://www.bastamag.net/article1719.html

3. http://www.presseurop.eu/fr/content/article/977471-va-droit-au-genocide-financier

COMMENTAIRES  

28/09/2011 13:27 par Zeb

Oui la crise est une occasion pour les financier pour "assainir" le marché en rachetant ou an coulant les entreprises (banques...etc) qui ne sont pas assez compétitives. OUi les grands groupes industrialo-bancaires sortiront renforcés de cette crise.
Par contre cela n’a pas grand chose à voir avec l’idéologie néolibérale. Cette dernière n’est qu’une forme temporaire de l’idéologie imperialiste bourgeoise. Demain ce sera peut-Être des politiques plus keynesiennes mais rassurons nous les profits seront dans les mêmes poches.
Oui les acquis sociaux (car ce sont bien des acquis issues de luttes) accusent aujourd’hui un recul général en Europe sous les coups portées par les gouvernements "socialistes" amis et larbins de l’oligarchie financière. Le front socialiste unis qui luttera contre cela aux élection présidentielle je suis près à mettre ma main au feu que même si il est élu il ne changera rien... Nulle part mention de la remise en cause du capitalisme. L’ultra-libéralisme serait une dérive... Ces arguments réformistes ne sont pas nouveaux et forment en fait un ecran de fumée pour les classes populaires... L’imperialisme (car c’est de ça qu’il s’agit)est le développement naturel du capitalisme et la seule manière de s’en débarasser est de mettre à bas ce système inepte... Je doute qu’un bulletin de vote ai la puissance necessaire pour vaincre le pouvoir des banques sur la politique.
Pour se rendre compte que tout ça n’est pas nouveau il est intéressant de lire : L’imperialisme, stade suprême du Capitalisme de Lénine... Les formes ont changé mais le fonds reste le même... http://www.marxists.org/francais/lenin/works/1916/vlimperi/vlimp.htm
Ne nous laissons pas endormir par des illusions comfortables mais dangereuses sur les élections.
Salut

28/09/2011 19:05 par Rosay

Bonjour,
Je prends la liberté de dire , ou pour me convaincre ?,mais les raisons ,ou les motivations des prochaines élections n’ont
me semble-t-il ,jamais autant de raison de chercher une rupture radicale avec le système , car il s’agit plus d’un système
que d’une conduite des affaires de l’état .
Etre indigné c’est beau , mais cela mène à quoi ?
La radicalisation doit être violente et sans appel ! surtout pas de violence physique mais , mais un engagement de chacun ,
prise de conscience appelée tout simplement " citoyenne " dur ! ! ! dur "
Résister qui disent , et pourtant c’est peut-être la solution .
Rosay à +

28/09/2011 19:43 par kreuztannen

Tout à fai d’accord avec toi ZEB !

La democratie molle a echoué. Les dés etaient pipés...Je m’etonne encore de la naiveté des gens qui esperent que la "gauche" pourra changer les choses...je ne connais pas l’âge de ceux qui ecrivent ici mais pour ma part, je me rappelle si bien de 1981, et des années qui ont suivies...J’ai commencé ma "vie de citoyen "à droite, normal j’avais vecu et compris la duplicité politique. Je pensais qu’à defaut de manquer de coeur, à droite, on etait plus consequent, plus sincere en quelque sorte.

LA gauche n’existe que parce qu’il y a une droite ! Ne les voyez vous pas, nos candidats...c’est le même ego qui les anime...?!

Il est completement RIDICULE de penser que notre democratie sert ou puisse servir le peuple quand on pense qu’il n’y a pas de mandat obligatoire, qu’on tolére les partis ( je ne vois pas comment on peut le concillier avec l’intérêt collectif ? Et enfin, l’intérêt collectif est il la somme des intérets particuliers ??? franchement, ca ne peut pas marcher), que les campagnes politiciennes sont financées par le privé, que les medias sont achetés par des individus par le biais de la publicité, que l’education dans son ensemble ne sert en realité qu’à transmettre les compétences necessaires à l’individu pour etre asservi plus tard dans le travail (On ne va quand même pas attendre la Revolution de la part de nos profs !! ils sont dans la servitude volontaire confortable, eux. "on est mieux ici qu’à l’usine" ....si notre education nationale laique publique gratuite etc eut servi a quelquechose..on en serait pas la...j’arrête la ce chapitre qui m’est cher ;

Bref, democrates, vous êtes naifs !!! la democratie ne doit etre pensée que comme un regime transitoire et nous manquons d’imagination pour en trouver un autre.

la democratie a echouée et pour moi, cela fait belle lurette que je ne me donne plus l’excuse "c’est le moins pire des systéme", tiens d’ailleurs même excuse que ceux qui votent PS (si nombreux dans l’educ Nat d’ailleurs !!) on vote PS car c’est le moins pire des partis...)

Comment pouvons continuer à donner du credit à un regime et à des institutions qui nous trahissent...? Avec ces personnages qui nous dirigent...ou sont les vertus ?? Pourquoi le pouvoir est il assoti de priviléges ? A moins que par "vertu" on entende avoir de la thune, une grande gueule, une sale guele et une femme de 30 ans de moins...successfull quoi ! jusqu’ou faut il pousser le degout ? Je vois la peur des gens partout. il y aura bien des revoltes, qui seront matées car le pouvoir a deja tout prevu.

soyons sinceres avec nous meme et demandons nous veritablement si nous sommes prets à la revolution (interieure), car c’est bien de ca dont il sagit, non ? Dont nous rêvons tous ?

dans tous les cas...eh oui, cette crise a été froidemeent organisée..il est encore naif de penser le contraire !

Ceci est mon dernier commentaire ; Mon inérêt pour LA politique est tombé bien bas. Merci à tous et bon courage !

28/09/2011 22:08 par E.W.

De l’expansion d’un empire sans captation territoriale, à l’échelle mondiale, cela en dit long sur la puissance démesurée de cet empire.

A la seconde où une conscience aiguë de ce qui est dit ici s’installe, il ne reste que l’option de l’annihilation pure et simple de cet empire (puisqu’il n’y a rien à négocier) ; alternative inconcevable pour la majorité d’esclaves bien-pensant persuadés que la violence n’engendre qu’elle même (axiome réfuté par la simple existence d’une idéologie non-violente ?) et donc refusent de la perpétrer, accueillant presque à bras ouverts leurs ennemis de classe qui n’ont plus alors qu’à moissonner la masse servile...

Le peuple, qu’il soit de gauche, de droite et/ou indigné, est pour l’instant beaucoup trop démuni (ou pas assez) pour arrêter l’expansion de cet empire.

En fin de comptes nous en reviendront à l’annihilation de l’ennemi, que nous vaincrons, une autre classe dominante prendra sa place et le cycle s’accomplira une nouvelle fois, sous une nouvelle forme qui s’avérera n’être pas si différente de la précédente mais qui tirant les enseignements du passé camouflera encore mieux son jeu, si bien que les méthodes de nos actuels oligarques passeront pour être celles de rustres seigneurs féodaux.

28/09/2011 22:37 par Sébastien

Je m’informe
Tu t’informes
Il s’informe
Nous nous informons
Vous vous informez
Ils s’informent.
Tout se déforme et devient informe. J’en ai marre. On vote pour qui ? On fait quoi ? Vous n’en savez pas plus que moi mais le pire, c’est que vous empechez les gens d’exprimer ou de trouver les solutions eux-memes parce qu’elle ne rentre pas dan un petit schéma pré-établi.
Rendez-vous en 2012. Je choisis ma place et mon fauteuil pour bien voir le spectacle, avec stocks de cacahuètes et menthe à l’eau ( et non Mentaliste des pleurnicheries).
Qu’est-ce que c’est con les commentaires. Un rétrécissement de la vie et de la pensée réduit à un trou noir. Je ne vous dis pas l’explosion après une aussi longue constipation. Qui a du laxatif ?

28/09/2011 22:46 par legrandsoir

Bon, à part le côté scabreux inutile (et même ch...), pouvez-vous être plus explicite sur "mais le pire, c’est que vous empechez les gens d’exprimer ou de trouver les solutions eux-memes" ?

On ne sait pas si votre commentaire s’adresse à l’auteur, au Grand Soir ou à la planète toute entière. Qui empêche qui de faire quoi ? Quand, où, comment ?

29/09/2011 00:01 par prairial

Tout se déforme et devient informe. J’en ai marre. On vote pour qui ? On fait quoi ? Vous n’en savez pas plus que moi mais le pire, c’est que vous empechez les gens d’exprimer ou de trouver les solutions eux-memes parce qu’elle ne rentre pas dan un petit schéma pré-établi.

Rendez-vous en 2012. Je choisis ma place et mon fauteuil pour bien voir le spectacle, avec stocks de cacahuètes et menthe à l’eau ( et non Mentaliste des pleurnicheries).

Qu’est-ce que c’est con les commentaires. Un rétrécissement de la vie et de la pensée réduit à un trou noir. Je ne vous dis pas l’explosion après une aussi longue constipation. Qui a du laxatif ?

Je ne veux pas jouer à un truc de récré mais la teneur de ces phrases correspondent pour moi à un désarroi , une démission , une interrogation clairement exprimées , une reddition enfin .
Cela n’est pas infamant , tout au plus désolant .
Sébastien , si vous cherchez chez les autres la main qui devrait guider vos choix , renoncez à comprendre , faite comme 99 % de la population , installez-vous dans votre fauteuil , sirotez votre menthe à l’eau , regardez le débat télé d’après scrutin , allez vous reposer pour le lendemain , cela ne fera de mal à personne et personne ne vous en tiendra rigueur ..

Cordialement , mais sans plus .

29/09/2011 00:39 par Samuel Moleaud

A ZEB et Kreustannen :

N’y a-t-il pas, dans la gauche de la gauche, (notamment au Front de Gauche), un programme clair de remise en cause du capitalisme et de son Empire ? Allez-vous me dire qu’un parti né de la crise (en 2009) qui se réclame de Jaurès (j’aurais préféré Proudhon ou Louise Michel) et se revendique d’Evo Morales, est un parti de droite ?

Ne regardons pas la tête du parti, mais les têtes qui le composent dans ses fédérations...Je n’adule aucun parti et celui qui me verra faire l’apologie des chefs (de tout poil, chefs dans les entreprises, institutions publiques et administratives, associations) n’est pas né.
Je n’ai pas dit en conclusion de l’article : "votez PS, chers lecteurs". J’ai dit, peut-être maladroitement et naïvement, qu’il serait temps d’arrêter de croire au Père Noël. Cela veut bien dire qu’au-delà de l’indignation, il y a des bastions de gauche (disons de colère pour le moment) qui sont en train de se créer, et cela aura une puissance bien plus grande que les bulletins ou les suffrages. D’ailleurs, le vote n’intéresse que ceux qui y ont un intérêt de classe à jouer.

Le vote, ne sert à rien. Ok, et alors ? J’en ai conscience, mais quand-même, je pense que j’irai trahir mon utopie libertaire 5 minutes en allant voter au premier tour pour un projet de société. Et ma vie les 365 jours restant, cherche à son échelle des alternatives.

Se souvenir de 1981 (je n’étais pas né, si vous voulez un ordre de grandeur de mon âge ;) ) pour critiquer la gauche n’a aucun sens, puisque Mitterrand n’a jamais été de "gauche". C’est comme se souvenir de 2007 pour critiquer la droite, là où Sarkozy est avant tout opportuniste : l’affiliation à droite est secondaire. Il aurait pu être révolutionnaire si cela avait été électoralement et financièrement rentable.
Gauche, droite, extrême-gauche, extrême-droite, n’ont aucun sens. D’ailleurs, ce sont des clivages fallacieux et médiatiques. Les seuls qui tiennent sont les clivages possédants/travailleurs, ville/campagne, laïc/religieux, etc... Moi, je ne suis pas un possédant issu d’une frange dominante, et suis employé de misère dans une entreprise qui pratique le servage légalisé...reproduction sociale bourdieusienne ? Peut-être, mais j’essaye d’agir.

Je pousse mon paradoxe à son paroxysme, et persiste à dire que les élections de 2012 ont, compte tenu de la conjoncture (crise volontaire, saignement du peuple, enrichissement des oligarques etc), un enjeux de taille, et plus que jamais depuis 1958. Je ne me suis pas fait berner par les valets propagandistes de l’éducation nationale républicaine, en disant que le vote, c’est un devoir. Mais pour une fois, voter permettra (peut-être) de faire front uni contre les bruns, les bleus et les roses.
Mais ne nous méprenons pas, je n’en attends pas plus un changement instantané, cela se verrait.

29/09/2011 03:35 par patrice sanchez

Mais mon bon monsieur tous nos politiques sont cornaqués en sous mains par ceux là même que vous dénoncez, on se dirige vers une troisième guerre mondiale et je doute que nous n’y puissions rien faire pour l’éviter tant les esprits sont panurgisés par les médias corrompus jusqu’à la moelle, à tout le moins essayer d’éveiller le maximum les consciences !

29/09/2011 04:03 par babelouest

@ Samuel
Au point où nous en sommes, c’est à une réhabilitation sur le terrain des Soviets qu’il faut tendre. C’est dire combien la tâche peut être rude, rebutante, dangereuse et besogneuse. Casser le mécanisme du PROFIT en le mettant hors la loi, lui et ses adeptes, voilà un premier seuil. Rendre tout mandat utilisable une seule fois, pour un seul usage, et non pour une durée, voilà une seconde étape (qui est peut-être d’ailleurs la première).

Cela implique bien entendu de rendre caduque au moins provisoirement la mondialisation telle qu’elle existe, car les pays du monde ne passeront pas tous ensemble à cette nouvelle donne. Les frontières étant des leurres, il sera surtout judicieux de reconfigurer le paysage administratif en partant de la Commune (celle que veut tuer, comme par hasard, la réforme territoriale en cours), pour re-responsabiliser TOUS les citoyens, enfin maîtres individuellement et collectivement de leur destin.

Comme eût soupiré un chef d’État français des années 60, "vaste programme".

29/09/2011 12:35 par Zeb

à‚ Samuel,
Certes Mitterand n’a Jamais été de Gauche comme Mélenchon n’a jamais été révolutionnaire (n’oublions pas que jusqu’a récemment ils appartenaient au même parti). Il est tout de même intéressant de regarder l’histoire car les illusions qui sont mise aujourd’hui dans la candidature de Mélenchon, auquel s’adjoint le PC pour le plus grand malheurs de nombreux militants, sont les mêmes que les illusions qui ont été mises dans les différents partis réformistes. Ca va des républicains de 1848 en France au vote pour Mitterand en 1981 en passant par le(s) Front(s) populaire(s) ( en France ce gouvernement dont on se rappelle bien qu’il a mis en place ,sous la pression d’une grève générale, les congés payés mais dont une grande partie a aussi voté les pleins pouvoir à Pétain http://fr.wikipedia.org/wiki/Vote_des_pleins_pouvoirs_%C3%A0_Philippe_P%C3%A9tain_le_10_juillet_1940).
IL faut se mefier du faux radicalisme verbale.
C’est porquoi je n’ai pas d’espoir dans le Front de Gauche et pense que c’est se fourvoyer que de militer pour ce parti...
Ceci dit la chute dans le desespoir et la résignation ne sont pas plus productives. L’espoir est dans le fait que,non, les travailleurs, les peuples ne sont pas démunis. C’est seulement ce qu’ils pensent mais ils font tourner toutes la société... Les parasites qui la gouvernent le savent bien eux et c’est pourquoi ils développent une propagande si forte.
En attendant le grand soir,
Zeb

29/09/2011 13:04 par act

Bonjour Samuel (et Zeb et les autres)

Merci pour votre texte intéressant et captivant.

Puis-je me permettre trois propositions/suggestions :

- placer "anarchie libérale" entre guillemets si l’on est vraiment obligé d’écrire un tel oxymore, par respect envers l’idée et les libertaires.

- parler de "conquêtes sociales" et non -comme le font nos médias- d’"acquis sociaux". Car rien n’est acquis et ce qui "est "issu de lutte" est bel et bien une conquête.

- Et aussi : réaliser que "les peuples ne possèdent en rien internet". C’est fondamental et il serait bon de le réaliser "en temps" !

"Internet n’est qu’une illusion d’espace de liberté toléré jusqu’ici par la structure.
Elle permet de mener à bien et sans mal, la mise sous tutelle absolue des médias de masses, de l’information, la privatisation des médias publiques, leur contrôle par la classe dirigeante et ses sponsors privés. Tandis que les citoyens auxquels il reste un brin de sens critique se leurrent sur la Toile.
Une illusion et un leurre car le jour où cette structure décide de mettre un terme à la récréation il lui suffit de couper (ou filtrer) les serveurs*.

Et le pire n’est pas là , ni dans le chaos (et "K.O.") total que cela créera au sein des mouvements dits alternatifs qui s’en sont aveuglément remis à Big Brother.
Il réside dans le fait que cette structure disposera alors -et dispose déjà - du fichier le plus complet et le plus liberticide jamais conçu." (suite)

Et il faut encore ajouter l’effet démobilisateur, "isolateur" de la toile où tant passent trop de temps, croyant ainsi s’activer utilement alors que cela se joue, se jouera comme cela s’est toujours joué : dans le monde réel sur le pavé.

Bien à vous.

04/10/2011 14:26 par Bonjour

J’ai rarement lu, et pris autant de plaisir à lire un article d’une telle qualité. La relation possession / pouvoir y est très bien décrite. Cela correspond entièrement à mes propres observations de citoyen. Je crois que l’auteur est sur la bonne voie.

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