RSS SyndicationTwitterFacebook
Rechercher

La Commission européenne détruit tout ce qu’elle touche à l’inverse du roi Midas. (AmstrongEconomics)

Le ministre des finances irlandais, Michael Noonan, essaie désespérément de se plier aux exigences aussi rigides que débiles de la troika de la Commission européenne.

Ce sont des hommes de loi qui tentent d’assurer leur propre pérennité en professant que seule l’austérité permettra de maintenir la confiance dans l’Euro. Le président de la BCE, Draghi, a tellement perdu le contact avec la réalité que c’en est effrayant. Le montant total des dégâts causés à l’économie irlandaise commence seulement à apparaître. Le sauvetage des banques aux frais du contribuable a atteint quasiment 20% du PIB total du pays. C’est démentiel.

Le Commissaire européen en charge des Affaires Sociales, László Andor, a parlé ouvertement de la possibilité d’un effondrement de la zone Euro. C’est très intéressant et cela montre que j’avais raison de dire que la nature humaine ne change jamais. Un gouvernement veut toujours PLUS de pouvoir, jamais moins. Pour la première fois, un membre de la Commission, Andor en l’occurence, a publiquement reconnu que la structure actuelle de l’UE la rendait vulnérable aux tensions sociales. Ce danger ne peut être combattu que par une plus grande fédéralisation de l’Europe. En d’autres termes, pour protéger la zone Euro, les pays doivent transférer leur souveraineté à Bruxelles. Ils ne pensent JAMAIS que le problème puisse venir d’eux.

Angela Merkel veut que Jean-Claude Juncker soit le président de la Commission européenne. Dans une lettre confidentielle, Merkel a écrit qu’elle était obligée de proposer Juncker pour des raisons de politique intérieure. Merkel se sent apparemment persécutée par l’ombre imposante d’Helmut Kohl. Merkel dit quasiment au PM anglais, Cameron, de la boucler – C’est l’Europe qui est en charge pas l’Angleterre. Pourtant le Comité de Stabilité Financière allemand lui-même a attiré l’attention, dans un rapport, sur le fait que l’économie allemande encourrait "encore un certain nombre de grands dangers potentiels".

Pendant ce temps, la dette publique italienne a atteint les 2000 milliards, un record. Fin mai, le nouveau PM italien Renzi a annoncé son intention de stimuler l’économie par des investissements massifs qui seront financés par de nouveaux emprunts. Une crise politique a éclaté en Italie avec l’annonce de la démission de quelque 14 sénateurs du Parti Démocrate (PD) de Matteo Renzi. Ils ont accusé le gouvernement d’avoir intentionnellement remplacé deux sénateurs du PD, Corradino Mineo et Vannino Chiti, à la Commission Parlementaire Constitutionnelle du Sénat, pour faire passer les projets de lois de Renzi de manière non démocratique. Les 14 Sénateurs appartiennent à un sous-groupe qui s’est formé à partir du Partito Democratico de Renzi. Cette situation oblige Renzi à rechercher une alliance avec Forza Italia de Berlusconi.

En Belgique, cela fait 3 semaines, depuis les élections, qu’il n’y a pas de gouvernement effectif. Les pourparlers de coalition ont échoué sur la question de l’avenir du pays. Mais pour l’UE c’est une bonne affaire car le PM en titre, Elio Di Rupo, assure l’intérim et il entérine sans discuter toutes les décisions prises à Bruxelles. Ce qui contrarie fort les Belges.

Partout où l’on regarde, on voit la Commission européenne se dresser contre les peuples. Andor prétend qu’ils vont fédérer Europe pour la sauver. Mais en réalité tout ce qu’ils veulent sauver c’est leurs propres intérêts et leur pouvoir.

L’agence de notation Standard & Poor s’inquiète du montant de la dette européenne. En dépit des milliers de milliards que la BCE a injecté dans les marchés, la dette a explosé chez les particuliers comme dans les entreprises. C’est parce que l’économie a continué d’imploser et que le chômage des jeunes ne peut qu’augmenter. Les prix de l’immobilier montent dans les endroits où le capital afflue. C’est la conséquence directe du mouvement des capitaux.

La politique de la troïka non-élue détruit l’Europe et au lieu de s’évertuer à éliminer la guerre, ils font tout ce qu’ils peuvent pour engendrer la division et le chaos. Le boom de l’immobilier est largement la conséquence du mouvement des capitaux. Les Français achètent beaucoup en Belgique pour tenter d’échapper à la folie de leur gouvernement qui les taxe à mort. D’ailleurs, d’une façon générale, les Français ont essayé de sortir leur argent des banques en investissant dans la pierre. L’immobilier est florissant en Angleterre grâce aux afflux de capitaux mais la même chose se produit en Nouvelle Zélande, Australie et Canada.

En Chine, par contre, l’immobilier baisse pour la première fois. Aux Etats-Unis, l’immobilier a reculé dans les secteurs intermédiaires tandis que l’immobilier de luxe a rebondi grâce à l’afflux de capitaux.

Martin Armstrong

Notes :
* Le roi Midas est un héros de la mythologie grecque. Un jour, Silène, ayant bu plus que de raison, s’égare jusque sur les terres de Midas, qui le recueille et lui offre l’hospitalité. Dionysos, à sa recherche, le trouve là et remercie l’hôte de celui qui l’a élevé en lui accordant un vœu. Midas demande alors la faculté de transformer en or tout ce qu’il touche. Incapable de manger et de boire, il supplie le dieu de reprendre son présent.

Traduction : Dominique Muselet

»» http://armstrongeconomics.com/2014/...
URL de cet article 26052
   
Même Thème
Double Morale. Cuba, l’Union européenne et les droits de l’homme
Salim LAMRANI
En juin 2003, sous l’impulsion de l’ancien Premier ministre espagnol, José Marà­a Aznar, l’Union européenne décide d’imposer des sanctions politiques et diplomatiques à Cuba. Cette décision se justifie, officiellement, en raison de la « situation des droits de l’homme » et suite à l’arrestation de 75 personnes considérées comme des « agents au service d’une puissance étrangère » par la justice cubaine et comme des « dissidents » par Bruxelles. Le seul pays du continent américain condamné (…)
Agrandir | voir bibliographie

 

"De toutes les ironies exprimées par la politique étrangère américaine, notre position vis-à -vis de Cuba est la plus paradoxale. Une forte dégradation de la situation économique a provoqué une poussée du nombre de Cubains entrant illégalement aux Etats-Unis.

Nous faisons tout ce que nous pouvons pour détériorer la situation économique et ainsi accroître le flux. Nous encourageons également cet exode en accordant aux Cubains, qui arrivent illégalement ou qui s’approchent par voie de mer, un statut de résident et une assistance pour s’installer.

Dans le même temps, nous n’avons pas respecté les quotas de visas pour les Cubains désireux d’immigrer aux Etats-Unis [...] quand Castro tente d’empêcher des cubains malheureux de quitter leur pays infortuné, nous l’accusons de violer des droits de l’homme. Mais quand il menace d’ouvrir grand les portes si nous continuons à accueillir sans limites des cubains sans visas - y compris ceux qui ont commis des actes de violence pour aboutir à leurs fins - nous brandissons des menaces imprécises mais aux conséquences terribles. "

Jay Taylor, responsable de la section des intérêts américains à Cuba entre 1987 et 1990, in "Playing into Castro’s hands", the Guardian, Londres, 9 août 1994.

© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.