La Chine en Afrique : OPA ou réelle aide au développement ?

« Au lieu de donner un poisson à quelqu’un, il faut lui apprendre à pêcher ». Mao Tsé Toung

La semaine dernière s’est tenu à Pékin le forum de la coopération Chine-Afrique. Ce rendez-vous traditionnel - ignoré superbement par l’Occident - a pour ambition de développer un partenariat winn-winn, désintéressé en ce sens qu’il n’est pas connoté par des arrière-pensées paternalistes, reliquat d’un colonialisme qui ne veut pas mourir. Naturellement, cette coopération est brocardée notamment par les anciennes puissances coloniales qui continuent à intervenir d’une façon ou d’une autre dans les affaires internes des Africains par des canaux divers, le Commonwealth et la France-Afrique qui ne veulent pas lâcher leur « pré carré », en y plaçant à demeure, leurs troupes.

L’Europe vieillissante en est encore à vouloir sérier les espèces, et imposer un magister dixit qui n’a plus cours. « Le « drame de l’Afrique » vient du fait que « l’homme africain n’est pas assez entré dans l’Histoire ». [...] Le problème de l’Afrique, c’est qu’elle vit trop le présent dans la nostalgie du paradis perdu de l’enfance. [...] Dans cet imaginaire où tout recommence toujours, il n’y a de place ni pour l’aventure humaine ni pour l’idée de progrès. » On comprend tout à fait Nicolas Sarkozy sans son discours de Dakar de juillet 2007, qui dénie aux Africains d’être rentrés dans « l’Histoire », à moins d’être guidé par lui.

Les Etats-Unis, tard venus dans les aventures coloniales, ont la finesse et la délicatesse de l’éléphant dans un magasin de porcelaine. Ils prennent par la force ce dont ils ont besoin chez les pays faibles et tous les moyens sont bons avec chaque fois de nouveaux concepts : l’aspect humanitaire avec ses variantes de droits puis de devoirs d’ingérence et depuis Bush II, l’exportation de la démocratie avec le chaos-réorganisateur dans le sens des intérêts de l’Empire puis l’assistance aux peuples pour la liberté via Internet et Facebook... 

La Chine et l’Afrique : une longue histoire

« Les relations de la Chine avec l’Afrique sont anciennes. « Au XVe siècle, écrit S.Togola, le début de l’élargissement du monde faillit donner naissance à une scène qui ne manquait pas de piquant : la rencontre, au large des côtes africaines, de caravelles portugaises et de jonques chinoises. Les deux puissances menaient parallèlement des expéditions maritimes d’envergure. D’un côté, le prince Henri le Navigateur (...) De l’autre côté, un amiral chinois, Zheng He, homme de confiance de l’amiral Yongle, prenait la tête d’une armada de 300 navires et partait vers l’ouest. (...) Ce fils d’une famille musulmane du Yunnan, atteignit les côtes de la Somalie, du Kenya et de Zanzibar. D’aucuns assurent même qu’il aurait découvert, avant Christophe Colomb, les côtes de l’Amérique. » (1)

Pourquoi la Chine s’intéresse-t-elle tant à l’Afrique ?

Ben Kabou s’interroge sur le pourquoi de cette coopération. Il écrit : « Qu’est-ce qui pousse la Chine à s’investir autant en Afrique ? Satisfaire ses besoins en ressources naturelles nécessaires à son décollage économique ? S’implanter comme la première force économique dans un marché porteur, encore très peu développé ? La Chine fait décidément les choses en grand et pas comme tout le monde ! Sa politique étrangère est essentiellement basée sur la coopération économique à grande échelle, Sa démarche découle de sa propre histoire, de son ambition grandissante pour le leadership économique mondial, mais aussi d’une volonté manifeste de contrer celle des puissances occidentales au passé marqué par le combat démocratique et la colonisation, et dont les relations économiques avec les pays en développement en général, et d’Afrique en particulier, supposent souvent une contrepartie politique plus ou moins discutable. » (2)

« Cet engouement chinois pour l’Afrique est réglé par la Conférence du Forum économique sino-africain, initiée à l’automne de l’année 2000 à Pékin. Il constitue aujourd’hui une réalité qui ne laisse pas indifférentes les autres puissances mondiales. Outre son engagement, dans le cadre du plan d’action sino-africain 2007-2009, à annuler les dettes pour 1,4 milliard de dollars de 31 pays pauvres lourdement endettés et des pays les moins développés en Afrique, et l’extension de l’application de taxes nulles à des importations africaines, la Chine a fixé en 2006 comme objectif de porter, à l’horizon 2010, le volume de son commerce avec l’Afrique à 100 millions de dollars, alors que ce volume progressait de 297% au cours de la période 2000-2005, passant de 10 milliards à 39,7 milliards de dollars « Cet objectif a déjà été dépassé en 2008 selon le ministère chinois du Commerce (106,8 milliards de dollars) (...). » (2)

« En s’engageant en Afrique, poursuit l’auteur, la Chine ne fait donc que conforter sa propre stratégie globale de développement économique. Il y a d’abord l’approvisionnement en matières premières appelées à être de plus en plus importées par la Chine, compte tenu des objectifs de croissance prévisionnels du système de production chinois, fort ambitieux et très soutenus par les autorités chinoises. (...) Pétrole brut, minerais de fer, produits sidérurgiques, bois de grume, diamant, minerais de manganèse, produits en cuivre, minerais de cuivre, coton... représentent 87% des importations chinoises en provenance d’Afrique (...). Pour l’or noir, et dans un souci de diversifier ses sources d’approvisionnement, risques géopolitiques au Moyen-Orient obligent, l’Afrique constitue depuis quelque temps déjà le deuxième fournisseur de la Chine, avec un peu plus du quart des importations chinoises. » (2)

Il y a naturellement le revers de la médaille. Ben Khabou en convient : « D’aucuns reprocheraient, à juste titre, les conditions infligées par les entreprises chinoises aux travailleurs africains - rémunération, sécurité, libertés syndicales, le non-respect de l’environnement, voire la protection politique par la Chine de certains régimes africains plus ou moins contestés. D’autres rétorqueront que l’Occident n’a pas fait mieux que la Chine jusqu’ici en termes d’investissement en Afrique, avec l’échec auquel ont mené les conditions imposées par l’Occident aux pays africains en matière de coopération économique, via la Banque mondiale et le Fonds monétaire international ». (2)

Est-ce que les pays occidentaux ont fait mieux ?

Il est vrai que dans un monde qui va de plus en plus vers la pénurie, il n’y a pas de philanthropie : les besoins sont de tout ordre : matières premières, énergie mais aussi agriculture. Un des secteurs dans lesquels la Chine, mais avec elle d’autres pays asiatiques, s’engagent massivement. En 2008, l’Arabie Saoudite, les Emirats, la Corée du Sud, le Japon et la Chine ont acheté 76 millions d’hectares de terres arables, pour subvenir à leurs propres besoins alimentaires.

L’influence de la Chine en Afrique est très souvent vue de façon exagérée et cette vision ne reflète souvent que les peurs des Occidentaux de perdre le contrôle de ce continent. Il faut ajouter à cela le fait que les Occidentaux peinent de plus en plus à avoir des marchés dès qu’ils sont en concurrence avec les Chinois. Quelles que soient les vraies intentions de la Chine, les Africains ne sont pas mécontents d’avoir, pour la première fois depuis des siècles, de vrais concurrents aux Occidentaux. Jamais l’Afrique ne pourra être plus martyrisée qu’elle ne l’a été depuis les premiers colonisateurs-profiteurs occidentaux

Qui dira les génocides humains et culturels, les souffrances sans nom, les déportations massives, les désastres écologiques...les carnages, en un mot... auxquels « l’homme blanc » s’est livré sur cette pauvre, superbe, généreuse, incomparable Afrique ? On dit que la différence entre les Chinois et les Occidentaux est plus dans la méthode que dans le résultat qui est le même, à savoir se servir en matières premières. Il est vrai que la Chine dispose d’un matelas de 3000 milliards de dollars qu’elle doit recycler en achetant utile du fait d’une confiance toute relative dans le dollar.

Avec un rare parti pris, une contribution sur Agoravox dont nous rapportons les grandes lignes, met sur le même pied la coopération chinoise et occidentale : « Lors du dernier en date, qui vient de se tenir à Pékin, le président chinois Hu Jin Tao a annoncé des prêts pour un montant total de 20 milliards de dollars US aux pays partenaires de la Chine sur le continent africain. Deux chiffres disent tout de l’évolution de plus en plus rapide des liens sino-africains : selon les données officielles des autorités de Pékin, en 2011, les exportations de la Chine vers l’Afrique ont atteint 166,3 milliards de dollars US. La même année, les exportations africaines vers la Chine ont culminé à 93,2 milliards de dollars US. (...) En dix ans, le montant des exportations africaines a donc crû d’environ 18 fois son chiffre initial de 2001. (...) Face à des Etats-Unis lointains, une Union européenne désargentée et en crise, une Russie qui n’a pas pour le moment les moyens de reprendre la politique d’amitié, fructueuse pour son économie, de l’époque soviétique, (...) Ainsi, quand des ministres européens vitupèrent contre ce qu’ils appellent ’la politique du chéquier’, des hauts responsables africains leur rétorquent, non sans quelque raison, que pour se développer, il vaut mieux avoir un partenaire riche et intéressé que des anciens Etats coloniaux financièrement exsangues et qui n’ont plus les moyens d’aider leurs ex-colonies. » (3)

« Tandis qu’en Asie, la politique chinoise d’ensemble vise clairement à des relations apaisées, dans l’intérêt même de la stabilité du pouvoir à Pékin, en Afrique, il apparaît évident que la Chine entend maîtriser les sols et donc les sous-sols, protéger ses installations. Il en résulte que la Chine tourne des yeux militaires, notamment en termes de puissance navale, vers l’océan Indien et l’approche de ses côtes méridionales, riches en industries de transformation. » (3)

L’auteur de l’article qui est carrément anti-chinois promet aux Africains le même destin avec la Chine, c’est-à -dire une colonisation en perspective, il écrit : « Cependant, à terme, il est manifeste que, face à la voracité des appétits chinois sur le sous-sol africain et l’intrusion croissante de ce pays dans la vie des peuples du continent noir, il n’est pas exclu que la Chine finisse par apparaître aux peuples d’Afrique comme un nouvel Etat colonisateur . » Nous ne sommes absolument pas d’accord !

Qu’en est-il de la coopération avec l’Algérie ?

Il est utile de rappeler l’aide importante financière, militaire et politique pendant la Révolution. Dans son ouvrage « les Fellagha s » très instructif et qui gagnerait grandement à être connu et lu notamment pas les jeunes, quant à la réalité de la lutte sur le terrain, le commandant Azzedine écrit : « La Chine nous a apporté une aide financière, matérielle et morale. Bon nombre de militants ont séjourné à Pékin et y ont reçu une formation solide, sans que jamais on n’essaya de les endoctriner ou d’influer sur leur choix politique.. (…) » Lors de l’entretien avec la délégation conduite par Omar Oussedik, le maréchal Pen To Hué déclare : « (...) Nous apprécions à sa juste valeur votre détermination. Vous pouvez choisir de quoi armer 180.000 hommes, escompter une aide conséquente pour les réfugiés et j’ai pour instruction de vous informer que notre ambassade au Caire versera au compte que lui indiquera le GPRA le montant du budget de guerre pour une année . » (4) 

Cependant et bien que la coopération actuelle avec la Chine soit bien développée, il nous paraît évident qu’il n’y a pas, pour le moment, de transfert de savoir-faire. A titre d’exemple, la mise en place d’un Centre de formation et de recherche sur la construction d’autoroutes peut donner à l’Algérie le savoir-faire pour savoir pêcher. C’est notamment dans le système éducatif que l’apport de la Chine pourrait être décisif et relancer à titre d’exemple une coopération pour la fabrication d’équipements pédagogiques, que j’avais initiée à la fin des années 1980. Cette politique si elle avait été mise en oeuvre nous aurait permis de gagner chaque année des milliards de dinars par une création de richesse pérenne. Il n’est pas trop tard pour mettre en place cette nouvelle vision dans le cadre d’une refondation du système éducatif qui doit pouvoir concevoir et fabriquer ses équipements de base.

Les colonies africaines sont indépendantes, mais la nostalgie de l’Empire reste ce qui fait que les relations de l’Europe avec l’Afrique ne seront jamais « normales » tant que subsistera le mythe de la race supérieure de l’homme blanc venu civiliser, apportant, éclairant de ses lumières, au besoin au napalm, ces contrées obscures qui ne sont pas rentrées dans l’Histoire dont Fukuyama nous annonçait déjà la fin avec le triomphe de l’hyper puissance américaine suite à la débâcle de l’Empire soviétique. Pour rappel, le montant de 50 milliards de APD - chantée par les médias occidentaux sur tous les tons - n’a jamais été respectée.

Les Etats occidentaux conditionnent cette aide à de multiples contraintes, alors que le président chinois vient d’annoncer que la Chine met à elle seule 20 milliards de dollars sur la table. Sans faire dans l’angélisme, les affaires sont les affaires, il n’y a pas d’Opération publique d’achat (OPA), qu’elle soit amicale ou non. L’Afrique a besoin de la Chine pour son développement et réciproquement. Il n’y a pas cette posture paternaliste comme avec l’Europe et c’est tant mieux.

Chems Eddine Chitour

1 S.Togola http://www.chine-informations.com/guide/afrique-chine-une-longue-histoire_1561.html

2. Ben Khabou http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/pourquoi-la-chine-s-interesse-t-55688 jeudi7mai 2009

3. http://www.Agoravox.Fr/Actualites/International/Article/La-Chine-Et-L-Afrique-Le-Grand-120252?1342858847

4. Commandant Azzedine. Les Fellagas Editions Enag Alger pp. 281 -283. 1997.

COMMENTAIRES  

04/08/2012 15:44 par CD

Lire aussi : La Chine en Afrique : avantages ou inconvénients pour le développement ? par Laurent Delcourt

Derrière la coopération se cache parfois l’impérialisme économique le plus cru.

05/08/2012 01:53 par Tom-Meursault

En comparaison de l’exploitation passé et présente des occidentaux, l’influence chinoise en Afrique pourrait paraître comme quelque chose de positif, de progressiste. Mais la classe dirigeante chinoise, tout comme celles des USA, de France, de Grande-Bretagne, ne sert que ses intérêts à travers ces oeuvres charitables. C’est unimpérialisme comme un autre, et je ne veux pas ici prendre le camp de l’un d’entre eux. Les seuls que je soutiens, c’est les travailleurs, d’Afrique et de Chine particulièrement dans ce cas. Les ouvriers de ces deux régions du monde savent ce qu’ils ne veulent pas : le capitalisme le plus sauvage qui soit complété avec l’impérialisme.

05/08/2012 11:38 par RR

Allez demander aux travailleurs africains s’ils aiment les conditions de travail dans lesquelles ils vivent sur les chantiers chinois. C’est très naïf de dire qu’avec les Chinois, c’est cool ! Le discours est différent que celui des occidentaux, mais sur le terrain, c’est pas la joie.
On est passé du péril jaune à une autre croyance comme quoi les Chinois seraient mieux que les occidentaux. C’est faux.

05/08/2012 15:24 par MP

Euh expliquez moi pourquoi les Chinois devraient-ils faire de l’Humanitaire en Afrique ? Ils défendent leurs propres intérêts point barre.

Et expliquez-moi a quel moment quelqu’un viendrait vous donner de l’argent pour vous aider à finir vos fins de mois ?

Ils appartient aux Africains seuls de s’en sortir, de s’enrichir et de se développer s’ils le souhaitent.

Ce sont des adultes responsables, pas des enfants ou des mendiants.

05/08/2012 15:39 par legrandsoir

à vous lire, entre humanitaire (qui n’est pas toujours sans arrière-pensées non plus d’ailleurs, il paraît) et impérialisme économique, il n’y aurait rien ?

05/08/2012 15:31 par Hervé Fuyet

Voilà un article bien intéressant à lire et à diffuser. Beaucoup de trotskystes plus ou moins bien recyclés dans les divers PT (Parti des Travailleurs !) en Amérique du Sud ou ailleurs, quand ce n’est pas dans le PGE (Parti de la Gauche Européenne), ou dans le FG (Front de Gauche en France) s’obstinent à vouloir présenter la Chine comme un capitalisme d’Etat, impérialiste en plus. Ces trotskystes voudraient démolir la Chine comme ils ont contribué à le faire pour l’Union Soviétique.

J’attends avec intérêt la parution prochaine et tristement à titre posthume, aux éditions"Le temps des Cerises" du livre de Léo Figuères "De Trotsky aux trotskysmes". Voici ce qu’en dit l’éditeur : Quarante trois ans après son ouvrage Le trotskysme, cet
antiléninisme qui eut à l’époque une grande diffusion en France et
fut traduit en six langues, Le Temps des Cerises publie à titre
posthume le dernier livre de Léo Figuères, disparu en août 2011.
L’auteur, à qui on posait la question s’il avait changé d’opinion
par rapport à ce qu’il écrivait en 1969, répondait « Bien sûr que
oui. Ce travail fut écrit dans les mois qui suivirent mai 1968 et en
pleine polémique entre le PCF et ce qu’on appelait le "gauchisme"
dont sa variante trotskyste. L’analyse péchait par ce qu’elle
n’évaluait pas ce qu’il y avait de fondé dans la critique de Trotsky à l’égard de la bureaucratie dans le
Parti et l’État ».
Pour l’auteur il est nécessaire d’aborder aujourd’hui le phénomène trotskyste, comme d’ailleurs
toute autre formation du mouvement social, à la lumière des bouleversements qu’a connus le monde
à la fin du XXe
siècle. Les groupes se réclamant du trotskysme en France et dans d’autres pays sont
souvent évoqués dans les médias et nombre d’observateurs du champ politique se posent bien des
questions à leur sujet. Ce travail ne prétend pas épuiser les problématiques de l’histoire et des
orientations actuelles des différents groupes se réclamant de l’héritage idéologique et pratique de
Trotsky, c’est une contribution au débat qui selon Léo Figuères est « mené aujourd’hui entre toutes
les forces qui s’affirment attachées au rassemblement nécessaire pour ouvrir la voie à l’avènement d’un
nouvel ordre social ».
Léo Figuères, grande figure de la Résistance et du Parti communiste, a beaucoup travaillé sur les
courants dits gauchistes du mouvement révolutionnaire, il était même considéré comme le spécialiste
de ces questions au sein du PCF après les événements de 68. Avec ce livre sur les trotskysmes, son
dernier, il nous délivre le message d’une action commune de toutes les formes, y compris trotskyste,
du mouvement qui se réclame de la transformation de la société capitaliste.

05/08/2012 17:38 par Dwaabala

05/08/2012 à 15:39, legrandsoir
à vous lire, entre humanitaire (qui n’est pas toujours sans arrière-pensées non plus d’ailleurs, il paraît) et impérialisme économique, il n’y aurait rien ?

L’humanitaire relève (en théorie) d’une attitude morale, dans la pratique ses interventions se font le plus souvent sous le parapluie étoilé ; l’impérialisme (qui est à la fois économique, politique et militaire) est combattu sur une ligne militaire, politique, et économique* par d’autres forces et d’autres pays.

C’est ce qu’a tenté d’inaugurer l’URSS par « la constuction du socialisme dans un seul pays ».
C’est sans doute ce que fait de façon pragmatique actuellement la Chine.

Que ni l’URSS ni la Chine n’ait été ni ne soit dirigées par des enfants de choeur est une autre affaire.

Maintenant, que l’on agite la question de l’"impérialisme" de tel ou tel pays qui se collette avec l’impérialisme historique et bien repérable dont le chef de file économique et politique sont les USA et dont l’ONU (par le rapport des forces) est un organe, relève du sophisme, historique également, chéri par ceux qui pensent dissimuler ainsi leur ancrage indécrottable et inavouable.

La question à leur poser est simple :

Est-ce "l’impérialisme" de la Chine qui exploite et menace le monde ou l’impérialisme, entendu au sens de tous ceux qui le combattent économiquement , politiquement , y compris les armes à la main* ?

* Je pourrais ajouter pour LGS : par leur ligne éditoriale.

08/08/2012 22:46 par Yannik

Analyse pertinente à mon sens de Chems Eddine Chitour, certes la Chine n’est plus celle de sa période communistes - certains feraient bien de faire une mise à jour factuelle à ce propos - mais elle fait du business capitaliste d’une manière nettement plus correcte que l’occident, même si c’est sans angélisme. Je pense que je perçois les choses à peu près comme le fait l’auteur, en tentant d’être lucide et réaliste.

10/10/2012 21:33 par Kadiele80

L’investissement massif de la chine en Afrique n’a cessé d’augmenter ces dernières années. Certes cela permet de créer des emplois en Afrique mais à quel prix.Sommes-nous en présence d’un impérialisme économique ?
Prenons l’exemple de l’Éthiopie, dans ce pays on note actuellement l’implantation de nombreuses usines qui fabriquent des chaussures pour le compte de grandes marques occidentales, dans ces entreprises les ouvriers perçoivent des salaires(environ 40€ par mois) 10 fois inférieurs aux salaires perçus par des ouvriers en chine. De plus ces ouvriers africains travaillent le plus souvent dans des conditions trés difficiles, sans le moindre respect des normes d’hygiène et de sécurité requises et la totalité des postes de "responsabilité" dans ces entreprises sont occupés par des chinois. De plus, la plupart de ces entreprises chinoises ne respectent pas l’environnement.
Je ne suis pas contre l’investissement de la chine en Afrique, mais ce partenariat doit être basé sur un rapport gagant-gagant. Ainsi, je pense que nos gouvernants doivent être plus vigilants envers cette "main tendu chinoise" qui risque de porter un lourd préjudice aux générations africaines futures. Ils ont l’obligation et le devoir de défendre les intérêts des populations.

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