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De « Vive Le Pen ! » à « Vive l’Algérie française ! » en venant de Reporters sans frontières…

« L’irrésistible déchéance de Robert Ménard, candidat du Front National » et poisson-pilote d’un projet de coalition FN/UMP

Ce texte est celui d’une conférence faite par Maxime Vivas le 1er septembre 2013 à l’Université d’été du PCF aux Karellis (Savoie).

La stratégie du Front National et d’une partie de l’UMP est ici épinglée : celle qui veut faire sauter le barrage qui sépare depuis la Libération l’extrême-droite de la droite classique. Alors pourrait être créé un grand « parti patriote » dont la composition traverserait une partie de l’arc politique pour rendre durablement la gauche minoritaire. Doté d’une auréole imméritée, Robert Ménard milite pour la dédiabolisation du FN. Candidat investi par le FN à Béziers pour les élections municipales de 2014, il a réussi quelques belles prises, dont Nicolas Dupont-Aignan (Debout la République), Christian Vanneste (Rassemblement Pour la France), il promet de pêcher quelques encartés UMP et UDI et il a tenu dans son épuisette (un temps ?) un notable socialiste qui ne voyait aucun problème à travailler avec lui.
Or, comme on le sait ici, de telles « porosités » sont des aubaines pour les virus mortels qui s’attaquent à tout ce qui n’est pas la bête immonde.

Le Grand Soir.

En publiant ce petit livre « L’irrésistible déchéance de Robert Ménard, candidat du Front national », l’éditeur Arcane 17 n’ignorait pas que Robert Ménard a essayé plusieurs fois déjà de me faire taire, dont deux fois avec une menace de procès par voie de presse :

- Dans le journal Métro du 6 avril 2006, en réponse à une interview sur le Venezuela que j’avais accordée à ce quotidien (et où j’évoquais Reporters sans frontières) il menaçait : « Au-delà de ce droit de réponse, Reporters sans frontières se réserve le droit de poursuivre Maxime Vivas en justice. »

- Dans le quotidien suisse La liberté du 22 décembre 2007, en réponse à une conférence que j’avais donnée à Fribourg en présentation de mon livre « La face cachée de Reporters sans frontières » il récidivait : « Nous avons toujours hésité à poursuivre en diffamation ce genre de propos. Se pose aujourd’hui la question d’y répondre autrement, vu la persistance de ces attaques… »

Les menaces sont savoureuses, venant d’un homme qui professe que tous les écrits peuvent être propagés, y compris ce best-seller d’Adolf Hitler : « Mein kampf ».

Quand le FN intimide la Justice

Si Robert Ménard nous intente un procès avec ses amis du Front National, ils vont le perdre. Le FN perd beaucoup de procès. Pour lui, ce qui compte, c’est d’intimider. Il est procédurier. Son appareil compte plus de juristes que de métallurgistes et il traîne devant les tribunaux quiconque gratte le vernis étalé par Marine Le Pen sur les pustules du Front National que lui a légué son papa. Mais le FN réussit parfois à obtenir que la Justice interdise le grattage du vernis.

Par exemple :

- vous avez le droit de faire remarquer que le logo du FN est une flamme tricolore directement copié sur la flamme tricolore du MSI italien (le Movimento sociale italiano) qui s’est proclamé fasciste dès sa création,

- vous pouvez faire l’historique du FN qui a prospéré avec des militants au bras tendu, avec une maison d’édition de disques de chants nazis,

- vous pouvez vous étonner quand Marine Le Pen est l’invitée d’honneur d’un bal organisé à Vienne par le FPÖ, organisation d’extrême-droite autrichienne dont le chef n’hésitait pas à tresser des lauriers au Troisième Reich,

- vous pouvez vous offusquer que ce bal soit organisé le 27 janvier 2012, jour de la commémoration de l’holocauste et du 67ème anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz.

Mais, vous n’avez pas le droit de dire que le FN est un parti fasciste. La loi autorise à le qualifier de parti d’extrême-droite. Pour l’instant ! Puisque le FN conteste même cette dénomination.

Que les bouchent s’ouvrent… ou se ferment

Je parlais de deux procès dont Robert Ménard m’a menacé en avril 2006 et en décembre 2007. Il faudrait ajouter à ces velléités de me passer le bâillon, la démarche faite en mai 2008 auprès de l’Université Paris I Sorbonne, où venait de se terminer une étude sur RSF. Les universitaires m’ont averti qu’un représentant de Robert Ménard, Vincent Brossel (responsable du bureau Asie de RSF), avait essayé, en vain, de faire supprimer dans cette étude les références à mon nom et à mon enquête sur RSF, c’est-à-dire à mon premier livre sur le sujet : « La face cachée de Reporters sans frontières ».

Il faut en savourer le suc en se rappelant que Robert Ménard et son émissaire mobilisaient, avec succès, les médias et les politiciens en ce mois de mai 2008, contre le passage de la flamme olympique à Paris à cause les atteintes à la liberté d’expression… en Chine.

La pieuvre dont le cerveau (si je puis dire) était Robert Ménard intervenait simultanément pour que les bouches s’ouvrent en Asie et se ferment en France.

Le mur des cons

Ces démêlés entre Robert Ménard et moi auraient un intérêt limité s’ils n’éclairaient le personnage et l’idéologie qu’il a fait sienne. Pour élargir, rappelons-nous qu’en avril 2013, Robert Ménard a porté plainte pour « injures » contre le syndicat de la Magistrature à la suite de la découverte de son nom sur le fameux « mur des cons » affiché dans un lieu privé et fermé, un local syndical.

Là aussi il faut en savourer le suc en découvrant que Robert Ménard, quand il était secrétaire général de RSF et même après, qualifiait publiquement ses contradicteurs d’ânes, analphabètes, imbéciles, salopards, lâches, menteurs, journalistes de merde, faux-culs ou même, en visant une journaliste connue de France Inter, de conne. Publiquement.

On voit que Robert Ménard méritait plutôt de figurer sur un mur de poètes à la langue fleurie.

Admirer l’OAS ?

Bref, on n’a pas le droit de dire en public que le FN est un parti fasciste et d’écrire en privé que Robert Ménard est un con. On ne le fera donc pas, même si Marine Le Pen danse avec les néo-nazis et si le candidat de son parti pour les municipales de 2014 à Béziers insulte à tout va et clame dans un livre (« Des libertés et autres chinoiseries ») son admiration pour des militants de l’OAS, l’Organisation de l’Armée secrète, une ligue clandestine fasciste et putschiste, qui tortura et massacra des civils, qui se livra à des attentats aveugles en France et en Algérie. Certains historiens (ainsi que De Gaulle dans ses « Mémoires d’Espoir ») évaluent à plus de 12 000 le nombre de personnes assassinées par l’OAS. Certains contestent ce nombre et l’évaluent à 2000 environ, ce qui plus que suffisant pour s’indigner.

Personne n’a oublié que le 8 février 1961 à Paris, autour du métro Charonne a eu lieu une manifestation contre la guerre d’Algérie et contre l’OAS. La charge des forces de police a fait 9 morts, tous communistes. Le préfet qui fit assassiner les manifestants pacifistes était Maurice Papon, condamné à une peine de dix ans de réclusion criminelle en 1998 pour complicité de crimes contre l’humanité en raison de sa collaboration avec l’occupant nazi.

Pour résumer cette introduction, Robert Ménard, est le candidat du FN dont la présidente valse avec des néo-nazis, il admire l’OAS, et personne n’est fasciste ni nostalgique du Troisième Reich.

Le fondateur de Reporters sans frontières ?

Robert Ménard, fils de pieds-noirs dont la famille s’est installée dans l’Hérault, ancien mystique qui faillit entrer au séminaire, est aussi un ancien anarchiste, ancien trotskiste, ancien socialiste, ancien sarkoziste, ancien assureur, manœuvre, apiculteur, vendeur de produits de beauté à la gelée royale.

En 1985 alors qu’il écoute une émission de France Inter, consacrée à Médecins sans frontières il a l’idée qui va le propulser au zénith des médias et assurer sa carrière. Il sollicite l’aide de Rony Brauman, et du journaliste Jean-Claude Guillebaud, pour fonder Reporters sans frontières. Rony Brauman est alors président de Médecins sans frontières et il a les compétences nécessaires pour faire naître une ONG. Jean-Claude Guillebaud s’est engagé dans le projet jusqu’à devenir le premier président de Reporters sans frontières, ONG dont l’objectif initial était de « promouvoir des formes de journalisme alternatif. ». Objectif rapidement abandonné. Jean-Claude Guillebaud et Rony Brauman ont alors claqué la porte.

Rony Brauman a dénoncé le « climat pourri » et la «  dictature domestique » que Robert Ménard faisait régner sur RSF. Il le décrit comme un « dictateur villageois », «  une brute qui parle des droits de l’homme » et il lui reproche même de « doubler Le Pen par sa droite » (à propos des positions de Robert Ménard sur la peine de mort).

Le magot de RSF.

En même temps que les hommes de bonne volonté partaient de RSF, la sur-médiatisation s’installait et Robert Ménard triomphait en ces mots d’Amnesty International : « Reporters sans frontières a parfois plus d’écho dans les médias alors que nous sommes cent fois moins importants ».

Puis l’argent afflue de partout : Robert Ménard « prospère ! — Il insulte, il prêche, il fait la roue », dirais-je pour citer Victor Hugo (« Les Châtiments »). Ventes de produits-maison par RSF, dons de particuliers compatissants, subventions du Premier ministre, du ministère de la Culture et de la Communication, du ministère des Affaires étrangères, du l’Agence intergouvernementale de la Francophonie, de l’Union européenne ( UE : 1 300 000 euros pour les années 2003/2004) de richissimes sponsors privés et les billets verts de l’Oncle Sam qui sait bien faire la différence entre une organisation humanitaire et un relais médiatique de sa politique guerrière.

Ce sont les masses qui font l’histoire

Ce sont les masses qui font l’Histoire, disait Marx. Mais personne ne sous-estime le poids d’individualités qui peuvent, à un moment, symboliser, amplifier mettre en forme un courant qui émerge.

De ce point de vue, Robert Ménard qui, en tant qu’individu, présente peu d’intérêt, mérite qu’on le combatte parce que, depuis plus de 25 ans, il est porteur du discours d’une classe politico-médiatique de droite et d’extrême-droite. Pendant un quart de siècle, il a été la créature des médias. Depuis plus de 2 ans, depuis exactement le 21 avril 2011, il est l’instrument du FN et de la branche de l’UMP qui lorgne vers le FN. Le 21 avril 2011, c’est la date de sortie de son opuscule « Vive le Pen ! ». Le 21 avril c’est aussi le jour historique qui vit les résultats du premier tour des élections présidentielles de 2002 écarter Lionel Jospin au profit de Jean-Marie Le Pen, ce qui obligea le peuple de gauche à voter pour Chirac. C’est une coïncidence, rigole Robert Ménard, comme c’est une coïncidence si Marine le Pen danse à Vienne avec les néo-nazis le jour de la commémoration de l’holocauste et du 67ème anniversaire de la libération d’un camp de concentration.

25 ans d’esbroufe et le FN au bout

Je vous propose de voir maintenant comment pendant 25 ans Robert Ménard a servi la classe politico-médiatique et ensuite comment, depuis son départ de RSF, il s’affiche avec le FN, non pas à la suite d’une brusque reconversion, mais par un arrachage opportuniste d’un masque, ce qui permet de voir l’homme qu’il a toujours été.

Robert Ménard le serviteur des oligarchies médiatiques.

Si le grand public connaît des noms des syndicats de salariés, d’enseignants, d’étudiants, d’organisations patronales, si chacun sait ce que recouvrent les sigles CGT, CFDT, SUD, FO, UNEF, SNES-SUP ou MEDEF, qui peut dire comment les journalistes sont organisés ? Qui a entendu une déclaration d’un de leurs dirigeants quand un journaliste est enlevé, tué ou encore licencié ou victime d’une mise au placard ? Qui connaît les visages ou les noms des dirigeants syndicaux de la presse ? En fait, un usurpateur s’est substitué à eux, un coucou a pondu un œuf dans leur nid, un intrus y est né, y a grossi démesurément. Il s’appelle Robert Ménard et il décrit ainsi le SNJ-CGT qui a obtenu près de 21 % des voix en 2012 aux élections professionnelles : « … un groupuscule qui tient lieu de syndicat dans la corporation journalistique » (Voir « Vive Le Pen ! »).

Est-ce que RSF a un jour remplacé utilement ou épaulé les syndicats des journalistes ?

Jamais ! Robert Ménard, cynique, naïf ou inconscient, a dit pourquoi dans son livre « Ces journalistes que l’on veut faire taire » (Albin Michel, 2001) : « …Pour défendre les journalistes dans le monde, nous avons besoin du soutien consensuel de la profession, tandis que la réflexion critique sur le métier de journaliste prête par définition à polémique. Comment, par exemple, organiser un débat sur la concentration de la presse et demander ensuite à Havas ou à Hachette de sponsoriser un événement ? ».

Et il ajoute : « Nous avons décidé de dénoncer les atteintes à la liberté de la presse en Bosnie et au Gabon et les ambiguïtés des médias algériens ou tunisiens…mais de ne pas nous occuper des dérives françaises. »

Jean-Claude Guillebaud, premier président de RSF, déplorait que l’organisation ne s’emploie pas à « dénoncer autant les dévoiements de la presse dans les pays riches, l’information-spectacle, la concentration... que les entraves à la liberté de la presse dans les autres pays ».

On comprend bien que la sur-exposition médiatique d’un Robert Ménard au regard d’aigle et à la voix de stentor sur la liberté de la presse dans le tiers-monde, et sourd, muet, aveugle sur la presse en France, ravissait les patrons de presse qui sont souvent des patrons tout court.

L’arrachage du masque

Pendant 25 ans, Robert Ménard a occupé les médias, exposant ses idées, dénonçant des chefs d’Etat, ses contradicteurs et, d’une manière générale, dénonçant tous les courants de pensée qui ne sont pas atlantistes et pro-américains. 25 ans à parler sans que jamais soit organisé un débat avec d’autres qui pensent différemment ou qui déplorent la dérive de RSF.

C’est pourquoi ce porteur d’idées d’extrême-droite apparaît au grand public (apparaissait) comme un chevalier blanc. Or, cet homme est compromis avec l’extrême-droite internationale depuis des lustres.

L’argent de la CIA

Je veux prendre l’exemple de la CIA. Il n’est pas d’organisation internationale aussi droitière. Vous pouvez regarder les thèses, le credo des pires organisations fascistes ou néo-nazis, vous les voyez mises en œuvre par la CIA. Enlèvements, tortures, exécutions, répressions sur leurs familles, manipulation de l’opinion à la Goebbels, fichage des individus, mépris des peuples et des gouvernements, certitude d’être d’une race supérieure, affranchissement de toutes les lois, arrogance du plus fort, etc.

Dans son livre « Des libertés et autres chinoiseries » (Editions Robert Laffont, 2008) Robert Ménard se plaint : « Si vous tapez sur Google : « Robert Ménard + CIA », le site de recherche vous propose … 114 000 liens ».Vérification faite (toujours vérifier ce qu’il dit, c’est la règle N° 1 du chasseur de mensonges), le chiffre est inférieur, mais très élevé cependant.

Pourquoi ce rapprochement entre lui et l’agence de renseignements US ? Plusieurs officines écrans de la CIA subventionnent depuis des années RSF. Attardons-nous seulement sur l’une d’elle, la National Endowment for Democracy (NED). D’après Robert Ménard, qui reconnaît ces subventions (dont j’ai publié le montant précis, au dollar près), rien ne permet de dire que la CIA est derrière la NED. Laissons des Etats-uniens bien informés le contredire :

Carl Gershman, le premier président de la NED a avoué en 1986 « Il serait terrible pour les groupes démocratiques du monde entier d’être vus comme subventionnés par la CIA [….]. C’est parce que nous n’avons pas pu continuer à le faire que la fondation (la NED) a été créée ». » (Le New York Times, 1er juin 1986).

Allen Weinstein, corédacteur des statuts de la NED a écrit : « Beaucoup de ce que nous faisons maintenant a été fait en secret par la CIA il y a 25 ans ». (Le Washington Post, 22 septembre 1991).

John M. Broder journaliste états-unien, a révélé : « La NED a été créée il y a 15 ans pour réaliser publiquement ce que la CIA a fait subrepticement durant des décennies ». (Le New York Times, 31 mars 1997).

Des dirigeants de la NED ont occupé de hautes fonctions à la CIA, tel John Negroponte qui fut ensuite et jusqu’en 2007 le patron de l’ensemble des services secrets des USA (CIA incluse).

Quoi qu’il en soit, celui qui paie l’orchestre choisit la musique. Sur le site du gouvernement états-unien (rubrique NED), des informations édifiantes sont données sur les obligations des bénéficiaires des subventions et sur les interdictions qui leur sont faites. Robert Ménard s’est volontairement passé la muselière et s’est laissé imposer des combats indignes d’une ONG.

Permettez-moi une digression pour donner deux exemples :

Depuis toujours, Cuba est l’étoile qui manque au drapeau des USA (la cinquante et unième). Depuis 1959, les USA veulent renverser le gouvernement cubain. Du temps de Robert Ménard, Cuba était la cible N°1 de RSF. Une obsession, à tel point que Robert Ménard lui-même s’est rendu à Cuba pour y recruter, en le payant grassement, un journaliste dissident, haut de gamme, particulièrement actif dans la création d’agences de presse dans l’île. Ce journaliste était en réalité un agent de la Sécurité cubaine qui a renseigné Fidel Castro pendant des années sur les agissements de Robert Ménard et sur le type d’articles qu’il aimait recevoir pour en régaler nos médias.

L’autre exemple est celui du Venezuela. Chavez était la bête noire des USA et donc de RSF. Jean-Claude Guillebaud a d’ailleurs tenu à faire remarquer que Robert Ménard et son équipe ont été « beaucoup trop proches de la presse anti-Chavez au Venezuela » et il a ajouté : « Il aurait sans doute fallu être plus prudent. Je trouve qu’on les entend très peu sur les Etats-Unis » (Marianne, 2 avril 2008).

Le 28 mai 2007, Robert Ménard donnait une conférence de presse à l’hôtel Hilton de Caracas pour dénoncer « la fermeture » de RCTV (Radio Caracas Télévision). Mais outre que RCTV n’a jamais été fermée, Robert Ménard reprenait-là le discours des oligarchies médiatiques, celles qui avaient soutenu et co-organisé le putsch d’avril 2002 contre Hugo Chavez. Un putsch fasciste.

Si Robert Ménard avait été le preux défenseur des droits des journalistes, il aurait poussé jusqu’à Washington pour demander à Bush pourquoi plus de 200 journalistes étaient morts en Irak (certains sous des balles ou missiles US).

Il aurait traversé la frontière et demandé au président colombien Alvaro Uribe pourquoi les journalistes, les syndicalistes, tombent comme des mouches dans ce pays. Mais Robert Ménard était venu demander des comptes au gouvernement vénézuélien qui n’a jamais emprisonné un journaliste, jamais fermé un média, chose rarissime, voire unique en Amérique latine.

Le patron de télé putschiste au parlement européen

Robert Ménard a trimballé dans les couloirs du parlement européen le patron de RCTV, un propriétaire de presse multimilliardaire qui vit en partie à Miami, un putschiste dont un journaliste du Los Angeles Times a dit que s’il avait fait aux USA ce qu’il a fait au Venezuela, il serait en prison et sa télé serait fermée. Robert Ménard voulait obtenir un vote de condamnation de Chavez par le parlement européen. Ce vote a eu lieu, mais avec un nombre dérisoire de votants. La contre-argumentation du groupe de gauche au parlement (auquel sont affiliés les députés communistes français) avait été efficace et les députés du PS avaient été ébranlés par les informations d’un sénateur socialiste : Jean-Luc Mélenchon.

Notons à nouveau ici ce goût de Robert Ménard pour les putschistes. Admirateur de l’OAS, il va défendre à Caracas et à Strasbourg ceux qui ont échoué à faire subir à Hugo Chavez le sort de Salvador Allende et à transformer le Venezuela en un nouveau Chili de Pinochet.

Quand les journalistes murmurent à peine

Tous les journalistes que j’ai pu rencontrer depuis des années, m’ont dit pis que pendre de Robert Ménard. Tous ! A chaque fois, je leur réponds : « Ne me dites pas ça à moi, je le sais. Dites-le à vos lecteurs, auditeurs, téléspectateurs. ». Mais ils ne le font pas.

Il y a une différence entre les journalistes dont beaucoup sont, paraît-il, de gauche (et pigistes ou en CDD) et les propriétaires des médias dont la plupart sont de droite. Et les patrons de presse commandent, sans même avoir à donner des ordres.

Alors, tandis que tous les intervieweurs recevaient Robert Ménard et se faisaient les haut-parleurs de sa courte pensée, des organismes moins corsetés tordaient le nez devant cet olibrius. Mais le public ne l’a pas su. Ainsi, en 2003, le Comité des Organisations Non Gouvernementales (ONU), la Justice française et l’Union Internationale des Télécommunications (ONU), en 2008 l’Unesco, ont sanctionné RSF.

Il a fallu que Robert Ménard jette le masque par deux livres provocateurs (« Vive Le Pen ! » et « Vive l’Algérie française ! » pour que nos médias qui font l’opinion, craignant pour leur image de marque, finissent par prendre leurs distances, voire congédient leur collaborateur Robert Ménard, comme RTL en 2011, Sud Radio et i>télé en 2012. Conséquence, l’animateur omniprésent devient un candidat qui squatte les médias.

De même, au fil des esclandres de Robert Ménard, la revue Médias qu’il avait créée a perdu 80 % de ses ressources publicitaires et a cessé sa parution.

Juin 2013, RSF se réveille

Les opinions de Robert Ménard ont fini par émouvoir ses anciens collaborateurs qui devaient souffrir auparavant de cataracte et de bouchons de cérumen.
Finalement, le 4 juin 2013 (on a failli attendre !) ils ont publié dans Libération une lettre ouverte où ils se disaient frappés de « stupeur » par sa dérive frontiste et où ils prévenaient leur ancien leader : « Chacun d’entre nous, là où il se trouve, combattra à sa manière tes idées d’extrême droite. Ta route s’est définitivement écartée de la nôtre... ».

Accointances Le Pen /Ménard

Les collusions sont si nombreuses entre Robert Ménard et les Le Pen, que je vais me borner ici à en donner la liste sur des sujets essentiels. Vous les retrouverez dans le livre (avec les détails, les citations et les sources) au chapitre 2.

Elles portent sur la liberté de la presse, la torture, la peine de mort, le droit à la différence (le mariage pour tous), l’égalité hommes/femmes, le droit des femmes (parité), le droit à l’avortement, l’évolution de l’Eglise, le droit des travailleurs (parenthèse ici. Stupéfait, Robert Ménard a confié au Parisien-Dimanche du 28 mars 2010 qu’après son départ de RSF, « … ils ont élu un délégué du personnel. Moi, ça ne me serait jamais venu à l’idée ». 25 ans patron et pas l’ombre d’un délégué, d’un syndicat chez lui).

Je reprends la liste sur l’osmose entre Bob Ménard et Marine de Montretout, laquelle représente le FN d’hier et d’aujourd’hui. Elle porte sur : la démocratie et la dictature, le terrorisme, le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, la capacité à admettre d’autres opinions, le droit de parole des contradicteurs, le négationnisme, l’antisémitisme, le racisme anti-arabe, l’islamophobie, le droit de vote des étrangers,la classe politique, les groupuscules violents, les extrémistes catholiques, les royalistes, la gauche française et bien sûr le Front National.

Si je vous inflige les citations suivantes : « Nous voulons rétablir l’union morale du peuple sur la base du christianisme, de la famille et du respect du passé […]. Si le pays ne peut nourrir toute la population, les non-citoyens devront être expulsés de France […].Il faut empêcher toute nouvelle immigration. Nous demandons que tous les étrangers établis en France soient contraints de quitter le pays. » et si je vous demande si leur auteur est Jean-Marie Le Pen, Marine Le Pen ou Robert Ménard, vous hésitez. En fait, je vous ai tendu un piège. Il faut changer deux ou trois mots et remplacer France par Allemagne et vous avez des paroles prononcées par Adolf Hitler.

Eloge et pratique de la censure

Robert Ménard, le chantre public de la liberté d’expression est un partisan de la censure en privé. Je vous ai dit comment il avait essayé de me gommer de la photo à la Sorbonne. Le chapitre 4 du livre traite de Robert Ménard et la censure. Vous y apprendrez, entre autres, comment il téléphonait à des confrères pour qu’ils se censurent car, dit-il, « il faut parfois, pour la bonne cause, savoir taire certaines choses  ». Vous y verrez comment, après une émission enregistrée sur France 2 il est intervenu, avec succès pour en faire couper des passages précis où il avait été mis en difficulté. Vous le verrez aussi téléphoner plusieurs fois (en vain) à un site d’information Internet pour faire modifier un titre d’article sur lui. C’était en août 2007. Rancunier, il confiera aux Inrocks en avril 2011 que ce site est un « site de merde fait par des journalistes de merde »
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Haro sur les maghrébins. Les maghrébins pauvres

Le thème principal de la campagne électorale de Robert Ménard à Béziers sera « la sécurité ». Le 7 juillet 2013, il était l’invité du Talk-Orange-Le Figaro. Il a déclaré : « Il y a trop d’immigrés à Béziers et en France ». Quand il réclame par ailleurs le droit à l’islamophobie et qu’il vise des quartiers précis de Béziers qui posent problème, il dessine le portrait-robot des étrangers en surnombre : les maghrébins. Les maghrébins pauvres.

Il désigne implicitement ces jeunes qui tiennent les murs et par amalgame, ceux qui, parmi eux, se livrent à de la petite délinquance (qui est effectivement une gêne réelle pour la population) dans un contexte de chômage persistant qui touche et désespère 25 % des jeunes et plus encore si le faciès n’est pas conforme.

Sous le titre :« S’allier avec le Front national ? », Robert Ménard écrivait le 20 juin sur son blog :« Et si la droite, ou du moins ses têtes d’affiches, cessait de tergiverser quand on s’interroge à haute voix sur les ’bienfaits’ de l’immigration, ’l’exemplarité’ du droit de vote aux étrangers ou la nécessaire ’compréhension’ à l’égard des voyous de France et de ses cités ».

Le candidat du FN a affirmé que le centre ville de Béziers est un quartier sinistré et il a ajouté : « Je connais des jeunes femmes qui ne traversent pas les Allées Paul Riquet (ce sont les Champs Elysées de Béziers) parce qu’elles ont peur. »

La peur ! La peur que le FN insuffle dans tous ses discours. Or, il se trouve que je suis allé spécialement à Béziers avec ma compagne il y a une semaine pour voir ce qu’est aujourd’hui cette ville. Vous vous rappelez : toujours vérifier ce qu’il dit, c’est la règle N° 1 du chasseur de mensonges. Nous nous sommes promenés pendant des heures dans le centre ville rénové, autour de la mairie, de la place du Forum, de la cathédrale Saint-Nazaire, nous avons arpenté des ruelles, déjeuné en toute quiétude sur une petite place sous des platanes, nous avons pris une consommation sur les Allées Paul Riquet en terrasse d’un café qui fut le siège des Républicains espagnols dans cette ville. Nous avons croisé trois femmes voilées, un homme en djellaba, beaucoup de Biterrois et des familles de touristes étrangers. Puis, nous avons traversé un quartier sinistré : ghetto, immeubles délabrés, attroupements de désoeuvrés sur les trottoirs, comme on en voit, hélas, aux abords de beaucoup de villes. Nous n’avons jamais eu peur. J’imagine que la nuit, comme dans tant de quartiers dans le monde, les choses, sont différentes. Pour se faire élire, Robert Ménard dénigre cette ville en la décrivant tout entière comme un ghetto d’immigrés, qui font peur.

Robert Ménard, la passerelle biterroise

Il existe une classe politique qui ne désavoue pas le cri du cœur de la bourgeoise d’avant-guerre : « Plutôt Hitler que le Front Populaire ! » et qui rêve d’une nouvelle coalition sans principe entre la droite républicaine, et l’extrême-droite banalisée.

Est-ce que le traditionnel cordon sanitaire qui marque depuis des décennies (en gros, depuis la fin de la seconde guerre mondiale) la frontière entre la droite classique et l’extrême-droite pourra être coupé ? Depuis le discours dit « de Grenoble » de Nicolas Sarkozy en juillet 2010, marqué par la valorisation de thèmes du FN, la porosité progresse entre la droite classique et l’extrême-droite. Une partie de l’électorat ne voit plus bien la différence.

Marine Le Pen travaille à obtenir pour le FN le label d’organisation « UMP-compatible ».

A ce jour, si ces questions font controverse à l’UMP, c’est bien parce qu’elles y sont posées. Quant au FN, ses minauderies masquent mal le désir de ses dirigeants d’accéder aux manettes. Et pour cela, ils ont besoin d’alliés.

Le 14 juin 2012, l’Humanité publiait, sous la plume de Dominique Bègles, un article sur le rapprochement FN-UMP. On pouvait y lire : « Une première digue rompt. Des éditorialistes comme Ivan Roufiol, Éric Zemmour, Élisabeth Levy ou Robert Ménard s’expriment alors sans scrupule dans les médias.

Si des différences subsistent entre UMP et FN, notamment sur la sortie de l’euro, la jonction se fait […] sur les questions sociales (la lutte contre l’assistanat) et culturelles (la défense des valeurs dites nationales). L’étape suivante devant être, à terme, une recomposition politique concrétisant une convergence institutionnelle avec la création d’un «  Parti patriote  ».

Quelques crabes dans l’épuisette du candidat FN

Robert Ménard travaille donc sur ce chantier depuis plus de deux ans. A Béziers, il s’échine à élargir artificiellement sa liste pour en faire un fourre-tout où se camouflerait le parti dominant : le FN. Sa première prise a été Nicolas Dupont-Aignan leader de « Debout la République » dont le responsable dans l’Hérault est le secrétaire du comité de campagne de Robert Ménard. Nicolas Dupont-Aignan a annoncé sa venue dans l’Hérault pour le 6 septembre (à Béziers, dit Robert Ménard. On verra). La seconde prise est le Président du RPF, le Rassemblement pour la France de Christian Vanneste, connu pour avoir parlé de « la fameuse légende de la déportation des homosexuels » et qui a tenu une conférence de presse, en juillet, à la permanence de Robert Ménard à Béziers dans une avenue calme qui fait angle avec le coupe-gorge des Allées Paul Riquet.

Robert Ménard annonce aussi l’arrivée prochaine dans sa liste de militants encartés à l’UMP, de militants de l’UDI. Mais à Béziers, le « grand parti patriote » ne sera pas au complet puisque la mairie est tenue par l’UMP, qu’elle compte la garder et qu’il n’y aura donc pas d’alliance entre les deux partis. Mais ce n’est qu’un revers local dans une marche vers un objectif national qui pourra être atteint ailleurs, par la dédiabolisation du FN et la diabolisation de certains étrangers ou de jeunes Français, nés sur notre sol, mais que des Bidochon appellent les « immigrés de deuxième génération » s’ils sont arabes, dénomination à laquelle j’échappe (alors que mes parents étaient Espagnols) et qui n’a jamais été utilisée pour qualifier un ancien président de la République d’origine hongroise.

Robert Ménard est bredouille sur sa gauche à Béziers, même si l’on a eu peur puisque, à l’annonce de sa candidature, un conseiller municipal du PS, Pierre Callamand (candidat à l’investiture du PS pour le poste de maire) avait déclaré : « C’est quelqu’un qui a une grande notoriété, qui aime Béziers, qui peut être utile. Travailler avec lui, ça ne pose aucun problème. On ne sera pas toujours d’accord avec lui, mais ça mettra du peps ». Ouf ! Il était temps de révéler qui est Robert Ménard.

Que dire pour conclure ?

Qu’en fondant les titres des deux derniers livres de Robert Ménard, on obtient la substantifique moelle de sa pensée extrême-droitière sous un nouveau titre : « Vivent Le Pen et l’Algérie française ! », soit une soixantaine de pages livrant sa nostalgie :

- des colonies
- de la guillotine,
-  de la sédition.
-  d’un pays d’ordre moral où les délinquants étaient soumis à la question,
-  d’un pays où les curés portaient soutane, s’adressaient à Dieu en latin et ne regardaient pas les paroissiennes, sauf pour repérer les pécheresses,
-  d’un pays où les homosexuels ne réclamaient rien, pas même les droits des autres citoyens,
-  d’un pays où les immigrés rasaient les murs,
-  d’un pays où seuls les couples mixtes pouvaient se marier et adopter,
-  d’un pays où les syndicats parlaient moins fort devant le patron et les femmes devant les hommes.

Un pays corseté, de détestation mutuelle et de haine sans cesse attisée où des Dupont-la-Joie vendront à la criée le possible prochain ouvrage de Robert Ménard : « Votez FN ! ».

Maxime Vivas

L’irrésistible déchéance de Robert Ménard. Editions Arcane, août 2013, 70 pages, 7 euros. Dans toutes les librairies et par Internet (sans majoration de prix) : http://www.librairie-renaissance.fr/

Voir aussi l’article de Bernard Gensane : http://www.legrandsoir.info/l-irresistible-decheance-de-robert-menard-par-maxime-vivas.html

EN COMPLEMENT

Qui sont les immigrés, combien sont-ils, combien coûtent-ils ?
Sous le terme générique « d’immigrés », on trouve des travailleurs appelés par l’industrie, des personnels de santé, des clandestins, des réfugiés politiques qui ont fui la persécution ou la guerre, les migrants en transit, les étudiants, (en forte augmentation et c’est tant mieux. 41 % des doctorants en France sont étrangers), ceux qui sont en attente de naturalisation, ceux qui bénéficient du regroupement familial…

Selon les Nations unies, l’immigration en France en 2010, représentait 7,2 millions de personnes soit 11,1 % de sa population, dont 5 millions (7,8 %) nées hors de l’Union européenne. La France se classe au sixième rang mondial pour le nombre d’immigrés, derrière les États-Unis, la Russie, l’Allemagne, l’Arabie saoudite, le Canada. On se demande pourquoi le Qatar, dont Robert Ménard fut le salarié (grassement payé : on parle de 10 000 dollars par mois) ne figure pas dans ce classement. Sans doute parce que cette dictature est hors-concours avec 1 million d’habitants dont 800 000 étrangers parmi lesquels beaucoup sont dans une situation qui relève de l’esclavagisme.

La part des immigrés est stable dans la population française depuis les années 1970, l’arrivée de nouveaux immigrés étant compensée par les départs et la mortalité. Mais ceux qui sont nés au Maghreb, venus plus récemment, et plus jeunes, constituent une part importante des immigrés aujourd’hui (31 %). Comme ils sont souvent peu qualifiés et victimes de discrimination à l’embauche, ils sont plus souvent au chômage.

La France ne peut pas fonctionner sans immigrés. Par exemple, plus de 40 % des travailleurs des entreprises de nettoyage sont des immigrés. On en trouve plus de 60 % dans les ateliers de mécanique automobile. Etc.

Les immigrés reçoivent de l’Etat (en gros) 48 milliards d’euros, mais ils reversent 60 milliards en impôts et cotisations diverses. Le solde est positif de 12 milliards d’euros pour les finances publiques. D’après François Héran, sociologue et directeur de l’Institut National d’Etudes Démographique, « Près d’un Français sur quatre a au moins un grand-parent immigré et l’on arriverait sans peine à un Français sur trois avec une génération de plus [….]. Notre croissance démographique est due pour un tiers à l’immigration alors que dans certains pays européens elle est due parfois exclusivement à l’immigration. »

Inutile, hélas, d’aller répéter ça à ceux pour qui les arabes en France (y compris les arabes Français) doivent jouer aujourd’hui le même rôle que les juifs dans l’Allemagne des années 30 : celui de boucs-émissaires pour masquer des projets qui craignent la pleine lumière.

COMMENTAIRES  

03/09/2013 06:33 par calamejulia

On ne devrait pas avoir à justifier l’état de la population émigrée dans son pays pour
justifier le fait qu’une organisation familiale politiquement organisée essaie de placer
des pions dans le Biterrois où le père avait quelques collègues de guerre d’Algérie
qui ne font pas le sentiment de tout le terroir.
Si, toute la population émigrée décide de quitter la France : on rigolera à voir tout
ce monde qui crache sur les ouvriers de la triple peine : bien parler la langue,
se comporter comme un français et faire tout ce qu’on ne veut pas faire et surtout
ne pas voter et n’être "éligible" nulle part hors associations, s’organiser pour nettoyer
sa merde...
Franchement, lui accorder autant d’importance à ce type !
Franchement qui a peur du F.N. ? Mis à part celle qu’on voudrait nous imposer ?

03/09/2013 08:21 par BM

Cet article est méritoire. Le livre aussi a l’air excellent (même si je ne l’ai pas encore lu, désolé...).

Mais au point où nous en sommes, tout cela peut-il encore servir à quelque chose ?

La France est foutue, les fachos ont déjà pris le pouvoir - dans la tête des gens.

Je veux émigrer au Vénézuéla ! Même si j’aurai probablement quelques difficultés à m’habituer au climat équatorial...

03/09/2013 09:39 par cunegonde godot

Lucide, mais anecdotique, hélas !
Aujourd’hui, l’urgence n’est pas l’ "irrésistible déchéance" - parmi tant d’autres - d’un pitre grossier et vulgaire de la propagande anglosaxonne, mais la résistible déchéance de la France euromondialisée...
L’urgence commande de circonscrire le danger : la dilution accélérée de notre pays dans le maelström impéraliste anglosaxon ; l’urgence est de choisir son camp : l’Union du peuple de France contre l’Union (dite européenne) de l’impérialisme.
Choisis ton camp, camarade !

03/09/2013 22:19 par patrice

Monsieur Vivas, même si le triste sire ménard n’est pas fréquentable, tout les hommes politiques font partie du système qui est vérolé, cloisonné, ne vous en déplaise !
Pendant que les nations occidentales avec leurs gouvernements impuissants et corrompus sont de plus en plus décrédibilisées, il serait grand temps que vous mettiez votre logiciel à jour ...

04/09/2013 05:19 par Maxime Vivas

Je ne crois pas au "Tous pourris", sinon je me bornerais à cultiver mon jardin, émerveillé par les miracles de la nature et chagriné par ce pli amer au bord des lèvres.

Ménard n’est pas quelqu’un d’intéressant en soi, mais il est un poisson pilote. Le risque est grand (très) de voir des militants FN arriver par centaines dans des municipalités en 2014. La rupture du cordon sanitaire entre UMP et FN fera entrer Marine Le Pen ou ses sbires au gouvernement.
Cela arrivera si vite que ceux qui nous lisent mal se pinceront, croyant au cauchemar.

J’ai écrit ce livre pour montrer qui est qui et où ça va. On en reparle dans quelques mois ou dans peu d’années, si vous voulez. Le temps dira s’il y avait péril en la demeure ou inopportuns cris "Au loup !", s’il fallait parler ou se taire.

04/09/2013 06:25 par cunegonde godot

Le FN prolifère sur la jachère de la république française, mise à l’encan par les partis dits de "droite" ou dits de "gauche", pendant que l’ "extrême-gauche" papote et focalise les esprits depuis quarante ans sur un "combat anti-fasciste" ailleurs que là où il se situe dans les faits : l’européo-mondialisme. Le FN s’est installé sur cette jachère (sans même la cultiver), et cela arrange tout le monde : en diabolisant systématiquement le FN (meilleur moyen pour les politiques arrivistes que des micros se tendent) - un parti certes très dangereux -, on diabolise la France, on diabolise son peuple et... on se dédouane de tous ses renoncements (en se bombardant altermondialiste, pour une "autre Europe", etc.). C’est pratique, mais ça marche de moins en moins. Allez savoir pourquoi...

04/09/2013 12:46 par patrice

Monsieur Vivas, certes votre travail est méritoire mais ne trouvez vous pas plus préoccupant ce qui est en train de se jouer actuellement, à savoir les préparatifs pour une intervention au moyen orient, prolégomènes à une bonne troisième guerre mondiale.
Ces membres du gouvernement et la classe politique plus généralement sont des laquais vendus, des traitres à la nation, les masques sont tombés les évènements en attestent ...

04/09/2013 13:55 par Maxime Vivas

@ Cunegonde Godot.
Sans être fortiche en politique, on peut comprendre que si l’extrême droite arrive aux manettes en France ça sera par le FN. C’est le navire-amiral.

@ Patrice
Un livre est diffusé (à une date choisie par l’éditeur) souvent un an ou plus après son écriture, et quelques semaines à quelques mois après sa sortie des presses. Voire, le croirez-vous, avant des décisions de bombardement de la Syrie. Dont LGS ne parle jamais, je crois.
A ma grande honte, on trouve également sous ma plume en librairie depuis le 22 août un roman d’humour ("Le gueuloir") écrit alors que Hollande était encore en Corrèze (d’où il s’égosillait contre les guerres) où sont asticotés 100 écrivains, les éditeurs, les critiques, les jurés.
Lamartine  :
"Honte à qui peut chanter pendant que Rome brûle,
S’il n’a l’âme et la lyre et les yeux de Néron,
Pendant que l’incendie en fleuve ardent circule
Des temples aux palais, du Cirque au Panthéon !"

Brassens :
"Honte à cet effronté qui peut chanter pendant
Que Rome brûle, elle brûle tout le temps
Honte à qui malgré tout fredonne des chansons
A Gavroche, à Mimi Pinson".
MV
PS. J’ai d’autres manuscrits au four, mais j’attends qu’il n’y ait plus de guerre, d’injustice, d’inégalité, de racisme, juste un peu d’indulgence pour LGS et ses bénévoles.

Et sinon, le FN et son poisson-pilote, vous en parlez aussi autour de vous ? :-)

04/09/2013 16:00 par latitude zero

Ca me brûlait le clavier , mais ma réponse aurait été tellement brouillonne !
Donc :
6/0 6/0 6/0
Jeu set et match pour Maxime Vivas .

D’autres critiques ?

04/09/2013 18:32 par cunegonde godot

@ Maxime Vivas,
Sans être fortiche en politique, on peut comprendre que si l’extrême droite arrive aux manettes en France, elle prendra aussitôt ses ordres - comme tous ses prédécesseurs depuis 1969 - auprès du navire-amiral, le célèbre Berlin&Washington. Même croisière européo-mondialiste, seul le prix du billet augmenterait. Mais Dieu merci, on pourrait compter sur lagauchedelagauche pour réclamer une "autre croisière", une altercroisière en somme...

04/09/2013 19:17 par legrandsoir

façon subtile de nous dire qu’on sera menés en bateau ?

04/09/2013 23:28 par gérard

@ Maxime Vivas
Je reviendrai inlassablement sur « une extrême-droite peut en cacher une autre »(http://www.legrandsoir.info/une-extreme-droite-peut-en-cacher-une-autre.html),
dont une est infiniment plus dangereuse que l’autre.
Celle là même qu’on peut appeler « le Système ».
Les deux seront amenées inévitablement un jour ou l’autre à se combattre ; tout comme le complexe militaro-industriel nazi a "zigouillé" la S.A., le Système sème la terreur, pour détourner l’attention et assouvir progressivement son pouvoir, et il a besoin de ces combats gauche/extrême-droite.
Ménard, le FN, sont des "broutilles" comparés au Système.
Il faut bien se rendre compte de tout ce qui s’est passé dans le Monde depuis le 11 Septembre (INCLUS !) et de ce qui se passe actuellement en Syrie.
Et le grand drame de la Gauche...la Vraie, c’est d’être passée à coté de ces vrais sujets de préoccupation...
Tant que Viktor Orban par exemple sert le Système, "on" le laisse faire...mais enfin pas trop n’en faut : il ne doit surtout pas s’attaquer au système bancaire, un des véritables outils de cette "autre" extrême-droite, et elle n’est pas du tout partageuse !
Ménard...ce n’est rien du tout, tout juste un pantin !
Le Système pour bien établir ses fondations a besoin des "socialistes", il sera d’ailleurs d’inspiration social..."lisse" ; il est fini le temps où il asseyait son pouvoir sur de "rugueuses" dictatures ; les résultats furent décevants (pour lui), car il s’était alors mis trop de classes sociales à dos, trop d’ennemis. Il s’était rendu compte qu’il avait besoin pour régner de relais dans la classe moyenne et moyenne supérieure ; des partis comme le FN et des gens comme Ménard le gènent par leurs "rugosités" si l’on peut dire, et aussi et surtout par leur nationalisme qui est quoiqu’on dise bien réel...Dire qu’il sont sur ce point à l’opposé du Système est un euphémisme !
C’est totalement insoluble comme situation. On est, puisqu’il faut faire un parallèle avec la dernière guerre, dans la situation de la Résistance : on a tous un ennemi commun dans le Système ; il y a eu des gens de droite, des royalistes qui se sont investis dans la Résistance, d’accord pas des masses, mais quand même...il y en a eu.
Il faudrait qu’il en soit de même aujourd’hui.
Mais c’est impossible.
Car là je rejoins Maxime dans ses analyses sur les nuisances de l’Extrême-droite qui sont bien réelles, je ne veux pas d’ambiguïtés...
Mais Ménard représente une extrême-droite qui en cache quand même une autre...bien pire !

05/09/2013 00:40 par legrandsoir

Gérard, vous lisez les articles jusqu’au bout avant de saisir votre clavier d’un air vengeur ?

05/09/2013 04:59 par Esteban

Ne devrait-on pas lire : « L’irrésistible déchéance des bobards de la gauche-système » ?

Robert Ménard a tout à fait le droit de changer d’avis. Sa volte-face est légitime, compte tenu du manque de cohérence total du camp atlantiste, que ce soit en matière de liberté de presse ou de politique étrangère.

05/09/2013 08:25 par Maxime Vivas

En vérité, Robert Ménard n’a pas changé d’avis. Il a jeté le masque, geste nécessaire pour devenir tête de liste FN pour des élections.
Il est possible que Ménard soit élu maire de Béziers en 2014.
Voyez ici ce qui attend les Biterrois : http://www.legrandsoir.info/ces-villes-gerees-par-l-extreme-droite.html

05/09/2013 10:03 par gérard

@ Grand Soir.
Mais mon commentaire n’était pas du tout « d’un air vengeur » comme vous dites !
Et j’avais bien lu cet article !
Quels sont mes propos qui le vous le font penser ?
Pour résumer je suis d’accord avec presque toutes les analyses de Maxime sur les méfaits de l’extrême-droite, mais j’estime qu’il y en a une autre derrière en l’occurrence celle que j’ai appelée et que beaucoup nomment aussi « le Système » et qui est autrement plus inquiétante.
J’ai dit "presque" car il y a un point où je suis en total désaccord, c’est faire le rapprochement entre l’antisémitisme nazi et le prétendu (?), réel (?) racisme anti-immigrés actuel. Il y aurait beaucoup à dire sur ce sujet. Déjà un des objectifs du régime nazi a été de s’accaparer des richesses des Juifs, ce qui est pour le moins loin d’être le cas en ce qui concerne les immigrés.
La seconde guerre mondiale est prise en référence alors que l’histoire qui en est donnée est basée sur des mythes, et des mythes qui arrangent tout le monde, des mythes de droite surtout, mais aussi de gauche !
Parler de Meinard sur un chantier du bâtiment par exemple, la réponse sera à coup sûr : « connais pas ! ».
Par contre le : « c’est fabriqué où ? devine ! mais en chine bien sûr... » revient inlassablement comme un leitmotiv.
Leur vote FN vient en grande partie de là, de l’amalgame immigration-chômage, et de la banalisation du terme "fasciste". Plus on utilise ce terme à tort et à travers, plus il s’use et plus il perd de sa force, ce qui est gravement dommage...

05/09/2013 13:13 par rouge de honte

Monsieur Gérard,
Vous dites :
« J’ai dit "presque" car il y a un point où je suis en total désaccord, c’est faire le rapprochement entre l’antisémitisme nazi et le prétendu (?), réel (?) racisme anti-immigrés actuel. Il y aurait beaucoup à dire sur ce sujet. Déjà un des objectifs du régime nazi a été de s’accaparer des richesses des Juifs, ce qui est pour le moins loin d’être le cas en ce qui concerne les immigrés. »

Les immigrés ne le sont-ils pas par leurs conditions de vie insupportables en leurs pays d’origines ?

N’est-ce pas les guerres économiques et-ou armées qui les poussent à immigrer ?

Ce sont bien ces personnes auxquelles nous avons volé la terre, le pétrole, le café, les bananes, les minerais etc. que vous retrouvez chez vous et que nous exploitons en ne payant pas leurs forces de travail au juste prix ?
N’est-ce pas le mépris et la haine (racisme) que nous leurs portons qui légitime leurs exploitations ?
Ne volons-nous pas deux fois leurs richesses ?
Vous ne voyez pas la ressemblance entre les nazis et l’extrême droite. Ne sont-ils pas tous deux acoquiné aux grandes fortunes ?

05/09/2013 23:51 par pouic

on voit sans arrêt l’association FN - Nazi,
alors que le Nazisme n’est pas classable dans une référence gauche/droite

bref c’est lassant d’avoir tout les jours cet argument à 2 balles alors que par certains point on peut l’associer à n’importe quel parti au nazisme (forcément un parti totalitaire peut être associé à n’importe quel parti puisqu’il englobe tout), exemple au FN pour son nationalisme mais aussi bien Mélanchon pour son antilibéralisme, ou Montebourg pour son socialisme national etc ...
alors qu’aucun aucun n’est nazi

06/09/2013 17:17 par Maxime Vivas

@ Pouic

Vous devriez lire mon livre et revenir nous parler.
70 pages, ça peut se lire en librairie, si 7 euros vous paraissent lourds pour un sujet pareil.

06/09/2013 19:16 par babelouest

En fait les termes gauche-droite sont souvent inadéquats aujourd’hui : on est pour le capitalisme international, comme le sont FN (qui s’en défend), UMP, PS, EELV, UDI..., ou on est pour l’humanité. "Penser global, agir local", comme me le rappelait un ami encore aujourd’hui.

06/09/2013 22:22 par pouic

Le FN est pour un protectionnisme national et un contrôle de l’état dans tous les domaines comme presque tous les autres parti d’ailleurs, ça n’a rien de libéral.
a mon humble avis il est plus pertinent de montrer que le FN est un parti de récupération qui n’a rien à proposer.

Les libéraux sont à peut prêt inexistant dans la représentation politique actuelle, même droite ils ne sont pas représentés : toutes les entreprise du cac40 ont toutes un lien avec l’état, ont une position dominante sans réelle concurrence, et sont dirigées par des énarques... bref sous contrôle d’état.

La France est plutôt dans la situation chinoise d’un état qui a contrôle sur tout mais qui favorise des intérêts particuliers au dépend de la majorité (65% du pib passe dans les mains de l’état, ou est le libéralisme ??)

Un paysan est en général libéral, indépendant, il doit gérer sa production et est responsable devant les résultats, il n’a besoin que d’un état minimal, est-ce que la droite dite gaullienne le représente ? j’en doute fort.

la seul chose qui actuellement réduit l’interventionnisme d’état c’est l’Europe, oui peut dire que l’Europe est libérale.

07/09/2013 11:13 par gérard

@ Maxime Vivas
Ce n’est pas une réponse, mais une pirouette !
Non, le sujet est trop grave pour l’éluder de la sorte...
Il détermine tout un ensemble de priorités .
Meinard n’est pas dans les miennes, ni le FN, ils font déjà parties intégrante de l’histoire ancienne, ils sont obsolètes face au Système, ils ne sont rien face à Monsanto, Smithfield, Darkwater ou son successeur, les néoconservateurs, C Cola, Mc D et plein...plein...plein...plein d’autres !
Que le FN prenne le pouvoir (à mon avis le Système ne le permettrait pas) cela ne changera rien, sinon qu’il se retrouvera lui aussi prisonnier du Système en attendant de subir sa "nuit des longs couteaux". Qu’au niveau local les élus fassent leurs...bêtises, ça, c’est certain. Dans ce sens je suis entièrement d’accord avec Maxime. Mais par exemple, si j’en crois un ami qui est très actif au niveau social à Marseille-nord, au niveau de corruption où en sont arrivés les élus "traditionnels" locaux...ça ne changera pas des masses ! C’est mafia et Cie !
Et pendant ce temps là le Système lui, il fait main basse sur le Monde. Il faudrait un gigantesque sursaut pour l’arrêter !
« Donnez-moi le contrôle de la monnaie d’une nation », (donc celui de l’économie) « et je me moque de qui fait les lois" » attribué à Mayer Rothschild .
Des gens comme Jacques Généreux que je place en premier car il est d’une rare lucidité et qu’il faut écouter, et évidemment Mélenchon, mais aussi Asselineau, Etienne Chouard, Paul Krugman et bien d’autres (liste rapide et non exhaustive) qui ne sont pas obligatoirement de "notre bord", sont là pour le sursaut. Faudrait déjà arrêter avec cette stupidité de "rouge-brun" qui arrive à faire qu’on se retrouve immanquablement le "rouge brun" de quelqu’un d’autre, tout comme il paraîtrait qu’on soit le con...d’un autre !
On est arrivé à un tel stade de connerie, qu’un gouvernement qui se dit de gauche s’imagine pouvoir résorber une telle masse de chômeurs et de gens si mal payés qui n’en valent guère mieux, avec seulement quelques % de croissance !
On marche sur la tête. C’est tout le système qu’il faut changer et on aurait besoin pour ce faire de tant de bonnes volontés bien au delà de nos clivages...
Meinard n’a vraiment que peu d’importance dans tout ça...
Contrairement à tout ce qui est communément admis, notamment pour qualifier l’Europe, le Système n’a strictement rien de "Libéral" il ne l’est qu’en façade. Aux USA les Libertariens ne s’y sont pas trompés et le combattent farouchement, notamment par Ron Paul.
Sous des faux airs de libéralisme, des concentrations économiques gigantesques s’opèrent... C’est de cette autre extrême droite dont je parlais qui ne peut être que centralisatrice et ce pour s’accaparer le Pouvoir entre très peu de mains...c’est plus sûr !
La "machine à broyer" est en marche depuis très longtemps déjà ; elle laminera les petits, les moyens, et les "pas assez gros" qui se mettront en travers de sa route, et ceux qui détiennent l’économie détiennent le pouvoir ! Leur but est bien évidemment mondial.
En ce sens cette extrême-droite se retrouvera inévitablement en opposition avec les extrême-droite nationalistes qui elles veulent conserver leurs pouvoirs locaux.
Allez, pour terminer il faut lire le livre de Jean Ziegler : les nouveaux maîtres du monde et ceux qui leur résistent...et oublier Meinard sans l’oublier tout à fait quand même !

07/09/2013 13:50 par Maxime Vivas

@ Gérard
Mon article effleure des démonstrations de mon livre. Je ne peux le réciter ici. Vous parlez à côté.
Mais sachez qu’on voit en filigrane se dessiner dans votre commentaire le souhait d’un "arc patriotique". A briser dans l’oeuf.
Les Le Pen pas dangereux, Asselineau plutôt bien (ancien comparse de Pasqua) : nous sommes dans la confusion totale. Il nous en cuirait de vous suivre. Et comment pouvez-vous affirmer que le FN ne sera pas demain au pouvoir alors que tout indique qu’il aura des ministres avant que Hollande ne recommence à maigrir et n’arrête de se teindre ?
Robert Ménard est un poisson pilote.
Bon, j’arrête, j’ai fait une démonstration dans mon livre. Feuilletez-le en librairie.

07/09/2013 18:16 par calamejulia

Pas de risque que le F.N. prenne les rennes de la France ! Trop risqué de laisser un pouvoir
à une tradition familiale qui nous ferait le coup de Bonaparte le corse et son couronnement.
Or, nous n’en sommes plus aux vieilles lunes de conquête d’autre pays puisque nous allons
être obligés de nous fondre dans un conglomérat (pouh !) pour ne pas risquer de devenir
transparents.
Plus dramatiquement : après sarkoTchev et sa passion pour les banques, hollouravi et
sa passion pour les chars-armés (oui, je rétrograde le vocabulaire, ça le fait ?) le pen
et sa smala ... on ne pourra que s’en prendre à nous mêmes !
Le Pen ! Le Pen ... comme Le Pentagone ?

07/09/2013 18:47 par Maxime Vivas

Vous avez raison. Et pas de risque hier que le petit caporal allemand prenne le pouvoir dans son pays et qu’il fasse la guerre au monde entier alors que son discours était de paix, pas de risque que Salvador Allende soit renversé par son homme de confiance (Pinochet), pas de risque qu’il y ait des ministres fascistes dans plusieurs pays de l’U.E, pas de risque que....

On en reparlera ici.

08/09/2013 05:22 par SO69

Camarade Vivas,

Retour de travail de nuit (pour excuser d’avance le style).
Merci pour cet article et pour ce livre que je lirai dès que possible.
Il y a un moment vous aviez posté un autre démontage des fascistes du FN en encadré sur LGS. A cette occasion des commentateurs dont j’étais, vous avaient encouragé à répéter la chose tant elle avait le bonheur de déranger et de révéler certains commentateurs sortant imprudemment du bois.

Rebelote avec Ménard qui n’est pas prioritaire (comme tant d’autres sujets qui ont l’art d’énerver les réacs) et le FN qui n’est pas fasciste à en croire certains. Un des sommets est atteint avec

on voit sans arrêt l’association FN - Nazi,
alors que le Nazisme n’est pas classable dans une référence gauche/droite

Alors, "pouic", en gros les nazis ont emprisonné, torturé et massacré avec application tout ce qu’il pouvaient trouver de communistes et d’anarchistes ou de vrais socialistes car ça existait à l’époque, bref des camarades de gauche. Parce qu’à cette époque il y avait une gauche digne de ce nom, justement.
Ces nazis qui dans votre univers étrange ne seraient "pas classables dans une référence gauche/droite", ont brisé les syndicats et se sont mis au service assidu du capital, des patrons.
Je résume : ils massacrent à gauche (sans oublier les objecteurs, les tziganes, les handicapés, les patriotes, les juifs et j’en passe) et servent la droite.
Donc ils sont bel et bien à l’extrême droite...et vous ?

C’est précisément une des particularités du discours nazi que d’affirmer que les clivages gauche/droite sont dépassés ou non valides.
Leur stratégie de communication était basée sur le mensonge et l’oxymore "national socialisme".
Mensonge car ils n’étaient pas socialistes mais fascistes. Oxymore car le socialisme véritable est internationaliste (prolétaires de tous les pays unissez-vous), ce qui ne l’empêche pas de lutter contre l’impérialisme ou la mondialisation (patrons de tous les pays...).

Dans ce texte et ce livre Maxime Vivas ne prétend pas que Ménard est la priorité, il montre qu’il est symptomatique et révélateur, qu’il était et reste nuisible et qu’il faut donc le dénoncer et le combattre, lui et ses semblables.
Sans oublier le nombre d’année ou nous avons du nous farcir les discours effarouchés de certains camarades tombés dans le panneau qui nous gavaient avec leurs "oui mais RSF dit qu’à Cuba.. ;" puis "au Venezuela, etc" vous connaissez la rengaine.

Pour tout cela merci beaucoup camarade Vivas,
ce livre devait être écrit et doit être lu.

08/09/2013 08:44 par calamejulia

Pas sûre qu’on en reparle.
Revisitant quelques images, le meeting du Trocadéro de sarkoTchev m’est re-apparu.
Revoyez ces images avec l’orgie de drapeaux -bleu, blanc, rouge- entre les deux monuments
palais-musée qui rappellent les pires manifestations en faveur du malade mental du XXè siècle
et son grand reich.
Au Trocadéro, c’était le rassemblement d’un Président de la république qui souhaitait
"nettoyer au kärcher", traiter les citoyens de "pov’con" et par conséquent s’asseoir sur un
référendum sans état d’âme à l’égard du peuple français.
En France, comme ailleurs, y a toujours un début qui n’a pas l’air d’en être.
Et, même que, pour le référendum, on a laissé faire parce qu’il se présentait comme un
réformateur à qui l’on pouvait en faire bouger une sans que l’autre ne s’émeuve.

08/09/2013 14:34 par rouge de honte

C’est sûr que l’extrême droite a fait de gros efforts de rhétoriques. En Suisse elle emploie une célèbre entreprise de communication et dispose d’un budget quasi illimité en regard des autres partis politiques.
Ils se sont par ailleurs farouchement opposé à une transparence sur le financement des partis...
Nous avons des élus comme par exemple Freisinger qui lutte contre le grand complot musulman !
L’armée, la tradition dans son conservatisme le plus rétrograde, les banques, les frontières, les immigrés sont leurs chevaux de batailles.
Ils représentent plus ou moins 30% des votants et probablement encore plus de sympathisants chez les petits bourgeois qui n’ont même jamais croisé un arabe que sur les quais de Genève.
Ils changent de bouc émissaire mais pas d’objectif : servir le capital, celui de la bourgeoisie.
C’est certain que les autres partis ont franchement glissés à droite, pendu à la queue de la bête.
Il est certain aussi que des politiciens, sans vouloir ou sans pouvoir avouer leur droititude, avance masqué sous d’autres étiquettes par ambitions.
Dans des populations plantées dans leurs acquis, surtout si ces acquis proviennent de la facilité ou de façon indu, je pense que l’extrême droite est le principal danger en cas de récession. C’est à ce moment que nous constaterons la force incroyable de la bête.
La rhetorique du bouc émissaire fonctionne même en classe infantine.

08/09/2013 23:39 par Eric Laplasse

Il est vrai que les liens entre les droites ne date pas d’haujourd’hui

Voir ici :droite-et-extreme-droite-autopsie-dun-lien-de-consanguinite

09/09/2013 08:03 par cunegonde godot

SO69 : "C’est précisément une des particularités du discours nazi que d’affirmer que les clivages gauche/droite sont dépassés ou non valides."

Les clivages gauche/droite ne sont pas dépassés, ils sont inopérants aujourd’hui. Ce n’est pas qu’il n’existe plus ni gauche ni droite. Il n’existe plus que la droite. La gauchedelagauche ne peut pas être partout, trop occupée qu’elle est par son héroïque combat antifasciste qui l’accapare jour et nuit (!)...

Une gauche qui a accepté la domination du capitalisme mondialiste en se passant au cou volontairement le joug capitaliste de l’ "Europe" (comme la CGT p.ex.), tout en pleurnichant depuis vingt ans sur ses effets catastrophiques pour "ce pays" (la France), prend tout bonnement les Français pour des imbéciles (très "parlantes" entre autres, les délocalisations actuelles vers la Pologne et les glapissements qui les accompagnent...). Une bonne partie du peupledegauche a fini par s’apercevoir de la duplicité de ceux qui se revendiquent de la gauche. Il ne faut pas chercher plus loin l’origine de l’attraction qu’exerce le FN sur les masses.

SO69 : "le socialisme véritable est internationaliste".

Le socialisme d’aujourd’hui dans le monde occidental n’est pas internationaliste, il est mondialiste. Comme le capitalisme...

09/09/2013 08:50 par Maxime Vivas

La gauchedelagauche ne peut pas être partout, trop occupée qu’elle est par son héroïque combat antifasciste qui l’accapare jour et nuit (!)...

Dios, mon dieu et my god ! Comment peut-on écrire des choses pareilles dans LGS ?
Allez, parlons de la Syrie, de la Palestine et de l’Amérique latine, de la planète qu’on détruit, de l’arrogance de la Bourse, de la partialité des médias ; on ne le fait jamais ici, ni à la gauche du parti solférinien.

Il ne faut pas chercher plus loin l’origine de l’attraction qu’exerce le FN sur les masses.

Attraction relative, hé ! Et je vais vous confier un scoop : cessons de sur-médiatiser Marine de Montretout et son supplétif de Béziers et vous verrez comment se dégonflent des baudruches. Ils surfent sur des problèmes qu’ils ne savent pas résoudre et qui le seront par la lutte contre les facteurs de désespérances qui perdurent et s’aggravent parce que la Bourse, le MEDEF, blottis dans une UE qui leur va bien, commandent ce pays.

09/09/2013 10:55 par Maxime Vivas

@ Calamejulia, Cunégonde Godot, Patrice, Gérard, Pouic et les autres.

Merci pour vos contributions sur un point qui fait débat.

Et le débat est : faut-il créer un « arc républicain », un « parti patriote » hors, UMPS pour en finir avec les oligarchies ? Cet arc doit-il s’inspirer de ce qui exista pendant la 2ème guerre mondiale avec un CNR où communistes et royalistes se côtoyèrent contre l’ennemi N° 1 ?

Tout ce qui grouille sans conscience de classes et sans boussole répond oui, en oubliant que cette union circonstancielle excluait les fascistes, les adeptes des idées d’Hitler, leurs supplétifs et toutes les girouettes prêtes à manger dans toutes les gamelles.

Et ceux qui n’oublient rien, ceux voient les masques, alertent l’opinion.

Quant à ceux qui répètent avec constance que Les Le Pen ne sont pas un danger, contrairement aux groupuscules qui gravitent autour d’eux, savent-ils que toute armée dispose de généraux clinquants et polis qui seraient aussi inutiles que des soldats de plomb s’ils n’étaient relayés par des hordes moins raffinées dont ils désapprouveront certains comportements au besoin ?

Le FN est bien le navire-amiral d’un courant d’idée dont il est possible (probable) qu’il aura des élus à tous les niveaux du pays dans peu de temps et peut-être (sans doute ?) des maroquins ministériels quand le parti solférinien aura cédé le pouvoir à « la droite décomplexée ».
Voilà, j’ai tout dit ici et le reste ailleurs. A bientôt sur un autre sujet ?

11/09/2013 16:01 par Barros

Monsieur Vivas, vous pointez du doigt la decheance d un homme qui malgre tout le courage de ses opinions auront coute ses bonnes places de journaliste grassement paye. Audace d un homme aux ideed subversives en ces temps d impostures universelles. Regrettons que vous n ayez souffle mot sur l etat de decheance de la France dans lequel nous enfonce ceux qui nous gouvernent.

12/09/2013 09:43 par gérard

@ Grand Soir
...et de 3, trois de mes commentaires qui sont passés à la trappe(?).
Dont un ici où je signalais simplement à Maxime Vivas l’article de Gaëtan Pelletier,« L’émergence de la dictature démocratique ». Commentaire, sans commentaire donc on ne peut plus bref.
Un sur « L’émergence de la dictature démocratique » et un autre sur l’article « Un "deal" russo-américain pour mettre fin au conflit syrien ». Tous assez brefs...
Même 4 si je compte ma réponse à Q, mais comme elle était fort désobligeante, pratiquement au niveau de ses "commentaires" à lui, c’est dire ; je comprendrai parfaitement qu’elle se soit "évanouie" pour calmer les esprits.
Il se peut aussi que ce soit un problème technique ; sinon la moindre des choses aurait été de m’en donner les raisons. Merci.

12/09/2013 13:33 par legrandsoir

Commentaire, sans commentaire donc on ne peut plus bref.

Donc inutile.

trois de mes commentaires qui sont passés à la trappe

Celui-ci a failli être le 4ème.

12/09/2013 15:00 par Maxime Vivas

@ Barros
Ménard :

un homme qui a malgré tout le courage de ses opinions

Que nenni ! Toute une vie à les cacher.

un homme aux idees subversives

Lisez mon livre : il n’y a que lui et Pétain pour être plus conventionnels et rétrogrades (et les Le Pen, vous croyez ? OK),

Regrettons que vous n’ayez soufflé mot sur l’état de déchéance de la France

Ah ! voila qui nous éclaire sur votre commentaire. C’était mieux sous les rois et quand les curés portaient soutanes. En Espagne, c’était mieux sous Franco et au Chili sous Pinochet.

Non, partout où les amis politiques de Ménard ont gouverné, le peuple, celui "d’en bas" a souffert. Il vous en cuira de l’oublier.

PS. Allez SVP en librairie feuilleter mon livre avant de revenir ici, sinon on parle à côté du sujet et de mon travail.

30/11/2013 15:04 par Cros Jacques

Je vous invite à lire l’article de mon blog auquel on accède en cliquant sur le lien :
http://cessenon.centerblog.net/6570329-comparaison-et-raison

27/03/2014 10:51 par Laora

Bravo pour cet article très bien documenté, vos craintes se confirment... espérons que le biterrois redevienne lucide en cette semaine d’entre deux tours...
c’est triste et effrayant de voir où nous en sommes.

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