RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

L’énergie : petit tour d’horizon

Au coeur de l’activité humaine, l’énergie occupe une place de premier plan. Mais cette invisible énergie dont nous dépendons en tout, nécessite, tout comme l’agriculture, l’alimentation, l’habitat ou la santé, d’être repensée à l’aune d’un nouveau paradigme.

Depuis le premier choc pétrolier, les solutions miracles énergétiques se succèdent sur la scène médiatique : hydrogène, nucléaire, éthanol, panneaux dans l’espace, nucléaire et éthanol de diverses générations, gaz naturel comprimé, éolien off-shore, sables bitumeux, énergie des déserts, charbon « propre » et maintenant gaz de schiste... Mais tour à tour, chaque solution se révèle insuffisante pour remplacer le pétrole. En attendant le miracle, le discours dominant d’aujourd’hui avance donc qu’aucune énergie unique ne pourra à elle seule y parvenir. On parle maintenant du « mix énergétique » entre énergie fossile de haute qualité / basse qualité / nucléaire / renouvelable. L’idée étant d’extraire un maximum d’énergie fossile en les remplaçant progressivement par du renouvelable avec un petit « appui » nucléaire.

Le «  mix » : fausse bonne idée
Mais cette vision largement répandue est impossible à réaliser parce que les énergies renouvelables citées et le nucléaire ne nous donnent que de l’électricité. Or les énergies fossiles nous fournissent non seulement de l’électricité mais surtout une immense puissance thermique dont nous avons besoin pour nous chauffer, cuire nos aliments, bouillir de l’eau, etc. - puissance thermique aussi utilisée directement dans l’industrie (acier, ciment...). Toute la problématique énergétique actuelle tient dans le fait que plus de 85% de l’énergie domestique et industrielle sert à produire de la chaleur.
On trouve dans ce « mix » trois types d’énergie. Tout d’abord les énergies fossiles de haute qualité (pétrole, gaz naturel) qui s’épuisent. La deuxième catégorie d’énergie se compose de l’éolien et du solaire électrique (photovoltaïque et centrales), certes renouvelables mais ne produisant que de l’électricité. Elles sont par ailleurs gourmandes en énergie thermique fossile, ainsi construire des éoliennes et des panneaux photovoltaïques peut demander plus d’énergie thermique fossile que ce qui sera produit au final en électricité. La troisième catégorie se divise entre les méga-barrages et le nucléaire fournissant de l’électricité mais très polluants (et d’un faible bilan énergétique pour le nucléaire si l’on inclus l’enrichissement de l’uranium et le traitement des déchets), et la biomasse, l’éthanol, les sables bitumeux ou les gaz de schiste qui nous donnent de l’électricité ou de la chaleur avec d’énormes dégâts environnementaux. Remplacer le pétrole par ces énergies serait donc écologiquement catastrophique.

Premier besoin : de l’énergie thermique
On constate donc que gouvernements et ingénieurs cherchent à répondre à des besoins électriques alors qu’en attendant la vaste majorité de l’humanité continue à consommer charbon, gaz et bois pour cuisiner, chauffer et travailler. L’électricité est décidément à côté de la plaque... thermique ! On comprend alors que toutes ces alternatives n’en sont pas et que ce « mix » est mis en avant parce que l’électricité est la seule manière d’acheminer ces énergies dans les villes et que les gestionnaires actuels n’arrivent pas à abandonner une vision centralisée et urbaine de la société.

Le solaire, une énergie thermique sans transformation
Reste une quatrième catégorie peu ou pas mentionnée : la géothermie (volcan, geyser) et le solaire thermique. Elle peut nous fournir une énergie thermique propre sans catastrophe naturelle. Problème : les volcans et les geysers sont difficilement accessibles et on ne peut espérer un approvisionnement massif. Pour répondre à notre demande en énergie thermique reste donc le solaire thermique, qui utilise les rayons directs pour produire la chaleur - une source d’énergie par conséquent abondante, gratuite et qui n’appartient à personne... Cette énergie directe est par essence décentralisée et, pour être économiquement rentable, ne peut s’inscrire que dans des modes de vie et de productions locaux et autonomes. Le débat énergétique est donc présenté surtout comme un débat technique entre experts alors que la vraie question sous-jacente est celle de notre vision sociale.

Eerik Wissenz
www.solarfire.org

Plus d’info :
Cochet (Y.), Pétrole Apocalypse, Fayard, 2005.
Illich (I.), Énergie et équité, in Å’uvres complètes vol. 1, Fayard, 2004.
Wingert (J.-L.), La vie après le pétrole, Autrement, 2005.

URL de cet article 13048
  

Même Thème
La raison ou le chaos
André Prone
Extrait de la préface d’André Tosel, Philosophe, Professeur émérite Avec La raison ou le chaos André Prone dresse un ultime tableau de sa vaste fresque théorique intitulée « Capitalisme et Révolution », consacrée à une critique des divers aspects du capitalisme mondialisé et à la proposition de ce qu’il nomme un écomunisme combinant l’apport du mouvement communiste d’inspiration marxienne et l’écologisme. Nourri d’une culture fondée sur une connaissance effective des sciences de la nature, attentif à la (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

"Il est grand temps qu’il y ait des mesures coercitives (contre les chômeurs)."

"Il y a des moyens très simples : soit vous faîtes peur soit vous donnez envie d’aller bosser. La technique du bâton et de la carotte."

Extrait sonore du documentaire de Pierre Carles "Danger Travail", interview auprès d’entrepreneurs assistants à l’université d’été du Medef en 2003

Appel de Paris pour Julian Assange
Julian Assange est un journaliste australien en prison. En prison pour avoir rempli sa mission de journaliste. Julian Assange a fondé WikiLeaks en 2006 pour permettre à des lanceurs d’alerte de faire fuiter des documents d’intérêt public. C’est ainsi qu’en 2010, grâce à la lanceuse d’alerte Chelsea Manning, WikiLeaks a fait œuvre de journalisme, notamment en fournissant des preuves de crimes de guerre commis par l’armée américaine en Irak et en Afghanistan. Les médias du monde entier ont utilisé ces (...)
17 
Le DECODEX Alternatif (méfiez-vous des imitations)
(mise à jour le 19/02/2017) Le Grand Soir, toujours à l’écoute de ses lecteurs (réguliers, occasionnels ou accidentels) vous offre le DECODEX ALTERNATIF, un vrai DECODEX rédigé par de vrais gens dotés d’une véritable expérience. Ces analyses ne sont basées ni sur une vague impression après un survol rapide, ni sur un coup de fil à « Conspiracywatch », mais sur l’expérience de militants/bénévoles chevronnés de « l’information alternative ». Contrairement à d’autres DECODEX de bas de gamme qui circulent sur le (...)
103 
La crise européenne et l’Empire du Capital : leçons à partir de l’expérience latinoaméricaine
Je vous transmets le bonjour très affectueux de plus de 15 millions d’Équatoriennes et d’Équatoriens et une accolade aussi chaleureuse que la lumière du soleil équinoxial dont les rayons nous inondent là où nous vivons, à la Moitié du monde. Nos liens avec la France sont historiques et étroits : depuis les grandes idées libertaires qui se sont propagées à travers le monde portant en elles des fruits décisifs, jusqu’aux accords signés aujourd’hui par le Gouvernement de la Révolution Citoyenne d’Équateur (...)
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.