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L’Assemblée Nationale du Venezuela discute de la façon de combattre le terrorisme médiatique

dessin : Ares www.areshumour.com

En réponse aux médias nationaux et internationaux qui accusent le Venezuela de préparer une loi pour limiter la liberté d’expression et punir les journalistes, les membres de l’Assemblée Nationale ont affirmé qu’une telle proposition de loi n’existe pas, mais un débat sur la façon de combattre la "dictature des médias" et "le terrorisme médiatique".

Mardi, le président de la commission médias à l’Assemblée Nationale, Manuel Villalba, a dit que la proposition de loi de 17 articles, à laquelle certains médias se référent, n’existe pas mais que plutôt la Procureure Générale, Luisa Diaz, a présenté des idées à l’Assemblée Nationale pour qu’elles soient débattues mais que rien n’était encore sorti de ces propositions.

"Ce n’est pas officiel" a dit Villalba, expliquant qu’aucune loi n’avait été formellement présentée, ni proposée. "Tout cela confirme simplement qu’il y a des propriétaires de médias qui diffusent systématiquement de fausses informations".

Le législateur Rosario Pacheco a dit que la première ébauche disponible de la loi considère comme crime médiatique la publication d’information fausse, manipulatrice ou déformée portant "préjudice aux intérêts de l’Etat" ou menaçant "la morale et la santé mentale du public". L’Assemblée a évoqué une peine maximale de quatre années de prison.

La journaliste Asalia Venegis a dit à la Télévision Vénézuélienne (VTV), "Ce projet de loi… reprend tout ce qui est dit sans équivoque dans "Pratique des Règles du Journalisme" et dans le "Code d’Ethique", qui présentent un ensemble de vues sur ce que devrait être le traitement de l’information et le rôle du journaliste".

Diaz a aussi suggéré que la loi se penche sur la protection des journalistes qui sont obligés de signer ou d’écrire des articles qu’ils ne croient pas. Donc, a-t-elle dit, plutôt que d’aller à l’encontre de la liberté d’expression, la loi devra "favoriser une liberté d’expression vraie et sure, à la portée de tous et qui ne trouble pas la paix entre les citoyens."

De plus elle a déclaré que l’Article 20 de la Constitution donne à chacun le droit de s’exprimer tant qu’il ne viole pas le droit d’autrui, ni n’attaque l’état ou la santé des autres, ou la morale publique.

Depuis la déclaration de Diaz à l’Assemblée Nationale, les médias d’opposition et les médias internationaux ont publié des articles disant que le gouvernement Vénézuelien envisage la prison pour toute faute des médias, et essaye de "réguler" ou "limiter" la libre parole.

El Tiempo (Amérique Latine) a décrit le manque de consensus à l’Assemblée comme une chose négative et a rapporté un propos du secrétaire général de l’Organisation des Etats d’Amérique, Jose Insulza, disant que la "situation de la liberté d’expression au Venezuela est "inquiétante".

Le journal Vénézuélien, El Universal, a cité le directeur d’Amnesty International parlant de "restrictions inacceptables à la liberté d’expression" au Venezuela. Un article de l’AFP intitulé "Les mesures de Chavez contre la presse provoquent les protestations et un malaise internationaux" insistait sur la possibilité de peines de prison et citait un opposant disant "nous sommes des journalistes, pas des criminels".

Mais la législatrice Desiree Santos a dit que le débat avait commencé parce qu’il était important d’établir des mécanismes protégeant le droit du peuple à être informé impartialement. "Il y a toujours eu une totale liberté d’expression [au Venezuela], même quand on a abusé de cette liberté," a-t-elle dit [1].

"Les mauvaises pratiques [des médias] doivent être combattues, car personne dans ce pays ne peut vivre au dessus des lois", a dit Santos. "La discussion sur la proposition de loi doit être centrée sur l’analyse des médias et la lutte contre le terrorisme, … l’atmosphère de confrontation que [les médias] entretiennent dans la population."

Villalba a aussi dit, "il n’est pas acceptable que des abus illégaux ou tout autre sorte d’outrage soient commis au nom de la liberté d’expression."

Il a dit que l’Assemblée Nationale continuerait de débattre des propositions de Diaz, et appelé toutes les composantes sociales à participer à la discussion.

Depuis ces derniers mois, il y a eu des débats et des forums à travers le Venezuela sur le thème du terrorisme médiatique et la dictature des médias, une dictature qui selon Villalba est "imposée par les grandes compagnies de communication sociale," au niveau national et international.

Dimanche, Diosdado Cabello, chef de la Commission Nationale des Télécommunications du Venezuela (CONATEL), a annoncé la fermeture de 34 stations de radio privée qui opéraient illégalement ou enfreignaient la loi. Le ministre a dit que beaucoup de ces stations n’étaient pas enregistrées ou n’avaient pas payé leurs cotisations à la CONATEL. Les décisions sont en attente pour 206 autres stations.

Cabello a aussi expliqué que les nouvelles réformes de la Loi des Télécommunications visaient à briser le "latifundium médiatique" en limitant la possession de stations de radio ou télévision à trois par propriétaire. Selon ces réformes, les concessions de diffusion ne sont pas héritables et ne peuvent donc pas être transférées à la famille ou aux associés en cas de décès d’un possesseur.

Vendredi dernier, le ministre des télécommunications et de l’information, Blanca Eekhout, a dit que 90% des communications internationales mentent constamment, discréditent et stigmatisent le Venezuela.

Mérida, 5 août 2009, par Tamara Pearson - Venezuelanalysis.com

traduction Laurant EMOR pour le Grand Soir http://www.legrandsoir.info

http://www.venezuelanalysis.com/news/4694

[1] NDT : allusion au rôle de la presse privée dans le coup d’Etat de 2002 et la déstabilisation permanente du pays. Pour plus d’information :
http://www.legrandsoir.info/Video-Venezuela-RCTV-et-medias-prives-une-...

http://www.acrimed.org/article1899.html

http://www.acrimed.org/article918.htmlhttp://www.monde-diplomatique.fr...

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