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Ingérence en Afrique : d’un impérialisme l’autre ?

Il est toujours assez gênant – pour ne pas dire exaspérant – de voir certains analystes et commentateurs de l’opposition se réjouir que les puissances russe et chinoise « étendent leur influence en Afrique » au détriment du méchant colon français qui, hormis ses contributions sociales, éducatives, technologiques et administratives sur le continent ces dernières décennies, ne serait bon qu’à commettre pillages et exactions en tous genres auprès de populations vulnérables...

Voilà sans doute la vision de celui qui, ne connaissant en réalité de l’Afrique que le Club Med de Djerba ou les meilleurs resorts du Kenya, conçoit le monde comme un vaste tournoi de football idéologique où il s’agirait de choisir et soutenir sans conditions son club, trahi par un malheureux besoin de domination. La vision de celui qui pense avec l’arrogance eurocentrique, abreuvé des récits les plus spectaculaires ou les plus misérabilistes, entretenant malgré lui la croyance tenace selon laquelle les peuples d’Afrique seraient anthropologiquement inaptes à l’autonomie et en demande d’une autorité extérieure – qu’elle prenne le nom de « colon » ou de « partenaire majeur ».

Voilà une façon de remplacer à moindres frais un impérialisme par un autre – à ceci près que l’« esprit français » exporté a au moins le mérite d’être une proposition humaniste –, et d’alimenter l’éternel mépris des dirigeants pour leurs peuples, suivant les lois sacrées du profit. Une façon de coller à la religion du développement économique défendue par les lobbies globalistes et autres prédateurs financiers en embuscade, qui entraîne chaque année des milliers de migrants sous-éduqués à abandonner famille et patrie pour vivre la publicité mensongère de l’eldorado occidental.

Mais ce que l’on omet assez grossièrement de dire, sans doute par réflexe colonial primaire, c’est que l’avenir de l’Afrique se trouve désormais plus du côté des dynamiques intracontinentales, en faveur d’une solidarité régionale (notamment du Maghreb et de l’Égypte vers les pays subsahariens), plutôt qu’auprès de partenaires étrangers qui n’en connaissent ni l’histoire ni les particularités sociales, ethniques, culturelles.

Petit test de terrain qui vaudrait le coup : sonder les professionnels du tourisme – et notamment de l’hôtellerie – ici et là sur le continent africain en leur demandant quels sont, par nationalité, les voyageurs qu’ils redoutent le plus, pour leur conduite irrespectueuse (des lieux et des gens) et leurs manières de ploucs incorrigibles. Pas sûr que ce soient les Français qui arrivent en tête du sondage...

Cessons donc de voir l’Afrique comme le mendiant professionnel qui prend son plus bel air de victime pour soutirer quelques pièces, et considérons-la comme une adulte parmi les adultes : ce sera, me semble-t-il, le meilleur service à lui rendre en vue de son émancipation.

COMMENTAIRES  

29/03/2024 21:32 par act

L’introduction était prometteuse :
"Il est toujours assez gênant – pour ne pas dire exaspérant – de voir certains analystes et commentateurs de l’opposition se réjouir que les puissances russe et chinoise « étendent leur influence en Afrique » au détriment du méchant colon français qui, hormis ses contributions sociales, éducatives, technologiques et administratives sur le continent ces dernières décennies, ne serait bon qu’à commettre pillages et exactions en tous genres auprès de populations vulnérables..."
Encore une fois, il faut être Français pour écrire de pareilles phrases, quel est le message, le projet ? La France (elle n’est pas la seule) viole, exploite, pille, oppresse (et assassine quand elle le juge utile) l’Afrique, entre autre mais ce n’est pas si grave vu "ses contributions sociales, éducatives, technologiques et administratives sur le continent ces dernières décennies" ?! Vous plaisantez ?

Plus fort, au moment de démontrer que les Français ne "sont pas les pires", votre proposition n’est pas de demander l’avis des nationaux, aux habitants mais de "sonder les professionnels du tourisme – et notamment de l’hôtellerie" (possédée à plus de 90% par des multinationales occidentales).
Je vous cite :
"Voilà sans doute la vision de celui qui, ne connaissant en réalité de l’Afrique que le Club Med de Djerba ou les meilleurs resorts du Kenya"...Il fallait donc comprendre que vous parliez pour vous.

La vraie question est que fait un tel texte sur LGS, quel est la plus-value pour notre information ?

30/03/2024 10:04 par Rorik

Pour répondre aux commentaires de ceux qui ont décidé de voir en ce texte un plaidoyer pro-colonial (alors que c’en est tout le contraire), sans doute aveuglés par la comptabilité macabre des historiens du crime (qu’il ne s’agit aucunement de minimiser), l’idée est ici de faire réfléchir quant au remplacement d’un "occupant" par un autre, aussi prometteur soit-il... Pour information je vis sur ce continent que j’aime depuis près de dix ans et m’y engage simplement, entre autres, au nom du progrès humain.

30/03/2024 11:44 par xiao pignouf

Je rejoins act dans sa critique du texte ci-dessus, dans la même veine idéologique que celui sur les musulmans de France.

Dupuis-Valder défend la colonisation blanche (française) et ses « bienfaits » mais néglige de donner des exemples à ce propos ainsi qu’à celui, ici sous-entendu, des relations entre les pays d’Afrique et la Chine/la Russie. Il serait bien sûr tout à fait pertinent de faire une critique de ces relations, ce qui requerrait un travail de recherche approfondi, mais l’auteur, abonné par ses courts pamphlets à la surface des choses, se contente de dire, implicitement, que leurs actions en Afrique ne sont pas meilleures que celles de la France... et que celles de la France n’étaient pas si mauvaises que celles que « l’opposition » (l’opposition à quoi ou à qui, on ne sait pas, les gauchistes, les « wokistes » probablement) veut faire croire.

Derrière les termes « partenaires majeurs », « partenaires étrangers », « ploucs incorrigibles » se cachent en réalité les Chinois. Mais encore une fois, cette absence de matériau de preuves tangible et ce manque de franchise dont on ne saisit pas vraiment d’où il vient, altère la lecture.

Idée saugrenue de Dupuis-Valder : celles et ceux qui critiquent la colonisation française seraient les mêmes que celles et ceux qui fréquentent le Club Med à Djerba ou les resorts africains et qui auraient de l’Afrique une vision de « touristes »... Démontrant ainsi que ce texte n’est qu’une tentative crypto-réac (exactement du même acabit que celle tentée par Lecteur dans son texte sur la laïcité) de retourner le sens des choses comme un gant. L’exemple, risible, selon lequel les touristes du Club Med seraient des gauchistes en est un, mais il y en a d’autres :

La vision de celui qui pense avec l’arrogance eurocentrique, abreuvé des récits les plus spectaculaires ou les plus misérabilistes, entretenant malgré lui la croyance tenace selon laquelle les peuples d’Afrique seraient anthropologiquement inaptes à l’autonomie

Ou comment une idée fondamentalement raciste devient une idée de gauche.

Pourtant, l’auteur de ce texte ne parvient pas lui-même à se départir d’une vision post-coloniale de l’Afrique, à savoir de la considérer comme un tout homogène, un continent sans disparités, sans particularismes. De même que l’image globale qu’il donne des migrants africains, annihilant ainsi l’histoire individuelle de chacun(e) d’eux/elles pour l’agréger dans un magma humain sous-éduqué et cupide. Pour moi qui ait eu l’honneur de travailler auprès de ces « migrants » d’Afrique (majoritairement soudanais d’ailleurs, mais de Côte d’Ivoire et de Mauritanie également) et d’ailleurs, de tendre l’oreille pour essayer de connaître un peu mieux leur histoire personnelle, cette vision est horriblement réductrice. Dupuis-Valder, en omettant les raisons fondamentales de ces migrations, les transforment en simples immigrants rêvant d’un avenir (financier) meilleur comme le furent les colons américains, laissés-pour-compte de la révolution industrielle en Europe.

Ce qu’il faut retenir des dits et non-dits de Dupuis-Valder, dont la réaction ressemble assez à la jalousie de l’amant fait cocu, c’est que les Français ne sont pas responsables de l’état actuel des pays africains. Peu importe qu’ils les aient soumis, pillés, puis qu’ils en aient été éjectés après s’être bien gardé d’en former les élites afin qu’elles gèrent leur pays mais seulement pour qu’elles y retournent travailler dans leurs intérêts politico-magouillo-économiques. Ce que lui appelle l’« esprit français humaniste », certainement :

à ceci près que l’« esprit français » exporté a au moins le mérite d’être une proposition humaniste

Il m’a fallu plus d’une heure pour écrire ce commentaire, comme les deux autres que j’ai rédigés sous l’article de Lecteur et qui n’ont toujours pas été publiés.

30/03/2024 12:46 par xiao pignouf

ceux qui ont décidé de voir en ce texte un plaidoyer pro-colonial (alors que c’en est tout le contraire)

Si ce n’est pas un plaidoyer pro-colonial, ça y ressemble fortement, relisez-vous.

Si c’est un plaidoyer anti-colonial, c’est essentiellement contre les « colonialismes » chinois et russes. On se demande juste pourquoi ce n’est pas exprimé franchement dans votre texte. Car au moins on pourrait débattre de la notion de « colonialisme » dans les menées russo-chinoises en Afrique...

30/03/2024 14:32 par Rorik

J’admets les faiblesses de mon texte, qui ne prétendait qu’à être un plaidoyer de plus en faveur de l’autonomie des peuples et des gens. Par manque de temps je ne développerai pas sur la notion de francophonie, qui semble vous échapper, mais à vrai dire, le "vaste tournoi de football idéologique" auquel vous participez par votre apparente monomanie sinophile, m’intéresse assez peu. Ce qui m’intéresse en revanche, c’est de penser, au-delà des dogmes et des allégeances.

30/03/2024 14:59 par Georges Rodi

Il m’arrive de voir de temps à autre, en Chine, des chambres d’hôtel qui ont comme un air de champ de bataille.
Je dois cependant admettre aussi que le comportement des Chinois s’est considérablement amélioré ces 5 dernières années.
(Photo jointe d’un citoyen US qui vient en Chine régulièrement et témoigne d’une conduite, comment dire, plus "civilisée". Plus proche du Japon)
C’est tout de même à peu près sans rapport avec la politique d’investissement.

En ce sens que la Chine propose aux pays africains de développer des infrastructures utiles aux échanges entre villes, entre pays africains, sans que cela ne s’accompagne d’obligations politico-économiques... Ce que les colons n’ont jamais fait rapportent abondamment les Africains sur les réseaux sociaux.
Lorsque la France débarque avec le FMI en "soutien", ce n’est pas fait pour arranger les intérêts de l’Afrique, ni de la France in fine.
En outre les dirigeants africains (et asiatiques, et sud-américains, et océaniens...) ont toujours la possibilité de refuser ce qui leur est proposé, projet par projet.

L’autre point, massif, tient au fait que la Chine possède un savoir-faire, une expérience, un ensemble de solutions (machines de chantier, équipements de communication, matériaux, etc) qui ont fait la preuve de leur efficacité et qui absolument sans comparaison avec n’importe quel autre pays.
Un barrage ? Un parc d’énergie solaire ? Un réseau de téléphonie ? Une autoroute ? Un soutien en agriculture ? Une voie ferrée et ses trains ? Une usine ? Des machines-outils ? Qui peut proposer un meilleur rapport qualité/prix ? Personne...

Considérons donc, et en effet, les Africains comme étant des adultes compétents.
Maintenant qu’ils ont un choix, eh bien, ils choisissent.
Sont-ils idiots au point de ne pas savoir négocier ou tomber dans des soi-disants pièges de la dette ? Je ne le pense pas.
Et là encore, les témoignages abondent.
Ce qui explique certainement toutes les délégations africaines que je vois passer ici.

30/03/2024 15:13 par burlesque

@xiao

On a là un procès d’intention ainsi qu’un relativisme sournois. Les Russes et les Chinois auraient en réalité les mêmes buts que nous, leur anti impérialisme occidentale ne serait en fait que le faux nez d’un imperialisme asiatique tout aussi dangereux (totalement démenti par les faits mais passons)
Un peu comme une personne méchante dans la vraie vie qui vous explique que la gentillesse des autres n’est qu’une hypocrisie ayant pour but de tromper tout ça car elle est incapable de se regarder en face et d’assumer sa toxicité.
Nous (l’occident) sommes cette personne là, nos intentions étant toujours empreint de tromperie et de volonté d’écraser lorsque nous abordons nos relations internationales on part dès lors du principe que c’est tout le monde qui a les mêmes intentions.

C’était un peu abscons mais j’espère compréhensible.

30/03/2024 15:59 par xiao pignouf

je ne développerai pas sur la notion de francophonie, qui semble vous échapper

Dommage, parce que vous n’en parlez nullement et que c’est un domaine dans lequel j’ai travaillé pendant 20 ans.

votre apparente monomanie sinophile

Si vous ne parlez pas de la Chine dans votre texte, au temps pour moi.

30/03/2024 16:32 par guy

Poutine et Jinping sur les traces de l’occident colonialiste .... Après l’espoir naissant , l’africain va malheureusement vite déchanter !

30/03/2024 16:53 par Rorik

à burlesque :
Merci de ne pas m’inclure dans cet Occident que vous décrivez, que je n’ai personnellement jamais connu ni soutenu.

30/03/2024 17:04 par burlesque

@George Rodi

Très bonne démonstration par contre ils n’ont pas toujours eu le loisir de choisir, il faut se souvenir du coup d’état que la France a intenté en Côte d’Ivoire en 2010 contre Gbagbo. 2010 au niveau de l’histoire c’était hier, comme quoi certaines habitudes impériales ont la vie dure... Même si je pense que ce temps est désormais révolu pour les africains qui vont enfin pouvoir s’émanciper.

Quant à la réponse de l’auteur de ce billet, la francophonie il fallait y penser, encore un génie qui s’ignore...

30/03/2024 18:00 par Rorik

En tout cas un grand merci à Pignouf d’avoir pris le temps d’accoucher de cet excellent commentaire composé, qui me rappelle un peu les copies de mes élèves les plus zélés — ne connaissant de la pratique que la théorie... —, pleines de susceptibilité et de certitudes, rédigées dans l’angoisse de plaire au maître correcteur. J’en suis presque flatté.

30/03/2024 19:34 par xiao pignouf

guy,

Dire « Poutine et Jinping », c’est comme dire « Macron et Joe ».

En outre, appelez quiconque par son prénom en Chine est une familiarité proscrite et réservée à l’intimité familiale, et encore. Mais je doute que ça vous intéresse.

Ce qui me dérange dans le texte de Dupuis-Valder, c’est moins les propos explicites sur la colonisation française que le message implicite et dont nous sommes obligés de deviner la teneur. C’est commode car quoiqu’on en dise, ça permet à l’auteur de se défendre en disant qu’il n’a pas dit cela... Ainsi, à l’hypothèse qu’il parle de la Chine, il me répond que je suis un monomane sinophile... J’ai pourtant précisé dans mon premier commentaire que la critique des entreprises chinoises en Afrique est tout à fait possible... à condition de les étayer. Et non de se contenter de les qualifier d’impérialisme.

Le texte n’est pas dépourvu d’intérêt, comme lorsqu’il parle de dynamiques intracontinentales, mais ça n’on plus ce n’est pas étayé par des exemples concrets...

Au final, en raison de cette légèreté d’analyse, comme l’a relevé Rodi, l’auteur se complaît dans les attitudes que son texte critique, à savoir une tendance à décider ce qui est bien ou mal pour les pays africains.

31/03/2024 08:09 par Rorik

Je le répète : mon texte ne porte pas sur la nature ou l’identité de l’occupant, mais sur la nécessité de l’occupation (ou de l’autorité, si vous préférez) en elle-même. Le sacro-saint développement économique est-il une fin en soi (ou une lubie de colon) ? Pourquoi ne pas admettre que l’Afrique a sa propre temporalité, ses propres critères de "développement" (et pourquoi ne pas les respecter) ? Voici les questions que pose cet article. Mais sans doute de telles interrogations échappent-elles à ceux qui n’ont jamais expérimenté, vécu de façon charnelle cette terre de mystères. Dans ce cas, je vous prie de bien vouloir excuser mon manque de clarté.

31/03/2024 10:00 par Francois Jacques

Pour avoir vécu dans différents pays francophones et francophiles, j’ai souvent ressenti un décalage saisissant entre la dépréciation de notre pays dans ses frontières, particulièrement d’un point de vue historique et culturel, son image persistante de pays développé, instruits, moderne, pays des libertés hors frontières. Notre pays représente toujours un certain idéal (chez les peuples, si ce n’est plus parmi leurs dirigeants et décideurs économiques) malgré la décadence politico-médiatique de ces dernières décennies et la réelle perte d’autonomie comme d’influence de la France au sein de l’UE puis de l’OTAN. En France, les plus contestataires du système sont souvent les plus caricaturaux, au point d’être dans l’autoflagelation permanente, tout en acceptant au nom de la tolérance et du multiculturalisme des traditions allant à l’opposé de l’émancipation de l’être humain, par exemple machistes et antiféministes.

L’Afrique francophone, plus particulièrement les pays du Sahel tels Mali, Niger, Burkina fasso (et bientôt Sénégal) gagnent à croire en leurs propres forces et potentiel, à creer leurs propres modes de coopération internationale, en se défaisant par exemple du poids du FMI, en se protégeant mieux de la menace des groupes terroristes d’une manière autonome puisque ce groupes sont en grande partie manipulés par les forces étasuniennes, britanniques et israéliennes. Croire en soi, en la dynamique sociale et en son pays en général est une attitude valorisante à tout point de vue.

De même la France gagnerait à prendre ses distances avec l’OTAN, les désirs hégémoniques allemands toujours présents, et sa fascination de la réussite économique étasunienne - qui n’est qu’une vampirisation financière et technologique des "alliés" et partenaires des USA. Cependant évoquer l’idée de retrouver notre souveraineté (Frexit, autonomie énergétique, neutralité militaire ou sous d’autres aspects) qui était le projet de la première équipe de mélenchon, fera s’insurger bien du monde qui se situe politiquement à gauche. À part Asselineau qui reste cohérent, plus personne n’ose reprendre le flambeau du combat politique du NON au projet ultraliberal et antidémocratique de l’UE, que les français semblent avoir bien digéré après en avoir été gavés de force.

31/03/2024 11:34 par burlesque

En quoi commercer avec les Chinois ou les Russes seraient similaires avec la colonisation ou même la françafrique ? En quoi ce commerce pourrait s’apparenter à une "occupation" ? Ainsi donc les Africains n’auraient pas le droit de commercer avec les Asiat ? Sous quel prétexte ?
Vous réalisez des parallèles extrêmement douteux et c’est ça qu’on pointe du doigt, donc soi vous avancez des arguments concret et sourcés, soi la discussion s’achève là. Non parce que votre "ressenti" et votre "relation charnelle à l’Afrique" c’est loin d’être convainquant ou suffisant et puis surtout ça ne mange pas de pain.

31/03/2024 13:17 par xiao pignouf

Rorik,

Je pense que chaque article peut et doit être critiqué s’il pose question. Et vous dites plusieurs choses, tant dans l’article que dans vos réponses, qui selon moi posent question, non pas forcément d’un point de vue moral, mais factuel. Ce n’est pas un reproche, c’est un constat. Votre article a le mérite de provoquer un débat et je trouve très appréciable que vous y répondiez, au contraire de certains auteurs qui ne répondent jamais aux critiques qui leur sont faites. Je mérite probablement votre acrimonie car mes critiques peuvent être dures. Sachez que j’ai moi aussi travaillé dans le domaine de la francophonie et de l’enseignement dans des pays qui ont été d’anciennes colonies françaises, pas en Afrique toutefois.

Vous dites dans votre dernier commentaire que votre texte « ne porte pas sur la nature ou l’identité de l’occupant ». Pourtant, on lit clairement le contraire lorsque vous parlez de la Russie et de la Chine qui « étendent leur influence en Afrique ». Attention, je ne dis pas du tout qu’on ne doit pas s’y intéresser pour mettre en évidence d’éventuels abus, mais vous ne pouvez pas dire que votre texte n’en parle pas. Au contraire, on sent derrière les sous-entendus tout le long de votre texte qu’il s’agit bien de ce dont vous parlez. Par contre, quand vous dites que « certains analystes et commentateurs de l’opposition » se réjouissent de l’influence grandissante de la Chine et de la Russie en Afrique, je serais sincèrement curieux de savoir qui. Quoi qu’il en soit, je pense qu’employer dans votre titre les termes « ingérence » et « impérialisme » doit être justifié par des exemples concrets. Ce sont des termes forts, mettant à équivalence la présence chinoise et russe en Afrique avec l’impérialisme et la colonisation occidentale. Et je ne crois pas que ça soit équivalent. Je peux me tromper mais votre texte ne m’a pas convaincu que ce soit le cas. La définition de l’impérialisme implique une volonté de domination culturelle qui n’affleure pas dans les relations sino-africaines (je me contenterais de parler de la Chine, laissant libre cours à la ma « monomanie sinophile »). Or, la francophonie, par exemple, demeure un reliquat de cette domination culturelle. Je n’affirme pas que la présence chinoise en Afrique soit dépourvue d’arrière-pensées, mais elle ne l’est pas moins que celle de la France ou de toute autre nation occidentale. Quant à parler d’ingérence, c’est-à-dire d’intervention dans les affaires nationales d’un pays, encore une fois, il faut étayer ces accusations. La France, par exemple, est intervenue dans les dernières décennies de manière directe ou indirecte dans la destinée politique de nombre de pays africains, comme l’Algérie, le Burkina-Faso, le Mali, le Tchad, le Niger, le Sénégal... afin de préserver ses propres intérêts. Si vous affirmez que la Chine fait la même chose, je voudrais savoir où et comment.

Dans votre dernier commentaire, vous posez plusieurs questions, notamment « si le sacro-saint développement économique est une fin en soi ou une lubie de colon ». J’ai tendance à penser que, malheureusement, oui. C’est une réalité sinon universelle, tout au moins mondiale. Et à moins que les peuples des pays africains aient clairement exprimé le désir de demeurer loin de la modernisation, je ne vois pas en quoi il faudrait qu’ils s’en privent. Qu’ils aient leur propre temporalité et leur propres critères de développement, je vous rejoins totalement, et si la Chine ne les respecte pas, j’aimerais aussi savoir en quoi et je ne nie pas que des abus puissent exister.

L’Afrique n’est pas la seule « terre de mystères ». J’ai vécu plusieurs années dans un pays mélanésien, ancienne colonie franco-britannique qui parce qu’insulaire était déchiré entre volonté de préserver sa nature sauvage qui faisait toute son attractivité touristique et désir de modernisation. Aujourd’hui, la présence chinoise, qui avait démarré avec la construction d’un lycée agricole au début des années 2000, est actée mais loin de susciter l’assentiment de la population locale, autochtone ou blanche. C’est une réalité qu’il convient de reconnaître.

31/03/2024 19:46 par Rorik

Il semblerait que notre différend porte essentiellement sur une question de sémantique, puisqu’en effet j’avoue avoir fait un usage quelque peu abusif des termes "colonialisme" et "impérialisme", qui sont à manier avec une précaution toute particulière au vu de ce qu’ils appellent comme images de violences en tous genres.

Cependant, mon propos initial allait davantage dans le sens du témoignage de François Jacques, ci-dessus, qui rappelle la force des liens culturels et linguistiques entre la France et l’Afrique, d’autant plus lorsqu’il y a, aujourd’hui encore (et malgré ce qu’on peut en lire ici ou là), une demande importante de maintien de ces liens de la part des populations dites "francophones" ; la langue étant à mon sens le vecteur d’une certaine philosophie.

Même si vous trouvez le concept ridicule, je maintiens que l’"esprit français", en tant qu’idéal d’émancipation (avant tout intellectuelle), doit être préservé, ou doit au moins continuer d’exister comme proposition humaniste auprès de ces peuples. Si l’on doit appeler ça "colonialisme" ? Je ne sais pas, je ne le crois pas. Mais si le terme "français" est de trop, il n’est pas nécessaire : contentons-nous donc de l’"esprit".
Ce que je voulais dire aussi, c’est que les nouvelles puissances influentes en Afrique (donc Russie et Chine), ne me semblent pas tout à fait en mesure de faire une telle proposition — au-delà de leurs divers autres apports, que je ne remets pas en question.

Par ailleurs, contrairement à ce que vous avancez, il me semble que le "développement économique" n’a rien d’un besoin anthropologique universel, mais cela demanderait à être soutenu dans un prochain article par exemple.

Enfin, je constate que le ton change quelque peu, ce qui est appréciable, après m’être fait traiter à demi-mot d’oppresseur suprémaciste mythomane... Contrairement à de (trop) nombreux auteurs, je n’ai pas pour habitude de parler de choses que je ne connais pas, que je n’ai pas pris le temps d’expérimenter et d’analyser. Même si le compte-rendu reste imparfait, parfois trop lyrique ou trop intuitif...

31/03/2024 21:41 par act

Une des différences, si pas LA différence, c’est que les Chinois ou les Russes ne prétendent pas et n’ont jamais prétendu "civiliser" les Africains ou de leur imposer une religion, un gouvernement, etc. Au contraire c’est du coté des peuples qui se révoltent et/ou se libèrent de l’impérialisme, du colonialisme, que l’ont retrouvait/retrouve directement ou indirectement les Russes (souvent avec Cuba en renfort) et à présent les Chinois.
Les Chinois ne sont pas des bienfaiteurs, ils font du business, dans leur intérêt avant tout, comme les Russes mais quand ils le font, ils traitent d’égal à égal, ils n’imposent pas des conditions politiques et économiques (austérités, etc) et ça, vos amis Africains vous le confirmeront, après des siècles de mépris, d’exploitation et d’oppression, ça fait une très, très grosse différence.

01/04/2024 09:09 par François Jacques

Il y avait en France un ministère de la coopération, qui a existé plusieurs décennies au xxe siècle avant que Chirac ne le supprime. Coopération et pas exploitation ou esclavagisme. Beaucoup d’étudiants francophones dont des futurs profs africains furent formés par des profs francais. Cela n’a jamais motivé des rassemblements haineux de population autochtone devant les ambassade de France. Et je ne crois pas que les profs francais avaient une attitude particulièrement hautaine et méprisante. De nombreux couples mixtes se sont formés à cette occasion, qui ont mis au jour de beaux enfants métis. Les Français sont tout à fait capaables de traiter à égal des personnes de culture et nationalité différentes. C’est même un peu l’ADN de la Révolution française.

En revanche les business men qui considèrent l’Afrique comme une juteuse destination et y font peu de cas du paramètre humain, cela se vaut pour beaucoup de nationalités. Toujours surpris que sur un forum pour lequel le marxisme reste une référence, on fasse des généralités aujourd’hui aussi grossières que Français=colonialiste et Chinois=humaniste, en oubliant la lutte des classes très féroce et la globalisation économico-financière au xxie siècle. Dans les rapports humains, même pour les échanges internationaux, il y a toujours du donnant-donnant mais pas forcément sur les mêmes niveaux et pour les mêmes intérêts.

C’est assez souvent les Français n’ayant jamais vécu en Afrique qui ont une vision caricaturale et manichéiste de la réalité. Leurs compatriotes s’y conduiraient comme des barbares... Tandis qu’il faut ici prendre des pincettes lorsqu’on fait constater la prégnance toujours plus forte de l’islam fondamentaliste, une importation africaine avec un parfum du golfe arabique qui ne fait que renforcer la fragmentation sociale.

01/04/2024 10:07 par xiao pignouf

après m’être fait traiter à demi-mot d’oppresseur suprémaciste mythomane

N’exagérez pas, mais il faut quand même admettre que l’idée selon laquelle la colonisation aurait eu des aspects positifs est une idée réactionnaire.

la force des liens culturels et linguistiques entre la France et l’Afrique, d’autant plus lorsqu’il y a, aujourd’hui encore (et malgré ce qu’on peut en lire ici ou là), une demande importante de maintien de ces liens de la part des populations dites "francophones"

J’ai très bien connu cela pendant les quatre années où j’ai travaillé dans l’archipel du Vanuatu (anciennement Nouvelles-Hébrides). La plupart de mes amis francophones exprimaient une profonde affection pour la France, alors que certains avaient fait de la prison à cause d’elle et de ses trahisons. N’est-ce pas un peu cela qu’on appelle le syndrome de Stockholm ? En ce qui concerne la francophonie, et je considère ici toujours le cas du Vanuatu qui est celui que je connais, nous avons selon moi une dette envers les enfants de ces pays qui ont conservé de la colonisation, entre autres choses, un système scolaire francophone. Hélas, au Vanuatu, pays sans véritables ressources à part celle d’être un paradis fiscal, mais où la redistribution des (faibles) budgets gouvernementaux a du mal à aller au-delà de la capitale, les établissements scolaires et l’éducation francophone se sont dégradés au fur et à mesure des années. Le cas du Vanuatu est aussi très particulier puisque la perte de terrain de la francophonie se fait au profit de l’anglais et non de la langue nationale qui est un pidgin. La francophonie a réussi à se maintenir jusqu’à la fin des années Chirac. Le Vanuatu n’ayant plus vraiment d’intérêt géostratégique pour la France, en raison de sa proximité avec la Nouvelle-Calédonie, l’amour de Chirac pour les arts premiers auxquels il a fini par consacrer un musée à Paris était à l’époque la seule raison qui a permis de maintenir sous perfusion des subventions françaises la francophonie, ce qui permettait d’entreprendre des actions de formations d’enseignants par exemple.

je maintiens que l’"esprit français", en tant qu’idéal d’émancipation (avant tout intellectuelle), doit être préservé, ou doit au moins continuer d’exister comme proposition humaniste auprès de ces peuples

Je suis désolé mais en disant cela, vous tombez dans les travers que vous condamnez dans votre article, à savoir que l’homme africain ne pourrait penser par lui-même (« inaptes à l’autonomie ») et aurait nécessairement besoin pour cela de l’« esprit français » (« en demande d’une autorité extérieure »). Vous admettrez que vu de France, les mouvements populaires africains qui aspirent à s’émanciper de la Françafrique et du néo-colonialisme caractéristiques du demi-siècle passé montrent un sentiment différent.

01/04/2024 10:39 par dominique Muselet

"Petit test de terrain qui vaudrait le coup : sonder les professionnels du tourisme – et notamment de l’hôtellerie – ici et là sur le continent africain en leur demandant quels sont, par nationalité, les voyageurs qu’ils redoutent le plus, pour leur conduite irrespectueuse (des lieux et des gens) et leurs manières de ploucs incorrigibles. Pas sûr que ce soient les Français qui arrivent en tête du sondage..."

Je ne sais pas pour l’Afrique, mais en tous cas en Europe, ce sont, à mon avis, les Israéliens... J’ai participé à plusieurs voyages organisés pour et avec des Israéliens quand je vivais à Jérusalem. Les hôtels nous voyaient venir avec angoisse, car après notre passage au buffet du petit déjeuner il ne restait absolument plus rien. ils se faisaient tous des sandwichs pour toute la journée et prenaient tout ce qu’on pouvait emporter parce que seul le petit déjeuner était gratuit. J’ai vu l’expression furieuse et désemparée d’un hôtelier devant son buffet dévasté. J’ai assisté aussi à une scène très choquante dans les toilettes. Après le passage du groupe, elles étaient dégoûtantes et j’ai vu la mine à la fois impuissante et furieuse de la jeune femme chargée du nettoyage. Cela m’a tellement fait mal au coeur, que je lui ai donné un billet.
C’est la même chose en Inde où les ex-soldats israéliens vont se laver du sang des Palestiniens qu’ils ont versé et se libérer du stress que cela leur a occasionné.

01/04/2024 10:42 par xiao pignouf

C’est assez souvent les Français n’ayant jamais vécu en Afrique qui ont une vision caricaturale et manichéiste de la réalité

Vous avez oublié « gauchistes » dans votre phrase...

Leurs compatriotes s’y conduiraient comme des barbares

Mais non, rassurez-vous. Nous savons que M. Dupuis-Valder est enseignant et que visiblement il aime son métier. Ayant vécu et travaillé pas mal d’années à l’étranger, j’y ai principalement rencontré 3 types d’expatriés : des enseignants, des scientifiques et des commerciaux. Ceux parmi lesquels on en trouvait le plus qui se comportaient comme des merdes, sans respect des autochtones et de leurs coutumes, c’était lesquels à votre avis ?

01/04/2024 16:50 par xiao pignouf

Toujours surpris que sur un forum pour lequel le marxisme reste une référence, on fasse des généralités aujourd’hui aussi grossières que Français=colonialiste et Chinois=humaniste

François Jacques, je vous mets au défi de trouver une seule affirmation dans ce sens... C’est même plutôt l’inverse que vous trouverez a priori, dans le texte même de l’auteur : Français = humaniste, Chinois = colonialiste... ce que nous contestons. Par contre, dites-moi, lesquels d’entre les Chinois et les Français ont un passé colonialiste ? Du coup, c’est moi qui suis étonné « sur un forum pour lequel le marxisme reste une référence », qu’on puisse nier aussi grossièrement ce passé...

01/04/2024 21:35 par Vania

Ce texte est une opinion sans preuves ni faits. Les "progressis"occidentaux" utilisent souvent le mot "impérialiste" pour disqualifier les relations de la Chine et la Russie.avec les pays du Sud global. Ils oublient de mentionner la solidarité que ces pays ont montré avec des pays du Sud (comme Cuba ou le Venezuela) victimes de l’impérialisme étasunien subissant des sanctions/guerre économique/blocus . Plus récemment, en 2023, on apprend que la Russie a envoyé gratuitement des milliers de tonnes de céréales et engrais à plusieurs pays africains. De plus, ce texte oublie de mentionner la tradition internationaliste de l’éducation pour les peuples du Sud de l’URSS. Une éducation de niveau totalement gratuite, elle comprenait tout : billets d’avion, stipendia (salaire), résidence,santé, sorties éducatives, tout était gratuit même le lavage des draps. Seulement l’Université Patrice Lumumba a formé 20 000 Africains (médecins, ingénieurs etc) entre 1961 et 1992. Actuellement, la Russie accueille des milliers d’étudiants du Sud global dans ses universités. L’Université Patrice Lumumba avait perdu son nom avec le gouvernement de l’ivrogne, traitre à son pays. B. Eltsine et portait le nom Université russe d’amitié internationnale (RUDN), mais depuis 2023, il a repris son nom : Université Patrice Lumumba.
Voici une vidéo de 2022 sur l’Université Patrice Lumumba (en espagnol)
https://odysee.com/@lalistadeerick:7/rudn:1
Ou cette vidéo sur les étudiants latino en Russie
https://actualidad.rt.com/programas/la_lista_de_erick/459092-estudiar-rusia-mision-posible
L’éducation est le premier Pouvoir que doit Posséder le peuple. Comme disait Simon Bolivar "Por la ignorancia nos han dominado mas que por la fuerza " L’ignorance exerce un contrôle plus efficace sur la population que la force !
Pour conclure, si les données et les faits réels montrent que la Russie et la Chine apportent des savoirs, des connaissances, des investissements respectueux aux peuples africains et du Sud global, je trouve malveillant de qualifier cela d’impérialisme.

01/04/2024 23:58 par Rorik

Il y a peut-être un paradoxe entre la volonté d’encourager l’autonomie des peuples et le fait de défendre l’"esprit français" en leur sein, comme je l’ai dit, mais c’est à mon sens précisément cet "esprit français" (donc l’éducation à la liberté) qui permettrait l’autonomie... C’est un peu tordu, je vous l’accorde, mais je crois que ce paradoxe contient malgré tout une certaine vérité (et efficacité). Encore une fois, l’adjectif "français" n’est pas nécessaire, et nous pouvons lui préférer le complément du nom "d’indépendance". L’esprit d’indépendance, voilà ce que je défends.

02/04/2024 07:48 par François Jacques

Cette manière d’interpeller directement un participant au forum et de mettre au défi est indélicate et contraire à la charte.

C’est par exemple cette posture de vouloir avoir raison plus que le les autres et de forcer la discussion au point de la rendre caricaturale qui fait que nous passons parfois à l’étranger pour des êtres hautains et méprisants. Heureusement nos hôtes savent faire le tri, et ce ne sont pas les professions ou les petites cases mentales qui comptent pour eux.

Il y a un article à peine publié sur LGS qui va dans l’autre sens que celui ci. Personnellement je regrette cette propension à rejeter ce qui fait l’identité de ce pays, et à le peindre comme un collectif de colons réacs. Depuis Sarkozy, la France va à veau l’eau de la mondialisation financière et des intérêt étrangers. Ce n’est pas pour autant que tout est foutu. Mais si vous attendez la gauche type LFI pour nous remettre dans le bon courant, vous rêvez. On verra les résultats des européennes, qui risquent d’être encore plus favorables aux groupes d’extrême droite. Il serait temps de se demander pourquoi. Par exemple pourquoi arborer le drapeau tricolore serait honteux, pourquoi on devrait avoir honte de ce l’on est, de notre histoire, plus que les autres ? Pourquoi des enseignants de l’école publique se font menacer ou exécuter par des adeptes d’un islamisme conquérant et dangereux aussi bien ici qu’en Afrique ? Sinon préparer ses baluchons pour partir ailleurs, pourquoi pas en Chine ou en Russie ?

02/04/2024 09:44 par Rorik

Des preuves ? Quelles preuves voulez-vous donner ? On parle de philosophie là, pas de conquête militaire... L’éducation n’a rien de mathématique. Rendez-vous sur place et sondez les gens en leur demandant ce que l’éducation "à la française" leur a apporté ou est susceptible de leur apporter, et vous aurez quelques preuves. Il y a une différence majeure entre "imposer" et "proposer". Personne n’entend imposer quoi que ce soit ici, et il s’agirait peut-être de faire l’effort nécessaire de dissociation, entre criminels et gens de bonne volonté au sein de mêmes générations. À moins que vous considériez qu’il faille, au nom de l’appartenance, se sentir coupable de crimes qu’on n’a pas commis ? Bienvenue en 2024.

02/04/2024 17:17 par Vania

@Rorik, Je parlais des preuves/des faits pour démontrer que les gouvernements chinois et russes sont impérialistes. Quant au gouvernement français actuel et son président, ils ne sont que des employés de l’impérialisme étasunien, des oligopoles/banques étasuniens, de l’u.e et de l’otan. Ils veulent achever l’état/nation français. Ils parlent encore en français, mais pensent en anglais. Des "pitiyankis", "vende patria" comme disait Hugo Chavez. Malheureusement, avec un tel gouvernement, les relations avec l’Afrique seront compliquées.

02/04/2024 20:33 par Rorik

Je suis absolument d’accord pour dire que nous sommes tous victimes de l’empire atlantiste. En revanche je n’ai jamais qualifié d’"impérialistes" les visées russes et chinoises en Afrique. Je pose simplement la question de l’influence (sans doute l’ai-je fait de façon assez maladroite ou provocatrice) et dis : attention, vigilance, ne nous emballons pas. Car il n’y a pas de miracle en politique...

02/04/2024 22:13 par xiao pignouf

Une dernière chose à l’auteur que je remercie pour son extrême patience : en aucun cas, contrairement à ce que d’autres commentateurs tentent de faire croire en détournant mes propos, il ne s’est pas agi d’accuser l’auteur de néo-colonialisme, auquel cas il aurait fallu que je m’inclus avec lui sur le banc des accusés, au regard de mon passé. Il y a des divergences sur la vision mais pas d’index pointé pour accuser, ni vers lui ni vers les milliers d’enseignants français qui travaillent, parfois dans des conditions précaires, pour la pérennisation de la francophonie dans le monde. J’en fus, avec grande fierté. Et il serait très simpliste de croire que leurs effectifs se réduisent aux ressortissants français : ils viennent du monde francophone dans son ensemble.

Enfin, à qui je ne peux nommer :

Mettre au défi de faire quelque chose signifie demander à X de faire une chose que l’on croit X incapable de faire, ici faire la preuve de ce que je n’ai pas dit. Par exemple, peindre la France comme un pays réac. Je n’ai pas l’habitude de faire ce genre de raccourci sans l’étayer par quelque chose de concret. Ce que j’ai dit, c’est que voir la colonisation française en Afrique et ailleurs comme une chose positive ne serait-ce que partiellement, est une habitude chez certains Français aux tendances, oui, réactionnaires et que l’on trouve en grande majorité dans le spectre politique allant de la droite à l’extrême-droite, mais il s’en trouve probablement quelques-uns, communistes ou ex-communistes vieillissants, pour oser ce genre de sortie.

Et nous voilà de nouveau à parler de la France Insoumise, là où pourtant ça n’a pas lieu d’être. Comme quoi, chassez le naturel, il revient au galop... Et les Européennes... Ah qu’ils vont encore bicher, ceux qui les attendent avec impatience, ces scores ! La FI fera un score miteux, annonçant ainsi sa future Bérézina aux Présidentielles et se retrouvera pour la énième fois responsable des scores de l’extrême-droite à cause de son islamogauchisme répugnant... Et on devra encore et encore expliquer que tout le monde, particulièrement à gauche, se fout des Européennes et reste à la maison le jour du scrutin...

03/04/2024 06:41 par cunégonde godot

Article intelligent et subtil. Trop pour de fervents progressiss’... degauche, forcément degauche...

03/04/2024 16:02 par guy

plus je lis vos coms , plus j’en arrive à la conclusion que : " Wagner fait du bon boulot ! " .

04/04/2024 00:17 par Vania

D’accord avec @Xiao quand il dit :"......au regard de mon passé. Il y a des divergences sur la vision mais pas d’index pointé pour accuser, ni vers lui ni vers les milliers d’enseignants français qui travaillent, parfois dans des conditions précaires, pour la pérennisation de la francophonie dans le monde. J’en fus, avec grande fierté. Et il serait très simpliste de croire que leurs effectifs se réduisent aux ressortissants français : ils viennent du monde francophone dans son ensemble..."
Moi également , je suis fière de pouvoir enseigner les sciences en français.

04/04/2024 21:14 par guy

Et les chevilles gonflaient , gonflaient ... Pour Brighelli , en france ,vous n’avez été bon qu’à fabriquer des crétins https://youtu.be/Vvo4iUq1I7E?si=dDknSm_8r-TRCpiK
Rien d’étonnant donc de l’état actuel de l’afrique "francophone" ....

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