Amis,
Cette année, la communauté internationale marque une date significative : le 80e anniversaire de l’ONU. Pour une organisation multilatérale, un anniversaire est une excellente occasion non seulement de regarder en arrière les performances passées, mais aussi d’esquisser des plans pour l’avenir. L’ONU ne fait pas exception.
L’ONU a été créée à l’origine comme un centre pour coordonner et équilibrer les intérêts des États chaque fois qu’une réponse internationale était nécessaire. La Charte des Nations Unies, qui demeure la source essentielle du droit international, consacre les règles fondamentales des relations entre les États, y compris les principes de l’égalité souveraine des États, de la non-ingérence dans leurs affaires intérieures et du droit des peuples à l’autodétermination.
Huit décennies plus tard, nous pouvons affirmer avec certitude que cette organisation mondiale, créée au lendemain de la guerre la plus horrible, a rempli sa mission cruciale et a sauvé le monde d’un autre conflit dévastateur à l’échelle mondiale. De plus, l’ONU a démontré une résilience remarquable malgré les différends qui opposent les principales puissances mondiales.
Bien que l’Organisation traverse une crise dans ses tentatives de maintenir la paix et la sécurité internationales, je choisis de ne pas être entièrement pessimiste en ce jour anniversaire. La restructuration en cours de l’économie et de la politique mondiales vers la multipolarité, l’influence croissante de la Majorité Mondiale, et l’augmentation régulière du nombre de pays qui reconnaissent la valeur de la souveraineté étatique et l’importance de la protéger des empiètements néocoloniaux, inspirent l’espoir que les choses s’amélioreront progressivement avec le temps.
Il est clair depuis longtemps, cependant, que l’ONU, fondée il y a 80 ans dans des circonstances géopolitiques radicalement différentes de celles d’aujourd’hui, ne reflète plus pleinement l’équilibre des forces international et a besoin d’une réforme. La Russie préconise une approche qui implique un rôle et un poids accrus du Sud Global et de l’Est Global dans les organes de l’ONU, y compris le Conseil de sécurité qui en est le plus important.
Lorsqu’on envisage la modernisation de l’Organisation, il est important de se concentrer sur son Secrétariat, qui est largement surreprésenté par l’Occident collectif. Ce dernier ignore souvent le principe d’impartialité et profite des ressources administratives pour promouvoir effrontément ses approches nationales, violant ainsi l’Article 100 de la Charte qui exige que tous les fonctionnaires du Secrétariat de l’ONU restent neutres. Cette approche ne devrait pas passer inaperçue ni impunie. Nous veillerons à ce que le nouveau Secrétaire général qui sera élu en 2026 accorde une attention beaucoup plus grande à cette question.
Face aux défis posés par la nouvelle ère historique, la Russie est prête à travailler ensemble de manière honnête pour débloquer le potentiel créatif de l’ONU, en se fondant sur le respect consciencieux par tous les États des principes de la Charte, établis par les pères fondateurs comme un ensemble indivisible et interdépendant.
Traduction : Le Grand Soir.