Goodyear : la CGT change de braquet

Marion d’Allard

Les salariés de l’usine d’Amiens-Nord retiennent deux cadres de l’entreprise. Ils réclament l’ouverture de négociations. La direction du site de Goodyear à Amiens-Nord pensait sans doute s’en tirer à peu de frais face aux salariés de l’usine condamnée, venus réclamer l’ouverture de vraies négociations. Pari perdu. ­L’entrevue a duré plus longtemps que prévu.

«  Nous avions rendez-vous avec le directeur du site hier matin à 10 heures, mais nos questions sont une nouvelle fois restées sans réponse  », ­raconte Franck Jurek, élu CGT et secrétaire adjoint du comité d’entreprise de Goodyear. À 10 h 30, les 200 salariés de l’équipe de nuit présents sur le site n’ont laissé repartir ni le directeur de la production ­Michel Dheilly ni le directeur des ressources humaines ­Bernard Glesser. «  En un an, nous avons perdu près de 14 procédures en justice. À la suite d’une réunion de bureau samedi, on a décidé, avec les ouvriers, qu’il fallait qu’on change de braquet  », explique Franck Jurek. Les deux cadres du site d’Amiens-Nord «  sont bloqués dans une des salles et ne seront pas relâchés tant que nous n’aurons pas de réponses  », poursuit le syndicaliste.

Promise à la fermeture depuis janvier dernier, l’usine de pneumatiques Goodyear d’Amiens-Nord laisse sur le carreau 1 173 salariés, déterminés aujourd’hui non plus à sauver leurs emplois mais «  à partir dignement, c’est-à-dire avec plus que les 20 000 euros que nous propose la direction  », précise Franck Jurek. En clair, entre 70 000 euros et 180 000 euros par salarié, selon les termes du plan de départs volontaires initial.

Hier, la CGT a donc décidé de jouer le tout pour le tout, pour «  que la direction revienne à la table des négociations  », parce qu’«  il n’y a plus rien à perdre et qu’on ne gagne plus rien  ». En milieu de journée, rejoints par les équipes de l’après-midi, ils étaient plus de 350 salariés à se relayer dans la salle auprès des deux cadres de l’entreprise. «  Ils ont à boire et à manger, on est allé chercher des sacs de couchage, on dormira ici et on est parti pour quinze jours s’il le faut  », explique Franck Jurek.
"La direction de GDTF (Goodyear-Dunlop Tires France) ne participera à aucune réunion avec les représentants des salariés tant que deux de ses dirigeants seront séquestrés", a indiqué, sans plus de précision, la direction de l’équipementier en France.
Le PDG de Titan International, Maurice Taylor, s’est à nouveau fendu de déclarations tout en outrance :

"Aux États-Unis, on appellerait ça un kidnapping. Ces gens seraient arrêtés et poursuivis. C’est un crime très sérieux, vous risquez la prison à vie. Mais en France, votre gouvernement ne fait rien, ça paraît fou". "Pourquoi ne vont-ils pas masqués, faire un hold-up dans une série de banques françaises ? Ainsi, ils pourraient racheter Goodyear ?"

Marion d’Allard, le 7 Janvier 2014.

Dépôt bloqué depuis novembre

Depuis près de huit semaines, les stocks de l’usine Goodyear d’Amiens-Nord sont bloqués par les salariés, à l’initiative 
de la CGT. «  C’est notre trésor de guerre  », confiait hier 
Franck Jurek, secrétaire adjoint (CGT) au comité d’entreprise. «  Aucun pneu ne rentre ni ne sort du dépôt  », poursuit le syndicaliste. Un bon moyen de mettre une pression supplémentaire sur la direction afin qu’elle rejoigne la table des négociations.

 http://www.humanite.fr/social-eco/goodyear-la-cgt-change-de-braquet-556425

COMMENTAIRES  

12/01/2014 23:56 par Geb.

Pourquoi ne vont-ils pas masqués, faire un hold-up dans une série de banques françaises ? Ainsi, ils pourraient racheter Goodyear ?"

Lire çà dans la bouche d’un connard qui a braqué légalement les fonds publics et pillé la France et les Travailleurs durant des années ça te fais te demander s’il est réellement con ou s’il pense que les Travailleurs et les Français en général sont aussi incultes que lui.

"Racheter" qu’il dit ?

Mais même s’il y avait le pognon de disponible et sans braquer aucune banque y a RIEN à racheter.

Il faut saisir l’outil de travail ainsi que les tous les biens du PDG et le renvoyer à poil manu-militari chez ses maîtres gangsters de Chicago.

Ou même après quelques années de Travail forcé dans le Larzac pour rembourser tout ce qu’il a volé.

Parce que même si les Travailleurs obtenaient ce qu’ils demandent au montant désiré ça sera encore les Travailleurs en général au travers de nos impôts et de l’Etat qui vont payer.

Ou vous croyez que c’est Goodyear qu va sortir un seul euro ???

13/01/2014 09:32 par ADSkippy

Ces imbéciles arrogants, détruisent la vie des travailleurs sans sourciller et ils s’imaginent intouchables.
Il est temps qu’ils connaissent la peur et l’incertitude tout comme les travailleurs qu’ils bafouent.

Bravo la CGT, ce genre d’action devrait être généralisées, alors on verras la tête qu’ils ferraient, ces "laquais" du système.

14/01/2014 07:55 par Union de Lutte des Syndicats CGT du Bassin Minier Ouest (62)

le vendredi 17 janvier, plusieurs dizaines de camarades du Bassin Minier Ouest du Pas de Calais (Forclum-TKES Ugo - Cegelec- Bosal - PO - Roquette - Bridgestone - Territoriaux - Faurécia - Terreos - FM - CH....) se rendront à Amiens pour soutenir les Goodyear, dont des camarades de l’usine Bridgestone qui subissent les mêmes méthodes et qui aussi craignent pour leur usine qui emploie 1150 salariés à Béthune.

14/01/2014 20:49 par Scalpel

Chers amis du GS

Votre humble serviteur, qui parfois use -et souvent abuse- de la politesse du désespoir (l’humour) , saisit son mégaphone, s’avance vers vous et lance cet appel avec la plus grande gravité, bravant le ridicule, espérant que ce texte échappera aux nombreuses catégories -à juste titre- visées par la modé du GS :

Qu’attendre d’un syndicat (la CGT) qui, à l’instar des quatre autres formations syndicales CFDT, UNSA, CFTC, FO SONT FINANCéS par le cheval de troie étatsunien qu’est l’antidémocratique et totalitaire Commission Européenne via la scélérate Confédération Européenne des Syndicats ?
Allons-nous confier notre destin collectif entre les mains de tous les barons Seillière ?
C’est du pareil au même !
Affrontons en FACE nos irréductibles ennemis de classe !
Reprenons notre destin collectif en main !
Disons NON à l’UE américaine et à son projet de dissolution des nations et destruction des droits qu’elles abritent !
Les états majors syndicaux sont les croques morts corrompus de nos conquêtes sociales, ils marchent main dans la main avec nos ennemis jurés de classe derrière le corbillard de tous les acquis promis à la destruction jusqu’au dernier, jusqu’au servage !
Secouons-nous et cessons la pensée magique, cela ne marche pas !!!!!!!!!!
La seule alternative au chaos généralisé programmé par les élites de Goldman Sachs et leurs affidés résident dans la sortie de l’UE. L’article 50 du traité de Lisbonne le permet, il est de la première urgence de sonner l’heure du rassemblement populaire, toutes sensibilités confondues, et briser l’omerta de la mafia européisto-atlantiste, faire pièce à l’apocalyptique dessein de Lloyd Blankfein, le tout puissant boss de Goldman Sachs, qui proclame à la face du monde "accomplir le travail de Dieu".

Je suis dorénavant suffisamment instruit, et résolu comme jamais pour savoir d’où viennent les coups et clamer à qui veut l’entendre que cette alternative est aussi urgente que nécessaire et qu’il convient d’employer TOUS les moyens, de mobiliser TOUTES les énergies pour parvenir à l’issue de secours avant le grand incendie social.

Mille excuses pour la grandiloquence de mon ton, mais je prends soudainement conscience que les choses, non seulement nous échappent, mais que le processus s’accélère dans des proportions alarmantes et que le salut démocratique ne tient plus qu’à un fil.

2014 sera décisive pour le destin de l’Europe et bien au-delà.

Le grand marché transatlantique programmé pour 2015 sonne le glas de nos espérances. Il précipitera irréversiblement notre déclin et scellera à jamais notre soumission aux puissances d’argent anglo-saxones dans un climat social promis à terme à la guerre civile.

Dérisoire et bien naïf est cet appel, sauf si de ce cri silencieux et désespéré jaillissait l’étincelle du renouveau. Un ticket d’Euromilion à l’échelle de la nation en somme. Il faut bien que quelqu’un se dévoue.

Puisqu’il est admis que d’un battement d’aile de papillon peut naître un cyclone de catégorie 5, j’aurais au risque d’un ridicule non létal (au pire pathétique, mais toujours moins qu’une usine qui ferme) tenté d’amorcer le début du commencement de l’ombre d’un soulèvement démocratique.

UNISSONS NOS FORCES, DEBOUT CAMARADES !

14/01/2014 22:31 par ADSkippy

@Scalpel

Pas si ridicule que ça.
Les citoyens ne peuvent pas se limiter a la lutte dans le cadre de la "légalité administrative" car elle est aux service des puissants, intérêts d’argent.

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