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Gilets jaunes : Le RIC ou la « parabole des aveugles ».

La question de la représentation est devenue centrale dans le discours des gilets jaunes, alors qu’au départ, seules des revendications salariales, la défense du pouvoir d’achat, (« pouvoir remplir le frigo ») étaient émises par les manifestants. Le Référendum d’Initiative Citoyenne s’est progressivement imposé à travers les médias. Ainsi, le pouvoir est parvenu à occulter les priorités des manifestants, en faisant de la représentation la condition pour pouvoir entendre leurs voix.

S’opère ainsi une opération de déplacement, de la lutte salariale à une demande de réforme de légitimation du pouvoir. Le déplacement, en ce qui concerne la nature des revendications, permet un renversement de celles-ci en leur contraire. Elle permute une lutte sur le salaire, une lutte politique qui s’attaque directement aux nouveaux mécanismes d’exploitation, en une revendication de réforme de l’État qui, en ouvrant la possibilité à un renforcement du pouvoir, vide le caractère de contestation sociale du mouvement.

Résultat de cette double opération, de déplacement et de renversement, le RIC occupe la place du fétiche, d’un objet partiel se substituant au tout. C’est un vide que peut remplir le pouvoir, selon les nécessités du moment et l’évolution du rapport de forces. Le RIC devient une opération de fusion avec les institutions, qui empêche toute séparation d’avec celles-ci et s’oppose à tout procès de luttes de classes.

Le rapport entre les gilets jaunes et le pouvoir est l’envers d’Oedipe et le Sphinx, relaté par la mythologie grecque. Ici, c’est le mouvement social qui se précipite dans le vide, car, en acceptant de se placer sur le terrain du pouvoir, il ne peut répondre à l’ injonction : qui es-tu ? qu’en se déniant lui-même, en affirmant « nous sommes le peuple », alors que leur unité était basée sur une lutte contre la sur-exploitation, sur la réponse à la seule question recevable par le mouvement : « que voulons-nous ? » : « des sous ! ».

Le RIC, une revendication « embarquée »

La revendication d’un Référendum d’Initiative Populaire était restée marginale jusqu’à la mi-décembre 2018. Ensuite, elle a été présentée comme l’axe central de la lutte des gilets jaunes. Dans les faits, le RIC a été d’avantage mis en avant par les médias que par les manifestants eux-mêmes qui, le plus souvent, se limitent à revendiquer cette réforme, sans lui donner de contenu, comme si le mot lui-même était synonyme de démocratie. En conséquence, pour le patronat et le gouvernement, le RIC présente l’avantage de reléguer au second plan les revendications initiales, totalement inacceptables, portant sur la revalorisation des salaires minimaux et sur la baisse du prix des carburants, in fine sur la valeur de la force de travail.

Parallèlement, les médias ont fait connaître au grand public Etienne Chouard, porteur emblématique du « référendum d’initiative citoyenne ». Cette initiative a déjà été immédiatement reçue favorablement par le gouvernement. Le premier ministre, Edouard Philippe, a tout de suite exprimé le 17 décembre 2018, dans un entretien aux Echos, : « Je ne vois pas comment on peut être contre son principe ». Ensuite, fût installée une division des rôles entre le premier ministre et le président, l’un et l’autre alternant le rejet et l’ouverture.

Finalement, le président Macron, après avoir renouvelé sa défiance vis à vis du « RIC », un dispositif de démocratie directe qui « peut nourrir la démagogie » et risque de « tuer la démocratie représentative, [1] » a ensuite laissé entendre qu’il pourrait se convertir à l’idée d’un référendum, son premier ministre émettant alors d’avantage de réserves [2].

L’adoption du référendum d’initiative citoyenne commence à faire son chemin dans les arcanes du pouvoir. Terra Nova, think tank de « centre-gauche », a rendu public une « étude » estimant que le référendum d’initiative citoyenne est une « procédure légitime ». Tout le problème serait de circonscrire les « risques » liés à cette réforme en ajoutant « un temps de réflexion collective. » Une assemblée citoyenne composée d’une centaine de personnes « tirées au sort » serait chargée d’évaluer l’impact du scrutin, entre la période de recueil des signatures et le vote. [3]

Une manœuvre de diversion.

Une discussion centrée sur la proposition du RIC a l’avantage de faire diversion. Elle est beaucoup moins onéreuse qu’une réponse positive aux exigences monétaires et salariales. La possibilité d’organiser des référendums citoyens existe déjà en Suisse et en Italie, sans que l’organisation du pouvoir en ait été bouleversée, sans que des classes populaires aient pu effectivement peser sur la politique gouvernementale.

En ce qui concerne la France, il faut aussi rappeler la saga du référendum sur le Traité de la Constitution européenne en 2005, qui malgré le rejet de plus de 54 % des votants s’est terminée plus tard par la signature du Traité de Lisbonne, texte qui intégrait l’essentiel du caractère supranational de l’acte précédemment rejeté par les Français.

Le dispositif des référendums populaires, qu’ils soient à « l’initiative » des pouvoirs constitués ou du « peuple », se sont, le plus souvent, avérés incapables de peser sur la politique gouvernementale. Cependant, dans le contexte politique actuel, de neutralisation du pouvoir législatif par l’exécutif, le RIC pourrait avoir une influence sur les institutions, mais dans le sens inverse de celui attendu par ses promoteurs, celui d’un renforcement du pouvoir présidentiel au dépend du Parlement.

Un renforcement de l’exécutif.

Le 5 février, lors du vote en première lecture de la loi à l’Assemblée nationale « sur la prévention des violences lors des manifestations et sanction de leur auteurs », 50 députés de la majorité se sont abstenus, afin de marquer leur désaccord avec la proposition de loi [4]. Pourtant, le parti gouvernemental a été entièrement construit par le président. Les candidats de la République en Marche à l’élection législative n’ont pas été élus par les bases locales du mouvement, mais désignés, d’en haut, par une commission dont les membres ont été choisis par Emmanuel Macron [5].

Un Parlement, même avec une majorité caporalisée, peut toujours poser un problème au pouvoir exécutif. C’est pourquoi ce dernier a constamment introduit des réformes destinées à neutraliser le travail parlementaire. Ainsi, les procédures accélérées réduisent déjà considérablement toute capacité de contestation, en imposant qu’un projet de loi ne puisse faire l’objet que d’une seule lecture par chambre du Parlement.

Le référendum d’initiative citoyenne, une réforme qui pourrait établir une « relation » directe entre le Président et le « peuple », pourrait favoriser une présidentialisation accrue du régime politique, une concentration des pouvoirs encore plus radicale dans les mains de l’exécutif. Ce que deviendra concrètement le RIC, dépendra de ses modalités d’applications et surtout, à chaque fois, du rapport de forces entre ses promoteurs et le pouvoir constitué.

Il n’est pas possible de maintenir en permanence un haut niveau de mobilisation pour faire passer des réformes, même si le vote est d’abord un succès pour ses initiateurs. Comme le montre l’adoption du Traité de Lisbonne, la pression doit être constante, afin que la volonté populaire soit finalement respectée. Cela suppose un ensemble de conditions particulièrement favorables, liés à des conditions historiques limitées.

« L’État du peuple tout entier ».

Les gilets jaunes représentent une partie importante de la population, mais ils ont des intérêts propres qui ne sont pas ceux de l’ensemble de la société. Ainsi, l’évocation de la notion de peuple occulte la spécificité d’un mouvement social, portant des revendications particulières, opposées aux intérêts patronaux.

La manière dont le mouvement se définit pose problème. Si les exigences exprimées portent bien sur la question du salaire et du pouvoir d’achat, les actions sont nommées comme celles d’un mouvement citoyen. Alors que la question salariale est au centre des revendications, le patronat se met complètement hors jeu. L’État peut alors se poser comme le seul interlocuteur des manifestants.

La notion de peuple recouvrerait un agrégat qui comprend quasiment l’ensemble de population, un rassemblement dont l’unité est présupposée, du fait qu’il ne comprendrait pas les 1 %, ou les 0,1 % ou même les 0,01 % de « l’oligarchie » financière. Ainsi, ce n’est pas un concept reposant sur la différence, mais au contraire une catégorie englobante, dont on déduit l’identité par une opposition pré-supposée aux ultra-riches.

Si les classes sociales n’existent que dans leur rapports de luttes, la notion de peuple, quant à elle, neutralise toute opposition de classe. C’est une notion psychotique, supprimant la différence et rejetant toute séparation d’avec les pouvoirs constitués. Ainsi, c’est une idée qui a souvent servi de référence idéologique diversifiée, à une partie de la social-démocratie, à des régimes autoritaires ou à Joseph Staline qui a même parlé « d’État du peuple tout entier. »

En France, les promoteurs de la notion de peuple font référence à la révolution de 1789 où le prolétariat urbain a renversé l’aristocratie avec les armes distribuées par les bourgeois et à qui ils les ont remis, une fois le travail accompli [6]. Déjà, dans historiographie de la révolution française, la référence au peuple est un paravent dissimulant les acteurs réels, tels les prolétariats urbain et agraire. Elle a le même effet actuellement, au niveau du mouvement des gilets jaunes, de déni de la composition de classe des manifestants.

Ainsi, disparaît plus de deux siècles d’histoire sociale et politique, celle des luttes prolétaires, au nom d’une référence a-historique de peuple, véhiculée non pas par l’histoire réelle, mais officielle de la révolution française de 1789.

Le RIC, une réforme compatible avec « l’anti-système » macronien.

La mutation de l’organisation du pouvoir, basée sur le RIC, pourrait suivre les traces des réformes antérieures, celles de « l’anti-système » macronien, d’une restructuration par le haut du système de la représentation politique. Son adoption pourrait aboutir à un mode de gouvernance qui abandonne d’avantage le système des partis et qui, dans les faits, rejette le politique, c’est dire la reconnaissance des oppositions de points de vue et d’intérêts, au profit d’une relation fusionnelle du président et de son peuple. [7] Ainsi, le RIC peut conduire à un nouveau stade d’une mutation, déjà bien avancée, de l’exercice du pouvoir d’État, à savoir la fin de toute médiation d’avec la société civile.

L’élection du président Macron est en elle-même exemplaire de ce processus. Emmanuel Macron fût élu par une petite minorité de Français, 16,5 % des électeurs inscrits, permettant à son parti d’obtenir 60 % des sièges à l’Assemblée nationale [8]. Non seulement l’élection, mais déjà sa candidature à la présidence, pose question. Elle fut déjà envisagée au niveau d’une réunion du groupe de Bilderberg un an avant son élection. Son premier ministre y fût aussi présenté quelques mois avant sa désignation. Cette influence internationale explique pourquoi le président Macron est largement indifférent aux revendications des français : il ne leur doit pas son élection.

Ce 5 février 2019, une proposition de loi « anticasseur, » « visant à prévenir les violences lors des manifestations et à sanctionner leurs auteurs [9] », a été adoptée en première lecture à l’Assemblée nationale. Grâce au soutien du Parti des Républicains, il s’agit d’une première contre-offensive du pouvoir, couplée à une tentative de déstabilisation développée sur le mode de la lutte contre l’antisémitisme. [10]

Pendant longtemps, les gilets jaunes se sont trouvés face à un vide de pouvoir. Il ne s’agissait pas seulement d’une tactique destinée à pratiquer une politique de terre brûlée, face à un mouvement social difficilement contrôlable, mais aussi un élément caractéristique de la forme actuelle de l’exercice du pouvoir national. Celui-ci vient de réagir, dans le seul champ qui lui reste disponible, celui de la provocation idéologique et l’organisation de la répression.

Un État policier.

La répression, subie par les gilets jaunes, est d’un niveau inconnu en France depuis des dizaines d’années. On dénombre quelques 1 800 condamnations accompagnées de centaines de peines de prison ferme, ainsi que 1 400 personnes en attente de jugement. Il s’agit pourtant d’un mouvement social non violent qui n’a aucune capacité, ni volonté, de menacer l’exercice même du pouvoir. La violence policière est avant tout « proactive », elle a pour but de créer la peur et de dissoudre préventivement tout processus de recomposition sociale. Au 15 janvier, on comptait au moins 1700 blessés, 93 blessés graves dont 13 personnes éborgnées [11] parmi les manifestants.

Ainsi, tout au long de leurs manifestations, les gilets jaunes ont été confrontés à la seule structure effective de l’État national : la police. Les États membres de l’UE, même de grands pays comme la France, sont aujourd’hui des instances dépourvues de la plupart des prérogatives régaliennes, qu’elles soient politiques ou économiques. La plupart de celles-ci ont été transférés à des instances instances européennes et internationales. Les politiques économiques et sociales, telles la réforme du code du travail, sont de simples applications de directives de l’UE.

La police devient l’appareil central de l’État national [12]. La prérogative du maintien de l’ordre reste bien de son ressort, contrairement à la guerre, à la monnaie ou à la politique économique. Si à ce niveau, l’État national garde bien une autonomie, elle est relative car étroitement encadré par la structure impériale étasunienne. Depuis une trentaine d’années, les polices européennes ont été structurées directement par le FBI [13]. Non seulement, la police fédérale américaine a organisé les équipes mixtes d’intervention, mais grâce à ses initiatives, elle est parvenue aussi à influencer fortement les législations européennes, tant nationales que communautaires et cela dans les domaines de l’interception des communications, du contrôle du Net, de la création de nouvelles incriminations spécifiant le terrorisme, ainsi que sur les réformes des appareils policiers et judiciaires.

La centralité de l’appareil policier au niveau national a d’abord été explicite dans des pays ayant abandonné depuis longtemps toute souveraineté nationale, telle la Belgique. Elle est maintenant organique à des pays comme la France. Il s’agit là du résultat d’une politique d’abandon de toute indépendance nationale et d’une intégration accrue dans l’Empire étasunien.

« La parabole des aveugles ».

Si la police est devenue, en France, le corps central de l’État national, c’est d’abord comme appareil soumis aux structures impériales. Cette articulation explique les difficultés rencontrées par les luttes prolétaires. La gestion de force de travail est internationale et les luttes restent nationales. L’adversaire est globalement insaisissable. Face aux gilets jaunes, il n’y a que la police comme représentante d’un Etat qui a perdu ses prérogatives régaliennes. Les manifestants doivent faire face à un vide de pouvoir. Ils sont confrontés à un Etat qui règne, mais ne gouverne pas.

La violence de la police vis à vis des manifestants, ainsi que l’utilisation massive de la procédure de comparution immédiate, sont révélatrices de la forme actuelle de l’État, d’un Etat national qui n’a plus d’autres prérogatives que les fonctions de police et de justice, cette dernière étant réduite à un simple auxiliaire de l’appareil répressif. La procédure de « comparution immédiate » est explicite de cette mutation. C’est donc le droit pénal qui est maintenant au centre des relations entre le pouvoir et la population.

Actuellement, le droit pénal a acquis un caractère constituant. Abandonner, comme le demande Etienne Chouard, les revendications salariales et ne pas faire de la défense des libertés fondamentales un axe central de lutte , afin de concentrer tous ses efforts sur le RIC, conduit à l’anéantissement du mouvement. Cela amène à traiter comme objectif principal, sinon unique, la capacité de transformer un texte constitutionnel qui n’a plus qu’une place résiduelle dans l’ordre politique et juridique actuel. Cette tactique se place hors de toute réalité effective. Elle conduit à un suicide politique, comme le suggère notre référence à la peinture de Pieter Brueghel, « La parabole des aveugles ».

Le RIC comme substitut à la lutte sur le salaire.

La dissolution de ses revendications propres dans une demande abstraite de démocratisation de l’État ne peut qu’affaiblir le mouvement. Cette exigence peut facilement se transformer en son contraire, en un renforcement du pouvoir exécutif. Le déni de la composition de classe du mouvement, leur refus de se nommer comme prolétariat fait qu’ils sont désignés comme peuple, comme base imaginaire d’une organisation étatique qui les combat.

En effet, la manière dont certains manifestants se définissent pose problème. Si leurs revendications portent bien sur la question du salaire, elle ne se nomment pas comme telles. Elles se présentent pas comme des actions prolétaires, destinées à défendre la valeur de la force de travail, mais comme un mouvement « citoyen », se réclamant d’un État qui est en première ligne dans la baisse du salaire direct et indirect.

En conclusion, il apparaît que la revendication du RIC repose sur un double déni de la réalité politique. Elle suppose que l’État national exerce encore un pouvoir conséquent et que la Constitution en est encore un vecteur essentiel.

Un déni du caractère politique de la lutte salariale.

C’est aussi un déni du caractère directement politique de la lutte salariale, qui dans le contexte actuel, affronte globalement une accumulation du capital basée, non plus principalement, comme dans « les trente glorieuses », sur l’augmentation de la production de plus-value relative, mais bien sur une nouvelle croissance de la plus-value absolue [14].

En occident, donc en France, dans une structure de très faible croissance, l’augmentation de la productivité du travail n’est plus le vecteur principal de l’augmentation de l’exploitation, de la hausse du taux de plus-value, mais bien la baisse des salaires directs et indirects, ainsi que l’augmentation de la durée et de la flexibilité du travail.

La lutte sur le salaire devient directement politique, car toute valorisation de la force de travail remet directement en cause un système d’exploitation basé essentiellement sur la baisse de la valeur absolue de la force de travail. La fonction de l’État comme capitaliste collectif, telles que nous le montre la loi El Khomri et les ordonnances Macron, est aujourd’hui centrale dans le démantèlement des garanties permettant aux travailleurs de défendre leurs salaires et leurs conditions de travail. Toute lutte pour le salaire devient une lutte directement politique.

Jean-Claude Paye
sociologue

[1Louis Nadau, « Face au RIC , Macron brandit le Brexit », Marianne.net, le 16/1/2019,https://www.marianne.net/politique/face-au-ric-macron-brandit-le-brexit

[2« Comment Emmanuel Macron prépare un référendum en secret », Le Journal du Dimanche, le 2 février 2019, https://www.lejdd.fr/Politique/exclusif-comment-emmanuel-macron-prepare-un-referendum-en-secret-3850556

[3Carole Piquet, « Qu’est-ce que le « RIC délibératif » proposé par Terra Nova ? », Le Parisien.fr, le 19 février 2019, http://www.leparisien.fr/politique/qu-est-ce-que-le-ric-deliberatif-propose-par-terra-nova-19-02-2019-8015343.php

[4« L’Assemblée vote la proposition de loi ’anti-casseurs’ par 387 voix contre 92 », Europe1.fr, le 5 février 2019,
https://www.europe1.fr/politique/lassemblee-vote-la-proposition-de-loi-anticasseurs-par-387-voix-contre-92-3852311

[5Lire : Jean-Claude Paye, « Que rien ne change pour que tout change », Le Grand Soir, le 7 juin 2017, https://www.legrandsoir.info/que-rien-ne-change-pour-que-tout-change.html

[6Henri Guillemins, « La révolution française (1789-1794) », https://www.youtube.com/watch?v=mh7DWUr_nyA

[7Jean-Claude Paye, « Macron. La fin du système des partis », Le Grand Soir, le 19 avril 2017, https://www.legrandsoir.info/_paye-jean-claude_.html

[9« Les députés ont voté pour limiter la liberté de manifester », Reporterre.net, le 5 février 2019, https://reporterre.net/Les-deputes-ont-vote-pour-limiter-la-liberte-de-manifester

[10Bernard-Henri Lévy : ’L’antisémitisme, c’est le coeur du mouvement des gilets jaunes’, AFP, le 18 février 2019, https://www.lalibre.be/actu/international/bernard-henri-levy-l-antisemitisme-c-est-le-coeur-du-mouvement-des-gilets-jaunes-5c6a69ffd8ad5878f0c92226

[11« Au moins 93 blessés graves depuis le début du mouvement des Gilets jaunes, 13 personnes éborgnées », RT France, le 15 janvier 2019, https://francais.rt.com/france/57917-au-moins-93-blesses-graves-debut-mouvement-gilets-jaunes-13-personnes-eborgnees

[12Jean-claude Paye, « « L’État policier, forme moderne de l’Etat ? L’exemple de la Belgique », Les Temps modernes,, no 605, août-septembre-octobre 1999 et « Vers un Etat policier en Belgique ? », Le Monde diplomatique, novembre 1999, ainsi que Vers un Etat policier en Belgique, 159 p, EPO 1999.

[13Jean-claude Paye, « Europe-Etats-Unis : un rapport impérial », Le Monde, le 23 février 2004, https://www.lemonde.fr/international/article/2004/02/23/europe-etats-unis-un-rapport-imperial-par-jean-claude-paye_354079_3210.html

[14L’augmentation de la valeur du capital par la production de plus-value absolue est la forme dominante au 19ieme siècle, avant que les travailleurs aient pu s’organiser massivement. Elle s’effectue par la prolongation de la journée de travail et la réduction des salaires réels. L’augmentation de la plus-value relative s’effectue, quant à elle, par l’accroissement de l’intensité et de la productivité du travail, en s’assurant que l’augmentation des salaires soit inférieure à celle de la productivité.


COMMENTAIRES  

03/03/2019 18:57 par marc

Oui le RIS d’abord... Retour de l’Impôt Solidarité

03/03/2019 20:26 par Georges SPORRI

Enfin un article sur la stratégie des Gilets Jaunes et contre ce fétiche politique qu’est le RIC. J’en avais tenté un, sur ce site, le 11 Décembre = https://legrandsoir.info/gilets-jaunes-bricoler-des-fétiches-politiques-ou-changer-la-vie.html. Plusieurs articles sur mai68.org/spip2 allaient dans le même sens, y compris un brûlot rigolo intitulé je crois " RIC et paquet de clopes à 25 euros ". Sur le site BELLACIAO (FR) on a pu lire aussi ça = http://bellaciao.org/fr/spip.php?article160915 . Enfin : sur Paris-luttes-info un appel titré "Appel de Gilets Jaunes de l’est parisien" remettait aussi le RIC en question, sans suite.

Alors je remercie l’auteur d’essayer de réarmer le mouvement qui cependant a perdu beaucoup de forces saines démobilisées par les inepties et les rituels des "constituants" et autres "républicains-citoyens" qui sont un milliard de fois moins révolutionnaires que les vandales anti radars !

03/03/2019 21:31 par Roger

A partir du moment où les media reprennent et promeuvent quelque chose il faut s’en méfier.
Mais je trouve que les GJ font preuve d’une certaine habileté en laissant les journalopes et les éditocrates les inviter pour en parler : beaucoup en profite pour dire bien autre chose...Sinon le degré de censure par le silence serait encore plus assourdissant.

04/03/2019 07:23 par barbe

moins révolutionnaires que les vandales anti radars
les GJ auraient dû continuer à casser, comme ça le gouvernement aurait été content de les emprisonner pour des motifs valables
on continue dans les raisonnements tordus :
les médias et le pouvoir veulent le ric, voire même, ils veulent, comme le peuple, que le peuple vote directement les lois :
mais alors d’où vient le problème ?

04/03/2019 09:10 par robess73

a la lecture de ce long pensum.on constate tres vite que l auteur de l article n a pas saisi la difference entre un RIC a l initiative des representants et LE RIC DTLD initié par les representés.donc article hors sujet.quand a SPORRI.je crains malheureusement que son cas soit désespéré.!!!

04/03/2019 09:15 par cunégonde godot

Cet article fait bien le tour de la question. Le RIC est une "votation" subsidiaire pour sous-"citoyens" subsidiarisés européo-mondialistes...

04/03/2019 10:18 par Georges SPORRI

@Barbe / Il y a une énorme différence entre les gilets jaunes des villes "qui comptent" et ceux des campagnes et des petites villes de province. Les villageois et les provinciaux sont beaucoup plus doués en stratégie, tactique, logistique, intelligence. Le 30 décembre les mass media annonçaient 61 % de radars mis hors d’usage, la semaine dernière une émission de FR2 en annonçait 75 %. Ces actes sont possibles parce que les gendarmes sont occupés par les GJ et les enquêtes de fourmis pour recruter des indics et des futurs corrompus. Les patafioleurs de radars n’ont pour le moment pas été identifiés, ni éborgnés, ni amputés, ni incarcérés, ni sadisés par le tribunal des flags, ni infantilisés par un JAP et humiliés par un CJ... Bien sûr ça viendra car la toute puissance n’existe pas, mais Macron joue un jeu de con particulièrement abject lorsqu’il prend le risque de créer une ambiance "corse" type années 80 partout où ses alliés d’ultra droite ne peuvent pas déclencher des incidents suivis de bavures policières multiples.

Loin des élucubrations des gentils virus et autres démocrates petits bourgeois, les gilets jaunes de Commercy - Saint Nazaire - Alès ... proposent la création de maisons du peuple partout et d’une coordination des coordinations. D’autres collectifs sont partisans d’une action strictement locale, sans représentants. Ces options là n’ont rien à voir avec l’agitation urbaine spectaculaire qui condamne les gilets jaunes parisiens à refaire la même démonstration tous les samedis.

04/03/2019 10:36 par Danael

Il y a plusieurs ajustements à faire dans cet article qui n’est que partiellement juste ( mais entièrement d’accord avec la nature impériale de l’État peu soulignée en général).

On ne parle pas par exemple du problème principal à savoir les corps intermédiaires (politiques et syndicaux) qui n’ont pas été à la hauteur de la lutte à mener ( dispersion, division et slogans non inclusifs) contre le pouvoir en place . D’autre part contrairement à ce que dit cet article les GJ continuent à remettre en question la concentration de la richesse. Ils sont loin d’avoir abandonné cette problématique et s’attaquent à présent au système de pouvoir qui le permet. En ce sens le RIC discuté par les médias, le pouvoir Macron ou existant en Suisse et à perpette n’a rien à voir avec ce que recherchent et interrogent en ce moment les GJ qui n’ont pas fini leur processus de réflexion d’ailleurs. Ce dernier ayant l’avantage d’être lié à l’action et aux rencontres fréquentes entre eux, il a plus de chances d’impacter les révoltes populaires à l’avenir que celui des bureaucraties politiques ou syndicales inefficaces et autosuffisantes pour l’instant. Ce phénomène s’est vu plusieurs fois dans l’histoire et donc je m’étonne qu’on ne fasse pas une analyse plus en profondeur ici. Un article sur le RIC en soi, hors contexte et avec quelques préjugés, n’est pas une bonne approche. Savez-vous que beaucoup de gilets jaunes remettent en question l’UE et l’euro ? Allez savoir pourquoi si le RIC médiatisé leur suffit selon vous.

04/03/2019 11:12 par Assimbonanga

Cette répression policière n’est pas apparue pour les Gilets Jaunes mais ce qui l’a rendue visible c’est l’accumulation du fait de la durée du mouvement. Dès Sarkozy, cette féroce réplique policière a commencé de s’effectuer. Sous Hollande, elle n’a pas régressé. Les militants écologistes en ont fait l’expérience. Dans le film Merci Patron, on peut même observer la "privatisation" des forces de l’ordre au service de LVMH où les pelletons étaient carrément positionnés dans le hall de l’assemblée générale. Cela n’a pas ému grand-monde, apparemment.
Jusqu’alors, tout le monde se fichait pas mal que quelques zadistes soient embastillés ou harcelés judiciairement. Les Gilets Jaunes les premiers n’en avaient rigoureusement rien à battre. Ca leur fait aujourd’hui une découverte !
A l’issue de la manif du 1er mai (l’an dernier ?) des manifestants avaient été raflés arbitrairement et embarqués pour gardés à vue, et fichés, interdits de manif. Cela n’avait guère fait de vagues non plus.
Bon, maintenant, le fait est patent. C’est déjà ça.
A côté de ça, on voit que Castagneur ferme sa grande bouche sur une ZONE DE NON DROIT, le barrage de Caussade dans le Lot-et-Garonne où des agriculteurs se permettent de construire un barrage avec des moyens qui ne sont pas petits, aucune commune mesure avec les humbles cabanes en terre et bois de Notre-Dame-des-Landes. Alors-là, c’est marrant, ni Edouard Philippe ni Macron, ni Castagneur, ni Didier Guillaume ( sinistre de l’agriculture) ne pipent mot de ces factieux, de ces séditieux...
Oui, ce gouvernement est une forme nouvelle, produit d’une embauche financée par le patronat international et les grandes firmes. Que ce soit les laboratoires pharmaceutiques chouchoutés par E. Philippe, les multinationales invitées à Versailles pour piller le pays, les sociétés cupides qui veulent profiter de la privatisation de tout le bien public, les grandes entreprises Renault, Vinci, Total, .... Ce genre de gouvernement est constitué de patrons et de cadres dans un esprit managérial et sans la moindre molécule de politique. C’est un hold-up du pouvoir politique. Il se croyait d’ailleurs tranquille pour agir après avoir mis à terre les syndicats et les maires. Même les maires, même les députés, Macron ne s’est pas gêné pour les gazer comme à Guéret dans la Creuse et dans le moindre rassemblement de revendication locale. Pour Macron et ses "collaborateurs", l’écharpe tricolore ne représente rien, juste un élément de carnaval pour le mardi gras ou un concours de chefs de cuisine étoilés. Donc, pas étonnant que Loïc Prudhomme n’ait pas été respecté par les soudards de la police. Il n’est pas le premier.

04/03/2019 11:23 par doucic

C’est quand même déplorable de voir le mouvement des GJ et la revendication du RIC attaqués et dévoyés ainsi par les chiens de garde de la gauche qui voudrait faire de tous les GJ des petits marxistes 2.0.
En tout cas, cet article est à l’opposé de l’idée que je me fais de la convergence des luttes.

04/03/2019 11:29 par Alexandre Maffre

Bonjour,
Magnifique article de propagande anti GJ, normal les "sociologues" sont là pour ça. Je ne vais pas tour reprendre de cette petite analyse, dépassée depuis bien longtemps au sein des GJs, je rappellerai quelques faits. D’abord que je suis GJ moi-même, contrairement à ce monsieur, depuis début décembre.
1) En arrivant chez les GJ début décembre j’ai milité pour dire à peu près ce que dit cet article, que le RIC seul ne nous servira pas à grand chose car le pouvoir a les moyens de le contourner, preuve les RICs annulés aux Pays-Bas ces dernières années. Si on garde le conseil d’état, l’UE, l’euro, le conseil constitutionnel etc. l’utilisation du RIC sera très difficile. Mais il se trouve que DÉJÀ le RIC était une REVENDICATION DE FOND des GJs. Ainsi je milite pour le RIC, car je suis GJ. Ainsi la phrase "La revendication d’un Référendum d’Initiative Populaire était restée marginale jusqu’à la mi-décembre 2018." est tout simplement FAUSSE, n’importe quel archive GJ le montrera.
2) "Le référendum d’initiative citoyenne, une réforme qui pourrait établir une « relation » directe entre le Président et le « peuple », ...,
dépendra de ses modalités d’applications et surtout, à chaque fois, du rapport de forces entre ses promoteurs et le pouvoir constitué." Ici on entre dans le domaine de la pure propagande. Le RIC voulut par les GJs, il y a de nombreuses formes du RIC possible, est une RIC en toute matière et au suffrage direct. AUCUNEMENT besoin de "président", le référendum a valeur de loi (du point de vue politique, même si techniquement il doit être adapté aux système de lois existantes) : les citoyens font la loi DIRECTEMENT au travers du RIC. Visiblement l’auteur parle d’un sujet (les GJ) qu’il ne connait pas du tout.
3) Le paragraphe « L’État du peuple tout entier » est une diversion merdiatique classique digne des "grands journeaux", on se croirait dans Le Monde. Personne ne parle dans les GJ "du peuple" d’un point de vue théorique, et dans la pratique il y a les GJs, approuvés par une majorité de citoyens, le pouvoir et "les autres". Nous avons 4 revendications claires et précises depuis le début, c’est tout. M. Paye doit confondre les GJs (des centaines de milliers) avec les quelques dizaines de pseudos philosophes de la révolution que l’on peut trouver sur les listes de discussion GJ. M. Paye étale sa confiture et se fait plaisir, mais parle de choses qui dépassent largement le mouvement.
4) "Son adoption pourrait aboutir à un mode de gouvernance qui abandonne d’avantage le système des partis et qui, dans les faits, rejette le politique, c’est dire la reconnaissance des oppositions de points de vue et d’intérêts, au profit d’une relation fusionnelle du président et de son peuple. [7] Ainsi, le RIC peut conduire à un nouveau stade d’une mutation, déjà bien avancée, de l’exercice du pouvoir d’État, à savoir la fin de toute médiation d’avec la société civile." Là on nage en plein délire, "relation fusionnelle avec le président" alors que la population vote directement la loi, les GJ macronistes bien sûr ! Ah elle a bon dos la "société civile", cet oxymore orwélien qui sert à mettre l’ensemble de population dans des boites douées de représentants (bien comme il faut). Là on commence à comprendre d’où parle M. Paye, de sa tour académique bien pensante.
5) "... afin de concentrer tous ses efforts sur le RIC, conduit à l’anéantissement du mouvement. Cela amène à traiter comme objectif principal, sinon unique, la capacité de transformer un texte constitutionnel qui n’a plus qu’une place résiduelle dans l’ordre politique et juridique actuel. Cette tactique se place hors de toute réalité effective. Elle conduit à un suicide politique, comme le suggère notre référence à la peinture de Pieter Brueghel, « La parabole des aveugles »." Ici il y a amalgame, le position de Chouard n’est PAS celle des GJ qui jamais n’abandonneront leurs revendications. Par ailleurs c’est "oublier" que le RIC demandé est sur 4 axes, dont le révocatoires, et qu’ainsi dans les premiers référendums demandés par les GJ (après éviction des politiques condamnés en justice) il y aurait le non cumul des mandats. ENFIN un recyclage de la classe politique, tant souhaitée. Si effectivement la focalisation sur l’unique RIC est dangereux pour les GJ, et ils le savent, cette réflexion est totalement hors-sol.
6) "C’est aussi un déni du caractère directement politique de la lutte salariale" C’est faux. Cette assertion n’est pas prouvée.

Ainsi sous prétexte de défendre la lutte pour les salaires, et l’article comporte des réflexions intéressantes sur le sujet, on assiste ici à un exercice de style de dénigrement des GJ digne de Libé ou du Monde. Je sais que LGS a coeur a publier des avis diverses, j’espère que ma réponse pourra éclairer celles et ceux qui "réfléchissent" beaucoup sur les GJ. Personnellement je ne leur dirai qu’une chose, en tant que GJ : venez nous voir sur les rond-points ou aller manifester, les GJs sont (pas que) dans l’action.

Pour rappel les 4 revendications des GJs, qui n’ont pas bougé depuis le début :
1) Baisse des taxes sur les produits de première nécessité (eau, gaz, essence, alimentation, électricité)
2) Baisse de toutes les rentes des élus et hauts fonctionnaires
3) Rétablissement de l’ISF
4) RIC en toutes matières

04/03/2019 11:45 par Assimbonanga

Pour être optimiste malgré tout. Ce texte est très important. Il permet de savoir les lacunes qui sont une faiblesse pour ce mouvement : ça manque de charpente théorique, tout ça. Avec la rage dégagiste qui sévit, on a jeté le bébé avec l’eau du bain. A force de pilonnage publicitaire anti-communiste, on a relégué l’analyse marxiste. C’est pourtant autrement utile que tous les vieux grimoires venus de l’antiquité, de la bible au coran, qui nous parlent d’une société constituée d’une population peu dense, sur des territoires encore immenses et vierges, qu’il fallait peupler (croîs et multiplie) où la nature indomptée faisait la loi, où le pastoralisme, où l’élevage, où la mortalité infantile, où des guerres sans électroniques, sans missiles, sans nucléaire, sans téléphones, sans satellites, sans drones, bref une civilisation morte à tout jamais...
Il faut se ressaisir ! Allez, ce n’est peut-être pas trop tard. Le peuple en jaune cogite et il se forme sur le tas. De l’étude, de la réflexion, du rationnel, de l’analyse. Ça va peut-être le faire ?
Mais comme dit le texte, on n’en est plus non plus au temps des grands seigneurs qui commandaient les provinces. 1789. On n’en est plus aux temps des grandes entreprises françaises, houillères, constructeurs, industriels. 1936. Le pouvoir malfaisant est supra-national. On est confronté à un nouveau... paradigme ?

04/03/2019 11:48 par Assimbonanga

Illustration vidéo : le reportage différent des télés de masse, reportage LEMEDIA.TV
Acte 16, samedi 2 mars 2019
https://www.youtube.com/watch?v=qCoERYwMBdY

04/03/2019 12:31 par irae

https://youtu.be/79_C0UTdXNE
On se sent toute suite en sécurité avec les crs et même qu’on les paye pour ça. J’espère que le déliquant en uniforme ira en prison. Oui je sais je rêve.

04/03/2019 17:04 par Georges SPORRI

@ Alexandre Maffre / Merci pour ton intervention qui expose très bien les meilleurs arguments en faveur du RIC = moyen pour dégager Macron (qui sera peut être réélu après), pour imposer une assemblée constituante vers une 6ème république (RIC et interdiction des syndicats et des partis ?), pour sortir de l’UE (si c’est par l’article 50, c’est une ineptie tactique !) ...etc.
Mais que penseront le gilets jaunes eux mêmes si le peuple ne votait pas comme ils le prévoient ?

Un peu de dialectique au sens scolaire du terme (thèse - antithèse - synthèse) ne nuirait pas forcément à ce débat, non ? Par exemple il me parait évident que les comité référendaire seront le lieu idéal pour regrouper discrètement droite + extrême droite + églises chrétiennes, non ? Et puis avec le forum de Davos qui a décidé de subventionner l’antispécisme on va donc se farcir 2 fois par an des votations pour instaurer des taxes sur la viande, interdire les méchants abattoirs hallal, interdire l’amputation des cornes des vaches ... En bref : si les gilets jaunes étaient les seuls utilisateurs potentiels du RIC il n’y aurait pas de problème, mais ça ne se passera pas comme ça !

04/03/2019 17:06 par Yannis

Que d’approximations, de projections et d’imagination dans cet article, qui fait évidemment la joie de ceux qui doutent de tout et trouvent toujours la face obscure plus intéressante que la face éclairée d’un objet. En l’occurence le RIC ici, objet de tous les dévoiements et soupçons. Beaucoup de conditionnel, peu d’explications convaincantes mais un mélange de faits (référendum de l’UE en 2005, violences policièrese) qui n’aboutissent à rien de tangible au niveau de la critique ou des idées.

Cet article premièrement tient un postulat ètrange : les exigences initiales des Gilets jaunes, celles uniquement circonscrites à l’aspect économique (en résumé "des sous") étaient plus légitimes (pour l’auteur) et dépassent les demandes politiques, cad une nouvelle organisation de la démocratie et de l’exercice du pouvoir, de la rédaction des lois, un meilleur dialogue entre citoyens et représentants, une responsabilisation de TOUS les acteurs dans les affaires de la cité, et ça c’est beaucoup moins drôle pour certains que la guéguerre télévisée entre CRS/BAC et manifestants/militants. L’homme privé, qui s’occupe de son mode de vie économique et qui était considéré chez les Grecs anciens comme la responsabilité de chacun d’assumer ses tâches a donc, dans une logique à laquelle je n’adhère absolument pas, plus de poids et de crédibilité que l’homme public, qui s’occupe des affaires de fonctionnement commun dans la cité, de politique, d’art, de philosophie etc.

La lutte des classes, c’est un acte politique et certainement pas une préoccupation individuelle. Or c’est ce à quoi J.C. Paye réduit un mouvement collectif, constitué majoritairement d’individus jetés dans la pauvreté et qui souhaitent se réapproprier leur maison, métaphoriquement, mais aussi l’horizon, les termes du débat public et l’espoir des lendemains. Mais non, il faut leur accorder du pain, mais certainement pas une quelconque autorité ou clairvoyance, car on parle de « peuple » et toutes les projections sont possibles et tus les mélanges de genre. Une illustration des priorités triviales de beaucoup de nos contemporains, dont de nombreux "penseurs" s’il en fallait encore une preuve. Que l’auteur ne concoive pas les besoins élémentaires de survie matèrielle et d’organisation sociale comme tous deux prioritaires en ce moment est désolant. Il en tire d’ailleurs des conclusions très aléatoires et bien personnelles.

Donc il ne faut rien changer. Et assister au spectacle de la dégradation sociale, à celui des dégats humains en conséquence des manifestations régulières des Gilets jaunes - qui tendent à devenir un rituel chaque samedi, bientôt vide de sens ? Et bien sûr, laisser les autres se brûler les doigts dans ce mouvement, y brûler leur vie et leurs espoirs, s’enthousiamer des images de casse plutôt que des solutions sur le moyen/long terme.

Belle mentalité, le dynamitage pseudo-théorique, car ici avant tout idéologique (réutiliser une fausse réthorique marxiste, prétexter de la lutte des classes pour neutraliser un mouvement populaire et réellement questionnant, bravo), mais aussi publicitaire et de reflexe de classe, est à l’oeuvre un peu partout, même ici sur LGS...

04/03/2019 17:25 par babelouest

Premières décisions du RIC : le président est obsolète, même le parlement aussi. Pas la moindre allégeance envers un "Pouvoir" sis à Bruxelles ou ailleurs, comme il en a déjà été décidé le 29 mai 2005. Donc au revoir UE, OTAN et autres (FMI, BM, OCDE, BRI...) NOUS le Peuple décidons. Comme à Paris en 1871.

Le reste ? Du pipeau.

04/03/2019 18:08 par VL

Je suis étonné que ce texte soit publié sur ce site, l’auteur n’a aucune idée du RIC que veulent mettre en place les GJ et des changements qu’ils prévoient de mettre en place (au niveau de la dépendance des médias, des systèmes de contrôles des représentants, etc) pour que le RIC fonctionne, pas comme en Italie ou en Suisse justement où il n’existe que des des "ricici" car les médias sont tenus par l’oligarchie (par exemple les suisses votent contre la 6ème de vacances, parce que les puissants peuvent leur faire peur, notamment à travers les médias mais malheureusement aussi dans les entreprises même) et parce qu’ils existent des gardes fous. J’espère que ce texte ne reflète pas les idées du grand soir, sinon on est mal barré et quand je dis "on", je pense à ceux qui aspirent à une véritable démocratie et à la mise à mort du capitalisme...

04/03/2019 22:56 par François de Marseille

Du grand n’importe quoi cet article.
C’est les médias qui ont fait connaître Étienne Chouard d’apres l’auteur. Les bras m’en tombe ! C’est vrai que sur BFM/ France inter/TF1, on ne voit et n’entend plus que lui !
Le RIC promu par les médias... Ils sont bien obligé d’en parler, c’est la revendications numéro un des GJ. Mais c’est à 100 % pour le dézinguer !
Que fait ce blob sans queue ni tête sur LGS ?

05/03/2019 00:02 par Luniterre

Enfin un article qui a le courage de mettre les pieds dans le plat creux de l’opportunisme petit-bourgeois complaisant à l’égard de la pseudo-« démocratie » que nous apporterait le RIC.

Il est pourtant évident qu’une formule « RIC » qui permettrait réellement de traiter les questions économiques et sociales ne sera jamais cédée par le pouvoir d’État au service de la bourgeoisie.

Au mieux, ce sera une formule « à la Suisse », ne débordant pas des questions sociétales sans aucunes conséquences sur la nature de classe de la politique étatique.

Le mouvement GJ a bel et bien bradé son cahier de revendications économiques et sociales avant même d’en avoir débattu sérieusement. Ce qui s’appelle exactement lâcher la proie pour l’ombre. Le mouvement GJ est en train d’en mourir, lentement mais inexorablement.

D’Acte en Acte, il donne de plus en plus, et de lui-même, le spectacle dont le pouvoir a besoin pour stériliser toute contestation réelle du capitalisme.

Un grand merci à l’auteur, également, pour nous rappeler que le premier enjeu de la lutte sociale est celui de la valeur de la force de travail.

Vouloir et pouvoir vivre de son travail, sans recours aux fonds publics comme moyen de survie, c’était l’une des premières motivations du mouvement GJ, le 17 Novembre et les jours suivants.

Exprimée collectivement, cette aspiration implique aussi la remise en cause de la destination sociale du travail, du produit du travail, et menait donc directement à une contestation radicale du capitalisme, que le RIC est venu opportunément rejeter aux oubliettes d’où elle venait à peine de sortir enfin !

Seule critique de ce texte, sur un point d’histoire, la formule « État du peuple tout entier » est de Khrouchtchev, et non de Staline, qui restait au contraire partisan de l’État prolétarien et de la dictature de classe prolétarienne.

Luniterre

05/03/2019 00:20 par Assimbonanga

A cette lecture, ceux qui ont mis tout leur enthousiasme dans le RIC éprouvent du rejet. Pourtant, il faut le lire avec courage. Si on veut réussir un projet, il faut regarder dans les détails et prévoir les embûches.
McRon a pris le pouvoir, c’est surtout le principal problème. Il compte bien le conserver au seul profit de sa classe. Il ne concèdera rien sauf des gadgets inoffensifs. Il a la fibre totalitaire.

05/03/2019 01:50 par Jean Cendent

Finalement, le président Macron, après avoir renouvelé sa défiance vis à vis du «  RIC », un dispositif de démocratie directe qui « peut nourrir la démagogie » et risque de « tuer la démocratie représentative, [1] » a ensuite laissé entendre qu’il pourrait se convertir à l’idée d’un référendum, son premier ministre émettant alors d’avantage de réserves [2].

Le RIC = la Démocratie Directe ?
Qui parle ici, Macron ou les supputations romancières de l’auteur ?
La démocratie directe chez les GJ c’est du côté de Commercy, de Saint Nazaire, etc. que l’on peut la trouver, pas dans le RIC.

Le RIC qui n’a pas eu besoin des médias pour se propager, 15 jour après le 17 Novembre dans mon bled l’affaire était pliée.

De plus Étienne Chouard est contre la Démocratie directe vidéo 31:30.

Et un RIC sans sa "fonction" : Révocatoire, Ratificatoire, Suspensif (ou veto), Convocatoire donc aménagé, tripatouillé par les politiciens professionnels, qu’ils s’empresseront tous de faire (donc sans une réelle épée de Damoclès sur leurs ambitions, intérêts , promesses, etc.) cela aboutira à quoi ?
Une démocratie représentative réellement plus démocratique ou un simple coup de brosse à reluire sur cette "démocratie" absentéiste.

05/03/2019 07:05 par François de Marseille

@ Luniterre :"Enfin un article qui a le courage de mettre les pieds dans le plat creux de l’opportunisme petit-bourgeois complaisant à l’égard de la pseudo-« démocratie » que nous apporterait le RIC.
Il est pourtant évident qu’une formule « RIC » qui permettrait réellement de traiter les questions économiques et sociales ne sera jamais cédée par le pouvoir d’État au service de la bourgeoisie"
Ou comment dire tout et son contraire en 2 phrases. Si l’etat ne donnera jamais le RIC c’est bien parce que ça apporterait autre chose qu’une pseudo democratie.
Faudrait savoir, c’est ridicule de demander le RIC parce qu’on ne l’aura jamais ou parce que c’est un leurre. A trop vouloir charger la mule, vous apportez des arguments qui se contredisent.
@Assim : je veux bien lire les arguments anti RIC, mais a lire toujours les mêmes arguments et devoir les démonter encore et encore, ça devient fatiguant.
Le fond du problème c’est qu’être anti RIC c’est vouloir moins de démocratie, et tout les raisonnement tordus que les anti RIC développeront pour contourner le caillou n’y pourront rien.
Le RIC demandé, sans limite sujet abordé, n’est pas le RIC Suisse et le RIC n’empeche pas de demander autre chose, il permettrait meme d’etre plus efficace dans toute demande futur.
Et non, augmenter les salaires c’est pas le Perou parce que les augmentation ne peuvent etre que symboliques et jamais suffisantes pour re-equilibrer la balance hierarchique en dominants et dominés. Demander la suppression de la tva sur les produits de première nécessité me semble la meilleure voie, mais ce dernier point est discutable.

05/03/2019 08:28 par Luniterre

Démocratie bourgeoise ou démocratie prolétarienne, c’est là que se situe le choix, in fine :

"Le fond du problème c’est qu’être anti RIC c’est vouloir moins de démocratie, et tout les raisonnement tordus que les anti RIC développeront pour contourner le caillou n’y pourront rien."

Dans le système capitaliste le RIC ne sera jamais qu’une "amélioration" de la "démocratie" bourgeoise, c’est à dire un renforcement du pouvoir de classe de la bourgeoisie, d’une manière ou d’une autre.

Dans un État socialiste prolétarien il pourrait effectivement être un moyen de le faire mieux fonctionner, et donc de l’améliorer réellement et efficacement, en comparaison des expériences socialistes historiques qui se sont finalement transformées en leur contraire sous le poids de la bureaucratie et de ses parasites révisionnistes.

Luniterre

05/03/2019 09:18 par Danael

Quand ça dépasse les frontières... Des réflexions , il y en a en masse qui vont bien plus loin que cet article.
https://youtu.be/5iljI7zaudg

05/03/2019 09:22 par VL

Qu’on soit d’accord ou pas avec ce texte, finalement il a le mérite de mettre en lumière pourquoi les puissants n’ont rien à craindre de nous... On est tellement divisé, c’est pathétique. Sans un immense rassemblement et d’immenses concessions, rien ne bougera.

EC n’est pas contre la démocratie directe... il pense que dans un pays de 70mio d’habitants il est difficile d’avoir des landsgemeinde (votes à mains levées). C’est pourquoi il propose une démocratie avec des représentants contrôlés par les représentés et tirés au sort ainsi qu’une myriade d’autres systèmes de contrôles (lisez son blog, ses livres, ses conférences). Tout cela est discutable, mais ce qui me semble moins discutable est l’urgence de se réunir derrière 1 ou 2 revendications majeures, fondatrices d’un nouveau système politique.

A mon avis, la plus grande percée d’EC est de nous ouvrir les yeux sur le fait qu’on ne doit plus se soucier en priorité du niveau législatif, mais s’attaquer tous ensemble à un changement constitutionnel pour instaurer notre propre puissance politique et à partir de là tout sera possible. Il est vrai que l’oligarchie ne cédera jamais le RIC et encore moins la Constitution au peuple, mais pas plus qu’ils ne céderont sur des augmentations salariales et quand bien même ils le feraient, ce serait facilement gommé pas l’inflation ou de nouvelles taxes ou que sais-je encore.

Si on ne peut pas se réunir autour d’un objectif commun, d’une cause commune pour reprendre les mots d’EC, on est voué à l’échec. Surmonter les clivages législatifs gauche/droite et s’allier à toutes celles et ceux qui veulent une vraie démocratie est la meilleure stratégie possible pour le rassemblement. Comment se fait-il que ceux qui veulent changer ce monde ne puissent pas comprendre quelque chose d’aussi simple et fondamental ?

05/03/2019 10:21 par Assimbonanga

@François de Marseille, vous dites : "mais a lire toujours les mêmes arguments et devoir les démonter encore et encore, ça devient fatiguant." J’en suis désolée, mais pour défendre votre idée il va vous falloir une dose de ténacité. Les idées n’infusent pas si vite dans l’opinion publique !
Vous dites : "Le fond du problème c’est qu’être anti RIC c’est vouloir moins de démocratie". Personnellement, suis-je anti-RIC ? Je suis surtout extrêmement dubitative sur les chances d’y arriver !

Un point important soulevé dans cet article : Cette influence internationale explique pourquoi le président Macron est largement indifférent aux revendications des Français : il ne leur doit pas son élection.

Ainsi que celui-ci : Si la police est devenue, en France, le corps central de l’État national, c’est d’abord comme appareil soumis aux structures impériales. Cette articulation explique les difficultés rencontrées par les luttes prolétaires. La gestion de force de travail est internationale et les luttes restent nationales.

05/03/2019 10:22 par Georges SPORRI

Ce que disent certains "camarades" sur les RIP en Suisse est faux ! La seule différence entre les RIP helvètes et les RIC proposés par les GJ c’est le référendum révocatoire qui n’existe pas en Suisse. Le GSSA / Groupe pour une Suisse sans armée / a pu faire voter sur l’abolition de l’armée, et l’extrême droite a organisé des votations contre les traités internationaux (contre l’EEE et contre la CEDDH) et ils peuvent tout à fait demander une modification de la constitution. Alors il faut se demander pourquoi l’extrême gauche et les mouvements n’utilisent pas souvent ces RIP, ne serait ce que pour poser un débat et secouer l’opinion publique ? REPONSES = tout d’abord parce que ça coute cher (propagande - matériel de vote ...), ensuite parce qu’il est chiant + pénible + répugnant de récolter des signatures d’électeurs inscrits, aussi parce qu’entre les étrangers et les frontaliers qui n’ont pas le droit de vote et les villageois qui veulent cacher leurs opinion aux autorités on aboutit à une réduction des probabilités de succès d’un RIP syndical ou gauchiste. Je rappelle aussi que l’ordre établi c’est 500 injustices + 300 conneries + 200 abus de pouvoir ... Il faudrait donc organiser 1000 RIP et gagner au moins 3 fois sur 4 pour réellement changer la société sans la rendre incohérente, donc créer 1000 comités référendaires + récolter 1000 fois des signatures + financer 1000 propagandes et 1000 matériel de vote...
Autre aspect : si les suisses ont voté contre la 5ème semaine de congés payés, ce n’est pas parce qu’ils avaient la trouille, c’est parce qu’une majorité d’entre eux bénéficient déjà dans le cadre des contrats de paix du travail, de 5 ou souvent 6 semaines de CP et que seuls les secteurs très fragiles de leur économie restent avec 4 semaines. La propagande patronale a réussi à faire croire que 5 semaines de CP dans ces entreprises provoquerait des faillites et du chômage chronique.

Autre réponse : il est abusif de poser l’équation "être contre le RIC = être pour moins de démocratie". En ce qui me concerne je suis pour une organisation ultra démocratique = remplacer les 577 députés par 65000 délégués, les femmes votent pour des femmes, les ouvriers votent pour des ouvriers, les fonctionnaires C et D pour des fonctionnaires C et D ...etc. Mais, bien sûr, je ne suis pas psychotique au point d’ignorer l’hypercomplexité des réalités = les 65000 délégués éliront 600 députés pour le travail technique à temps plein qui prépare les votes. Et à ceux qui vont me répondre que toute la population veut en permanence faire de la politique et voter 45 dimanches par an pour des RIC, je répond qu’ils sont encore plus "psychotiques" que moi !
NB : Je m’amuse avec le mot "psychotique" pour me moquer du point très faible de l’article de PAYE (et de son œuvre), cet auteur utilise des diagnostics psychiatriques et des interprétations psychanalytiques qui me choquent un peu !

05/03/2019 11:30 par Assimbonanga

DIXIT François de Marseille : " Le fond du problème c’est qu’être anti RIC c’est vouloir moins de démocratie , et tout les raisonnement tordus que les anti RIC développeront pour contourner le caillou n’y pourront rien. "
S’agit-il d’un édit de l’Inquisition ou d’un procès stalinien ? A moins qu’il ne s’agisse d’un jugement pendant l’époque de la terreur ? Faudrait se calmer et lire les arguments de ce texte plutôt que d’en excommunier l’auteur du simple fait qu’il se montre critique... Il y a plein de trucs dans ce texte. Autant en prendre connaissance plutôt que de se limiter à le classer dans la colonne des méchants comparés aux bons.

05/03/2019 11:42 par Piquard Emile

L’auteur a-t-il seulement parcouru des rond points tenus par des gilets jaunes ? Il est très critique du RIC et c’est bien son droit. Mais il joue le même jeu que la caste des dirigeant en parlant à la place des premiers intéressés. Le RIC a bel et bien fleuri sur les rond points, sur les banderoles, écrit au feutre sur de nombreux gilets, et les médias n’y sont pour rien. Il m’est difficilement supportable de voir les intello de gauche se réveiller, souvent très tard, pour soutenir le mouvement (je ne dis pas que c’est le cas de l’auteur, je n’en sait rien), après une honteuse et hautaine frilosité, pour ne pas mélanger sa pureté morale à la supposée extrême droite. De même sur Toulouse le journal "Jaune", s’invente un mouvement des gilets jaunes qui n’existe que dans sa tête, un mouvement dans lequel le gilet jaune serait opposé au drapeau Français et à la marseillaise, ce qui ne correspond à aucune réalité, car de nombreux gilets jaunes arborent le drapeau français en chantant la marseillaise, et n"’opposent pas internationalisme et souveraineté nationale, n’en déplaise à l’orthodoxie marxiste. Les donneurs de leçon et les analystes hors sol de tout poil fantasme le mouvement dont il rêvent, et c’est bien leur droit, mais quand on arrive à ce point de déni de réalité, on se dit qu’il serait peut être bon d’aller bloquer un péage toute une nuit pour papoter avec les gens et constater que les instruits n’ont pas le monopole de l’intelligence...

05/03/2019 12:23 par Xiao Pignouf

Le mérite de cet article en tout cas est d’enclencher un débat. Les commentaires sont très enrichissants. Les arguments de Georges Sporri, entre autres, sont décidément bien solides. Même si je ne suis pas d’accord avec tout, je dois dire qu’il touche du doigt certains aspects ennuyeux d’un tel projet.

En ce qui concerne l’article, il ne me convainc guère : je pense que la revendication du RIC, éminemment politique, n’annule pas celles, plus matérielles, des salaires, des allègements fiscaux (encore faudrait-il que les impôts que nous payons se voient dans l’espace public, par un retour des services publics en milieu rural, un environnement éducatif restauré, un milieu hospitalier bien soigné, nos vieux chouchoutés...) et en fin de compte d’une vie digne d’être vécue, et non survécue. Le RIC sert probablement aux médias (et au pouvoir qu’ils servent) de cache-misère, ce qui explique pourquoi il ressemble à une aubaine qui permet de ne pas parler des sujets qui fâchent, DU sujet qui fâche : le pognon. Ce pognon que les riches veulent à tout prix se garder pour eux seuls. Fièvre accumulatrice pour les uns (%), austérité pour les 99 autres. Macron est banquier, il sait là où ça fait le plus mal et c’est lui qui a les clefs du coffre. L’Europe a le code.

En fait, je reste plutôt pour le RIC, mais je crois que si l’on considère les arguments contre, il s’agit alors de s’attarder sur ses modalités pour ne pas tomber dans les travers suisses ou les chausse-trappes qu’indubitablement nous tendront le gouvernement et les médias dominants. Peut-être, et je dis bien peut-être, que l’erreur est le RIC en toute matière, capable du meilleur comme du pire. Il s’agirait alors de lui donner les limites nécessaires et des cadres d’applications réalistes : qu’il puisse être soit national ou régional (en effet, qu’en serait-il, par exemple d’une problématique propre à une région d’outre-mer ? Nos lointains concitoyens portent en eux le poids du « loin des yeux loin du coeur »), qu’il ne puisse en aucun cas être stigmatisant ou porter atteinte aux libertés individuelles, aux acquis sociaux et à ceux du CNR, que chaque question mise au vote n’aille que dans le sens du progrès humain, qu’il soit absolument révocatoire et constituant.

Donc qu’il ne puisse être, au risque de tomber dans les abus mentionnés par G. Sporri (qui sont réels), en toute matière finalement.

05/03/2019 15:25 par François de Marseille

@ Assimbonanga : ce que je dis tient tout simplement de la logique. Apporter un outil de contre pouvoir apportera mécaniquement plus de democratie. Quand vous rajoutez des masses sur le plateau de gauche d’une balance, il est rare que ce soit le plateau de droite qui s’abaisse.
Quand l’auteur commence a s’appuyer sur des contre vérité pour construire un raisonnement, eh bien non, je ne lis pas.

05/03/2019 15:55 par mandrin

mouais...vous emballez pas le bruit cours que la prochaine ordonnance macron serait de repeindre en blanc toutes les bagnoles jaune de la poste pour ceux qui sont intéressé faut investir dans la peinture..."nonobstant délit d’initié oblige".

05/03/2019 17:57 par Albert-Nord

J’avoue encore. J’ai pas tout lu de l’article et des commentaires.
Selon moi le RIC est essentiel et futile.
Essentiel parce qu’il est un dénominateur commun des GJ  ; parce qu’il est inapplicable par une République Française, au sein de l’Union Européenne, ligotée par ses traités ; parce qu’il devient, de fait, le grain de sable qui fait tout dérailler.
Le Ric (dans sa dimension pleine) est une petite revendication qui fait devenir fou tous les représentants de l’ordre bourgeois.

Les taxes sur l’essence semblaient futiles/dérisoires, tout comme la multiplication de contrôles techniques sur les bagnoles ou le 80 au lieu du 90km/h sur les routes.
On a vu le résultat de ses "futilités"...

Les futilités sont essentielles pour démasquer un pouvoir emprisonné dans ses dogmes et dans ses lois (traités de l’U.E) qui ne lui donnent plus aucune marge de manœuvre pour négocier à "la marge". Son corsetage est total.
Le résultat est un dialogue de sourd Gouvernement/GJ, une guerre sur des « broutilles ».
Broutilles et futilités qui sont essentielles parce qu’elle sont l’os que le chien bourgeois n’aurait pas du ronger pour maintenir sa propre sécurité.
Le pouvoir est arrivé jusqu’à l’os des travailleurs, alors qu’il pensait qu’il restait du gras, de la chair a grignoter encore et encore.
Pouvoir français qui à oublié que la Marseillaise était un chant révolutionnaire, que l’International est un chant français, tout comme Le Chant des partisans.

Le pouvoir français déculturé joue avec le feu. Et il fait bien, car son inconscience, son autisme et sa brutalité est notre force.

05/03/2019 19:27 par VL

“Autre aspect : si les suisses ont voté contre la 5ème semaine de congés payés, ce n’est pas parce qu’ils avaient la trouille, c’est parce qu’une majorité d’entre eux bénéficient déjà dans le cadre des contrats de paix du travail, de 5 ou souvent 6 semaines de CP et que seuls les secteurs très fragiles de leur économie restent avec 4 semaines. La propagande patronale a réussi à faire croire que 5 semaines de CP dans ces entreprises provoquerait des faillites et du chômage chronique. »

On est donc d’accord, ils avaient la trouille de se retrouver au chômage… une peur irrationnelle implantée à travers les médias et tous les autres moyens à disposition des capitalistes. C’est toujours la même rengaine et malheureusement ça fonctionne plutôt bien…

Comment peut-on être de gauche et contre le RIC, ou alors on se méfie du peuple, le peuple serait de droite et/ou stupide et pourrait faire n’importe quoi ? Dans ce cas, on se retrouve dans la même position que les oligarques de droite, des oligarques de gauche valent-ils vraiment mieux ? Peut-être, mais on resterait dans un système aristocratique….

Le RIC n’est qu’une première marche vers la mise en place de la première Démocratie, et effectivement le RIC n’est pas déterminant tant que tous les systèmes d’informations jouent très largement en la faveur d’un camp… En fait le véritable problème est là, qu’il s’agisse du RIC ou des revendications de gauche portées par des candidats, ils n’ont aucun moyen financier et aucune visibilité dans les médias et de ce fait ils ne peuvent pas atteindre les gens. Pourtant en 2005 il y a tout de même eu un petit miracle… et peut-être qu’on en vie un autre en ce moment avec un éveil des consciences grâce au mouvement des gilets jaunes.

Quant aux éventuelles problèmes de seuil du RIC, EC et bien avant lui Condorcet a imaginé des systèmes très efficaces. Par exemple, le RIC par cercles concentriques, c’est-à-dire qu’une seule personne pourrait éventuellement présenter une initiative qui serait validée ou pas par l’assemblée (tirée au sort) de sa commune. Si le RIC est validé la commune organise un référendum et s’il passe, alors le département doit organiser le référendum, puis la région et enfin la nation. Le RIC est attaquable dans sa forme, on peut tout imaginer, mais sur le fond, qu’est-ce qu’on peut bien avoir de mieux à part la démocratie directe et encore il me semble préférable d’avoir un vote secret plutôt que public et qui pourrait faire l’objet de diverses pressions.

L’histoire a montré qu’on ne peut pas gagner au niveau législatif, le seul moyen de gagner me semble-t-il est de rassembler le peuple de droite, de gauche et du centre grâce au niveau constituant, c’est le dénominateur commun de l’humanité, instaurer le pouvoir des peuples.

05/03/2019 19:32 par Georges SPORRI

@François de Marseille / Non ! Ce que tu dis = les RIC augmenteront la démocratie par ajout d’un contre pouvoir est un sophisme puisque cela induit une absence totale de scrupule dans la définition de la démocratie ... La démocratie n’est ni la dictature de la majorité, ni le droit de nier les conflits d’intérêts permanent en écrasant tout ce qui bouge à coup de votations chères que les principaux concernés ne peuvent pas s’offrir. Les RIC entre franchouillards sur le statut des étrangers seront tous plus répugnants les uns que les autres. Les RIC néo puritains contre les motards, les automobilistes, les fumeurs, ...etc. seront plus abjects les uns que les autres. Parfois l’électorat, qui n’a rien à voir avec le Peuple mobilisé, ne votera pas pour ces saloperies, sauf si les mass media, les leaders d’opinion et les partis de droite + extrême droite coalisés organisent une propagande hyper efficace et très bien subventionnée par la bourgeoisie.

05/03/2019 21:16 par Yannis

Le diable dans les détails...

Finalement la situation sociale en France n’est pas si grave que ce cela puisqu’on a tout le loisir de discuter du pour et du contre du RIC dans les moindres détails, d’évaluer tous les dévoiements possibles de cet outil démocratique, mais aussi de projeter tous nos schémas établis sur les Gilets jaunes. Bref, largement le temps de blablater et de douter, prise de décision et actions viendront plus tard...

On finit par croire qu’un débat constructif dans dans toutes les classes sociales touchées pourtant de plein fouet par les "réformes" Macron - pratiquement toutes, l’éducation en voie de destruction et si peu de mouvement du côté du corps enseignant, la diffusion populaire de la culture idem et si peu de soutien d’artistes - est impossible, voué à l’échec. Le contexte serait-il tellement perverti et enclin au défaitisme que nous allons tout droit vers l’enterrement d’un mouvement populaire, rare espoir de réveil de la société francaise à ce jour ?

05/03/2019 23:02 par François de Marseille

@ G. Sporri "Par exemple il me parait évident que les comité référendaire seront le lieu idéal pour regrouper discrètement droite + extrême droite + églises chrétiennes, non ?"

Je respecte cet argument, même si je ne le partage pas. Il a le mérite de ne pas être de mauvaise fois, contrairement a cet article qui ne dit pas franchement sa crainte de trop de democratie.
Je respecte l’avis de ceux qui pensent que la démocratie n’est pas forcément l’ideal dans une société peu eclairée, même si ce n’est pas mon avis.
La question est, si le peuple est en majorité a droite, voire a l’extreme droite, peut-on le laisser prendre des décisions.
Ma réponse est oui, je fais le pari que même si cela arrive ( je n’y crois pas), ce sera un moindre mal et ce sera temporaire, le temps que la majorité comprenne ou est l’interet du plus grand nombre.
Rien ne peux être pire que ce système qui garanti l’impunité a un gouvernement élu.
Que diraient les gilets jaune si le peuple votaient contre eux, ils diraient sans doute : soit, je veux par dessus tout la démocratie, elle s’est exprimé et j’en suis content. Pourquoi diraient ils autre chose en fait.
Comme le dit Xiao, le RIC ne pourra pas etre anti constitutionnel, il suffit donc de bien ecrire la constitution pour se mettre a l’abris de tout les excès.
Et enfin, argument le plus puissant, si le RIC permet de ne plus sacraliser les elus, ils devrons adopter une gestion saine garantissant une vie decente a gout le monde. Dans ce contexte, les fachos n’auront plus aucun terreau pour prosperer.

05/03/2019 23:30 par Autrement

De la révolte à la révolution.
Pour ceux qui ne le connaîtraient pas encore, le récit éclairé de l’avocat François Boulo, spécialiste du droit du travail (entre autres), et porte-parole pour les médias des Gilets jaunes de Rouen :
https://www.youtube.com/watch?v=tRl9_q2ytI8
C’est long mais très intéressant.

06/03/2019 00:16 par Danael

L’extrémisme de droite et le fascisme sont déjà inscrits à mon avis dans le système capitaliste actuel. Alors si nous avons des craintes de ce côté là, c’est ce système qu’il faudrait viser d’abord en sachant qu’il n’est guère réformable. En ce sens dans les ateliers de réflexion de GJ, il faudra être clair sur la nature des pouvoirs politiques et économiques en place pour y faire face avec réalisme et vouloir le remplacer par un autre système et mode de vie plus attractifs puisque celui-ci nous détruit. La stratégie est à cogiter aussi.

06/03/2019 07:56 par VL

Le constat me semble assez terrible, même ( ou surtout ?) à gauche les gens “bien éduqués” se méfient du peuple, et en ce sens ne sont pas prêts pour la démocratie. Le peuple va grandir et se développer très vite avec la démocratie, les gens ne sont pas stupides mais ils ont été endormis et endoctrinés pendant des années ou des décennies,ils vont vite comprendre les supercheries de ce système oligarchique capitaliste qui instaure leur misère et leur asservissement à l’argent.

Informez vous sur ce que sont les gilets jaunes, on dirait que certains ont adopté la vision de BFM...

06/03/2019 10:26 par Georges SPORRI

@ VL / Penser que le RIC n’est pas un bon outil = se méfier du peuple ? Penser que la société ne changera pas par 1000 RIC = être pour BFM TV ? N’as tu pas un peu honte d’utiliser des arguments aussi GROS ! Et même très GROS ! Là tu vas sûrement m’accuser de grossophobie ! Je pourrai aussi m’amuser en rappelant que pour interdire les partis de gauche et les syndicats Adolf Hitler a utilisé un référendum ! Et que depuis, en RFA, les référendum fédéraux sont interdits / Par contre les communes et les landers peuvent en organiser sur des questions locales... Alors ? ça fait quoi de se prendre un gros argument pourri dans le pif ? En tout cas ça ne fait pas avancer le débat sur les revendications, les tactiques, les stratégies et les moyens logistiques ...

06/03/2019 11:56 par Assimbonanga

Nous discutons entre nous, ici, dans un journal spécialisé, mais attention combien sommes-nous ? Quelle force représentons-nous ? Combien de Français ont le goût de la politique ? Combien en revanche sont avides de s’embourgeoiser au plus vite , d’écouter France Culture, de se croire de gauche tout en n’agissant que comme des réactionnaires âpres et peureux, barricadés derrière leur porte d’entrée blindée ? Combien s’enferment dans une petite bulle, Netflix , Canal, cinéma fantastique, ésotérisme, ou même disneyland, ou tout autre loisir et consommation de niche, l’océan l’été, les sports d’hiver l’hiver, hors des luttes prolétaires ? Ne sommes-nous pas nous-même dans une petite bulle néoprolétarienne derrière nos claviers d’ordinateurs ?
On peut discuter du RIC des heures durant, mais combien de Français ont été atteints par sa contagion ?
Ce texte heurte ceux qui pensaient tenir une solution avec cette potion magique, le RIC, mais il faut dézoomer un peu et considérer les choses internationalement et voir que les traités ne sont que le reflet des puissants qui nous dominent, à savoir les multinationales dont Macron est l’employé et qui a pris le pouvoir sur une inattention totale du corps électoral. Et maintenant, il ne lâchera rien, dut-il devenir un dictateur. Un dictateur qui ne parle que de bienveillance.
Tel un vrai dictateur, Macron verrouille l’information. On a passé sous silence le véritable putsch du barrage de Caussade dans le Lot-et-Garonne, au mépris des lois. On passe sous silence les 70 voitures brûlées à Grenoble. C’est aux seuls Gilets-Jaunes que l’on impute des violences, pour les salir. On fausse le nombre de manifestants de l’acte 16. A l’Assemblée Nationale, c’est carrément la prise de pouvoir du déni et du mensonge, l’outrage à Loïc Prudhomme, le totalitarisme des brutes et des dépourvus d’intelligence, les réactionnaires.
C’est frappant de voir à quel point des critères de communication politiques président aux choix éditoriaux des médias dominants. Des pans entiers d’information ne filtrent pas.

06/03/2019 12:35 par Assimbonanga

Croyez-vous vraiment que ces gens-là vont concéder à la populace un véritable RIC, moyen démocratique d’infléchir leurs décisions ?
https://www.youtube.com/watch?v=iHRvgITXn6A
Prenez 6 mn, écoutez toute la vidéo. On retiendra le nom d’Olivia Grégoire, une grande prédatrice totalitaire. Quel poids les Gilets Jaunes peuvent-ils avoir face à cette engeance ?

06/03/2019 19:50 par barbe

Georges, je sais bien que vous êtes fin tacticien. Mais il serait bon d’être conséquent et d’écouter les arguments des autres, comme on vous écoute : quand vous dites en gros : "les femmes voteront pour des représentants femmes, les ouvriers pour des représentants ouvriers"... vous n’envisagez pas l’idée qu’on peut être les deux, les trois ou les quinze particularités à la fois. C’est là que la tactique a besoin d’un peu de logique : que vous le vouliez ou non, il y a ce qu’on appelle des citoyens, qui sont appelés à faire la loi, sauf que ce pouvoir leur est confisqué, vous avez beau claironner sur la hausse du nombre de représentants, tant que le peuple n’a pas son mot à dire sur les textes qu’ils votent, votre belle stratégie, illogique au passage, n’est qu’une foirade pour maintenir le système représentatif ; le ric n’est qu’un pis aller et les Français iraient voter les textes si on le leur permettait. Belle journée.

06/03/2019 21:20 par François de Marseille

Que l’on soit pour ou contre le RIC est une chance. Qu’on ait une chance ou non de l’avoir, c’est un autre problème qui n’est pas sensé être corrélé au premier.

06/03/2019 22:00 par François de Marseille

@ Luniterre "Dans le système capitaliste le RIC ne sera jamais qu’une "amélioration" de la "démocratie" bourgeoise, c’est à dire un renforcement du pouvoir de classe de la bourgeoisie, d’une manière ou d’une autre."
Et c’est moi qu’on accuse d’être péremptoire...
Donner la parole au peuple ne peut donc d’apres toi que renforcer le pouvoir de la bourgeoisie. Même si cette proposition paraît, pour rester poli, pour le moins contre intuitive, on n’aura ni explication ni exemple pour le justier. C’est tout, c’est comme ça !
Je ne trouve pas les mots pour décrire le vide sidéral qui s’ouvre devant moi quand je lit un truc pareil.
La logique définitivement remisée au placard. Ca fait peur !
Je viens de finir le livre de François Begaudeau, Histoire de ta betise. Un joyau !
Je ne m’étais encore jamais senti autant en phase avec quelqu’un d’autre. Je vais m’en relire quelques pages pour remplir un peu de ce vide avec de l’intelligence et du raisonnement.

06/03/2019 23:14 par Geb.

C’est tout de même bizarre qu’après 44 réponses à l’article de JCP personne ne se soit posée a question de pourquoi les Gilets jaunes "veulent" un Référendum d’Initiative Citoyenne. Et rejettent par ce moyen la "Démocratie représentative".

Dans toutes les réponses apportées il y a évidemment une part de bon sens. Mais personne ne tient compte que le RIC est le seul moyen qu’ont trouvé des personnes sans éducation politique dans leur majorité, (Des personnes déculturées historiquement et politiquement par des décennie d’abandon de la part des "partis" qui auraient dû leur apprendre à appréhender la Société et à combattre cette société après l’avoir analysée), pour combattre cette même Société.

En fait les "analystes " de la situation sont les mêmes qui refusaient de"voir" que la "montée" du nombre d’électeurs du FN était exactement opposée à la "descente" du nombre des électeurs de la gauche et extrême gauche traditionnelle. Et qui "refusaient" le fait que ces électeurs auraient bien pu être les mêmes, déçus, partis voir ailleurs si le ciel était plus bleu.

Pourtant, quand on a systématiquement "négligé" l’éducation des masses, je dirais même "saboté" celle-ci, c’est pas difficile de comprendre que le dernier qui parle "bien", surtout quand il n’a jamais eu à se confronter aux problèmes comme décideur, c’est celui qui a toujours raison...

De plus le phénomène Gilets jaune est un phénomène typiquement décrit par Marx : La nature ayant horreur du vide, lorsqu’on ne remplit pas correctement les cases d’autres le prennent... Les case ayant été vidées de leur contenu réellement politique par ceux qui les occupaient, (Les partis traditionnels), lors du changement qualitatif/quantitatif du mécontentement en révolte ouverte, les "cases" se sont retrouvées remplies par le résultat de cette révolte. Soit les Gilets jaunes.

Si on mesure les changements profonds de qualité des revendications des gilets jaunes de base par rapport à il y a quatre mois on s’aperçoit que la route a été rapide pour un changement en profondeur en qualité et en quantité. Et surtout que d’une revendication purement économique sur le prix des carburants on en est arrivé à des revendication politiques et économiques fondamentales.

Evidemment rien n’est clair et c’est normal : Que peut on attendre de "clair" et "structuré" émanent d’un ensemble de personnes, même de bonne volonté, qui ont une image de leur société future idéale souvent en totale opposition avec celle du camarade de lutte. Mais le contenu révolutionnaire, lui, est bien présent. On peut rire de ceux qui imaginent un RIC dans le style de la Suisse ou de l’Islande, ou qui "rejettent" l’aide, intéressée ou pas, des partis d’opposition divers, mais il faut aussi comprendre que chez les Gilets jaunes les clivages en trame de fond ne favorisent pas le prosélytisme en faveur d’une vision socialisante puisque ce sont les idées dominantes du système qui minent la pensée du groupe. Et l’attitude des dirigeants et élus des dits "partis d’opposition" ne fait que les conforter dans leur rejet. De plus chaque côté du panel politique à l’intérieur ne se rend pas compte que les "partis" d’opposition, du moins les principaux, sont présent anonymement au sein du Mouvement à travers les militants ou anciens adhérents qui se sont investis à titre personnel face à l’immobilisme des directions syndicales et politiques.

Pour mon compte il est évident que sans représentation ni coordination concrète et soutenue le mouvement s’essoufflera tôt ou tard. Sauf si un parti, (Lequel je l’ignore mais ça sera celui qui remportera la mise), décide de mettre toute sa disponibilité au service du Mouvement sans demander aucune contrepartie. Et surtout cesse de jouer le jeu politique du régime, en particulier la mascarade des Elections européennes qui comme chacun devrait le savoir sont la demande aux Peuples européens par l’Oligarchie de courber l’échine devant la morgue d’un système fasciste soft et de l’approuver par le vote. Aucun parti populaire et encore moins révolutionnaire ne devrait aujourd’hui se compromettre dans cette gabegie mortifère. Et il devrait laisser les assassins des Peuples rester entre eux. Et encore moins accepter l’argent des indemnités payées sur le compte des Peuples européens pour mieux les trahir et les dompter.

Par contre, l’expérience du Mouvement a déjà commencé à prendre une dimension historique. Y compris à l’International. Et horizontalement beaucoup se sont rendu compte qu’entre un électeur FN et un électeur communiste, tous deux exploités et prolétarisés par l’Oligarchie mondiale, il n’y avait pas grande différence sur le résultat et sur leurs vies. Les LDB éborgnent aussi bien à droite qu’à gauche, on crève de faim dans les deux camps, et les pourris d’en-haut n’ont pas de préférences latérales particulières quand il s’agit de faire réprimer la Plèbe.

Aujourd’hui, s’il y avait un vrai parti révolutionnaire en France il serait déjà dans le mouvement à fond sans tenter de le noyauter mais en faisant savoir qu’ils s’investissait totalement. Et dans les instances du Régime il rendrait la vie intenable aux Oligarques et leurs sbires en les poussant dans tous leurs retranchements jusqu’à les empêcher de gouverner ou en les obligeant à des mesures de rétorsion impopulaires envers eux.

Et surtout l’autre "chance" c’est que du "côté droitier" les partis de droite sont carrément divisé, nuls ou incompétents, et surtout relativement discrédité vis à vis de leurs adhérents, le rôle de prédateurs leur ayant été fauché par la gauche bidon social-démocrate du PS et du PCF-PGE...

Et quoi qu’il se passe "après", rien ne sera plus jamais comme "avant". Au moins pour cette génération.

Des personnes qui ne se seraient jamais serré la main ont pu parler et échanger dans la lutte, on subie la répression en commun, et ont souvent analysé que l’ennemi était devant eux et pas sur leurs côtés. Ils ont même aussi découvert que les force de répression du Régime n’étaient ni monolithiques, ni infaillibles. Qu’elles avaient aussi leurs failles, de classe, comme de stratégie et de formation, Ils ont appris à se positionner non plus les uns contre les autres mais face à un ennemi commun. Ils ont découvert que le Capitalisme qui assassinait ailleurs pouvait en faire autant ici. Que les "false flag" et les "casseurs" étaient en général dirigés par le Régime pour discréditer les manifestants, et que quand la propagande d’état leur parlait de "tyrans qui assassinaient leur propre peuple", l’expression pouvait aussi s’appliquer chez nous. D’autant plus que ceux qui avaient "inventée" l’expression étaient les mêmes que ceux qui les mutilaient aujourd’hui dans nos villes et nos campagnes.

Et ça, ça n’est pas une mince victoire après un trou noir politique et de descente aux enfers de plus de 40 ans..

07/03/2019 00:17 par Georges SPORRI

@ Barbe / Bien sûr que dans une république démocratique ET surtout SOCIALE, les femmes ouvrières votent pour des femmes ouvrières et les hommes fonctionnaires C-D pour des hommes fonctionnaires C-D ...etc Cela contribue à la représentation des classes sociales et à la parité. Votre remarque est un peu pitoyable car avec 65 000 délégués on peut vraiment organiser une vraie représentativité des élus et surtout une vraie représentation des classes exploitées et dominées + une parité hommes/femmes quasi parfaite + des délégués étrangers ou immigrés qui seront exclus de vos RIC citoyens franchouillards ! Resterait alors la question de détail de forger un outil pour révoquer les délégués incompétents ou magouilleurs, mais je ne souhaite pas me trépaner le cortex avec une hypothétique nouvelle constitution qui ne pourrait advenir qu’après une révolution sociale.
Pour le reste vous devriez relire le débat, l’excellente intervention de Jean C qui cite le débat Asselineau vs Chouard sur UPR TV et incite les lecteurs à bien écouter les propos de Chouard à 31:10 ! Chouard explique lui même que ses RIC ne sont ni de la démocratie directe, ni le pouvoir au peuple ( si les gilets jaunes abusés par les gentils virus voyaient ce clip, ils se poseraient alors les bonnes questions et comprendraient enfin pourquoi leurs coordinateurs leur font faire la même manifestation ritualisée, Streets western médiatique, tous les samedis sans se demander où sont passés les 140 000 qui ne manifestent plus ! ).
Autre info : les leaders d’opinion des banlieues savent parfaitement que les éventuels RIC seraient fortement utilisés, comme en Suisse, pour faire des propagandes racistes, sécuritaires, islamophobes, pro état-policier ... Alors ils ne bougeront pas sauf si les gilets fluos se recentrent sur leurs revendications légitimes = augmentation des salaires, des retraites, des minima sociaux et réduction des taxes et des impôts indirects injustes.

07/03/2019 10:35 par Assimbonanga

DIXIT Geb : "Aujourd’hui, s’il y avait un vrai parti révolutionnaire en France il serait déjà dans le mouvement à fond sans tenter de le noyauter mais en faisant savoir qu’ils s’investissait totalement. Et dans les instances du Régime il rendrait la vie intenable aux Oligarques et leurs sbires en les poussant dans tous leurs retranchements jusqu’à les empêcher de gouverner ou en les obligeant à des mesures de rétorsion impopulaires envers eux."

Hé oui... Mais je crois que Macron s’est rassuré à la vision de l’éparpillement gilet jaune. Pour lui, c’est plié et il l’a fait claironner sur ses médias. Bon enfin, il se méfie quand même. Ce soir, il sera à Gréoux-les-Bains entouré d’une armada policière et la ville est déjà morte en l’attendant. Un mélange de roi soleil et de film de science fiction. Une dictature, assurément. Trop de lecteurs de l’article dont nous causons s’arrêtent à la critique du RIC et , du coup, négligent les autres aspects que sont, par exemple, l’Etat policier. C’est dommage...

Pourquoi Sarkozy & Alliot-Marie ou Macron ont-ils si PEUR d’un imaginaire groupe de Tarnac ou d’un corbeau de St-Pons-de-Thomières ? C’est parce qu’ils savent bien, dans leur for intérieur, que c’est ce qu’ils mériteraient, de vrais ennemis acharnés, des combattants de pointe prêts à tout pour mettre un terme à l’abus de pouvoir.

La radio d’Etat encense Macron mais pourtant la contradiction est patente : Macron se range du côté des "progressistes" alors que , sans hésiter, il soutient sans barguigner Guaido qui n’est autre qu’une crevure comme le sont Bolsonaro et Trump. Comment les animateurs de la radio d’état peuvent-ils continuer à croire que le roi porte des habits somptueux alors qu’ils voient sous leurs yeux la réalité des bastonnades à la matraque, des gazages, des nasses, des gens d’arme qui mutilent, éborgnent, défigurent et que Macron est accusé de recours disproportionné à la force par des instances européennes ?

07/03/2019 12:12 par Assimbonanga

Lorsque Geb déclare "Que les "false flag" et les "casseurs" étaient en général dirigés par le Régime pour discréditer les manifestants", je me pose des questions en ce qui me concerne.
Lors des premiers actes, il y a eu, effectivement, des pillards venus des banlieues très au courant de leur impunité et fort outrés lorsqu’un bijoutier a tiré sur eux avec un flasball acheté légalement. "Il n’a pas le droit !" clamaient ces chérubins.
Alors, mon imagination fertile m’amène vers des suppositions qui sont au conditionnel et je me souviens que monsieur Castagneur a connu une époque encanaillée où il fréquentait des gens louches dans le milieu du jeu de poker et que donc -au conditionnel- des liens eussent pu s’établir entre lui et des voyous par le truchement d’anciennes connaissances... Ou alors par la promiscuité entre flics et bandits dans la vraie vie. Ou que des policiers se déguisent en faux casseurs, ma foi, pourquoi pas.
Mais pour ce qui est des blackblocs, je les crois sincèrement en guerre contre l’Etat. Peut-être que ça nuit au mouvement dans une certaine mesure. Je n’arrive pas à trancher...

07/03/2019 12:22 par Autrement

100% d’accord avec Geb, sauf sur les élections européennes :
Puisque les GJ sont en train de se politiser, l’urgence est de faire campagne contre le déni du vote de 2005, et de ne pas laisser LERM, LR, RN (et les broutilles annexes) occuper le devant de la scène, étant donné la fascisation plus que rampante du pouvoir dans notre pays.
Boycotter ces élections, ce serait laisser se renforcer l’UE telle quelle est, dans les consciences et dans les faits.

07/03/2019 12:37 par Assimbonanga

@Geb. Oui, c’est vraiment surprenant que les Gilets Jaunes ne revendiquent pas d’être représentés (par eux-même) au parlement. Il faut croire que le pilonnage FN du tous pourris a produit des effets dévastateurs. Tous ces slogans simplistes se sont imprimés. C’est bien avant le déclenchement du 17 novembre que l’ennemi s’est introduit, dans les esprits.

07/03/2019 14:10 par VL

"VL / Penser que le RIC n’est pas un bon outil = se méfier du peuple ? Penser que la société ne changera pas par 1000 RIC = être pour BFM TV ? N’as tu pas un peu honte d’utiliser des arguments aussi GROS ! Et même très GROS ! Là tu vas sûrement m’accuser de grossophobie ! Je pourrai aussi m’amuser en rappelant que pour interdire les partis de gauche et les syndicats Adolf Hitler a utilisé un référendum ! Et que depuis, en RFA, les référendum fédéraux sont interdits / Par contre les communes et les landers peuvent en organiser sur des questions locales... Alors ? ça fait quoi de se prendre un gros argument pourri dans le pif ? En tout cas ça ne fait pas avancer le débat sur les revendications, les tactiques, les stratégies et les moyens logistiques ..."

Tu déformes mes propos... j’ajouterai simplement que ton exemple sur le referendum est plutôt bon et montre encore à quel point le RIC peut être complètement vidé de sa substance si les forces de l’argent et de la communication agissent contre les intérêts du peuple. Je le répète le RIC est une première marche et il doit être accompagné d’une série de mesures pour garantie que le peuple vote en étant éclairé par des débats contradictoires et équilibrés. Je m’excuse si mes propos t’ont agacé, c’est simplement que j’ai du mal à concevoir qu’on puisse être progressiste, de gauche et contre le RIC qui me semble si fondamental. Si même la vraie gauche est divisée sur le RIC mais alors quel espoir reste-t-il d’arriver à nous unir contre les vrais ennemis ?

Tu es content de me mettre un bourre pif, mais c’est dommage car nous ne sommes pas ennemis nous avons une cause commune et pourtant nous n’arrivons pas à nous unir... Les capitalistes peuvent encore dormir tranquilles et ravager ce monde.

07/03/2019 19:52 par barbe

Pitoyable est plutôt le fait de ne pas défendre la démocratie directe, pour quelqu’un qui prétend défendre les petits.
C’est se faire des noeuds au cerveau que d’essayer de comprendre la logique de certains ici qui prétendent que la solution (éculée) passe seulement par : reprééésenttter les autres. Et pas par le fait du référendum.
Bref, autre sujet de rigolade : c’est précisément parce que Chouard explique lui même que ses RIC ne sont ni de la démocratie directe, ni le pouvoir au peuple que l’on peut dire du ric qu’il est un pis aller. Chouard explique que les gens s’en sortiront par un combat sur le plan institutionnel : et non pas seulement sur le lieu de travail ; il y a deux lieu de combat pour l’émancipation : le travail, oui, et les relations entre égaux, cela fait d’eux des citoyens (qui ne sont pas des relations communautaires, autour de déterminants particuliers : femme qui plus est ouvrière, qui plus est homosexuelle, qui plus est quinquagénaire : à ce titre débilitant, il y a autant de représentants qu’il y a de différences ; on sent poindre là à travers le discours différentialiste, un gauchissement ou une pourriture) : la citoyenneté met en terme à cette tendance à la pourriture, si jamais on veut bien attribuer à chacun le pouvoir de voter les lois. Belle journée et vive la France.

08/03/2019 00:06 par Luniterre

@François de Marseille, selon votre question :

"Donner la parole au peuple ne peut donc d’apres toi que renforcer le pouvoir de la bourgeoisie."

En réponse à :

"Dans le système capitaliste le RIC ne sera jamais qu’une "amélioration" de la "démocratie" bourgeoise, c’est à dire un renforcement du pouvoir de classe de la bourgeoisie, d’une manière ou d’une autre."

N’est-ce pas tourner carrément en rond ?

Le seul moyen d’en sortir serait de conclure que la Suisse est une République Socialiste Prolétarienne...

Jusqu’à preuve du contraire, ce n’est pas le cas, et la pratique démontre donc l’impasse que représente le RIC. Il n’est en rien, par lui-même, une voie de transformation de la nature de classe d’un état.

Par contre, dans le cours révolutionnaire d’une transformation du système social, transformation qui repose d’abord sur une transformation des rapports de production, un tel formalisme démocratique pourrait effectivement venir en renfort. Ce qui est premier et primordial, dans ce processus, c’est le mouvement de masse politiquement orienté vers la transformation sociale prolétarienne, et non tel ou tel formalisme démocratique, RIC, AG, Conseil Ouvrier ou autre...

Luniterre

08/03/2019 08:50 par Charles Peggy

Tout à fait d’accord avec plusieurs commentaires se demandant un peu ce que cet article fait sur LGS (réponse plausible plus bas), car en choquant une partie des gilets jaunes, il crée de la division. Un des axes forts de cet article est de soutenir que la revendication RIC est soutenue (en sous-main) par le gouvernement, afin de faire passer au second plan les revendications de justice fiscale et sociale. Cette interprétation relève du grand n’importe quoi.
Tout d’abord il est clair pour tout le monde que la plateforme du mouvement repose sur DEUX pieds d’égale importance : justice fiscale et sociale ET plus de démocratie. Ensuite désolé mais ce qu’on retient de Philippe c’est "le RIC me hérisse".

Explication plausible : nous nous trouvons face à un ayatollah de la "démocratie continue" telle que prônée par Dominique Rousseau ("Radicaliser la Démocratie", 2018), pour qui le RIC n’est qu’un avorton tout à fait insuffisant de démocratie, un ersatz, une pâle teinture de ce que devrait être à leurs yeux une "vraie" démocratie". Selon lui, il faudrait 4 assemblées dont certaines tirées au hasard, révocables à tout moment et renouvelées en permanence, etc. Ces ayatollahs peuvent-ils accepter simplement que les citoyens puissent souhaiter avoir un système plus équilibré que l’actuel, en lequel ils puissent avoir confiance, et qui leur permette de faire autre chose que de la politique à 100% de leur temps en conférant une parcelle de leur pouvoir à des représentants, mais en conservant un garde-fou si cette représentation s’égare ? N’étant pas structurés, les gilets jaunes acceptent chacun se reconnaît dans les revendications maintenant relativement claires et figées, mais je ne pense pas qu’ils voient d’un très bon oeil qu’on leur dise que leur revendications sont mauvaises tout en ayant l’air de soutenir le mouvement.

08/03/2019 11:09 par Assimbonanga

Le problème est que le peuple ne participe pas aux délibérations et que Macron prenne les décisions tout seul, en ayant seulement consulté ses amis, les labo pharmaceutiques, les grands patrons du CAC 40, Bernard Arnaud, Vinci, Total, la FNSEA, etc... Le RIC peut-il vraiment modifier cette donne ? Ne sera-t-il pas pour les présidents pourris qui se succèdent une opportunité de se débarrasser des bâtons merdeux ? Par exemple, Macron n’aurait-il pas le culot de nous faire trancher cette question : faut-il enfouir les déchets nucléaires à Bure ? Les Français dans leur majorité risqueraient d’être d’accord puisque cette région est peu peuplée, donc minoritaire et que les Français auront le sentiment que c’est assez loin de leur propre jardin.
La défiance règne à tous les niveaux. Il suffit de regarder les sketchs de la Bajon ! Il y en a pour tout le monde et chacun s’en prend plein la figure. Sur ce terreau on ne peut rien bâtir. L’abstention est une fuite et une facilité. C’est bien l’action militante qui réclame le moins d’énergie ! C’est le rien. Ne rien faire. Laisser aller.
Même les partis politiques s’y sont rangés. Ils ont choisi des têtes de liste aux élections européennes qui sont de parfaits inconnus qui commenceront une partie rémunérée de leur vie militante, une fois élus.
Ceci est une critique forte : je les accuse de vouloir vivre sur la bête. Hé bien ! Il ne faut pas s’arrêter à la critique. Être l’objet d’une critique n’est pas suffisant pour tout annuler.
C’est le tort de l’époque, cette manie de jeter le bébé avec l’eau du bain. Il faut bien se le lire : personne n’est parfait. Ce qu’il faut c’est choisir son camp. On ne peut pas être ni de droite ni de gauche. Même sortir de l’UE ne servirait à rien si l’on n’est pas persuadé de dans quel sens on veut aller.
J’abrège.
Le seul truc original que pourraient faire les Gilets Jaunes (qui sont de tous les bords, c’est ce qui fait leur force) c’est d’aller voter massivement aux Européennes. Pratique : c’est à un seul tour et proportionnel. Donc l’effort demandé n’est pas trop violent...

08/03/2019 11:10 par Jean-Yves LEBLANC

La longue intervention de Geb (06/03/2019 à 23:14) pose LA question fondamentale et y répond de façon magistrale dès son deuxième paragraphe.

"le RIC est le seul moyen qu’ont trouvé des personnes sans éducation politique dans leur majorité, (Des personnes déculturées historiquement et politiquement par des décennie d’abandon de la part des "partis" qui auraient dû leur apprendre à appréhender la Société et à combattre cette société après l’avoir analysée), pour combattre cette même Société."

Eh oui, le RIC est tout ce qui reste quand on a tout perdu : perdu le syndicat et le parti de lutte de classe, perdu le socialisme (criminalisé par tous à gauche et à droite et dépeint dès l’école primaire comme le mal absolu) et même perdu l’illusion de la représentation électorale.
Si le RIC est juste un cri qui signifie : "Nous ne sommes pas représentés !", "Pouvoir au peuple" ou même "Tous pourris", alors il est parfaitement justifié tout comme "Macron démission". Si le RIC devient programme revendicatif ou politique, alors c’est une impasse car il peut être un outil démocratique utile mais il n’est en aucun cas un instrument de transformation sociale ou de satisfaction des revendications.

Les Gilets Jaunes sont nés comme syndicat par défaut : revendication pour le pouvoir d’achat, contre les hausses de prix, contre les taxes injustes. Dans cette fonction ils ont puissamment rassemblé et ont mené un vrai combat de classe contre l’exploitation (ce que dit Paye fort justement). Au début, les cibles symboliques de leur révolte (radars, péages ...) étaient bien choisies et rassembleuses. Tout le monde leur a reproché leurs actions et revendications alors qu’elles avait mis Macron aux abois. Ils ont alors "évolué" et, par défaut encore, ont pris une fonction politique. Le RIC, d’abord importé comme cri contre le marigot politique, est devenu programme. Plus grave, ils ont largement abandonné leurs revendications vivrières rassembleuses (au grand soulagement de Macron et de la gôche). Les prix du carburant, des péages, de l’électricité, de l’alimentation grimpent de plus belle mais en centrant leur discours sur le RIC ils s’éloignent du quotidien et de la colère initiale au profit d’une abstraction . Alors les GJ "populaires" se retirent et laissent une minorité de GJ "professionnels" aux ronds points ou aux manifs.

08/03/2019 11:31 par Georges SPORRI

MARX disait : lorsqu’on me gave grave avec le "peuple" je me demande quelle saloperies se préparent contre la classe ouvrière ! Et c’est pas con ! Surtout lorsqu’on constate tous les jours que certains ne connaissent pas la différence entre peuple et électorat, peuple et grand public, peuple au sens nationaliste du terme et peuple au sens sociologique du terme ...
Tiens ! Pour sortir de débat foireux qui peut durer 80 posts, je préconise la lecture de http://bellaciao.org/fr/spip.php?article161369

08/03/2019 12:17 par barbe

Qu’est ce que vous avez tous contre la démocratie directe ?
Quel argument plausible tenir contre l’idée de voter nous-même nos lois ?

J Y Leblanc montre bien que le ric est un pis aller. Parfait.
Mais en va-t-il de même de la démocratie directe ?

08/03/2019 12:31 par Assimbonanga

Les premiers Gilets Jaunes n’étaient-ils pas plutôt des petits commerçants, indépendants, agriculteurs retraités, et personnes exaspérés par "les charges" ? A force que les propagandistes comme Le Pen, Wauquiez et Macron serinent ce slogan, ça a fini par sortir. La confusion entre charges et cotisations, entre cotisations et impôts est puissamment entretenue. Et les taxes par-dessus le marché ! La "déculturation historique et politique" n’a-t-elle pas été puissamment cultivée ?

08/03/2019 12:35 par Assimbonanga

Je vois que Jean-Yves LEBLANC apprécie l’expression de "Gilets Jaunes professionnels". Est-ce du second degré ? Ou alors, c’est l’expression de sa mentalité réactionnaire ?
Un professionnel est rémunéré. C’est une base académique. Ne faites pas dire aux mots n’importe quoi !

08/03/2019 18:16 par Geb.

@Georges SPORRI.

Tout d’abord si j’utilise le terme de "Peuple" c’est tout simplement que chez les Gilets jaunes on ne peut parler de "Classe ouvrière" comme composante générale du Mouvement. Depuis le début je cherche comment relier sa genèse à un quelconque mouvement dans l’histoire et je n’ai trouvé jusqu’ici qu’un parallèle avec la révolte des Bogomils en révolte spontanée contre la corruption et l’immobilisme de l’Eglise Catholique au XXème siècle. En majorité il ne remettent pas en cause le Capitalisme "per se", mais sa mise en oeuvre déformée par des élites corrompues qui permette de les appauvrir et de leur voler ce qu’ils pensent être leur juste part de l’exploitation du prolétariat.

Et puisque tu sembles rejeter les citations de Marx, (Encore que préciser que dans la Nature le "vide" n’existe pas naturellement est autant une notion de Physique élémentaire qu’une notion analytique "marxiste"), on pourrait préciser que si on emploie le terme de "Peuple" plutôt que de "Classe ouvrière", ou de "Prolétariat", c’est que "le Peuple" comprend bien d’autres éléments que les éléments "productifs" et les éléments "prolétarisés" de la Société.

Le peuple "gilet jaune" est aussi en partie majoritaire, ou 50/50 composé d’éléments des classes intermédiaires paupérisées par le Système néo-libéral. Ce qui explique entre autre que ces éléments ne ressentent pas les effets ni les causes, de leur paupérisation de la même façon que les couches prolétariennes peuvent le ressentir. Le terme exact, s’il n’avait aujourd’hui une connotation péjorative, pourrait être, comme dans la Rome antique, " la Plèbe".

Il est d’ailleurs d’une importance majeure de prendre en compte le fait qu’avec la paupérisation massive en devenir des couches intermédiaires de la société capitaliste occidentale, ceux qui oeuvrent pour un Changement concret révolutionnaire devront comprendre et intégrer ce changement de paradigme dans leurs stratégies. On ne peut expliquer son appauvrissement à un patron de PME paupérisé par le Financiarisme les dommages qu’il subit sans en connaitre les causes réelles, de la même façon qu’à son ouvrier qu’il exploite régulièrement.. Alors qu’en tant que "patron" il se voit membre à part entière de l’élite du capital tout en étant en réalité le "prolétaire" et le "locataire" des banques à qui il paie tribut.

08/03/2019 22:21 par Georges SPORRI

J’peux répondre à tout (trop long et inutile) / Il est évident que la revendication du RIC a été introduite doucement vers le 10 décembre et de plus en plus fort ensuite par des noyauteurs / Un tract bicolore en 4 images pieuses prétendait qu’un ménagère inspirée allait soudain avoir une idée de loi géniale (ce n’est pas impossible, ni improbable) puis, tagada ! tsoin ! tsoin l’envoyer sur un site, suite à quoi, crac ! boum ! hue ! 700 000 signatures. Et pan dans la poire de l’Assemblée nationale obligée de mettre en œuvre le RIC et, en cas de victoire, obligée de promulguer la loi ... Je me suis senti insulté par un tel niveau de niaiserie et d’irréalisme flagrant.
En même temps, dans les manifestations des grandes villes, apparaissaient des banderoles bicolores noires et jaunes produites par des entreprises d’évènementiel ! Loin des pancartes avec fautes d’orthographe du beau mois de novembre ...
C’est cousu de fil blanc + il y a anguille sous roche + ...etc.

08/03/2019 22:47 par François de Marseille

@Geortes Sporri : " les RIC augmenteront la démocratie par ajout d’un contre pouvoir est un sophisme puisque cela induit une absence totale de scrupule dans la définition de la démocratie ... La démocratie n’est ni la dictature de la majorité, ni...
"
Il ne s’agit pas de scrupule. Par définition, la démocratie, c’est le peuple qui exerce le pouvoir. Le RIC est-il ou non un outil permettant au peuple d’exercer un pouvoir ?

Quelle étrange oxymore camouflé, la" dictature de la majorité". C’est pourtant bien ça la démocratie.
La généralisation du concept de l’intérêt commun est une idiotie. Il arrive quantité de situation où il faut trancher entre deux règles préservant de façon identiques le bien commun (exemple de condition sine qua none pouvant être imposée pour solliciter un RIC) , mais l’une de ces règles a la faveur d’une partie de la population alors que l’autre règle est préférée par une autre partie. C’est en fait le cas presque tout le temps.

La politique ça consiste à débattre de ce choix en apportant des idées. Si aucun consensus ne se degage du débat, on fait quoi mise à part cette dictature de la majorité que tu réfute ? Quel que soit le système, c’est une dictature, car trancher c’est dicter.

C’est juste clair que pour toi ça ne doit pas être la majorité qui décide, alors explique nous qui.

08/03/2019 23:58 par Luniterre

Que le RIC soit un moyen de se réapproprier la « politique » pour les GJ de toutes origines sociales, même en se voulant « apolitiques », c’est un fait évident.

Mais un autre fait évident, si l’on compare la situation du mouvement GJ aujourd’hui avec ce qu’il était le 17 Novembre, et aussi, par exemple, avec ce qui se passe en Algérie aujourd’hui même, c’est bien que ce mouvement GJ a totalement cessé d’être un mouvement de masse, malgré son agitation chronique hebdomadaire des « Actes »…

Il serait donc temps d’ouvrir les yeux sur la réalité pour comprendre que notre débat sur le RIC n’intéresse pas plus la grande masse des prolétaires que les arguties byzantines sur le sexe des anges…

La grande masse prolétarienne non seulement s’en contre-fiche totalement mais ne sait même pas de quoi il s’agit, généralement.

La manif « régionale » de Clermont était aussi un test en ce sens que la grande masse des prolétaires industriels locaux des Usines Michelin ne s’est toujours pas plus intéressée à ce mouvement non plus.

Pour la plupart le mouvement GJ n’est plus qu’une bande d’hurluberlus qui ressort tous les Samedi dans les rues pour se foutre sur la gueule avec les flics… Et plus personne n’y voit réellement de raison revendicative ni ne sait même s’il en existe encore…

Bien entendu ce n’est pas la réalité du vécu des GJ, mais c’est ce qu’en perçoivent la plupart des gens de toutes les couches sociales qui soutenaient ce mouvement durant les premières semaines.

Le débat sur le RIC n’a donc d’intérêt que dans la mesure où le mouvement GJ peut prendre conscience de la distance et du fossé énorme qui s’est creusé entre lui et la masse dont il est sensé exprimer les revendications.

Si le RIC continue de fédérer le mouvement GJ il contribue aussi à l’entretenir dans l’illusion d’être un mouvement de masse, ce qu’il n’est plus. Il contribue donc à ce qu’il se referme sur lui-même et en ce sens il est bel et bien un instrument au service du pouvoir.

Le « yo-yo » apparent des chiffres de « mobilisation » comme celui du potentiel de « sympathie » dans la population sont aussi des armes du pouvoir pour entretenir cette illusion et contribuer, en fait et en pratique, à l’isolement et à l’usure des forces de ce mouvement.

Luniterre

09/03/2019 11:08 par Georges SPORRI

@ Luniterre / En fait les sondages montrent qu’une majorité de l’opinion "qui répond" approuve le RIC + 27 % Macron + 24 % Le Pen, chiffres auxquels il faut ajouter Dupont Gnangnan ... PS ; EELV. NB : Dans ce contexte EELV progresse malgré les propos Mac Carthystes et bellicistes de Jadot !
Heureusement la banlieue tiens bon, ils connaissent le coup des votations crypto racistes, islamophobes et sécuritaires-punitives à répétition en Suisse. Ils apprécient beaucoup le coup des 75 % de radars vandalisés que personne ne commente, sauf la ligue contre la violence routière qui fait la gueule !

09/03/2019 13:06 par Georges SPORRI

Tient ! Un article d’ethnographie sur les gilets jaunes d’un village où le mot RIC n’apparait pas ! https://tendanceclaire.org/breve.php?id=33364

09/03/2019 16:24 par Geb.

Très bonne analyse sur le site.
Plus ou moins ce qu’on peut ressentir lorsqu’on a suivi les évènements sur place.
Et on se rend compte de la diversité des composantes.
Mais en fait ça conforte ma conclusion : Rien ne sera plus comme avant.

09/03/2019 19:57 par Albert-Nord

Merci aux commentateurs du NPA pour leurs analyses toujours à côté de l’événement, quand ce n’est pas... contre l’événement !
La réalité n’est pas et ne sera jamais dans une pureté doctrinale imbécile ou toutes les cases de la révolution Trotskiste conforme et postmoderne seront cochées.
Il y a un principe important qui s’appelle le« principe de réalité » !
Et les puristes de la pureté pourront toujours lire l’article édifiant ci-joint ; ou l’on apprend que la ligne de conduite des petits curés de la pureté trotsko-anarchoïdes est...IMPERIALISTE !
Gauche révolutionnaire : la grande manipulation
http://www.librairie-tropiques.fr/2017/10/gauche-revolutionnaire-la-grande-manipulation.html

Depuis une dizaine d’années, les courants libertaires, trotskistes, « antifas » qui forment la gauche révolutionnaire ont été retournés pour servir des objectifs de guerre.

09/03/2019 21:38 par Albert-Nord

A propos de l’indigence des conclusions trotskistes, vous pouvez vous référer ici :
Gauche révolutionnaire : la grande manipulation

Depuis une dizaine d’années, les courants libertaires, trotskistes, « antifas » qui forment la gauche révolutionnaire ont été retournés pour servir des objectifs de guerre.
http://www.librairie-tropiques.fr/2017/10/gauche-revolutionnaire-la-grande-manipulation.html

Entendu pendant l’Acte 17 :

C’est à bâbord, qu"on gueule, qu’on gueule ! C’est à bâbord qu’on gueule le plus fort .
C’est à tribord, qu"on gueule, qu’on gueule ! C’est à tribord qu’on gueule le plus fort .
Tous ensemble, tous ensemble hé hé ! Tous ensemble, tous ensemble hé hé !
https://www.youtube.com/watch?time_continue=1644&v=wnu-ioRd5Ts
(à partir de la 25ème minute)

Le crétinisme des puristes de la pureté aurait préféré « Tous à mort, tous à mort, hé hé » !

10/03/2019 13:15 par Georges SPORRI

@Albert Nord / Il est cependant intéressant de noter qu’aucun article critique / RIC n’a été publié sur les principaux sites trotskistes (Anti-K, Tendance Claire, Révolution permanente, ... et même sur le plus correct wsws.org/fr). Par contre ils publient des inepties écolos et antispécistes édifiantes (18 thèses sur le marxisme et la condition animale sur "tendance claire") !
Certains partis "ultra gauche" et certains groupes anarchistes servent en effet une version de gauche de la propagande belliciste de l’impérialisme dominant.
En fait, si on remonte le temps, on voit assez vite que le basculement droitier de ces mouvements fut largement favorisé par leur adhésion à l’écologisme (religion séculière).

10/03/2019 14:55 par François de Marseille

@Albert Nord : Certes, mais je pense que la raison pour laquelle les dominants peuvent continuer à assoir leur domination, ce n’est pas l’integrisme d’une certaine gauche (tu en amalgame plusieurs qui n’ont rien à voir mais c’est pas grave), integrisme qui cristalliserait les discordes qui je comprend bien le sens êtes remarque, c’est encore moins l’omniprésence des chiens de garde comme on l’entend souvent, mais c’est que la France est à droite. Le système éducatif y contribue a 50% de façon directe et à 50 % de façon indirecte par l’environnement social qu’elle a petit à petit créé.
Les français ne veulent pas sortir du système de dominations, leur objectif est de faire partie des dominants. C’est leur éducation à grand coup de méritocratie qui leur dicte ce comportement.

10/03/2019 15:57 par Assimbonanga

A l’issue de chaque acte des Gilets Jaunes, j’arpente Youtube à la recherche de vidéos pour m’informer. Ce que je vois ne me rassure pas tout à fait. Présence non négligeable de gens pas du tout de notre bord... Le genre "patriotes", si vous voyez ce que je veux dire.

10/03/2019 20:44 par François de Marseille

@Assimbonanga : Il faut comprendre que le choix qui s’offre à nous c’est l’union sacré avec ceux du "camp d’en face, qui ne vous plaisent pas", avec une petite chance que les choses bougent, ou alors aucune chance que quoi que ce soit ne bouge.
Quand les citoyens retrouverons un minimum de contrôle des institutions, on pourra peut être voir ce qu’on fait, parce que pour l’instant, personne ne peut rien faire.
Que ce soit clair, j’essaye de convaincre personne, je suis juste persuadé qu’on en est là tellement les ressorts de confiscation du pouvoir sont puissants.
Pour moi, l’ennemi, c’est pas les beauf qui se laissent aller à voter fn. C’est pas que je l’apprécie mais il ne porte aucune responsabilité dans la situation actuelle. Et ils ont plus de sympathie à mes yeux que le petit bourgeois qui vote pour l’ordre établi, la conservation de ses petits acquis et la continuité de sa progression dans l’echelle des possédants.
Mais bon, comme c’est dit avant, allez dire ça dans ce qui se rapproche le plus de notre camp, et 9 gaziers sur 10 vous sauteront dessus frénétiquement sans même réfléchir un instant au contenu de l’idée.

11/03/2019 01:53 par Georges SPORRI

@François de Marseille / Je ne suis pas d’accord avec ça ! Il faut absolument s’interdire toute alliance avec des forces politiques ennemies qui nous foutrons inévitablement un coup de poignard dans le dos pendant la bataille, c’est une ineptie tactique et un suicide stratégique.

11/03/2019 09:51 par Assimbonanga

Personnellement, je m’efforce de regarder les choses lucidement. Ce qui est est, c’est tout. Il n’y a pas "alliance" mais il a présence concomitante. Dans les patelins, ceux qui se retrouvent au rond-point, c’est le tout venant. Ensuite, bien ma foi, à chacun de malaxer cette pâte, tous humains contre la vie chère !!
Pour rester optimiste,disons qu’il y éveil des consciences politiques et apprentissage de plein de choses. Sur une vidéo, je peux voir François Ruffin en commission à l’Assemblée Nationale dénoncer le dépeçage d’Aéroport de Paris et sur une autre (vidéo), je peux voir un flashmob à l’aéroport de Paris avec un style plutôt "patriotes"... C’est tout le peuple de gauche à droite qui est concerné par le sujet, sans qu’il soit nécessaire de trahir ses propres convictions. Certains aspects appartiennent à tout le monde, malgré les oppositions sur d’autres sujets.
Ruffin : https://www.youtube.com/watch?v=iHRvgITXn6A
Flashmob : https://www.youtube.com/watch?v=hForE45gClc
Le problème, c’est que le choix stratégique électoral de Macron, c’est d’ouvrir un boulevard à Le Pen dans le même temps qu’il diabolise la France Insoumise. Cela va faire de graves dégâts dans l’opinion publique et va cultiver les pires penchants de l’humanité.

11/03/2019 11:48 par barbe

BRAVO François, il semble que vous avez appuyé là où ça fait mal...
certains veulent le changement : veulent que les autres changent et rejoignent leur position, car ils pensent qu’ils ont raison depuis toujours...
sauf que, manque de bol, ils ont des positions identitaires, différentialistes (reconnaître et représenter toutes les différences) et refusent de mettre l’accent sur ce qui nous est commun. Ils veulent notre perte en réalité.

11/03/2019 12:36 par François de Marseille

@G Sporri : Dans ta remarque, tu as en tête les Bolcheviks qui ont poignardé dans le dos les anarchistes à la révolution d’octobre ?
Tu y a reflechi ou c’est contre tes convictions.
Des convictions sont par nature irreflechies. Je ne parle pas d’une alliance politique entre les instance FI/(PCR) et le fn, je parle de ne pas clouer au pilori, ceux que le contexte plus que les convictions attire vers le fn et de discuter avec eux.

11/03/2019 15:53 par Assimbonanga

Des convictions sont par nature irréfléchies  ? Heureusement que ce n’est pas le cas pour nos 17 députés, et tous les inscrits à des ateliers France Insoumise ou tirés au sort aux conventions ainsi qu’aux nombreux postes d’engagement et la plupart des militants ainsi que pour les contributeurs de ce site intelligent et interactif (oui, je flagorne, mais c’est sincère) où l’on passe son temps à réfléchir dans le débat contradictoire et fécond !!!

12/03/2019 08:07 par François de Marseille

Heureusement surtout qu’il y a des insoumis qui ont reflechi et qui sont allé soutenir les gilets jaune malgré la presence averée d’électeurs fn. Eux sont allés au delà de leurs convictions a priori.

12/03/2019 21:28 par Assimbonanga

Hé oui ! A la convention de la France Insoumise, les Gilets Jaunes de certains conventionnels étaient sur les dossiers des chaises pendant les "travaux". Et François Ruffin n’a pas ménagé ses efforts pour aller sur les ronds-points de sa circonscription et d’ailleurs. Et sur les plateaux de télé des milliardaires, on reconnaît bien les Gilets Jaunes à connotation FI !!! Bref, nul besoin de tourner sa veste pour être Gilet Jaune !

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